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EAN : 9782909469638
464 pages
Al Qalam (18/04/2011)
4/5   2 notes
Résumé :
Titre: Visages de l'Islam Auteur: Haïdar Bammate Edition: Al Qalam Support: Livre Theme: Civilisation de l'Islam Description: La littérature foisonne de livres sur l'Islam. Ce livre de Haïdar Bammate, penseur musulman du Xxe siècle luttant pour l'indépendance du Caucase annexé par l'URSS, se démarque fondamentalement de la démarche des écrivains occidentaux actuels. Ecrit par un érudit contemporain, dont les connaissances sont profondes et solides dans des matières ... >Voir plus
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
L’absence, dans l’Islam, d’une institution comparable aux conciles de l’Église, appelée à veiller sur la pureté de la foi, et l’attitude souvent changeante des khalifes dans les questions de doctrine ne pouvaient qu’ajouter à la confusion des esprits.

Aussi le besoin d’une autorité suprême qui mettrait fin aux interprétations abusives de la parole divine et aux divagations fantaisistes se réclament du principe de la progression prophétique se fit-il sentir de bonne heure.

La doctrine de l’infaillibilité de la communauté musulmane en tant que corps spirituel de l’Islam devait satisfaire à ce besoin ;

Il serait long et fastidieux d’insister sur l’analyse dogmatique de cette doctrine. Il nous suffira de noter que la communauté mystique de l’Islam, qui dépasse le monde des vivants et s’étend aux générations antérieures et même aux Hanifs – les justes préislamiques – doit être comprise ici dans le sens que Saint Augustin donnait à sa « Cité de Dieu ».

« La ‘’Civita Dei’’, remarque Oswald Spengler, n’est en effet ni un État antique ni une Église occidentale, mais, exactement comme la communauté de Mithra, l’Islam, le manichéisme et le parsisme, une totalité des croyants, des bienheureux et des anges.

Comme la communauté repose sur le consensus, elle est infaillible dans les affaires spirituelles. ‘’Mon peuple ne pourra jamais être unanime dans une erreur’’ a dit Muhammad (s) et c’est exactement la même chose qui est supposée dans l’État de Dieu de Saint Augustin.

La communauté islamique embrasse, comme celle de Porphyre et d’Augustin, la crypte cosmique toute entière, l’en-deçà et l’au-delà, les orthodoxes comme les anges et les esprits, et l’État ne forme dans cette communauté qu’une unité plus petite du côté visible, dont l’activité est donc réglée par l’ensemble. »(1)

L’appartenance à cet ensemble est une sauvegarde contre l’erreur. L’erreur individuelle s’efface devant l’accord unanime de tous les gens de la qiblâ, de tous ceux qui se tournent pour prier dans la direction de La Mecque.

Cet accord de la communauté ne peut être que vrai. « Quiconque s’écarte de l’ensemble des musulmans, ne fût-ce que d’un empan, meurt d’une mort d’avant l’Islam » déclare un hadîth, qui remonte à Ibn Abbas, oncle du Prophète (s).

(1) Oswald Spengler, Le déclin de l’Occident, Paris, 1931. (pp. 157-158)
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Un type humain musulman s’est forgé. On le trouve à peu près pareil dans tous les pays de l’Islam. Il est vrai que les caractéristiques de ce type sont quelque peu atténuées chez ceux qui ont subi l’emprise de la civilisation occidentale ; mais ils sont évidents chez les croyants qui ont conservé la fraîcheur de leur foi. « Rien, remarque M. R. Lerouge, n’a entamé la religion du Prophète. Malgré le délabrement des vieux cadres politiques qui, en Afrique et en Asie, paraissaient lui être d’indispensables remparts, elle continue d’imposer au croyant ce sentiment d’autonomie foncière qui défie tous les asservissements et lui vaut cette noble fierté qu’on voit resplendir jusque sous les haillons des mendiants. »(1)

M. de Keyserling a fait, dans son « Analyse spectrale de l’Europe », un curieux parallèle entre les deux types d’habitants d’Istanbul.

« Rien de plus instructif, dit-il, que la comparaison entre deux habitants de Constantinople représentant manifestement le même mélange de races, mais dont l’un est Turc tandis que l’autre ne l’est pas. Le premier est essentiellement seigneurial, il est essentiellement caractère, l’autre est mercanti et versatile. Si des hommes presque du même sang sont, chez les Grecs, des ‘’Levantins’’, et chez les Turcs, des seigneurs, cela est dû, en partie, à coup sûr, à l’Islam. »(2)

Citons enfin cette parole suggestive du Maréchal Lyautey : « Chez les Musulmans, il y a des voleurs, des assassins, il n’y a pas de mufles ».

On aurait pu invoquer d’autres témoignages et multiplier les citations. Encore plus que des liens religieux consciemment ressentis et médités, c’est cette analogie du type humain, déterminée par l’Islam, qui constitue, à l’heure présente, croyons-nous, la force motrice de la communauté musulmane.

(1) Raymond Lerouge, Vie de Mahomet, Paris, 1959.

(2) Keyserling, Analyse spectrale de l’Europe, Berlin, Leipzig, 1928. (pp. 32-33)
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L’hypothèse du mysticisme demeure pourtant plausible. Des recherches modernes faites par des spécialistes aussi compétents que MM. Rosen, Joukovsky, Rempis et Arthur Guy paraissent confirmer le point de vue des partisans de l’interprétation mystique des roubaiyat.

Un argument dont on ne saurait exagérer l’importance milite en faveur de cette thèse. C’est le témoignage d’Omar Khayyam lui-même. Nous le trouvons dans son traité philosophique, le Jardin des cœurs, sur la philosophie première, qui traite de la Connaissance de Dieu et des liens d’amour qui l’unissent à Ses créatures.

Voici ce qu’on y lit : « Saches que les personnes qui recherchent la connaissance du Seigneur Très Glorieux et Très Haut sont de quatre sortes : 1) Les Logiciens… 2) Les Philosophes… 3) Les Ismaélites… 4) Les Soufis qui n’ont recours ni à la pensée ni à la réflexion, mais à l’épuration intérieure et à la réforme des mœurs, pour dégager l’âme douée de parole des impuretés dues à la nature et à la forme corporelle. Lorsque ce joyau est devenu pur et atteint le degré angélique, les vérités deviennent indubitablement apparentes. Cette méthode est la meilleure de toutes, car elle démontre qu’aucune perfection n’est refusée par le Seigneur Suprême. Et c’est une position qui n’est ni interdite, ni voilée autrement que par les impuretés dues à la Nature. Si le voile est écarté, si l’obstacle est éloigné, les vérités des choses apparaissent telles qu’elles sont. Le Prophète l’a dit lui-même :

– Votre Seigneur vous donne des inspirations les jours de votre existence ; exposez-vous donc à les recevoir.

Quelle excellente annonce avec la louange à Dieu et à la faveur de Sa Grâce. »

Les écrivains contemporains d’Omar Khayyam et ceux qui ont écrit peu de temps après la mort du poète le représentent comme un homme pieux, un orthodoxe se rapprochant des soufis. (pp. 263-264)
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