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Une magnifique fresque retraçant l'histoire vraie de John Brown, abolitionniste américain blanc, qui a lutté toute sa vie pour défendre la cause des esclaves noirs. le style et l'écriture de Russell Banks ajoutent à la profondeur du récit, raconté par un des fils de John Brown, ce qui replace le contexte historique dans le contexte familial, d'une famille dirigée de façon très autoritaire par le célèbre abolitionniste qui va entraîner toute sa famille dans cette guerre. Actuellement, sur Netflix, je crois, pour les abonnés, une série qui retrace cette épopée.
Un livre à lire sans hésitation!
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toute une brique à lire mais il ne faut pas se laisser décourager. Les 50 premières pages m'ont un peu ennuyées. mais on continue et on se laisse prendre par l'histoire des abolitionnistes dans les années 1850 aux USA. le texte est bien documenté et on apprend plein de choses sur l'esclavage. Mais pas une lecture de vacances.
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Russell Banks, un des très grands anciens, un des géants de la littérature U.S. Bon, il y a heureusement des petits plus jeunes qui poussent derrière, comme Jeffrey Eugenides par exemple....
Ce très gros livre bifide est fascinant, et probablement est-ce le chef d'oeuvre de Banks. Comme souvent, il marie avec une virtuosité éblouissante le fait de société (ici c'est même le fait d'histoire et de la grande histoire) et l'analyse psychologique de personnages complexes.
C'est en effet la vie romancée (puisque censée être racontée par l'un de ses fils) du célèbre abolitionniste John Brown. Célèbre, enfin pas pour tout le monde, je pense que nous autres français, nous n'en avons pas tellement entendu parler, et au fond, que savons nous de ce qui s'est passé AVANT la guerre de Sécession? En ce qui me concerne, pas grand chose. Et pourtant, elle n'est pas arrivée comme cela, du jour au lendemain.... Non. Au Nord, il y avait des Blancs qui ne supportaient pas l'esclavage, souvent parce que cela leur apparaissait comme incompatible avec leur foi chrétienne. Et au Sud, il y avait des Noirs décidés à briser leurs chaines. Harriet Tubman, battue, martyrisée arriva à s'échapper et, portée par une foi insubmersible, aida des milliers d'esclaves à s'échapper. C'était l'Underground Railroad, une série de relais animés par des anti-esclavagistes qui permettaient, d'étape en étape, aux Noirs en fuite de gagner le Canada et la liberté. John Brown était l'un de ces relais, dans un coin plutôt sauvage des Adirondacks, aux pieds du mont Tahawus, le "pourfendeur de nuages" pour les Indiens. Puis vint le vote de l'infâme "compromis de Daniel Webster". Ce sénateur qui allait devenir secrétaire d'état était favorable à l'esclavage, et il donna le droit aux propriétaires sudistes (c'est à dire à leurs chasseurs d'esclaves) de venir au Nord rechercher les fugitifs, donc de désigner n'importe quel Noir dans la rue en prétendant qu'il s'agissait bien de la personne recherchée. Et, même si c'était en fait un Noir libre du Nord, que valait sa voix face à celle du puissant propriétaire sudiste... il était embarqué. Tandis que certains abolitionnistes baissaient les bras, d'autres, comme John Brown, se radicalisaient.... jusqu'à en arriver à massacrer cinq hommes à coups de sabre, ce qui lui valut une condamnation à mort par pendaison.
Sur ce canevas historique, Banks a dessiné deux personnages, pas plus sympathiques l'un que l'autre d'ailleurs, puisque Owen, le supposé narrateur, prend de plus en plus de place dans le roman et que sa personnalité est aussi trouble que celle de son père.
John Brown, protestant strict (pas de tabac, pas d'alcool, pas de café) qui ne se sépare jamais de sa Bible, devait avoir un côté particulièrement charismatique qui poussait les autres à le suivre aveuglément - à commencer par ses enfants. Des enfants, il en aurait vingt, dont seule une petite minorité arriva à l'âge adulte. Père autoritaire et sévère qui sanctionnait chaque mensonge, chaque manquement par une volée de coups de ceinture, et qui en même temps pouvait pleurer de longues heures devant le corps d'un bébé mort. Avec cela affairiste, passant son temps à tirer des plans sur la comète afin de devenir riche pour finalement tout perdre, ses terres, sa maison, sa tannerie, ses beaux boeufs et ses magnifiques mérinos, et finir couvert de dettes et faire travailler sa famille comme.... des esclaves pour subsister. Et en même temps, changeant, incapable de suivre une action jusqu'au bout. Il se donne la noble tache de métrer les terrains donnés à un certain nombre de familles noires, rassemblées dans un village qu'elles ont baptisé Tombouctou en hommage à de lointains ancêtres, afin qu'elles ne puissent être spoliées, et ensuite, il semble se désintéresser d'elles. Bref, il est insaisissable. Mais sur ses portraits, en tous cas, il fout la trouille! Etroit visage basané strié de rides profondes, yeux enfoncés, bouche étroite comme un coup de sabre..... Brrrr!!!
Mais c'est un maillon efficace du "train souterrain". Comment va t-il passer de ce statut de militant à celui de terroriste fanatique, à la tête d'une bande armée qui assassine ses "ennemis" dans le dos, la nuit? Pour Owen, cela est en partie dû au besoin de celui qu'il n'appelle que "le Vieux" de se sentir différent des autres -supérieur aux autres? (Pas très chrétien tout ça). A partir du moment où le Nord à peu près tout entier est devenu abolitionniste, alors il faut toujours aller plus loin et passer de l'action pacifique à l'action armée.... Mais Owen -et là, c'est tout le talent du romancier de donner vie à un tel personnage- est lui aussi un personnage complexe et tourmenté. Il a très mal vécu la mort de sa mère quand il avait une dizaine d'années, et depuis, il s'accroche à ce père qu'il adore et déteste, qu'il voudrait fuir et qu'il voudrait plus que tout imiter et égaler. Une fois que les deux fils aînés ont fondé une famille -mais toujours en restant dans l'orbite du père, en travaillant pour lui, puis en militant derrière lui, Owen le rouquin solitaire au bras atrophié est celui qui reste, qui éprouve sans doute des sentiments inavouables pour cet ami noir qui travaille aussi pour le père, et qui va convertir son mal de vivre, sa frustration en haine, haine dont il va peut être, par un étrange retournement, contaminer John... Et qui va prendre la fuite, partir très loin, ne plus donner de nouvelles, s'enfermer dans le remords, la solitude...
Bref, c'est magnifique
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J'avais cet imposant roman de Russell Banks dans ma bibliothèque depuis quelques temps déjà, avec une double raison de le lire: son auteur d'abord, Russell Banks, dont j'avais déjà pu apprécier le talent (notamment dans 'Darling' qui m'avait beaucoup plu) et une recommandation de libraire qui considérait cette oeuvre comme un must dans la catégorie littérature américaine contemporaine. Un pavé de 700 pages dans une police minuscule cela impressionne forcément un petit peu, mais j'ai profité des vacances d'été pour me lancer.
Après plusieurs semaines, je ressors de cette lecture un peu groggy: d'une part, j'ai été prise par cette fresque épique; mais d'autre part, j'ai quand même eu des moments de lassitude, notamment après un premier gros tiers. J'ai aimé la description d'une Amérique de la pré guerre de sécession - une Amérique de pionniers, dure et violente, mais aussi entreprenante, travailleuse et au charme sauvage. J'ai aimé la description de cette famille extraordinaire (au sens premier du terme) qui lutte pour l'abolition de l'esclavage jusqu'à en perdre le sens des réalités. J'ai aimé la tentative de décrire un parcours, une destinée, celle de John Brown; héros pour les uns, terroriste pour les autres. J'ai quand même trouvé le tout un peu longuet, voire parfois indigeste. Est-ce dû à une lecture en langue originale qui ne permet pas de saisir aussi bien toutes les subtilités? Ou vaut-il mieux être américain pour comprendre en profondeur les enjeux de cette période et les tribulations de ces abolitionnistes? Un livre que je recommanderais donc, mais sans enthousiasme.
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C'est un roman qui évoque un page d'histoire peu connue en Europe. Banks nous plonge dans l'atmosphère de cette époque et des outrances de la famille Brown qui milite contre l'esclavage ; je crois que c'est la folie religieuse des Brown que j'ai eu du mal à supporter et qui me laisse un sentiment mitigé sur ce livre qui est tout de même excellent !

Ce roman est le long témoignage d'Owen Brown sur sa famille jusqu'à la campagne du Bleeding Kansas et l'attaque de Harpers Ferry.

La famille Brown vit sous la férule de John, le père. C'est un puritain profondément religieux, qui ne vit que par la Bible et dont les actes sont commandés par une fureur religieuse, la même que nous retrouvons de nos jours chez les extrémistes de tout poil et de toute religion. le livre rend tellement bien cette ambiance de préchi-précha qui m'insupporte, que j'ai eu parfois du mal à accrocher.

John Brown n'est pas très doué pour les affaires, fait faillite en Ohio après avoir spéculé sur les terres ; emmène sa nombreuse famille dans le Massachussets puis s'établit sur une ferme dans les Adirondacks, à proximité d'une communauté de « Nègres libres ». En effet, John Brown est profondément abolitionniste, cause à laquelle il consacre toute son énergie, et sa ferme devient vite une étape de l'Underground railroad qui permet aux esclaves fugitifs de rejoindre le Canada.

Le père est bien barré ; le fils n'est pas mal non plus, mais dans un autre genre. Russel Banks sait admirablement nous montrer l'évolution de leur relation, et le père grande gueule mais souvent indécis est parfois dominé et poussé à agir par son fils. Cette évolution est particulièrement visible dans la dernière partie du roman où les Brown se retrouvent au Kansas pour faire basculer ce territoire en faveur de l'abolition. Rapidement, le père et une partie de la famille vont perdre tout mesure et répondre aux provocations en déclenchant un bain de sang à Osawatomie puis dans le Kansas avant de d'attaquer Harpers Ferry, en Virginie, expédition lancée pour libérer les esclaves des Etats du sud.
Lien : http://jimpee.free.fr/index...
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