L'ANTI-REQUIEM
Vous qui lirez un jour dans La Dépêche de Toulouse
En page nécrologique l'annonce de ma mort
N'essayez pas de deviner quel visage se cache
Sous le masque banal d'un nom d'un prénom parmi d'autres
Descendez dans la rue
Saint-Rome de préférence
Mêlez-vous à la foule interrogez tous les regards
Accueillez d'un sourire l'indifférence des filles
La morgue des garçons la solitude des vieillards
Vous me verrez présent dans leurs gestes
Leurs cris leurs rires
Leurs larmes leurs appels secrets
Leurs silencieux naufrages
Car je reste vivant en eux comme une part d'eux-mêmes
Car on ne meurt jamais tout à fait d'avoir ardemment
Vécu fraternellement vécu simple passager
De ce voyage où chacun attend
Le prochain arrêt.