Je dois dire qu'avant lecture j'avais un peu peur. Un a priori, un pressentiment qui sentait fort la guimauve et l'eau de rose (hum, la pauvre femme battue et la rock-star ? ahem)
Et bien au temps pour l'intuition !
Certes le coeur de l'intrigue est une rencontre, mais ce serait bien mesquin de réduire ce roman à ce coeur là.
Parce qu'il a une âme aussi : son fond et celui-ci est précieux et terrible à la fois. Précieux parce qu'il est vrai, parce qu'il parle avec justesse de la vie et de ce que l'on en fait. Terrible parce qu'en trame de fond il traite de la violence conjugale, sujet tabou pendant longtemps et encore difficile aujourd'hui.
Et clairement c'est réussi, Barbérat vise juste quand elle déroule sous les yeux du lecteur la lente mécanique de la violence qui s'installe...
"On ne sait pas pourquoi on accepte les choses. Peut-être parce-qu'elles viennent doucement... Petit à petit. Sans bruit. Peut-être parce qu'on ne s'y attend pas et qu'on ne s'en rend pas vraiment compte... Ou bien est-ce parce qu'elles sont horribles qu'on ne peut y croire ? "
... pour finalement ne laisser place qu'au silence, ce terrible silence paralysant et qui devient le véritable ennemi.
"Les non-dits.
Les secrets.
Les choses qu'on ne confie pas par pudeur.
Les choses qu'on retient par peur.
Les choses qu'on tait par dessein.
Celles qu'on ne peut révéler par impossibilité.
Où met-on toutes ces horreurs ?
Que deviennent-elles ?
Décident-elles de notre vie ?"
Le tout sans apitoiement, sans jugement étriqué. Plutôt un constat-dénonciation nuancé et centré sur l'individu.
J'ai apprécié aussi que pour la part romance Barbérat s'abstienne de faire intervenir son personnage masculin comme le héros qui vient sauver la demoiselle en détresse, comme elle dit "Malheureusement, la vie est loin d'être aussi simple. " (oui oui j'arrête avec les citations !) et c'est une évidence que beaucoup d'auteurs de romance se font fort d'oublier.
En résumé c'est bien écrit, c'est juste et bien mené, j'ai adoré
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