GROAPA

Littéralement Groapa signifie le trou, la fosse. Ce roman a été traduit en français deux fois sous les titres La fosse et le Grand dépotoir. Je renvoie donc à ma critique sous ce dernier titre et vous propose ici, en plus, un résumé de ce long roman naturaliste qui a fait couler beaucoup d'encre chez les critiques de tous bords.

Grigore, le chef des éboueurs, habite près de la Cuțarida, une sorte de trou près de Bucarest, où l'on entasse toutes sortes de déchets. Près du trou en question, un quartier fait d'habitations de fortune est en train de naître. Aglaia, la femme de Grigore, réussit à marier Stere, le bistrotier avare et taciturne à Lina, fille d'un tonnelier de la ville, richement dotée. Récit de la fête du mariage dans le premier chapitre. Elle emménage tristement au bistrot.
Dans le chapitre deux (Pouliches en mal de mâles) nous avons donc une bande de voleurs : Bozoncea, dit le Staroste (le chef), Oacă, Nicu-la-Peau, Gheoghe, le vieux, qui a une tendance à la mythomanie, Sandu et enfin Paraschiv, le jeune débutant. Ensemble, ils volent des juments qu'ils maquillent puis revendent au marché. Ils fêtent leur réussite avec Mitică Ciolan et sa bande de musiciens puis se dirigent vers chez Didina, la maîtresse du Staroste. Stere emprunte à son ancien maître, Pandele Vasiliu, et ouvre une petite épicerie (chapitre trois : Les gens). Il se dispute puis se rabiboche avec sa belle-famille, grâce à Aglaia. Son affaire marche de mieux en mieux. Il a une maîtresse sur le trajet de Drăgășani, où il achète son vin. Paraschiv tombe amoureux de Didina, qui était précédemment avec Sandu.
Le chapitre cinq (Les souliers) traite des enfants de la Cuțarida, qui traînent dehors : « Le Père Noël, il est aussi dans mon livre de lecture… » « Pense donc à autre chose ! Y atterrit que chez les riches ! », puis dans le chapitre six (À confesse) on voit comment le prêtre parvient à récolter l'argent pour construire une église à la Cuțarida. L'égorgeur de boeufs, Marin Pisică, a la gueule de bois et fini tué par un des animaux qu'il était censé égorger. C'est l'hiver et la disette pour les voleurs. Oacă contracte la tuberculose. Gheorghe et Paraschiv se jurent fidélité. Mielu est au service de Bique-moitié, l'usurier : il vendait des pains. Son patron refuse de lui prêter de l'argent. Il distribue les pains gratuitement (chapitre neuf : La bonne action de Mielu).
Sinefta fait tourner la tête de Nicu, qui lui achète toutes sortes de choses, avant qu'elle aille avec un autre, qui devient son souteneur.
Le père Ștefan du chapitre 11 c'est l'entrepreneur de pompes funèbres qui boit… chez Stere, évidemment. Avec l'aide de Didina, les voleurs rackettent les patrons à un dîner du MEDEF local.
Le chapitre treize (La semaine de la baratte) raconte les chiens de la Cuțarida, qui traînent, puis meurent, se nourrissent des cadavres les uns des autres.
Bique-moitié meurt. Sa famille essaye de l'enterrer. Mais le peuple se venge et finit par balancer le cercueil à la rivière glacée, où il coule. Nicu-la-peau se fait arrêter. Puis c'est le tour de Gheorghe et Paraschiv, qui sont torturés, mais font porter le chapeau à Nicu et ne dénoncent pas Bozoncea, qui graisse les pattes : ils ne prennent qu'un an. Il y ensuite l'histoire de Veta, qui tombe amoureuse du locataire de ses parents, étudiant en médecine, qui part vers d'autres cieux. Puis son père la marie à un collègue des chemins de fer. Gheorghe et Paraschiv sont sortis et vont fêter cela avec Bozoncea chez La Ventrue. Oacă est mort, Paraschiv a pris du galon en prison.
Dans le chapitre dix-huit (Veillées mortuaires) on raconte la mort de Gogu, comment Aglaia s'occupe du corps, comment on le veille, comment la veuve se console avec le barbier.
Paraschiv couche avec Didina. Bozoncea les surprend, blesse grièvement Paraschiv et bat sévèrement Didina. Mais Gheorghe sauve Paraschiv, qui prend bientôt sa revanche et tue Bozoncea. Maintenant, il est le chef de la bande et possède Didina. Par ailleurs la fortune de Stere croît, il veut acheter un fonds au centre-ville. Il cesse sa liaison et continue d'amasser. En rentrant d'une fête, les musiciens se font surprendre par la neige et dévorer par les loups. Une vieille femme pique sur le soi-disant chantier du pavage de la Cuțarida du sable pour conserver ses carottes. le nouveau maire élu, évidemment, pas de pavage.
Dans le chapitre vingt-trois (La trahison) Paraschiv forme une bande. Sandu le dénonce, mais il parvient à s'échapper, grâce à Didina. Paraschiv tue Sandu mais la police arrive : Gheorghe se fait tuer et Paraschiv est arrêté. Il y a aussi un épilogue qui nous dit que Grigore est resté près de la Cuțarida, avec Aglaia. La mort n'est plus très loin...