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EAN : 9782850886072
248 pages
Citadelles et Mazenod (23/09/2015)
4.64/5   7 notes
Résumé :
Objet d'engouement, de fascination, d'appréhension ou de désir, le livre a été le motif d'innombrables représentations dans la peinture occidentale depuis le Moyen Age. Qu'il soit sacré ou profane, sa portée symbolique en a fait un attribut professionnel et social du modèle mais aussi une référence religieuse ou intellectuelle. Fenêtre ouverte sur l'imaginaire à l'instar du tableau, le livre a également offert aux peintres un sujet d'exploration plastique fécond. Ce... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Presque une année (décembre 2015) que j'ai acquis ce très beau livre à la thématique des plus attrayantes. Acquisition faite pour les fêtes de Noël... dont je n'ai pas réussi à me séparer !!!

Une anthologie retraçant la symbolique du livre et de la lecture dans la peinture occidentale...

Une "pépite" tant par l'intérêt des textes, des thématiques abordés que par la variété et la qualité de l'iconographie (exclusivement en couleurs, et avec un grand nombre de reproductions à pleine page...)
Un livre à offrir , à s'offrir ...Une odyssée qui nous embarque dans une histoire de la peinture occidentale, depuis le Moyen-âge,mais aussi une histoire des mentalités et des usages sociaux ...
Des petites préférences pour les premières bibliothèques"picturales", fictives..., un passage insolite sur les "animaux- lecteurs", dont le "Centaure lisant" d'Odilon Redon, "Singe lisant" de Gabriel von Max ( 1915)


La liste de mes oeuvres "chouchoutes" serait trop longue, mais je ne peux résister à en citer quelques unes:

- "La Bibliothèque" de Maria-Helena Vieira da Silva (1949)

_ "La dévotion au grand-père" d'Albert Anker (1893)

- "Esope" de Diego Velasquez (1638)- Un portrait en pied du fabuliste, tenant un livre, le visage des plus expressifs, las ,maussade, et pensif...

- "Le pauvre poète"(1839) et "Le rat de bibliothèque", irrésistibles tableaux de Carl Spitzweg (1839), pleins de tendresse, et d'ironie et de malice bienveillantes...

-" La lecture soumise" de René Magritte. Un tableau dans les bleus-gris-noirs, très contrasté, nous offrant le portait d'une lectrice, tenant un livre, le visage déformée par une expression indiciblement terrifiée , par le contenu de sa lecture...

-"Le Christ parmi les docteurs" , un tableau étonnamment moderne, et fort expressif d'Albrecht Dürer (1506)

- Un très beau portrait de l'écrivain, "Edmond Duranty" par Edgar Degas

- "La Sagesse" de Tamara de Lempicka

- "Autoportrait" de Sofonisba Anguissola


- Très joli portrait de "Madame D'Epinay" par Jean-Etienne Liotard (1759)

- Un tableau des plus foisonnants en détails, et en réalisme, d'un peintre qui m'était inconnu, Adolf Schroedter, "Don Quichotte, assis dans un fauteuil, lit le roman de chevalerie "Amadis de Gaule" (1834)

-"Un jeune dévoreur de livres" d'Eduard Swoboda (1902)

- "Pierrot au livre" de Juan Gris (1924), un Pierrot irrésistible, aux mains géantes, tenant un ouvrage aussi impressionnant, en taille..., le reste de son corps comme secondaire, etc.

Un ouvrage d'art exceptionnel qui à "travers le silence des tableaux" nous offre un panorama très riche de l'histoire de la peinture, tout en nous éclairant sur nos multiples rapports au livre et à la lecture...A lire avec attention et à feuilleter, regarder, savourer ,reprendre, revoir sans limite !!! Un vrai régal pour les yeux... le coeur ainsi qu'une nourriture agréablement
consistante pour satisfaire toute curiosité envers l'Art....

"Il reste à interroger, pour finir, notre propre regard sur ce peuple de lecteurs et lectrices. Pourquoi éprouvons-nous pour eux, à la suite de tant de peintres,une telle attirance ?
certes, contempler tous ces personnages lisant, c'est se projeter en eux, s'imaginer couché, à plat ventre sur l'herbe, ou bien assis auprès du feu de cheminée, ou dans l'embrasure d'une fenêtre, auprès du feu du jour. Passer d'un tableau à l'autre, c'est troquer le livre de la liseuse de Renoir contre celui de la "lectrice soumise" de Magritte; c'est vagabonder
entre Les Essais de Montaigne que lit l'abbé Huber chez Quentin de la Tour et les dialogues de Platon où se trouvait plongé à l'instant le lecteur de Hopper. Cependant, il y a encore autre chose. Ce qui nous fascine dans ces personnages pour peu que nous cessions de nous projeter en eux, c'est peut-être leur inaccessibilité. Ils paraissent pour la plupart perdus dans
leurs songes, engagés dans une aventure intérieure dont le spectacle nous intrigue et nous séduit. Nous restons au seuil d'un mystère. Et nous savons qu'il nous sera impossible de voler le moindre instant à ces êtres qui s'abandonnent à un dieu plus captivant que nous." (p. 228)
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Alors que le livre papier est devenu un objet à l’avenir incertain, il demeure hautement désirable pour Robert Bared, qui en explore toutes les représentations depuis la Renaissance jusqu’au XXe siècle, en partant de l’image du texte biblique jusqu’à celle des romans et de la littérature de masse. Les iconographies sont variées : ouvert, fermé, abandonné, en train d’être écrit ou au contraire volume indistinct rangé dans une bibliothèque, le livre est le support de multiples significations. Métaphore du temps ou de la pensée, il dévoile également les vertus ou les vices des personnages. Il peut être un attribut professionnel : celui du médecin, du marchand, du comptable ou du savant ; il est encore un instrument du pouvoir, un auxiliaire de la rêverie amoureuse, de la mélancolie ou plus simplement de la vie intérieure du modèle d’un portrait. Dans les sociétés bourgeoises du Siècle d’or hollandais et de la France des impressionnistes, il devient un topos de la scène de genre d’intérieur. Certains motifs sont plus amusants, comme le singe lecteur du peintre allemand Von Max, censé illustrer les théories de l’évolution de Darwin ! D’autres sont de véritables plaidoyers pour le port de lorgnons ou de lunettes, accessoires très techniques, qui rendent moderne la peinture elle-même. Tout l’intérêt du livre est de s’appuyer précisément sur les tableaux, des plus célèbres au plus incongrus, sans négliger aucune période, pour dérouler une véritable histoire de la culture européenne à travers la peinture du livre. Celui-ci fait du reste honneur au sujet : très bien illustré, écrit dans une langue simple et fluide, il peut plaire à tous.

Par Christine Gouzi, critique parue dans L'Objet d'Art 518, décembre 2015
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très beau livre pour tous les amoureux des livres, de la lectrure et de la peinture.
A offrir pour les fêtes, ou à s'offrir... ce que j'ai fait.
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des illustrations superbes, un texte passionnant qui se lit comme l'on lirait un roman !!!!
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Il reste à interroger, pour finir, notre propre regard sur ce peuple de lecteurs et lectrices. Pourquoi éprouvons-nous pour eux, à la suite de tant de peintres,une telle attirance ?
certes, contempler tous ces personnages lisant, c'est se projeter en eux, s'imaginer couché, à plat ventre sur l'herbe, ou bien assis auprès du feu de cheminée, ou dans l'embrasure d'une fenêtre, auprès du feu du jour. Passer d'un tableau à l'autre, c'est troquer le livre de la liseuse de Renoir contre celui de la "lectrice soumise" de Magritte; c'est vagabonder entre Les Essais de Montaigne que lit l'abbé Huber chez Quentin de La Tour et les dialogues de Platon où se trouvait plongé à l'instant le lecteur de Hopper. Cependant, il y a encore autre chose. Ce qui nous fascine dans ces personnages pour peu que nous cessions de nous projeter en eux, c'est peut-être leur inaccessibilité. Ils paraissent pour la plupart perdus dans leurs songes, engagés dans une aventure intérieure dont le spectacle nous intrigue et nous séduit. Nous restons au seuil d'un mystère. Et nous savons qu'il nous sera impossible de voler le moindre instant à ces êtres qui s'abandonnent à un dieu plus captivant que nous (p. 228)
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Préface

Le voyage au paradis terrestre par Pascal Quignard

J'aime les livres. J'aime leur monde. J'aime être dans leur lecture. J'aime vieillir dans leur silence, dans la longue phrase qui passe sous les yeux. L'absence de son ou du moins l'éloignement maximum de la vocalisation que les livres permettent ramène une très profonde musique. La vraie musique peut-être. (p. 6)

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Il en va des humains qui lisent comme des oiseaux qui migrent. Qu'est-ce qui pousse des compagnies sans nombre d'oiseaux, soudain, à s'envoler, toutes affaires cessantes, sans aucune pause, sans manger, pendant des milliers de kilomètres, dans une direction dont l'objet est invisible ? - [ "Le Voyage au pays terrestre" de Pascal Quignard- préface]
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