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EAN : 9782021022865
235 pages
Seuil (06/10/2011)
4.6/5   60 notes
Résumé :
Le cerf vit mille ans. Le sanglier porte ses cornes dans sa bouche. Les papillons sont des fleurs qui volent. L'écureuil est un animal diabolique, paresseux, lubrique, avaricieux. La zoologie médiévale n'est pas la zoologie moderne. Plusieurs notions qui nous sont aujourd'hui familières sont alors inconnues : insecte, mammifère, cétacé, domestication, etc. En outre, la frontière est floue qui sépare les animaux réels des animaux chimériques et les animaux domestique... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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A la lecture de cet excellent livre de Michel Pastoureau, il est aisé de voir les progrès d'une science telle que la zoologie.
Encore qu'au moyen âge, il est excessif de parler de science zoologique, ou si science il y a elle est très éloignée de celle que nous connaissons. Les auteurs médiévaux vivent dans un monde où les animaux sont omniprésents, la forêt couvre encore de larges portions du territoire et du bétail est élevé jusque dans les villes.
de plus, beaucoup de choses sont encore à découvrir ; c'est le début des grandes expéditions vers les terres inconnues.

Les chercheurs de cette époque cherchent déjà à comprendre et à classer le vivant, mais avec les connaissances et les moyens de leur temps.

Le bestiaire médiéval a de quoi nous surprendre ; les animaux domestiques côtoient les animaux sauvages (comme dans la réalité de l'époque), mais c'est surtout la classification qui reste hasardeuse : des animaux imaginaires tels que licornes, dragons ou sirènes, sont considérés comme réels. Les insectes sont qualifiés de "larves", et certains petits mammifères sont des "vers". En outre, on prête aux bêtes des qualités et des défauts très humains ; l'étude comportementale n'existe tout simplement pas et pour les auteurs on ne peut donc qualifier que de vices les habitudes "choquantes" des animaux.
Quant aux illustrateurs, ils doivent souvent faire appel à leur imagination pour représenter des animaux qu'ils n'ont jamais vus ; éléphants, crocodiles, baleines, ce qui donne des résultats parfois...cocasses !

"Bestiaires du Moyen âge", est un livre que l'on peut conseiller autant aux passionné(e)s d'histoire qu'aux passionné(e)s de la faune, il démontre que depuis longtemps l'homme est curieux de la vie animale et cherche à mieux la connaitre.

PS : La couverture représente...un caméléon..!
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C'est avec un grand plaisir que je me suis plongée dans cet ouvrage de Michel Pastoureau, dont j'avais adoré le Loup : une histoire culturelle et le Roi tué par un cochon...

Ici, Michel Pastoureau étudie les Bestiaires du Moyen-âge. En précisant utilement dès le départ que le but de la zoologie médiévale n'est absolument pas l'étude descriptive des espèces, mais de créer des supports de significations morales et religieuses. Ainsi certains animaux vont être franchement du côté de la Lumière (Lion, cerf, éléphant, boeuf....), d'autres du côté des forces obscures (l'ours, le corbeau, hérisson...) et la plupart en fait assez ambivalents. Il va ainsi faire une sorte d'inventaire de ce qu'on trouve dans ces bestiaires, tout en respectant les catégories en usage à l'époque, à savoir :

- les quadrupèdes sauvages : le Lion, roi des animaux, star du bestiaire médiéval, effrayé uniquement par les coqs blancs, le feu et le grincement des roues de charrette, l'Ours, ancien roi des animaux détrôné par le Lion avec l'expansion du christianisme, le cerf, le sangler, le loup, la panthère... Très grosse surprise pour moi ce qu'on racontait au Moyen-âge sur la Panthère, positive, représentée avec des points multicolores…

- les quadrupèdes domestiques : cheval, âne, mouton, cochon, chien, chat, belette...

- les Oiseaux : l'aigle - et là j'ai appris que l'aigle n'était pas tellement un symbole nordique ou aryen, à la base, c'était plutôt le corbeau et/ou le faucon qui avaient une place prédominante, colombe, coq... A ce sujet, Michel Pastoureau explique que les artistes ne cherchent pas à faire des dessins ressemblants, on reconnaît les animaux non pas à leur aspect, mais à leurs attributs. Ainsi, un oiseau avec une pierre dans la patte est une grue, mais le même oiseau avec un un fer à cheval est une autruche. On reconnaît un chat parce qu'il y aura une souris près de lui, et on reconnaîtra la souris à la présence de fromage. du coup, les illustrations sont passionnantes à observer !

- les Poissons et les êtres aquatiques : dauphins, baleines, sirènes, crocodiles, hippopotames (maléfique au point de se voir attribuer le nom du démon Béhémoth !)

- Serpents et vers : surprise : le lynx, un grand ver blanc qui peut voir à travers murs et montagnes ! On retrouve aussi ici les dragons, les sangsues, les fourmis, les abeilles et parfois la souris, considérées par certains auteurs comme un ver….

Bref, c'est un ouvrage passionnant où on apprend vraiment des tas de choses sur la symbolique des différents animaux, mais pas que ! Par exemple, je sais maintenant pourquoi Marguerite était un prénom aussi répandu, pourquoi le Pélican a aussi bonne presse, à cause de qui on croit que les éléphants ont peur des souris…

Les Bestiaires étaient donc des ouvrages très prestigieux à avoir dans sa bibliothèque. Un genre littéraire, en fait, ni plus ni moins, qui parle la plupart du temps de Dieu et du Diable, cite beaucoup la Bible. Je retiens particulièrement des cette étude deux ouvrages : celui à l'origine de cette "mode" des bestiaires, le Physiologus, écrit au 2ème siècle avant notre ère, et le Bestiaire d'Amour de Richard de Fournival dont les extraits m'ont beaucoup amusée.

Et cerise sur le gâteau, je viens de découvrir que Michel Pastoureau avait aussi beaucoup écrit sur le Légende Arthurienne, j'ai hâte d'en savoir plus !
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Un livre richement illustré à feuilleter pour le bonheur des yeux.
Un livre à avoir chez soi pour le lire par petites touches.
Un livre juste pour le plaisir !
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un superbe ouvrage de Michel Pastoureau, l'un des fins connaisseurs de la période médiévale.
De magnifiques illustrations et explications qui raviront les passionnés de la période mais aussi de zoologie ou d'enluminure comme moi,
Le livre se déguste petit à petit, thème par thème, on ne s'ennuie pas un instant et l'on apprend à chaque page. Un vrai voyage dans l'atmosphère du moyen âge!
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Un livre à parcourir! Les reproductions sont magnifiques, une vraie réussite. le texte est simple (trop simple?) et me fait penser à un "dictionnaire des symboles". A lire si l'on cherche à se cultiver, à laisser de côté si l'on a besoin d'informations rigoureuses.
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critiques presse (3)
LeMonde
16 décembre 2011
Michel Pastoureau a sélectionné et étudié une soixantaine d'animaux, groupés selon les genres précités. A chaque fois, il use de la même construction : un résumé du discours des bestiaires et des encyclopédies, qui est replacé dans le contexte culturel, social et matériel des XIIe et XIIIe siècles. Et c'est une véritable et savoureuse histoire des mentalités qu'il déroule là.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Lexpress
16 décembre 2011
Le subtil historien des couleurs, qui nous offre cette impressionnante collection de représentations animalières, est aussi un savant médiéviste. De sorte que les textes qui accompagnent les images ne se contentent pas d'en être seulement les légendes. Ce bestiaire, en effet, nous apprend beaucoup sur le monde médiéval lui-même.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LeFigaro
03 octobre 2011
Voilà un livre à la fois savant et naïf, à offrir aux enfants et à ceux qui le sont un peu restés, malgré eux.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Le monde médiéval des serpents n'est pas un monde homogène.
D'un bestiaire à l'autre, d'un manuscrit à l'autre, la liste des animaux rangés sous ce nom varie grandement. D'autant qu'aux serpents proprement dits (aspics, vipères, couleuvre, mais aussi acontias, amphisbène, céraste et d'autres) s'ajoutent la famille hétérogène des lézards et celle plus hétérogène encore, des dragons. Parfois s'égrènent à la catégorie "serpents" des animaux que le zoologie médiévale ne sait pas classer : escargots, crapaud, caméléon, salamandre.
Le monde des vers (vermes) est encore plus disparate. On trouve toutes les larves mais aussi un grand nombre d'insectes - notion qui n'émergera clairement qu'au XVI siècle- quelques petits rongeurs (mulot, musaraigne) et des animaux totalement inattendus à cette place. Ainsi le Lynx, qui pour plusieurs auteurs, est "une sorte de grand ver blanc".
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Plusieurs auteurs signalent l’existence «en Germanie» de bœufs sauvages, tellement farouches qu’il est impossible de les atteler, tellement puissants qu’ils déracinent les arbres, tellement violents qu’ils n’hésitent pas à s’attaquer à une armée entière de chevaliers. Ils possèdent des cornes immenses dont on se sert à la table des seigneurs; boire du vin dans de tels récipients procure vigueur et santé. (P112)
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Ainsi se développe le discours des bestiaires : partant d'observations ou de croyances concernant tel ou tel animal, voire plus simplement de son nom ou de son aspect, il procède par comparaisons, métaphores, étymologies ou similitudes pour se livrer à des considérations morales ou religieuses. En ce sens, il est le parfait reflet de la pensée médiévale qui se construit presque toujours autour d'une relation de type analogique, c'est-à-dire une relation appuyée sur la ressemblance -plus ou moins vague - entre deux mots, deux notions, deux objets ou bien la correspondance entre une chose et une idée. Cette pensée analogique médiévale s'efforce d'établir un lien entre quelque chose qui est apparent et quelque chose qui est caché ; spécialement, entre ce qui est présent dans le monde d'ici-bas et ce qui a sa place parmi les vérités éternelles de l'au-delà. Un mot, une forme, une couleur, un nombre, un animal, un végétal et même une personne peuvent ainsi être revêtus d'une fonction symbolique et par là même évoquer, représenter ou signifier autre chose que ce qu'ils prétendent être ou montrer. L'exégèse consiste à cerner cette relation entre le matériel et l'immatériel et à l'analyser afin de retrouver la vérité cachée des êtres et des choses.
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Créature hybride, la sirène médiévale peut être mi-femme mi-poisson (cas le plus fréquent) ou bien mi-femme mi-oiseau. Toutes deux sont ennemies des marins. Mais lorsqu'elle est oiseau, la sirène ne nage pas au fond des flots mais vole au-dessus des navires pour charmer les marins et les conduire à leur perte.
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Les auteurs du moyen âge ont du mal à classer la chauve-souris : oiseau ? Quadrupède ? Ver ?
Certains la nomment "rat-oiseau" ; d'autres, "petit-griffon", vivant la nuit, pourvue d'ailes sans plumes, aimée du diable, faisant peur à tout le monde, c'est un animal totalement négatif.
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Videos de Michel Pastoureau (49) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Michel Pastoureau
Rencontrer Michel Pastoureau, c'est être frappé en premier par son regard amusé et malicieux. L'historien, diplômé de l'école des chartes, est archiviste paléographe, spécialiste de la symbolique des couleurs, des animaux, d'héraldique. Il a reçu de nombreuses aides du CNL, notamment pour son livre « Symboles du moyen-âge : animaux, végétaux, couleurs, objets » en 2012, des aides à la traduction pour ses ouvrages sur les histoires des couleurs « Noir », « Bleu », « Vert », « Rouge », « Jaune », en 2014, 2016, 2018, et en 2020, ainsi qu' une bourse de création relative à l'histoire du nuancier sur les cartographies de couleurs et d'imaginaires. Sa curiosité est sans limite, son raisonnement implacable, le grand entretien avec Michel Pastoureau dans Son Livre, c'est parti.
Michel Pastoureau est professeur à la Sorbonne et à l'école pratique des Hautes Etudes où il est titulaire de la chaire d'Histoire de la symbolique occidentale. Il a reçu de nombreux prix littéraires, dont le Prix Medicis essai en 2010 pour son ouvrage « La couleur de nos souvenirs » paru aux éditions du Seuil, mais aussi, le Prix Broquette-Gonin (histoire) de l'Académie française pour l'ouvrage La vie quotidienne en France et en Angleterre au temps des chevaliers de la Table ronde (1977).
Passionnant !
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