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3,63

sur 1254 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Wight was Wight, Dylan was Dylan, and Youssouf was Cat Stevens. Plongée dans les sixties.
Désabusés par la mort des utopies en Occident, des jeunes de tous bords entament une croisade vers l'Inde et le Népal, en quête de paix, d'amour et de liberté. Pour nombre d'entre eux, le voyage se transforme en cauchemar sous les yeux impavides et le sourire de façade des dieux à têtes de singe, gratifiés de trompes d'éléphants ou de bras multiples et les bouddhas debout, assis, couchés. Tant qu'elles fleurissent barbes et cheveux les vertus des plantes sont bien réelles. Fumées, séchées et avalées telles qu'elles ou lyophilisées, elles secouent le karma. Les autochtones frottent les visages de leurs statues déifiées de poudre colorée rouge ou safran pour les purifier et les honorer, tandis que les hippies arrivés « sans un bagage et les pieds nus » font circuler leur calumet festif, « hippie hippie pie », et certains finissent tristement par des injections en solitaire, grateful d'accord, mais bientôt dead. Dans cette épopée vertigineuse, ce décalage fracassant, ce malentendu formidable, l'auteur brosse avec talent le portrait d'un pays magnifique « comme une fleur avant la saison », d'un peuple digne et tolérant « comme une pluie de papillons », d'un monde régi par des croyances et des rites millénaires au milieu duquel interagissent des Occidentaux en quête de profit, d'oubli, de rédemption. L'intrigue, rude, fracasse le peace and love, et le trip ne résiste pas à la réalité. Relecture gourmande d'un classique décapant.
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Mai 1968 et ses pavés ... en dessous, pas de plage pour Olivier, désabusé, en révolte contre le système mais déterminé à gagner le plus d'argent possible. Direction Katmandou pour retrouver son père et lui réclamer la pension alimentaire non versée depuis des lustres!
D'autres se dirigent aussi vers Katmandou : Jane, une anglaise perdue, à l'enfance tourmentée ou Sven le musicien. Que cherchent-ils? La liberté ou tout du moins ils sont persuadés de trouver au Népal une sorte de paradis sur terre.
La réalité est beaucoup moins belle et lorsqu'ils ouvrent les yeux, on s'approche du cauchemar.
Un roman sur une génération pleine d'espoirs brisés, un brin pessimiste mais une plongée intéressante dans cette époque.
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Nous retrouvons un thème cher à l'auteur, l‘amour et les ravages de la guerre.
Une société parmi laquelle la jeunesse ne se reconnait plus, rêvant d'un absolu loin des contraintes sociales et de la captivité morale. Personnages torturés et utopistes, dépouillés de tout espoir, hormis celui de suivre le chemin de Katmandou. Ils suivent la voie sacrée, celle de la liberté et de la drogue pour mieux refouler les liens qui entravent le bonheur.

Peace and love, Make love, Take drugs …

C'est l'histoire des hippies, des originaux rattrapés par un emprisonnement, celui des stupéfiants et des chemins de traverse avec pour seule arrivée, la perdition.
D'esprits vifs, il reste l'indolence, la matrice d'un enfer ou certains corps ne sont plus qu'à vendre afin d'assouvir les dépendances.
Loin des idéaux de liberté et de marginalité, Barjavel dénude les corps qui se lient sans tabous, puis se délient, maigres et malades, il se penche sur cette période désabusée, dévastée où beaucoup d'âmes pacifistes se sont envolées avant d'avoir effectué leur karma.

« Chacun suit son chemin, qui n'est pareil à aucun autre, et personne n'aboutit au même lieu, dans la vie ni dans la mort. Ce livre ne cherche pas à donner une idée de la vérité, mais à s'approcher de la vérité. Celle de Jane et celle d'Olivier, dont il raconte l'histoire ».


Encore une fois , Barjavel pose un regard perçant et lucide sur une société pas si innocente.

À lire !

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C'est le roman d'une génération. La mienne. Les générations suivantes trouveraient probablement décent que je rajoute « hélas » à cette incise, pour marquer quelques remords. Des remords ? Pourquoi des remords ? On a voulu voir dans ce roman l'histoire d'une jeunesse paumée qui avilit ses rêves dans la drogue, le sexe et l'oisiveté. Ceux qui n'y trouvent que cela passent à côté de la question principale du roman : « A quoi on sert ? ». J'admets qu'on ne la trouve qu'à la dernière ligne de la dernière page du livre. Pourtant, c'est bien elle qui le traverse tout entier. Et en cela, ce roman est très fidèle à l'esprit de l'époque.
En mai 68, Olivier croyait changer la vie en descellant les pavés du boulevard Saint-Germain. Déçu et en colère à cause des compromissions qui soldent la fin des évènements, il part à la recherche de son père qu'il n'a jamais connu et qui semble avoir fait fortune au Népal en dirigeant un complexe hôtelier pour milliardaires. Arrivé à Katmandou, il se fond dans la mouvance hippie venue y chercher un monde de paix et de liberté, et surtout trouve l'amour en la personne de Jane, une jeune anglaise paumée et droguée. Amour tragique puisque impuissant à sortir Jane de sa dépendance. La fin du livre est bouleversante et poignante.
Olivier et Jane cherchent leur place dans ce monde. Victimes de parents absents pour Olivier, sexuellement déviants pour Jane, ils n'arrivent pas à donner un sens à leur vie, et en rendent responsable la société dans laquelle ils vivent. Quand l'amour leur donne enfin la réponse, c'est trop tard, la cruauté de la vie reprend ses droits.
L'écriture de Barjavel n'est pas toujours à la hauteur de son sujet. Mais ce roman rend pourtant très bien compte de l'atmosphère des années 70, de la formidable liberté sexuelle dont a bénéficié la jeunesse de l'époque pendant une grande décennie, entre la généralisation de la pilule et l'arrivée des années Sida, (liberté qui a profité surtout aux hommes, il faut le reconnaitre), mais aussi des aspirations d'une partie de cette jeunesse pour une société plus fraternelle, plus ouverte au monde, plus spirituelle aussi, afin de donner un sens à sa vie.
Quand j'ai visité Katmandou pour la première fois en 1987, moins de vingt ans après la publication de ce livre, je l'avais en tête. La ville avait déjà bien changé. Il n'y avait plus cette « formidable odeur de merde » dont parle Barjavel, et les trekkeurs commençaient à remplacer les hippies. Mais après avoir escaladé la colline de Swayambunath, quand je me suis retrouvé au pied du stupa qui contient les restes de Bouddha depuis 2500 ans, j'ai eu l'impression que j'avais accompli une promesse.
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Le Flower Power, les années cool, cet engouement pour l'Asie et la spiritualité orientaliste, l'amour libre, la drogue, le voyage, la liberté... Ce livre renferme tout cela et plonge le lecteur dans un voyage initiatique puissamment relaté par l'habile plume de Barjavel. Un classique !
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1968 : toute une jeunesse occidentale se dresse un peu partout contre l'ordre ancien… Un soir, dans le brouillard londonien, Jane, violée par un inconnu, tente de se suicider. Sven, jeune suédois en rupture de ban, la repêche dans la Tamise avant d'essayer de lui redonner goût à la vie. Jane accepte de faire équipe avec lui ainsi qu'avec Harold, italo-irlando-américain barbu et chevelu qu'elle prend pour amant. Tous trois décident de partir s'installer à Katmandou, Eldorado des routards. Pendant ce temps, à Paris, Olivier, très impliqué dans le mouvement estudiantin, est recherché par la police suite à une bagarre ayant mal tourné. Il envisage de quitter au plus vite Paris pour aller à Katmandou retrouver son père qui l'a abandonné à sa naissance et auquel il veut rappeler ses devoirs, surtout pécuniaires. Il abuse d'une association humanitaire pour se faire offrir le billet d'avion. Et c'est en terminant son périple à pied qu'il rencontre le trio de hippies. Pour Jane et Olivier, c'est l'amour au premier regard. Malheureusement Jane est un peu beaucoup accro à toutes sortes de produits illicites. Elle ne se contente pas de fumer des joints, elle passe vite à la cocaïne puis à l'héroïne. Olivier n'aura de cesse de se procurer de l'argent pour essayer de la tirer de là…
« Les chemins de Katmandou » sont un roman tiré du scénario du film éponyme que Barjavel écrivit en collaboration avec Cayatte. À l'époque, il ne convainquit pas vraiment le public qui pouvait comparer avec « More » de Barbet-Schroder disposant de la bande musicale aussi planante de magnifique signée Pink Floyd ou de « Panique à Needle Park », oeuvre magistrale et criante de vérité et de réalisme. L'équivalent français semblait bien fade et bien inférieur avec son côté carton-pâte, ses acteurs peu crédibles (Renaud Verley inexpressif, Gainsbourg jouant faux et Birkin, jolie et solaire, mais incapable de rendre la déchéance de sa fin) sans parler des décors trop léchés, des prises de vues d'un Népal de carte postale et d'une bande-son quelconque. le livre de Barjavel est bien meilleur. Il évite tous les écueils qui firent sombrer le film, explique nettement mieux les tenants et aboutissants de cette histoire, est beaucoup plus noir et beaucoup plus explicatif (en particulier sur le destin de Jane et les raisons de sa dérive, certains événements ayant été sans doute volontairement édulcorés par crainte de la censure). Au total, un bon Barjavel, pas le meilleur bien entendu, mais toujours agréable à lire car fort bien écrit et donnant beaucoup à réfléchir sur la génération « Peace and Love » et sur l'atroce réalité du monde de la drogue.
Lien : http://www.bernardviallet.fr
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J'ai tout aimé dans ce livre, une écriture fluide, un récit bien mené, des personnages bien analysés, cohérents dans leurs idées et leurs actions, qu'on les approuve ou non. L'atmosphère de mai 68 et du mouvement hippie est très bien rendue. ainsi que les relations entre les personnages leur raison de vivre ou leur recherche de raison de vivre. La fin est une vraie fin, bien imaginée... bref, comme je le disais, j'ai tout aimé dans ce livre
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Pas commode de résumer "Les Chemins de Katmandou" tant l'histoire, telle les volutes d'un "pétard" semble diffuse : mal-être de la jeunesse de l'époque pré et post 68, sentiment de l'absurdité de l'existence... Autant de thèmes déjà bien présents dans les ouvrages précédents de René Barjavel...
La quête initiatique d'Olivier pose, comme d'habitude chez Barjavel plus de questions qu'elle n'apporte de réponses...

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Roman de René Barjavel, tiré du film éponyme d'André Cayatte de 1969.

Jane et Olivier vont à Katmandou, au Népal. Ils prennent chacun des chemins différents pour des raisons différentes. Dans un mélange de drogue, d'alcool et de sexe, ils cherchent un dieu ou Dieu, qui sait? Ils vont se perdre sur les chemins de l'inconnu et avancer vers le néant.

L'ascension vers Katmandou est semée d'embûches et s'éloigne des chemins de félicité espérés par les jeunes qui entreprennent la route. Brutalement exposés aux dangers et aux compromis, les jeunes gens perdent l'âme qu'ils croyaient trouver au bout de la route.

Le livre évoque le film, avec des allusions au tournage faites sur le ton d'une voix off. En plein mouvement hippie, le récit dénonce les paradis mensongers et les échappées vaines de jeunes gens en quête de sens.

J'avais lu ce livre en pleine adolescence et il m'avait efficacement prévenue contre la drogue et les automobilistes qui prennent des auto-stoppeurs... L'avoir relu n'a pas atténué la puissance du récit et la violence de certains passages. Pour moi qui ai lu tout Barjavel au lycée, je considère ce livre comme une exception heureuse dans l'oeuvre de l'auteur, une tentative d'écriture hors des sentiers battus et rebattus par Barjavel.

Il ne manque plus que la découverte du film pour remonter aux sources du texte.
Lien : http://lililectrice.canalblo..
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Pas le plus connu des ouvrages de Barjavel, une histoire qui n'est pas de la science-fiction, terriblement glauque et cruelle envers une époque pour laquelle l'auteur ne semble ressentir que de l'amertume. Olivier, le personnage principal, plonge aux fin fonds des illusions des croyances "New Age" pour retrouver ses origines et en ressort brisé, physiquement et émotionnellement.
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