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3,35

sur 681 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un drôle de livre que celui-ci, qui laisse le lecteur un peu perdu, à l'instar du narrateur. N'ayant lu aucun autre livre de Julian Barnes je ne saurai dire s'il s'agit de sa touche personnelle habituelle ou si cette atmosphère n'est distillée que dans ce court roman d'une vie.

Personnellement j'aurai tendance à parler de héros "post-moderne", fini le super narrateur qui sait tout, là au contraire on est face à un homme, un vieil homme d'ailleurs, qui n'est sûr de rien. La peur de la défaillance de la mémoire est omniprésente, logique puisque le personnage revient sur des événements de son adolescence. Mais de manière plus générale, le personnage se trompe, et la peut-être énigmatique Veronica lui reproche bien : "tu n'as jamais pigé et tu ne pigeras jamais". Et pourtant tout ce que l'on veut c'est comprendre où nous mène la première partie du roman, la plongée dans l'adolescence, puis le suicide d'un de ses amis.

Remettre tout en doute, pourquoi pas, mais je fais partie de ces lecteurs qui aiment les réponses et le rythme...
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L'écrivain anglais Julian Barnes est né à Leicester en 1946. Après des études de langues et de littérature à l'Université d'Oxford, il travaille comme linguiste pour l'Oxford English Dictionary. Il entreprend une carrière de journaliste avant d'entamer une carrière d'écrivain. Il écrit aussi des romans policiers sous le pseudonyme de « Dan Kavanagh ». Julian Barnes est le seul écrivain étranger à avoir été primé à la fois par le Médicis (en 1986 pour le Perroquet de Flaubert) et le Femina (en 1992 pour Love, etc.). Une fille, qui danse est paru en 2013.
Tony, la soixantaine, a pris sa retraite. Il a connu une existence assez terne à l'image de son mariage. Jeune homme, il a beaucoup fréquenté Veronica, mais ils se sont éloignés l'un de l'autre. Apprenant un peu plus tard qu'elle sortait avec Adrian, le plus brillant de ses anciens camarades de fac, la colère et la déception lui ont fait écrire une lettre épouvantable aux deux amoureux. Peu après, il apprendra le suicide d'Adrian. Pourquoi Adrian s'est-il tué ? Quarante ans plus tard, le passé va ressurgir, imprévu, par le biais d'un courrier provenant d'un notaire, un testament aux motivations difficile à comprendre.
Roman en deux parties, celle de la jeunesse et de l'apprentissage de la vie, présentant les personnages du roman, enfin la seconde, alors que notre héros devenu retraité vit séparé de sa femme, entretient des rapports distants avec sa fille et va se retrouver plongé dans son passé quand un notaire lui annonce qu'il hérite d'une petite somme d'argent et du journal intime d'Adrian.
Julian Barnes nous fait partager ses interrogations sur le rôle de la mémoire dans nos vies, ses paradoxes comme sa complexité, « Combien de fois racontons-nous notre propre histoire ? Combien de fois ajustons-nous, embellissons-nous, coupons-nous en douce ici ou là ? » A la faveur de faits nouveaux qui se dévoileront petit à petit, Tony se voit contraint à l'introspection et découvrir une part de lui-même qu'il croyait enfouie à jamais. L'écrivain, à l'écriture délicieuse faite d'un humour discret, ne manque pas aussi de peindre les traits de caractères de l'adolescence et l'apprentissage du sexe dans les années 60 qui nous valent d'amusants passages – convenus – mais toujours très bien racontés par les écrivains britanniques.
L'auteur ajoute à son ouvrage, pour notre réflexion, quelques paradoxes sur l'Histoire, « l'histoire qui se déroule sous notre nez devrait être la plus nette, et pourtant c'est la plus trouble » et aborde le thème de la responsabilité, « Commencez par vous dire que vous êtes le seul responsable, dès lors qu'il n'y a pas de preuve flagrante du contraire. » Comme l'écrivain n'est pas le premier venu, il incorpore dans la construction de son roman une dose de suspense, au fur et à mesure de la lecture on pressent un coup de théâtre final, et nous ne sommes pas déçus !
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Tony, la soixantaine, se souvient de ses jeunes temps, 40 ans plus tôt : son premier amour, la mystérieuse et ambiguë Veronica, sa première déception aussi, et puis un drame qui vient clore sa jeunesse insouciante et volage : son ami Adrian, qui s'était lié avec Veronica et lui avait demandé par écrit la permission de convoler avec son ancienne amante, se suicide. Ainsi commence et se déroule sa vie d'adulte : un mariage, une vie conjugale fade et terne, jusqu'au terme d'une rupture sans éclat : c'est le sillage des illusions perdues que dévide Tony dans le secret de son esprit. Et puis, 40 ans plus tard, Veronica ressurgit, et avec elle, l'énigme d'un passé bien enfoui dans les vieux fonds de la mémoire, ses secrets, le trépidant d'une jeunesse passée, comme morte… jusqu'à la révélation ultime.

« Une fille, qui danse » est un roman déroutant, à l'image de Veronica : à la fois captivant, tant on est pris par l'intrigue dont on pressent qu'elle recèle bon nombre de secrets, mais en même temps déstabilisant : certains passages semblent longs, d'autres déroutent par l'écriture qui paraît bancale, alambiquée voire empruntée (un effet de la traduction ?). L'intérêt oscille donc sans cesse entre fascination et ennui, mais on tient bon pour connaître cette « terrible vérité » promise par la quatrième de couverture… qui, comme l'écriture parfois, semble bien alambiquée…
Néanmoins, « Une fille, qui danse » recèle de beaux passages qui méritent le détour. Il offre aussi une belle réflexion sur le temps de l'existence qui semble effacer un à un les souvenirs et sur la mémoire et les surprises qu'elle peut réserver çà et là, à des moments inattendus, à tel point que le temps semble s'écouler à rebours de la vie.
« Ceux qui veulent nier le passage du temps disent : quarante ans, ce n'est rien, à cinquante on est dans la fleur de l'âge, la soixantaine est la nouvelle quarantaine, et ainsi de suite. Je sais pour ma part qu'il y a un temps objectif, mais aussi un temps subjectif, le genre de temps qu'on porte sur la face interne du poignet, là où bat le pouls. Et ce temps personnel, qui est le vrai temps, se mesure dans notre relation à la mémoire. Alors, quand cette chose étrange est arrivée – quand ces nouveaux souvenirs me sont soudain revenus -, ç'a été comme si, pendant ce moment-là, le fleuve avait coulé vers l'amont. » (p. 159-160.)
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J'ai toujours beaucoup aimé les romans de Julian Barnes, le plus francophile des auteurs anglais. C'est donc avec un plaisir anticipé que j'ai abordé cette lecture, d'autant que toutes les critiques sont très élogieuses.

Le héros, Tony, un homme de 65 ans, arrivé à la retraite se souvient de sa jeunesse, il retourne sur les pas de ses amitiés adolescentes et sur ses premières amours compliquées. Il finira par enquêter sur son premier grand amour qui s'est mal terminé à l'aune de nouveaux éléments lui parvenant à la maturité.

Je ne vous cache pas que j'ai été déçue. C'est bien écrit et certains passages sur la mémoire sont très intéressants, en particulier les réflexions philosophiques sur la mémoire historique; mais le héros, Tony, m'a laissé de marbre.

J'ai trouvé qu'il passait son temps à s'apitoyer sur son sort et sur sa jeunesse. Qu'il cherchait constamment à se trouver des excuses dans ses errements.

Je n'ai pas eu d'empathie pour ces personnages. le seul qui m'a paru intéressant est son ami intime Adrian !

Voici quelques extraits concernant sa réflexion philosophique sur la mémoire historique, thème qui est finalement le fil conducteur de tout le livre et de la vie de Tony :

" A vrai dire, toute cette affaire d'attribuer une responsabilité n'est ce pas une sorte d'échappatoire ? Nous voulons incriminer un individu pour que tous les autres soient disculpés. Nous incriminons un processus historique de façon à disculper des individus. "

" La question de l'interprétation subjective contre une interprétation objective, le fait que nous ayons besoin de connaître l'histoire personnelle de l'historien pour comprendre la version qui nous est présentée. "

" L'Histoire est cette conviction issue du point où les imperfections de la mémoire croisent les insuffisances de la documentation."

" Je sais pour ma part qu'il y a un temps objectif, mais aussi un temps subjectif, le genre de temps qu'on porte sur la surface interne du poignet, là où bat le pouls. Et ce temps personnel, qui est le vrai temps, se mesure dans notre relation à la mémoire."

Voilà pourquoi en fin de compte, rien que pour ces réflexions, je vous conseille la lecture de ce livre.

Lien : http://bibliothequedechalipe..
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Le moins que l'on puisse dire, c'est que Julian Barnes a une écriture exigeante. Il m'a été difficile d'entrer dans son univers et sa narration. Mais cela c'est fait, finalement.

Un roman difficile par sa construction, également. Beaucoup de redites, un début anarchique émaillé de citations toutes faites qui reviendront ensuite ponctuer le récit.

Des personnages flous, une vie terne, rien de bien folichon. Pourtant, la sauce fini par prendre, au bout d'un moment. Même si le personnage principal restera à mes yeux un éternel adolescent.

Quelques phrases m'ont fait sourire : "la vie est un dimanche" - et le leitmotiv : "Tu ne piges pas, tu n'as jamais rien pigé et tu ne pigeras jamais".

Sauf que Tony finit par piger, et nous aussi. Et l'auteur de nous quitter sur cette révélation, comme en suspend, nous laissant imaginer la suite et les faits antérieurs.

Finalement, tout le talent de l'auteur aura consisté à nous laisser imaginer.

L'image que je retiendrai :

Celle du journal d'Adrian, objet de la quête de Tony, que Véronica a brûlé, mais qui se révèle bien accessoire.
Lien : http://motamots.canalblog.co..
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La traduction littérale du titre, The sense of an ending : le sens d'une fin, se prête mieux au roman car c'est bien ce que va chercher Tony après avoir reçu le testament. Il va chercher à comprendre pourquoi cet ancien camarade de classe, le plus brillant de la bande a mis fin à ses jours, pourquoi c'est à la fin de sa propre vie que certaines vérités lui sont livrées. C'est vrai, un peu trop proche de l'essai (Eros et Tanathos) et une fin peu crédible, mais bonne lecture tout de même.
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Voilà un roman très très curieux ... et la fin, très abrupte, l'est encore plus.
Un bon moment pour qui aime le vocabulaire de qualité. Pour le reste je suis vraiment très perplexe.
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J'ai vraiment été pris au début, et puis plic ploc plouc, le personnage narrateur m'a énervé, son histoire qu'il relate un peu en désordre avec plus ou moins de lucidité n'est plus parvenue à me toucher... le suicide de l'ami, point central, a perdu sa force, et le final me donne plus une impression d'eau de boudin...
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Une fille avec la virgule qui a son importance : Véronica est la fille, personnage principal ; qui danse : elle chaloupe, va et vient…
Etudiant, Tony, le narrateur, a deux copains, Alex et Colin ; ils forment un trio inséparable auquel s'ajoute Adrian, le quatrième mousquetaire. Adrian les surpasse par son intelligence. Tony connaît ses premiers émois amoureux avec l'énigmatique Veronica. Les temps passent et surgit Margaret qu'il épouse ; de cette union naît Susie. 40 ans plus tard, Tony retrouve la trace de Veronica. Mais des drames se sont produits entretemps.
L'auteur adapte bien les traits de caractères de Tony en fonction de son âge ; le sexagénaire ne ressemble plus au jeune adulte qu'il a été. Malgré certains rebondissements, la progression dans le roman est plutôt monotone : la réflexion prend trop le pas sur l'action.
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Un roman qui se lit très bien. L'histoire d'une bande de copains prometteurs, qui s'entendent bien et se complètent à merveille. Vient ensuite les 1ers émois amoureux et les complications qui vont avec. La mort d'Adrian va tout changer surtout pour le narrateur qui 40 plus tard devra replonger dans cette époque pour chercher des réponses à cette question: pourquoi Adrian s'est il suicidé ? en est il responsable ? A lire absolument
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