: A la vue de la 1ère de couverture, en feuilletant rapidement l'intérieur, on peut avoir l'impression que "
Léo le fantôme" est une réédition d'une version originale.
Des années 6o, dirions nous rapidement à la louche temporelle par son esthétique graphique.
Et bien, il n'en est rien, chers lecteurs.
Mac Barnett et
Christian Robinson, auteurs contemporains, ont volontairement pris le parti d'un habillage élégant et rétro pour cette histoire de fantôme qui date bien de 2015, pour sa version originale.
C'est en 2016 qu'il fut introduit tout chaud sorti du four avec Hélium.
Un détail du décor nous pousserait même plus loin dans le temps pour le choix décoratif de l'histoire, le téléphone de la maison est un témoin historique des années 30.
Mais ceci se limitera uniquement finalement à cette maison laissée depuis un temps à l'abandon.
Avec
Léo le fantôme, nous verrons la vie en bleu, nous profiterons d'un ensemble d'illustration toute monochrome, pour figurer au début la nuit et puis finalement pour englober tous les moments de la journée.
Léo semble tracé à la craie sur le décor, comme si l'illustrateur nous l'avait rajouté pour nous permettre de rentrer dans l'histoire de
Mac Barnett (et bien oui, si on ne voit pas le fantôme, c'est plus compliqué).
Léo nous fait sourire par son approche candide et tendre de sa propre nature.
Il est un fantôme domestique, bien habitué aux convenances d'une vie en maison, prêt à faire parti d'un tableau familial, avec le chien; le chat et la vie qui s'écoule paisiblement.
Hélas, les fantômes ne sont pas aussi facilement adoptables qu'un animal et sa présence ne sera pas plus longtemps requise.
Léo refait donc connaissance avec le monde extérieur, devient fantôme de gouttière et on se rend compte que pour lui, le temps à défiler sérieusement.
Mac Barnett jouera sur le doute et le quiproquo avec la rencontre de la petite Jeanne.
Elle fait de Léo un camarade de jeu dans son royaume d'imaginaire, elle le voit, lui parle mais Léo ne voit pas tout ce que Jeanne invente en revanche.
Le décalage est bien vu et amusant.
Gardera t-il Jeanne pour amie si il lui avoue qu'il est un fantôme vrai de vrai?
Le tournant est bien négocié et je vous réserve la surprise de la chute.
Les auteurs procèdent finalement à l'envers pour séduire le jeune public et inspirent de la magie en les mettant dans la situation où leur monde imaginaire et ludique chéri puisse prendre corps.
Incroyable!
Léo nous rappelle le très classique petit et gentil fantôme "Casper" de
Seymour Reit et Joe Oriolo (1930).
C'est un album tout doux de fantômes pour les très jeunes.