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4,07

sur 309 notes
Quitter le chaos d'une Irlande famélique, recommencer une vie dans la violence des États Unis en pleine expansion de conquêtes de territoires.

C'est le destin de Thomas, orphelin émigrant au milieu du 19e siècle, danseur travesti adolescent dans les bastringues, puis engagé volontaire dans les Tuniques Bleues pour une vie de soldat dans les conflits indiens et la guerre de Sécession.

La vie de Thomas se décline en violences répétées et en destructions, capable d'être cet homme-là, soldat professionnel non dénué d'états d'âme, en parfaite symbiose avec sa nature profonde, où la part de féminité lui fait construire au fil des années une drôle de famille, entre son attachement, amoureux pour John, et filial pour Winona la petite indienne recueillie.

Cette ambiguïté des personnages résonne fort dans un récit assez classique où les grands espaces américains ont la part belle, où un pays neuf et ambitieux se construit dans l'anarchie, les massacres, les viols, les personnes déplacées ou enlevées. Au milieu de ces atrocités, l'amour s'épanouit comme il le peut et rien n'est jamais acquis quand la justice peut être inconstante.

Sebastian Barry accroche à nouveau ses lecteurs avec un mélange original de western et drame intimiste d'une belle sensibilité. En déplaçant la focale sur l'émigration, il tente le parallèle entre deux peuples soumis à d'autres envahisseurs en liant le sort des nations indiennes et irlandaises.
Sa plume produit un récit oral, familier et direct, simple comme le langage de son jeune soldat peu éduqué mais capable d'émerveillement, de justice, de bonté et de loyauté.

Je conseille vivement...
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Lorsqu'on évoque l'origine des Etats-Unis d'Amérique, on pense inévitablement à la ruée vers l'or, au masscre des Indiens et à la guerre de Sécession.
De longues et harassantes marches à travers de grands espaces arides et beaucoup de sang répandu sur une terre vierge.
Des troupes entières de soldats envoyées en mission à des kilomètres de leur garnison, missions bien souvent assassines auxquelles ils se plient sans les comprendre, exorcisant leurs peurs par la rage de vaincre et la folie meurtrière.

Thomas Mc Nulty, jeune Irlandais ayant fui la famine, débarque dans le Missouri.
Il y rencontre John Cole, venu de Nouvelle Angleterre et à peine plus agé que lui, avec lequel il noue rapidement une amitié amoureuse.
Ensemble, ils s'engagent dans le commerce de la guerre.
Thomas nous raconte leur parcours atypique durant lequel ils vont, tour à tour, combattre les Indiens, monter des spectacles de travestis, lutter contre l'armée sudiste et se prendre d'affection pour une jeune squaw rescapée d'une attaque.
Son récit est fait dans un langage parlé qui ne cherche pas à occulter la plate et crue réalité des situations vécues, qu'elles soient cocasses ou cruelles.
Des petites phrases toutes courtes, un brin candides, qui donnent toute la puissance émotionnelle à ces destins.

Sebastian Barry signe là un roman fort qui fait écho à l'histoire de son pays puisqu'à travers son personnage, il établit un parrallèle entre la colonisation de l'Irlande par l'Angleterre et celle de l'ouest des Etats-Unis par une armée que servaient, entre autres émigrés, des Irlandais.
J'aurais pu avoir un coup de coeur pour ce livre mais les opérations militaires sur le terrain ayant parfois souffert de quelques longueurs, je diminue ma note d'une étoile.
Une très belle lecture tout de même qui nous rappelle, s'il en était besoin, toute l'horreur de la guerre et ce qu'elle laisse comme séquelles physiques et psychologiques.
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Entendez-vous le fracas des armes? Ici la guerre est cruelle sans être scandaleuse; elle est une des douleurs inévitables de la condition humaine. On ne trouve dans ce roman ni gentils ni méchants, juste des hommes que la guerre oppose, qui ont chacun leur part d'héroïsme et de grandeur, de petitesse et de mesquinerie, de cruauté et d'abnégation. Dans ce monde, Dieu parfois semble se glisser pour rééquilibrer la folie des hommes. Tel Agamemnon oubliant toute justice pour s'emparer de l'esclave Briseis, Starling oublie tous les traités pour obtenir le fusil de Celui-Qui-Domptait-Les-Chevaux. Et tel Agamemnon, il sera châtié pour avoir voulu sacrifier l'innocente au profit de la guerre, tandis que la colère d'Achille s'empare du major Neale et sera responsable d'autant de morts.
L'Iliade, ode à la tempérance, au courage, à la maîtrise de soi apprenait aux Grecs la vertu virile.Des jours sans fin apparaît comme une épopée ramassée en à peine plus de 300 pages où la virilité a les mêmes vertus que chez Homère, si ce n'est que celle-ci ne dépend pas du sexe.Des jours sans fin est une Iliade queer.
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Thomas McNulty a fui l'Irlande, chassé sur les routes par la grande famine, il s'est exilé pour le Canada puis a atterri en Amérique. Dans son périple il a croisé la route de John Cole, petit-fils d'indien, grand, taiseux et tendre.
Entre ces deux-là se tisse un lien irrésistible et solide, un amour évident, de ceux qui ne s'altèrent pas.

« Des jours sans fin » est un roman qui ne ressemble à aucun de ceux que j'ai lus jusqu'ici, extrêmement dur et à la fois, étonnement pur et lumineux.
Il raconte, par la voix de Thomas, une vie de pionniers, puis de militaires. Il décrit les conflits terribles avec les indiens, cette violence inhumaine qui saisi les uns et les autres, qui fait des victimes d'un soir les bourreaux du lendemain, il nous fait vivre la guerre de sécession, l'absurde horreur des batailles.
Mais il raconte aussi et surtout, le lien qui l'unit à John Cole, l'amour qu'ils portent tous deux à Winona, l'orpheline sioux qu'ils élèvent comme leur fille, leur souhait d'une vie simple et douce.

La langue humble, parfois presque rustre, du narrateur est une des forces du récit, des mots simples qui retranscrivent avec limpidité la violence et la grâce, l'espoir malgré tout et la force d'un amour sincère.
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Je tiens tout d'abord à remercier Srafina pour m'avoir mis ce livre entre les mains à l'occasion de notre petit défi littéraire.

Sebastian Barry est un auteur irlandais que je découvre, je n'avais jamais entendu parler de lui. Son écriture est sublime. Il raconte des choses abominables avec des mots tellement bien choisis… c'est à la fois cash et poétique.

J'ai mis toute une semaine pour lire ce livre que je n'aurais jamais pu dévorer d'un bout à l'autre. Des pauses ont été nécessaires pour encaisser la violence et l'horreur.

L'histoire se passe à l'époque de la Guerre de Sécession. On y parle de guerre, de massacres d'Indiens, de cruauté, de souffrances, …

Sebastian Barry nous dresse aussi le portrait de Thomas McNulty et de sa petite famille. Il y a John Cole (son grand amour) et Winona la petite sioux qu'ils considèrent comme leur fille.

Thomas à l'air blasé devant tout ce qu'il voit. Il décrit les choses avec une apparente indifférence, cela a pour effet donner une impression saisissante sur les événements.

Quand Winona leur est arrachée Thomas est prêt à tout pour la récupérer saine et sauve.

Je pense que finalement, ce roman parle aussi beaucoup d'amour.

À l'occasion, je lirai probablement un autre livre de l'auteur.




Challenge ATOUT PRIX 2022
Challenge coeur d'artichaud 2022
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Des fresques commentées par le soldat yankee Thomas(ina), massacre des indiens, guerre de Sécession, remassacre d'indiens.

Thomasina pour son côté gay à peine esquissé lors des représentations déguisé en femme et qu'il donne en cabaret entre deux campagnes militaires.

Heureusement, dans la dernière partie, la saga de l'adoption de Winona, fille du chef indien, met une note bienvenue d'humanité.
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Un western littéraire qui met en scène un jeune Irlandais qui s'est exilé pour échapper à la faminen Thomas Mc Nulty, et John Cole , un amérindien . Ils participeront aux guerres menées contre les Indiens et à la Guerre de sécession.
Ils forment un couple gay sympathique et adopteront Winona, la nièce du chef " celui qui domptait les chevaux".
Ce roman captivant démontre de façon originale les atrocités, les boucheries de ces guerres fratricides.
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L'Amérique dans les années 1860, Thomas McNulty et John Cole sont deux jeunes orphelins qui se trouvent : le premier, jeune irlandais fuyant la famine dans son pays, sa famille décimée, le deuxième un jeune américain fuyant aussi la peur et la misère. Ces deux jeunes vont se trouver, se protéger et s'aimer. Ils s'engagent dans l'armée de l'Union et participent à un tas de batailles plus terribles les unes que les autres. Guerre contre les tribus indiennes, massacres réciproques, indiens, colons. Puis c'est la guerre de Sécession qui mènera nos deux héros à travers les champs de bataille de l'Union contre les Fédérés. Entre temps ils auront adopté Winona, fillette sioux rescapée du massacre de sa tribu et l'auront confiée à un vieux poète noir Mc Sweny qui va se charger de son éducation.
Si vous voulez savoir s'ils s'en sortent et retrouvent leur fille adoptive je vous linvite à lire ce très beau livre qui retrace une époque terrible de la formation des États-Unis. C'est beau, brutal, cruel, c'est tout simplement la vie de l'époque, dans ces terres qui sont encore à conquérir. Et cela au prix de la vie de milliers d'hommes, des indiens que l'on massacre, des colons qui cherchent une vie meilleure. Rien n'est blanc, rien n'est noir tout est gris.
Le narrateur est Thomas McNulty, et l'auteur emploie un vocabulaire et une narration que l'on qualifierait de rustique. Les phrases sont courtes, percutantes et vous prennent aux tripes. Mais elles sont aussi pleines de sensibilité et de pudeur.
Nos héros sont à la fois des hommes rudes mais aussi très sensibles plein de bon sens et d'humanité.
L'auteur raconte en fait l'histoire d'un de ces ancêtres qui aurait participé à cette période épique.
Un livre que je n'ai pas lâché, qui m'a accroché dès les premières pages et que je recommande à qui veux connaître la vie de l'époque dans ses contrées si inhospitalières. Un roman d'amour tout en pudeur et en délicatesse.
Excellent.
A présent, je vais commencer la suite qui vient de sortir « Des milliers de lunes. »
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Titre : Des jours sans fin
Auteur : Sebastian Barry
Editeur : Joelle Losfeld Editions
Année : 2018
Résumé : Fuyant l'Irlande et la grande famine le jeune Thomas McNulty rejoint une Amérique en pleine expansion. Au détour d'une rencontre fortuite il noue son destin à celui qui sera à la fois son ami et son amoureux: le beau John Cole. Ensemble ils décimeront les nations indiennes, danseront dans des spectacles travestis puis seront enrôlés dans l'armée de l'union pour combattre les confédérés. de batailles en batailles, d'épreuves en épreuves les deux hommes tenteront de survivre dans une Amérique sauvage et déchirée.
Mon humble avis : Certaines chroniques sont plus faciles à écrire que d'autres et je sens que celle-ci va être non seulement aisée mais aussi enthousiaste comme rarement. Soyons concis et direct : des jours sans fin est un petit trésor, un livre rare, une ode à la vie et à la résilience comme il est rare d'en trouver dans la littérature d'aujourd'hui. Barry est un magicien, son écriture est poétique, inventive mais aussi précise et crue. Il décrit les grands paysages américains avec grâce puis quelques lignes plus tard nous plonge dans l'horreur de la guerre sans aucun artifice car la voix de Thomas est naïve, pleine de bon sens mais aussi lucide. Les yeux de nos deux héros sont gris d'avoir vu l'horreur et pourtant lorsque l'occasion leur est donné de faire le bien ils n'hésitent pas, c'est tout simplement bouleversant. Roman réaliste, roman qui se promène aux confins de l'âme humaine rien ne nous est épargné, le sublime côtoie l'abjection à chaque page et tout est maîtrisé à la perfection par Barry. Je vous avais averti, cette chronique sera dithyrambique mais ce bouquin le mérite croyez-moi. Comment parler de ce bouquin sans parler de l'histoire d'amour qui lie Thomas et John ? Une histoire simple, pudique entre un homme disert et beau comme un dieu et un autre plus féminin, qui n'hésite pas à se grimer et porter des robes mais sait se servir d'un revolver comme personne. Là encore l'auteur nous décrit une relation avec peu de mots, en quelques phrases simples le lecteur comprend l'attachement qui lie les deux garçons, c'est beau, encore une fois pudique et tout à fait saisissant. Des jours sans fin est donc, à mon humble avis, un bouquin rare, un livre pétri d'humanité, une leçon de courage et d'abnégation où des hommes tentent de survivre dans un monde de bruit et de fureur, où la nature grandiose et placide observe les agissements d'une poignées de tueurs livrés à eux-mêmes. Un grand livre vous dis-je ! Surement ma lecture la plus marquante depuis ce début d'année, un bouquin marquant, déchirant dont les personnages vous hante bien après avoir refermé la dernière page de l'ouvrage. C'est surement le propre des romans d'exception. Pour cela et pour mille autres raisons, je ne peux que m'incliner devant le talent de Sebastian Barry.
J'achète ? : La question mérite-t-elle vraiment d'être posée après la lecture de cette chronique ? Assurément non, procure toi Des jours sans fin de toute urgence c'est un vrai conseil de lecteur passionné. Sombre et lumineux, doux et terriblement violent, ce roman est exceptionnel.
Lien : https://francksbooks.wordpre..
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Plongée vertigineuse au coeur des grandes plaines du midwest où de grands combats se livrent. Nous voici au XIXème siècle, où des hommes se battent tour-à-tour pour des questions de territoire et de liberté.
Thomas McNulty est l'un des nombreux jeunes Irlandais à avoir quitté son pays pour tenter sa chance en Amérique, après avoir perdu sa famille lors de la Grande Famine. Avec son amant, John, il s'engage dans les Tuniques bleues pour se battre, malgré lui, contre les Indiens des Grandes Plaines afin de favoriser l'installation des colons. le massacre est épouvantable, alors que des accords s'étaient d'abord décidés entre les deux parties; hommes, mais aussi femmes et enfants sont décimés. Une petite fille, Winona, en réchappera, et suivra le couple à la fin de cette guerre, avant qu'ils ne s'engagent dans celle, tout aussi sanglante, qui oppose Unionistes et Fédéraux lors de la guerre de Sécession. Les conditions de vie sont cauchemardesques, entre la faim et le froid glacial, le ravitaillement qui tarde à venir et les tueries sauvages bien loin de batailles rangées.
Jamais je n'avais lu de récits sur ces deux guerres aussi détaillés et aussi éloignés des images héroïques que l'on peut voir en général. Thomas regarde de ses propres yeux ces massacres qu'il ne peut éviter et auxquels il participe bien malgré lui, subissant jusqu'au bout ces violences injustes.
Un magnifique roman sur la violence humaine, que je verrais bien adapté en film tant il est visuel.
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