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4,35

sur 610 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Voilà un an, je recevais ce roman en cadeau, j'ai donc mis beaucoup de temps à le lire. Je ne connaissais pas ce livre pourtant très célèbre, je dois avouer que je ne suis pas attirée par les romans historiques, et puis, à chaque fois que je le commençais, j'étais rebutée par les noms étrangers et pour suivre cette histoire, il faut retenir et se familiariser avec « Hassan Ibn Sabbâh, Abd al Malik, Abdu Saroka , Ibn Tahir… ». Et puis, lors d'une navigation très calme où le soleil brillait plus que le vent ne soufflait, j'ai enfin lu d'une traite ce roman. Je me suis plongée dans le monde musulman du XIe siècle, dans ce château d'Alamut en Iran, et comme tous les les amateurs de romans historiques, j'ai été fascinée par cette histoire très bien racontée.

Un homme: Hassan Ibn Sabbâh, se prétend prophète et lié directement à Dieu, il forme des fedayins prêts à tout pour leur chef au nom de la foi Ismaélienne (variante du chiisme). Il prétend avoir les clés du paradis où il peut envoyer les plus valeureux de ses fidèles. Cette secte connue aussi sous le nom « secte des assassins » a été évoquée par Marco Polo, mais la vérité et le mythe sont très difficiles à démêler, on ne sait donc que peu de choses historiques sur ce personnage et sa secte, en revanche, son histoire a envahi bien des imaginaires toujours liés à la violence de ceux qui prône le fanatisme. le roman est le récit d'une manipulation d'un leader pour obtenir un pouvoir absolu grâce à des hommes qui lui sont entièrement dévoués.

Mais si Vladimir Bartol s'est emparé de cette histoire, pour en faire ce roman publié en 1938, c'est pour mettre en scène le fanatisme et ses terribles conséquences. Il s'agit donc d'une réflexion très pointue et encore très pertinente sur ce qui permet de fanatiser des personnes jeunes et idéalistes. Pour tous les commentateurs, Valdimir Bartol s'empare de cette histoire de l'Islam du XIe siècle, pour aider ses contemporains à ouvrir les yeux sur l'engagement communiste ou nazi. Il est vrai que l'on retrouve dans les deux cas, un embrigadement de la jeunesse au nom d'un idéal et la demande du chef d'une fidélité jusqu'au sacrifice suprême, mais il y a dans « Alamut » une histoire bien particulière de création d'un « faux » paradis et je ne vois pas très bien à quoi ça correspond dans l'Allemagne nazie, pour le communisme on peut penser aux » lendemains qui chantent », mais dans les deux cas la jeunesse s'enflamme pour un chef pour qui ils sont prêts à donner leur vie.

Et hélas! Ce roman permet de très bien comprendre le fanatisme islamique d'aujourd'hui. le principe du leader manipulateur est très simple, après avoir constaté que les peuples en règle général ne veulent pas du savoir mais adorent croire aux histoires merveilleuses, il comprend que pour les manipuler, il suffit d'attiser leurs croyances, celui qui sera leur maître doit simplement avoir une avance sur eux et ne croire en rien de ce qu'il fait croire aux autres. Ce roman m'a fait beaucoup réfléchir et je comprends son succès mondial, je crois qu'aujourd'hui , où des fous tuent au nom d'une religion, il a sa place dans nos bibliothèques. Je viens, en effet, de lire une citation tirée du journal Dar AL-Islam appelant à la guerre sainte contre la France qui aurait pu être prononcée par Hassan Ibn Salâa dans le roman de Vladimir Bartol :

« Nous n'avons pas d'avions pour vous bombarder comme vous nous bombardez. nous avons des hommes qui aiment la mort comme vous aimez la vie ».

Lien : http://luocine.fr/?p=2927
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Ce livre pourrait n'être perçu que comme un roman d'aventures, avec son lot de romanesque, de trahisons, de batailles, le tout prenant pour décor l'Iran de 1092, qui n'est déjà plus la Perse à cette époque lointaine. Mais c'est également un formidable témoignage de la puissance de l'endoctrinement, et plus encore, une véritable interrogation sur les origines et la légitimité du pouvoir : les constats cyniques du vieux de la montagne sur l'ignorance et la bếtise de ses contemporains, pour argumentés qu'ils soient, justifient-ils ses actes ? Vladimir Bartol, plutôt que répondre directement, préfère nous décrire les conséquences de ces raisonnements, laissant chacun de nous à ses réflexions une fois tournée la dernière page du livre. le fait qu'il ait été écrit en 1938 au coeur d'une Europe en train de se déchirer politiquement, avant de le faire plus directement, n'est certainement pas un hasard.
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Alamut est un très bon livre sur l'extrémisme et le fanatisme. Si au départ l'auteur l'a écrit pour dénoncer le fascisme en Allemagne et surtout en Italie, le roman est toujours d'actualité lorsque l'on pense à l'Islamisme extrême que l'on voit aujourd'hui avec l'État Islamique.

Le roman est aussi historique car il parle ce la fameuse confrérie des Assassins que l'on a connu avec la série Assassin's Creed. Contrairement aux jeux, les assassins étaient des fanatiques complètement fanatisés qui étaient prêt à donner leur vie à la demande de leur maître.

Ce livre sera malheureusement toujours d'actualité à cause de la nature même de l'humain.
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Les premières pages de ce roman historique laissent croire à un ouvrage pour lectorat adolescent tant par l'écriture, le style que le compte-rendu de l'histoire. Mais derrière cette jolie façade, se dessinent les contours d'une sombre épopée, celle de Hassan Ibn Saba, dit Seïduna le Prophète, qui à la fin du XIe siècle, se hissera au sommet de la géo-politique de son époque, contrôlant les souverains qui se succéderont à la tête de l'Iran. Retranché dans la forteresse imprenable d'Alamut située dans la vallée du massif de l'Elbrouz, Hassan, grâce à son armée de fedayins, ses « poignards vivants », qu'il a su manipuler et enrôler dans sa secte, fera la loi et l'ordre sur tout le territoire et proclamera ultimement un État ismaélien. Vladimir Bartol, contrairement à Tim Willocks dans La Religion, utilise un langage nuancé et pudique dans ses descriptions de batailles, de tortures et des plaisirs physiques dispensés par les houris du harem d'Alamut. C'est un roman qui vaut la peine d'être lu car son propos est encore d'actualité et nous aide à comprendre mieux les procédés d'endoctrinement que certains religieux emploient à l'égard des esprits jeunes et naïfs.
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C'est un roman pour les courageux. Pour ceux qui réussiront à surmonter le premier tiers, voire la première moitié du livre. La mise en place de l'intrigue et des personnages est vraiment très longue et m'a égaré plusieurs fois.
Mais une fois cet obstacle passé, on trouve un roman prenant et l'on plonge dans cette citadelle et ses manigances avec curiosité.
Une lecture qui transporte et questionne !
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Etonnante réussite que celle de Vladimir Arbol, un seul roman dont la renommée ne faiblit pas depuis les années 1930. Il faut donc que Alamut présente des qualités universelles et intemporelles. Et bien c'est le cas grâce à un contexte historique et politique complexe, un héros sorte de génie malfaisant mais charismatique, de l'aventure, du suspens et l'exotisme oriental.
Vers 1200 le schisme sunnites/chiites est plus fort que jamais et la secte des ismaéliens tente de tirer son épingle du jeu, faible numériquement elle doit trouver des moyens originaux pour s'affirmer. Son mentor Hassan ibn Sabbah saura fanatiser ses combattants pour leur faire aimer la mort plus que la vie.
Évidemment le roman est en forte résonance avec l'actualité, il est éclairant sur l'endoctrinement des esprits jeunes et avides d'en découdre, sur la façon dont la politique instrumentalise la religion. On peut reprocher un début traînant, un peu trop "délices de l'orient" et une fin relâchée mais ça reste un modèle de roman historique, et une leçon sur la soif du pouvoir. Au coeur de la forteresse de Alamut à la fois paradis et enfer, décor magique et inquiétant.
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Bien aimé ce roman sur le thème de la secte chiite au XI-ième siècle des Hachichins (qui prennent du haschich).
On peut le rapprocher des histoires de templiers, les ingrédients en sont très proches : mélange de religion et de pouvoir, secte retranchée dans une forteresse...
ça débute d'une façon presque enfantine avec l'arrivée de jeunes, voire très jeunes personnes à la forteresse, puis ça vire dans le glauque avec la fanatisation des combattants.
Un peu de mal au début à rentrer dans l'histoire, mais ensuite j'ai trouvé ce texte très intéressant aussi bien pour le récit d'aventures que sur le côté historique.
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très avant gardiste sur le fonctionnement du pouvoir de la religion, des croyances et de la naiveté des peuples
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