Lecteur du Figaro (personne n'est parfait), j'ai souvent apprécié les chroniques et articles écrits par
Nicolas Baverez. Les articles de cet auteur se remarquent par leur qualité. Ils émanent d'une plume intelligente et d'un cerveau pouvant aborder les multiples facettes d'une problématique. Cela sans doute grâce à la formation de N.Baverez, qui est un ancien élève de l'école nationale supérieure. de l'école nationale d'administration. Et aussi docteur en histoire et diplômé en sciences sociales. Les deux penseurs dont il se réclame le plus sont
Raymond Aron et
Alexis de Tocqueville. Cela l'inscrit dans le courant du libéralisme économique et politique.
Dans son livre
l'Alerte démocratique, son penchant pour les démocraties libérales est manifeste, manifeste, Il y défend ce régime ainsi que l'Union européenne. Face aux risques multiples. Qui émerge et le menace. Notamment les démocratures. et le populisme . Ce livre a été écrit en 2020, L'auteur dresse un argumentaire fourni pour aboutir à un constat : l'Union européenne n'a que 10 ans pour réagir face à ces menaces sous peine de disparaître. Il évoque que le tournant historique a été enclenché avec la chute du mur de Berlin en 1989, ainsi que l'inscription de la Chine dans un schéma de domination et d'autoritarisme enclenché la même année en réaction au ‘printemps de Pékin' la même année. L'Europe est restée dans un schéma post 1945. C'est-à-dire de se placer dans un monde bipolaire, protégée par les Etats-Unis, et s'émolliant dans le confort et la consommation plutôt que de faire face aux défis qui émergent avec l'émergence des BRICs, l'impérialisme chinois et russes, mais aussi la défiance des Européens envers des institutions de l'UE qui n'ont pas sur tenir leurs promesses de partage de la croissance et d'une trajectoire placée hors d'un déclin inéluctable.
Je connais bien le sujet abordé par
Nicolas Baverez. Ayant lu de nombreux livres à ce sujet. Notamment de Ramon Aron et Alexis Tocqueville. Adepte du souverainisme, j'espère faire preuve de clairvoyance face aux défis qu'évoque l'auteur. Cependant, l'argumentaire de
Nicolas Baverez me paraît trop souvent outrancier et subjectif. Parfois il frise l'idéologie ultra-libérale et pro-mondialiste, en occultant les excès de cette axe de développement économique. R
Nicolas Baverez c'est par exemple complètement planté sur l'avenir de la Russie annonçant en 2020 qu'elle allait forcément s'écrouler. Deux ans plus tard, elle mène une guerre contre l'Ukraine, tient tête à l'UE et affiche un taux de croissance de 7%, alors que l'UE plafonne à 1% En fait, la plupart de son argumentaire contre les régimes populistes peut être utilisé également contre le régime dit démocratique actuel qui ont en commun de mépriser le peuple, et de constituer une oligarchie.
Pour conclure, seule la conclusion de ce livre m'a paru juste. Pourtant, elle n'apporte aucune solution novatrice mais se contente de rappeler ce qui est évident pour tous quant à la survie de l'Union européenne. Je déplore un certain mépris des classes moyennes de
Nicolas Baverez. Sans doute, est-ce sa déformation d'économiste et d'énarque qui tend à considérer l'individu davantage comme une valeur économique qu'un être humain à part entière. On peut déplorer aussi beaucoup de redites. Au fil des pages. Au final, un concentré d'une cinquantaine de pages aura été bien plus instructif et mieux noté ;-).