AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782221003886
Robert Laffont (21/02/1992)
4/5   2 notes
Résumé :
394 Pages + 3 flyers publicitaires de l'éditeur - Quelques planches photos en noir et blanc - Une petite annotation sur la page de titre
Que lire après Les socialistes révolutionnairesVoir plus
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Dans la conception socialiste-révolutionnaire du terrorisme, le mobile du terroriste est fondamental. « S’il faut que les coupables [gouvernementaux] soient châtiés, il ne faut pas que la réponse terroriste soit égarée par des ressentiments individuels et des vengeances personnelles », notait La Tribune Russe en mai 1904 (…) dans la majorité des lettres des condamnés, on note une tendance à l’autodestruction. « Depuis longtemps mon rêve était de finir sur l’échafaud », écrit, par exemple, Trauberg, qui fut le dernier chef de l’Organisation de Combat du P.S.R.
(…)
Siniavsky, par exemple, débouche sur une spiritualité qui frôle le mysticisme. « Je comprends à présent la foi des hommes (…). Mes prières, je les adresse à cette sublime vision qui, insensiblement, se transforme parfois en cette idée immatérielle que j’incarne désormais. La foi en cette vision m’a sauvé non seulement d’une défaillance morale, elle m’a aussi élevé à la hauteur spirituelle où je suis à présent. » Quelques minutes avant de mourir, il écrit à sa mère : « Il est facile et bon de mourir. Un sentiment serein m’emplit l’âme. »

Chez Ragozinnikova, qui avait abattu le chef de l’administration pénitentiaire, Maximovksy, c’est l’humanisme qui prend le dessus : « Je pars heureuse, forte, écrit-elle à sa mère. Je la désire, je la désire ardemment [la mort]. Je sais qu’en ce moment je ferai plus de bien aux hommes par ma mort que par ma vie. Je regrette seulement de ne pas pouvoir donner ‘’beaucoup’’. Dis, maman, que peut-on donner de plus que sa vie ? Car l’être humain c’est un monde si riche, si merveilleux. Il y a tant en lui, tout ce qui est dispersé dans la nature. Il est ‘’tout’’ et il le donne (…). »

Mais le plus souvent la mort est considérée, aussi froidement que possible, comme un acte politique – le dernier et le plus sublime. Ainsi, Kaliaiev, exécuteur du grand-duc Serge, écrit : « Je considère ma mort comme une suprême protestation contre ce monde de sang et de larmes, et je ne peux que regretter de n’avoir qu’une vie à jeter comme un défi à l’autocratie. » Il n’y a là nulle forfanterie. Alors qu’on lui offre sa grâce, il la refuse et s’en explique ainsi à sa mère : « Il serait ridicule que je tâche de conserver à présent ma vie alors que je suis si heureux de ma fin (…). Ce n’est pas que j’ai gaspillé toutes mes forces physiques et morales. Au contraire, tout ce que la vie m’a donné, je l’ai conservé pour mon triomphe final dans la mort. » (pp. 68-70)
Commenter  J’apprécie          00

autres livres classés : histoire contemporaineVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (3) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3179 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}