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Une histoire de femme, sur fond d'amour et de culpabilité.
Isa a dix-huit ans quand sa mère se remarie avec un homme plus jeune qu'elle. Isa n'a aucune envie de voir cet intrus s'immiscer dans leur vie qui s'écoule dans la propriété familiale, entre sa mère et elle. Elle s'insurge mais l'amour naît entre Maurice et elle.
Le personnage d'Isa, est très approfondi et le style correspond à ce que pourrait écrire une toute jeune fille. L'histoire reste contemporaine.
Un livre un peu oublié et c'est dommage.
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« La Fouve », depuis cinquante ans, c'est la maison des femmes. Elles y vivent à quatre : Isa, une jeune fille de dix-huit ans (la narratrice), Isabelle, sa mère divorcée, Berthe, sa soeur cadette et demeurée, Nathalie, la gouvernante.
Le remariage d'Isabelle va jeter trouble et confusion dans ce gynécée… Alors qu'Isabelle tombe gravement malade. Maurice, trop jeune époux rendu au célibat devient comme par inadvertance l'amant de sa jeune belle-fille …
Deuxième opus d'Hervé Bazin qui « sent vraiment la feuille morte après la pluie » après « L'huile sur le feu », « Qui j'ose aimer » est un texte amer et puissant ; une belle histoire d'amour qui montre une famille dans la tourmente sur fonds de réprobation sociale.
Hervé Bazin, écrivain de la famille, fait preuve, dans cet ouvrage, une grande habilité à décrire la psychologie des personnages, sans jamais juger, avec beaucoup de douceur et de justesse dans un cadre campagnard magistralement dépeint.
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Garde-toi de la Fouve, l'homme, ce lieu n'est pas pour toi. Ainsi pensent les femmes qui habitent cette maison sans partage, et tant pis si le crépis s'effrite, si les ronces s'étendent, si la mère prend le large, leur indépendance ne sera que meilleure. Un homme parviendra pourtant à passer la porte, amené par la mère qu'il vient d'épouser. Entre Isa, la fille aînée et Nathalie, la servante qui est la véritable maîtresse du lieu et de la famille, la résistance s'organise. Mais l'homme, entré à pas menus, prend peu à peu une place impossible à contenir...
So fifties, très provincial, il y a un ton dans ce huis clos champêtre qui m'a tout de suite happée. On entre d'emblée dans la tête d'Isa, la narratrice, dans ses pensées tumultueuses, sa nature sauvage, ses atermoiements de jeune fille amenée à découvrir brutalement ce qu'est un homme et ce qu'est un corps, le sien et celui de sa mère que la maladie saisit.
La plume de Bazin m'a surprise, plus vive, plus sophistiquée que dans Vipère et poing et le petit cheval, parfaitement adaptée à la psychologie de la situation ainsi qu'à la nature un peu mystérieuse de cette campagne nantaise.
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Hervé Bazin ne s'inspire pas de sa vie dans ce roman : il se glisse dans la peau d'Isa, jeune fille de 18 ans dont la vie va basculer à la suite du remariage de sa mère divorcée.
Voilà un très beau roman sur un moment de vie de 4 femmes, demeurant dans une vieille propriété de la campagne nantaise dans laquelle les hommes ne font pas long feu, sur fond d'exclusion sociale, les femmes divorcées et surtout remariées étant réprouvées par la population rurale catholique des années 50.
Le récit est parfaitement maîtrisé, les dialogues brillants et l'étude psychologique des personnages très fine avec en tête celui de Nathalie, la domestique bigouden à personnalité hors norme.
Et que dire de l'écriture ! C'est du grand art : chaque phrase est ciselée, chaque passage est un exercice de style. Qui m'aurait dit qu'un jour, je me délecterais à la description d'un papier peint ? Écriture exigeante aussi, pas question de survoler le texte selon ma détestable habitude, au risque de ne pas tout comprendre. Ce style virtuose permet d'ailleurs toutes les audaces à l'écrivain, il peut se glisser dans les alcôves ou sous les jupes des filles non seulement sans vulgarité mais avec la plus grande élégance, incursions utiles au récit et sans la moindre gratuité cela va sans dire.
Le texte réussit l'exploit d'être à la fois empreint d'une grande poésie notamment dans les descriptions de la nature et d'une grande précision, d'un grand réalisme.
Hervé Bazin fait partie de ces auteurs un peu oubliés et vous aurez compris que je le regrette. Nombre de ses ouvrages ne sont pas réédités. D'ailleurs, s'il n'avait pas écrit Vipère au poing, qui se souviendrait de lui ?
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J'avais d'abord lu, Vipère au poing, du même auteur. Je préfère ce roman-ci.
L'histoire d'une famille,habitant une vieille maison du côté de Nantes. Quatre personnages: une mère malade, ses deux filles et une bonne.Tout se passe très bien entre ses femmes jusqu'au jour où la mère annonce qu'elle s'est mariée dans le village d'à côté à la grande stupéfaction de tous. Un homme dans la maison, un mari pour l'une , un beau-père pour des autres et nous voilà partis pour un très bon roman où tout est si bien décrits, les lieux comme les personnages.
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Ce roman, le 7ème d'Hervé Bazin, renoue avec un thème qu'il affectionne : la province, et bien entendu, la bourgeoisie provinciale qui va avec. Et un autre qui revient souvent également dans son oeuvre : la famille, et plus particulièrement la place des femmes dans la famille. Parfois femmes de pouvoir, parfois condamnées au contraire aux travaux domestiques. Hervé Bazin s'est attaché aussi à définir ou redéfinir le rôle du père et celui de l'époux, ce qui a contribué à faire de lui un romancier de tendance naturaliste, abordant les problèmes de société par leur côté humain.
Le titre « Qui j'ose aimer » est quelque peu accrocheur : on a l'impression que le « je », le narrateur, en l'occurrence la narratrice, s'apprête à faire un inceste, et qu'elle l'assume. Et le roman ne nous donne pas tort :
Nous sommes dans la région nantaise au début des années 50. Isabelle Goudart, dite Belle, divorcée, est la mère d'une autre Isabelle, dite Isa (la narratrice), 18 ans, et de Berthe, plus jeune et un peu simplette ; une gouvernante, Nathalie dite Nat, vient compléter ce quatuor de femmes qui gère le domaine de la Fouve. Les choses se gâtent quand Belle, la mère, se met dans la tête de se marier avec un homme, Maurice Mériset, plus jeune qu'elle, contre l'avis de la communauté. La guerre est déclarée entre Belle et Nat. Isa prend en grippe le nouveau venu. Belle tombe malade, ce qui change un peu les rapports de forces dans la maisonnée. Isa se rapproche de Maurice, et tous les deux nous jouent Phèdre à l'envers : ce n'est pas la belle-mère qui s'amourache du beau-fils, c'est la belle-fille qui s'amourache du beau-père (lequel, en plus, est consentant). Belle meurt. Maurice doit partir. Ce qu'il ne sait pas qu'Isabelle attend un enfant de lui, une fille. Décidément la Fouve restera ce qu'elle a toujours été : une maison de femmes.
Ce qui ressort de ce roman « d'atmosphère », c'est d'abord le portrait – l'autoportrait – d'Isa, une jeune fille de 18 ans. L'auteur a su parfaitement dépeindre les états d'âme de cette « jeune fille en fleur » que dirigent ses sentiments. Et à travers elle, cette société matriarcale où l'homme n'arrive pas à trouver sa place. Il faut bien dire que Maurice n'est pas tout à fait à la hauteur. Son rôle n'est déjà pas très clair, en sa qualité de « pièce rapportée », et surtout il a en face de lui un quarteron, non pas de généraux en retraite, mais de femmes en activité : Belle, la pauvre, lui est à peu près acquise, Berthe, une gamine un peu simplette, ne l'embêtera pas beaucoup, mais les deux autres… Isa après une belle passe d'armes, finira par céder, mais Nat, la gouvernante au chapeau bigouden sur la tête (au fait, où voulez-vous qu'elle le mette ?) est un personnage hors normes. Sous ses allures de Maritorne bougonne et sévère, elle a un coeur d'or, et c'est elle l'âme de la maison.
Portrait de jeune fille, portraits de femmes, dessinés avec sensibilité et tendresse. Et aussi portrait de la province où la nature tient le premier plan. Les personnages évoluent dans un cadre champêtre et poétique que l'auteur restitue avec talent. de la même façon l'arrière-plan social est également mis en lumière : on sent en coulisse les regards en dessous du voisinage, les médisances, voire les calomnies de ces cancanières de village qui réprouvent le divorce, alors pensez le remariage d'une divorcée, et je ne vous parle pas de la naissance d'une petite bâtarde, prénommée Isabelle comme sa mère et sa grand-mère…
Sans être tout à fait un roman de terroir, « Qui j'ose aimer » se rapproche de ces romans balzaciens qui se passent chez ces bourgeois de province, où l'intrigue tout à fait intemporelle s'incruste dans un cadre bien précis, bien dépeint géographiquement, historiquement (la Fouve a une histoire jusque dans ses meubles) et également dans les mentalités.
Une belle réussite de cet auteur, Hervé Bazin, que l'on a tendance à réduire au créateur de Folcoche. Il vaut bien mieux que ça ! Toute son oeuvre littéraire en fait foi. A redécouvrir !

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C'est dans le cadre du Challenge Solidaire organisé par Gwen21 que j'ai saisi l'occasion de relire Hervé Bazin, dont j'avais apprécié l'écriture durant mon adolescence, à travers Vipère au poingL'huile sur le feu et le neuvième jour. Cet écrivain est un peu tombé dans l'oubli, assez injustement selon moi.

Dans Qui j'ose aimer, il aborde des thèmes familiers chez lui : la famille et la bourgeoisie. Mais il y évoque aussi des sujets comme les moeurs de l'époque (et, en particulier, le tabou du remariage dans un bourg où la religion est prégnante) ou l'amour sous divers aspects, et notamment l'ambiguïté des sentiments.

Ce très beau roman raconte donc l'histoire d'une lignée de femmes, courageuses et fières, dans une tourmente familiale sur fond de réprobation sociale.

Dans cet ouvrage écrit à la  première personne, Hervé Bazin se place sans aucune difficulté dans la peau de sa jeune héroïne, Isa, dont on suit, tout au long du roman, l'évolution des sentiments et émotions ; et démontre une fois de plus son habilité à décrire la psychologie des personnages.
J'ai vraiment apprécié cette lecture même si j'ai trouvé dommage de deviner assez tôt ce qui allait arriver à Isa. 

Je trouve l'écriture d'Hervé Bazin très fluide et facile d'accès, tout en comportant de très belles phrases. 
J'ai particulièrement apprécié le style poétique qu'il utilise pour décrire les paysages, sa plume très imagée et l'humour qu'il distille au fil des pages, tout en nous livrant un récit poignant,  tout en émotions. 

De plus, malgré l'évolution de la société et de la langue française en plus de 60 ans, ce roman est toujours agréable à lire et très actuel.
Une lecture que je recommande à tous !

Challenge Solidaire 1/30
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Isabelle ou Isa, la narratrice, 18 ans, habite dans une maison qui a une histoire, elle y est née, sa mère et sa grand-mère aussi, et d'autres ancêtres Madiault bien avant elles. Il s'agit de la Fouve, située à dix kilomètres de Nantes, entre La Chapelle et Carquefou, sur les bords de l'Erdre. C'est une maison de femmes : Nathalie, Isabelle, Isabelle et Berthe. Deux hommes sont morts jeunes et un a quitté le foyer. Nathalie Mériadec, au raccourci Nat, une pure Bretonne qui porte le bigouden, maîtresse de la maison depuis longtemps, elle a connu le grand-père mort à la guerre, la grand-mère veuve à 22 ans, a élevé Isa et sa mère. Elle est considérée comme faisant partie de la famille. Berthe, la soeur cadette d'Isa, est handicapée mentale. Dans cette maison des « quatre corsages », il y a quatre générations d'Isabelle : Isabelle 1, la veuve ; Isabelle 2 surnommée Belle pour éviter les confusions, la divorcée ; Isabelle 3, au raccourci Isa, deviendra la mère célibataire ; Isabelle 4, la « batarde ».
En face, de l'autre côté des berges de l'Erdre, la villa La Glauquaie, adossée à la ferme du même nom, était autrefois une maison de week-end. Y habitent les Méliset. Ils sont deux : maître Ténor et maître Ténorino, père et fils, tous deux avocats des conserveries nantaises, le père est membre du Conseil de l'ordre des avocats. le fils, Maurice, exerce à Nantes.
Belle, partie en vacances, annonce son retour et son remariage avec Maurice Méliset dans une lettre adressée à Nathalie. Nathalie, catholique et pratiquante, digère mal le divorce de sa maîtresse et n'apprécie pas du tout son remariage. Pour elle, Maurice Méliset est un intrus, il n'est pas dans sa maison, mais dans celle de la famille d'Isabelle. Isa réagit de la même façon : cet étranger n'a pas le droit de s'asseoir dans le fauteuil de sa grand-mère. de plus, il lui vole sa mère.
Y aura-t-il une place à La Fouve pour ce « monsieur Bis », selon l'expression de Berthe ? Pas sûr ! Nat et Isa sont très remontées contre lui, intolérantes et agressives. Finira-t-il par se faire accepter ?
Les événements tumultueux épuisés, la vie reprend son rythme à La Fouve, calme et tranquille dans un monde de femmes, avec une femme de plus : Isabelle 4.
Le livre est magnifiquement écrit. Des mots ou phrases choisis par l'auteur étonnent et ravissent. Ils sont un régal à eux seuls. le thème est agréable, les femmes ont du caractère, elles sont libres et se moquent du qu'en-dira-t-on. Et pourtant, on devine la réprobation du voisinage et des commerçants dans cette commune rurale des années 50 imprégnée de religion où tout se sait très vite, ou le jugement porte d'emblée à la condamnation et à la moquerie.
La vieille demeure vit, chaque objet qui s'y trouve est porteur de mémoire. Les meubles, les cadres, les bibelots, témoignent du passage des générations. Isa ne pourrait pas vivre ailleurs qu'à La Fouve.
Nathalie est franche, elle dit ce qu'elle pense, et chacun en prend pour son grade, mais c'est une personne aimante. Ses réflexions sont pleines de bon sens. Sous sa carapace bourrue, un coeur d'or se cache.
Un ouvrage généreux, remarquable.
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"Se remarier? fait Berthe, incrédule et bonasse".
Berthe,la cadette et Isa, sa soeur, rousse de rousse,"un peu de muscle et de la caboche" n'en reviennent pas, leur mère fraichement divorcée leur présente Maurice, son deuxième mari.
"Bonjour Monsieur".
A la Fouve, aux alentours de Nantes, on vit en symbiose et les intrus sont malvenus.
Nathalie,la servante met son grain de sel partout, car il ne faut pas lui en conter.
"Toi mon petit bonhomme".
La mère malade, Isa devient la secrétaire très particulière de Maître Maurice Méliset, avocat.
"Je ne t'embrasse pas chérie,on nous regarde."
S'en suit une passion torride; doux fantasme un brin incestueux, brûlant de culpabilité et crépitant de mensonges entre une jeune fille et son beau-père.
"Nathalie ferait un scandale"
"Non, je ne peux pas te laisser dans cette glu".
L'amour survivra-t-il à la mort de la femme trahie?
Un registre émotionnel riche, une belle peinture de moeurs et un effet théatral dans lequel le trio amoureux donne de la force au drame sous-jacent.
Intéressant car toujours d'actualité: qu'est-ce que le bonheur? L'innocence?La manipulation?La fusion familiale? Comment trouver son individualité?
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Ne pas attendre une fin extraordinaire.
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