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Vipère au poing tome 3 sur 3
EAN : 9782253000860
282 pages
Le Livre de Poche (30/11/-1)
3.68/5   312 notes
Résumé :
Folcoche, l'héroïne de Vipère au poing, réapparaît chez son fils, après vingt ans de silence.
Appauvrie, dégoûtée de la solitude, Madame Rézeau mère sort de sa tanière en ruine, "La Belle Angerie."
C'est le choc avec la jeune génération ; les enfants de son fils et surtout la sensuelle Salomé lui révèlent un monde bien différent du sien, sans principes, sans préjugés, où le qu'en-dira-t-on ne fait plus la loi.
Mordant avec humour, attentif avec ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
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Jean Rezeau n'en croit pas ses oreilles! Impossible ce n'est pas elle , non il hallucine pourtant cette voix ne peut appartenir qu'à Folcoche! Folcoche est de retour ...
Cri de la chouette parait en 1972 plus de 20 ans après Vipère au poing et la Mort du petit cheval. C'est aussi le laps de temps écoulé depuis la dernière fois où Jean Rezeau a vu sa mère.
Ecartelé entre l'envie de l'envoyer au bain et l'espoir de renouer pacifiquement avec sa mère, encouragé par le clan familial ,Jean cède ... le loup est dans la bergerie. Egale à elle-même , adepte du diviser pour mieux régner, Folcoche partira les pieds devant sans aucun doute le sourire aux lèvres, je t'ai bien roulé dans la farine Brasse-bouillon....
Ce roman autobiographique est absolument atroce. Comment autant de méchanceté peut elle s'être accumulée dans une seule femme. Acariâtre, avare, méchante je dirais même sadique, Madame Mère est ancrée dans ma mémoire sous les traits d'Alice Sapritch.
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Avant toute chose, en voyant l'effigie d'Alice Sapritch qui va jouer la mère du protagoniste du Cri de la chouette d'Hervé Bazin, je voudrais rendre hommage à la communauté arménienne, d'abord pour des raisons personnelles et deuxio pour des raisons que tout le monde connaît mais dont tout le monde se tait, lâchement. Vraiment quelle époque de mierda !

Il se trouve qu' Alice était arménienne. Son père était prof de français à Istambul. Elle avait du mal là-bas, de prime jeunesse elle rejoint sa grand-mère à Bruxelles et en âge de franchir le pas, elle gagne la France. Elle fait des petits boulots pour subvenir à ses besoins...

Qui aurait pensé dans ma prime jeunesse que je fisse un jour un papier sur elle, moi le dernier ! Moi qui rêvais d'actrices italiennes, de cinéma italien ! Pourquoi ? Alice était partout, elle occupait les écrans de télévision. Elle avait son charme dans sa jeunesse, comme une vamp ! Et puis son visage s'est un peu durci avec l'âge lui donnant un air très autoritaire et une voix qui en impose ! Je la vis sur les écrans ainsi ! Il est à croire qu'elle portait sur son visage tous les drames qu'elle avait vécus, je pense notamment à son héros avec lequel elle eut une relation pendant la guerre : Robert Brasillach, homme de lettres qui fut fusillé à 35 ans pour fait de collaboration. "Intelligence avec l'ennemi" comme on dit : Il y en a beaucoup aujourd'hui qui mériteraient pareil chef d'accusation ! Eh oui, à cette époque on fusillait les écrivains ! Mais cette femme là avait une intelligence remarquable, on la moquait, des fois même un peu trop, mais elle se moquait d'elle-même, cela finit par entrer dans les moeurs : elle avait acquis une notoriété certaine, jouait des pièces en costumes à ravir ! Elle faisait partie du gratin du vedettariat grâce à des rôles sur mesure, j'allais dire ce pléonasme faits pour elle !..

Aujourd'hui je la vois différemment, comme une grande dame en fait qui a traversé bien des tourments, des temps difficiles, elle s'est accrochée à la vie et la vie lui a souri. Je ne sais pas par contre si elle fut récompensée de tout le bonheur qu'elle apportait aux gens qu'elle méritait amplement d'un retour à la mesure au plan personnel ! J'imagine que lorsque le rideau tombait, une sorte de vague à l'âme la prenait et je ne sais trop comment elle tuait ce temps ?.. J'avais trop de choses à faire pour m'occuper de ces indiscrétions !..
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Vous vous souvenez, dans « Faut pas prendre les enfants du Bon Dieu pour des canards sauvages » (de Michel Audiard), Charles le Téméraire (Bernard Blier) apprend à ses associés le retour de Léontine (Françoise Rosay) :
CHARLES LE TEMERAIRE : Messieurs, si je vous ai arrachés à vos pokers et à vos télés, c'est qu'on est au bord de l'abîme. La maladie revient sur les poules. Et si j'étais pas sûr de renverser la vapeur, je vous dirais de sauter dans vos autos comme en 40. le tocsin va sonner dans Montparnasse. Il y a le cholera qu'est de retour. La peste qui revient sur le monde. Carabosse a quitté ses zoziaux. Bref, Léontine se repointe. Bon, je récapitule dans le calme : On la débusque, on la passe à l'acide, on la dissout au laser et on balance ce qui reste dans la lac Daumesnil.

C'est à peu près ce qu'a dû penser Brasse-Bouillon (Jean Rezeau) en apprenant le retour de sa mère (Folcoche), après des années d'absence.
Car revoilà notre Folcoche adorée (enfin, pas tout à fait) : à peu près ruinée, trahie par son fils préféré (Marcel dit Cropette), elle tente un come-back impressionnant (oui, c'est le nouveau mot pour dire retour !). Peu de chance de tomber dans les bras de son fils, mais elle tente sa chance auprès de sa belle-fille Bertille et de ses petits-enfants. Là, elle est un peu déboussolée, car ces jeunes ont des façons de vivre et de parler qui la déconcertent quelque peu. Surtout Salomé, fille que Bertille a eue d'un premier lit. A peine adoucie, tout aussi calculatrice que par le passé, Folcoche va se trouver en face d'une situation inédite : pour une fois, elle ne va pas trouver en face d'elle soumission ou haine (les seuls sentiments qu'on ait pu ressentir face à ce monstre) mais une forme d'attention inédite : les enfants n'ont jamais connu d'elle que le portrait négatif que leur en a fait leur père. Peut-être la vieille dame indigne (comme dirait René Allio) va-t-elle se laisser attendrir par la jeune génération, qui aimerait peut-être passer l'éponge ? Mmmmh, je ne parierais pas trop là-dessus, les mauvaises herbes repoussent toujours ! Tiens, en voilà un titre alternatif : « La mauvaise herbe » ! Mais « Cri de la chouette » est bien trouvé : je ne vous dis pas qui est la chouette, vous le devinerez assez bien, mais comment qualifier son cri ? Un cri de peur, de vieille femme qui voit s'effilocher tout ce qui a été pendant des décennies un pouvoir autoritaire, arbitraire, égoïste et dévastateur ? Ou un cri de peur devant la mort qui se profile ? Ou un cri de désespoir - peut-être – de n'avoir pas su, ou pu, renouer quelque peu la relation avec son fils ? Ou alors un dernier cri de rage, de haine, qu'elle crache à la figure de toutes ses victimes… Il y a sûrement un peu de tout ça dans « Cri de la chouette ». L'âme humaine est insondable : le bien et le mal sont mélangés dans des proportions variables, mais il y a toujours du bien, et toujours du mal : rien n'est jamais tout blanc ou tout noir.

« Cri de la chouette » n'est pas le roman de la rédemption. Ni pour les uns ni pour les autres. Finalement c'est la disparition de Folcoche qui met fin au cauchemar : celui de sa famille, sans doute, mais peut-être aussi le sien, qui sait ?

« Vipère au poing », « La Mort du petit cheval » et « Cri de la chouette » composent une trilogie saisissante sur une relation parent-enfant plus que particulière, et sans doute bien plus complexe que ne le dit l'auteur. Bien qu'il ait écrit bien d'autres succès, Hervé Bazin restera connu grâce à Folcoche, devenu un mythe, comme la Madame Lepic de « Poil de Carotte », ou la mère dans « Jacques Vingtras ».

Et pour nous, cette mère indigne aura toujours le visage ingrat d'Alice Sapritch (Catherine Frot est sans doute une grande actrice, mais passer derrière la grande Alice dans ce rôle, était une gageure insurmontable).
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Folcoche fait irruption de nouveau dans la vie de son fils Brasse-Bouillon après un silence reposant pour ce dernier de plus de 20 ans. Il a aujourd'hui 48 ans et sa colère et son ressentiment sont apaisés. Il n'était pas pour faire rentrer de nouveau le loup dans la bergerie mais son épouse et ses enfants ne connaissant Folcoche que par ses récits, veulent l'accueillir.
Brasse-bouillon, avec son humour féroce, observe les efforts de sa mère qui va tenter de briser sa paisible vie familiale à travers un enfant et un secret de famille.

Brasse-Bouillon sera le seul au chevet de sa mère quand elle rendra son dernier soupir. L'histoire est finie et il fallait cette dernière expérience pour qu'il soit certain d'être libéré de l'emprise familiale. Au second plan de l'histoire nous assistons au déclin de la bourgeoisie. Je suis une inconditionnelle de Bazin mais je pense qu'il faut soit souffrir d'empathie, soit se sentir concerné par les rapports difficiles entre parents et enfants pour savourer cette histoire.

Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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J'ai lu Vipère au poing au collège (les fameuses lectures obligatoires) et je n'avais aimé ni l 'histoire de cette Mme Rezeau qui maltraite mari et enfants, ni le style d'Hervé Bazin.
Cette fois-ci, avec la fin des aventures de Folcoche et son fils, ma lecture a été moins laborieuse, mais le ton de l'auteur me déplait toujours autant. Toujours aussi cynique et persifleur, le narrateur feint de mépriser ses origines et ses ancêtres, hobereaux désormais désargentés, mais s'arrange pour les rappeler à chaque chapitre. Souligne lourdement et sans finesse comment il est un bon père avec ses enfants. Cela a pesé sur mon plaisir de lecture.
Reste le style, impeccable, et la fin de cette relation mère-fils où le narrateur règle ses comptes avec cette femme qui l'aura jusqu'au bout trahi et mésestimé, le tout traité avec beaucoup de lucidité.

Challenge solidaire 2021
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Citations et extraits (48) Voir plus Ajouter une citation
Nous sommes acteurs, nous sommes auteurs, nous sommes spectateurs, tous : il n’y a pas de vraie différence, entre le drame vécu, lu, regardé, imaginé, raconté. Qu’il soit nôtre, qu’il soit celui d’autrui, c’est le même à des millions d’exemplaires répété, recommencé : il n’y a que les dates, les noms, les détails qui nous soient propres et, dans ce tragique privé, l’illusion de l’exceptionnel exaltée par l’intensité de l’instant comme les autres : qui ne m’aimait pas, que je rends, c’est l’exécrable banalité…
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Autour du lit à colonnes et courtines, surabondent les restes d'un passé cossu, dont vraiment n'ont résisté que les choses dures : glace, bois, métal, tandis que s'élimaient moquette à fleurs et tentures à glands. Dans le lit même, il n'y a presque rien : quelque chose d'intermédiaire entre la réduction amazonienne et la pomme de reinette en fin de saison. On voit surtout les mains...
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C'est le typique bon époux, bon père, bon chrétien à bons revenus, encore arrondis par ceux de sa femme qui, pour compenser, dans la pure tradition de l'utérus héroïque, s'arrondit elle-même en moyenne une fois tous les deux ans. Ce n'est plus une maison, c'est une garenne ! se serait écriée Madame Mère après l'arrivée d'un petit neuvième.
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Ce qui m'aura le plus effrayé dans ma famille, c'est le ridicule. Se dire, dans la seconde moitié du XXe siècle, qu'on sort de ce mélange de hobereaux ultramontains, de soutanes de couleur, de bedonnants à panonceaux dorés et aux estimes fondées sur des estimations, qu'on est le petit-fils d'un député conservateur dont l'étiquette lors des scrutins s'abrégeait si dignement dans les journaux (Ferdinand Rezeau, con., 37 489 voix, élu), que somme toute, on est né à la traîne, dans une sorte d'enclave du siècle précédent... c'est décourageant.
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Il y a des jours où, de la famille on en a jusque-là. Il y a des jours où l'on sait que c'est une drogue, l'affection : ça vous tient, ça vous coûte, ça ne vous comble jamais et pourtant, dès que ça manque, vous voilà tortillé.
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