Citations sur Le Deuxième Sexe, tome 1 : Les faits et les mythes (233)
L'idéal de l'homme occidental moyen, c'est une femme qui subisse librement sa domination, qui n'accepte pas ses idées sans discussion, mais qui cède à ses raisons, qui lui résiste avec intelligence pour finir par se laisser convaincre. Plus son orgueil s'enhardit, plus il aime que l'aventure soit dangereuse: il est plus beau de dompter Penthésilée que d'épouser une Cendrillon consentante.
L’humanité n’est pas une espèce animale : c’est une réalité historique. La société humaine est une anti-physis : elle ne subit pas passivement la présence de la nature, elle la reprend à son compte.
(P98)
Les femmes se forgent à elles-mêmes les chaînes dont l’homme ne souhaite pas les charger.
L'érotisme est un mouvement vers l'Autre...
Le présent n’est pas un passé en puissance .Il est le moment du choix et de l’action ».
« Le couple heureux qui se reconnaît dans l’amour défie l’Univers et le Temps : il se suffit, il réalise l’absolu » ...
Leur revendication (*) n'est pas d'être exaltée dans leur féminité : elles veulent qu'en elles-mêmes comme dans l'ensemble de l'humanité la transcendance l'emporte sur l'immanence ; elles veulent qu'enfin leur soient accordés les droits abstraits et les possibilités concrètes sans la conjugaison desquelles la liberté n'est qu'une mystification.
(P228)
Détrônée par l'avènement de la propriété privée, c'est à la propriété privée que le sort de la femme est lié à travers les siècles ; pour une grande partie son histoire se confond avec l'histoire de l'héritage.
(P138)
Le psychanalyste nous décrit l'enfant et la jeune fille sollicitée de s'identifier au père et à la mère, partagée entre des tendances "viriloïdes" et "féminines" ; tandis que nous la concevons comme hésitant entre le rôle d'objet, d'Autre qui lui est proposé, et la revendication de sa liberté (...) Pour nous la femme se définit comme un être humain en quête de valeurs au sein d'un monde de valeurs (...)
(...) ce qui est certain c'est qu'il [l'instinct sexuel] ne se laisse pas intégrer au social parce qu'il y a dans l'érotisme une révolte de l'instant contre le temps, de l'individuel contre l'universel ; à vouloir le canaliser et l'exploiter, on risque de le tuer car on ne peut disposer de la spontanéité vivante comme on dispose de la matière inerte ; et on ne peut pas davantage la forcer comme on force une liberté.