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Citations sur Le Deuxième Sexe, tome 1 : Les faits et les mythes (233)

Des observations ont prouvé que la multiplication asexuée peut se produire indéfiniment sans qu’on remarque aucune dégénérescence ; le fait est particulièrement frappant chez les bacilles ; les expériences de parthénogenèse se sont faites de plus en plus nombreuses, de plus en plus audacieuses et en beaucoup d’espèces, le mâle apparaît comme radicalement inutile.
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Les époques qui ont chéri le plus sincèrement les femmes, ce n'est pas la féodalité courtoise, ni le galant XIXe siècle : ce sont celles - le XVIIIe siècle par exemple - où les hommes voyaient dans les femmes des semblables ; c'est alors qu'elles apparaissent comme vraiment romanesques : il n'est que de lire Les liaisons dangereuses, le Rouge et le Noir, L'Adieu aux armes pour s'en rendre compte. Les héroïnes de Laclos, Stendhal, de Hemingway sont sans mystère : elles n'en sont pas moins attachantes. Reconnaître dans la femme un être humain, ce n'est pas appauvrir l'expérience de l'homme : celle-ci ne perdait rien de sa diversité, de sa richesse, de son intensité si elle s'assumait dans son intersubjectivité ; refuser les mythes, ce n'est pas détruire toute relation dramatique entre les sexes, ce n'est pas nier les significations qui se révèlent authentiquement à l'homme à travers la réalité féminine ; ce n'est pas supprimer la poésie, l'amour, l'aventure, le bonheur, le rêve : c'est seulement demander que conduites, sentiments, passions soient fondés dans la vérité.
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«  C’est parce qu’il y a un vrai danger, de vrais échecs , une vraie damnation terrestre ,que les mots de «  victoire », de «  sagesse » ou de «  joie » ont
un sens » .
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«  Le couple heureux qui se reconnaît dans l’amour défie l’Univers et le temps ; il se suffit , il réalise l’absolu » .
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«  Il m’était plus facile de penser un monde sans créateur qu’un créateur chargé de toutes les contradictions du monde »
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L'humanité est mâle et l'homme définit la femme non en soi mais relativement à lui ; elle n'est pas considérée comme un être autonome.
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« C'était un dur symbole qu'un homme ne pût marcher droit parce que la femme qu'il aimait était à son bras. » « Je brûlais, elle m'éteint. Je marchais sur les eaux, elle se met à mon bras, j'enfonce. » (Les Jeunes Filles) Comment a-t-elle tant de pouvoir puisqu'elle est seulement manque, pauvreté, négativité et que sa magie est illusoire ? Montherlant ne l'explique pas. Il dit seulement avec superbe que « Le lion craint à bon droit le moustique. » Mais la réponse saute aux yeux : il est facile de se croire souverain quand on est seul, de se croire fort quand on refuse soigneusement de se charger d'aucun fardeau. Montherlant a choisi la facilité ; il prétend avoir le culte des valeurs difficiles : mais il cherche à les atteindre facilement. « Les couronnes que nous nous donnons à nous-mêmes sont les seules qui valent d'être portées », dit le roi de "Pasiphaé". Principe commode. Montherlant surcharge son front, il se drape de pourpre ; mais il suffirait d'un regard étranger pour révéler que ses diadèmes sont en papier peint et que, tel le roi d'Andersen, il est tout nu. Marcher en songe sur les eaux, c'est bien moins fatigant que d'avancer pour de bon sur les chemins de la terre. Et c'est pourquoi le lion Montherlant évite avec terreur le moustique féminin : il redoute l'épreuve du réel.*

* Ce processus est celui qu'Adler considère comme l'origine classique des psychoses. L'individu divisé entre une « volonté de puissance » et un « complexe d'infériorité » établit entre la société et lui le plus de distance possible afin de n'avoir pas à affronter l'épreuve du réel. Il sait qu'elle minerait des prétentions qu'il ne peut maintenir que dans l'ombre de la mauvaise foi.
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Comme l'a très justement dit Merleau-Ponty, l'homme n'est pas une espèce naturelle : c'est une idée historique. La femme n'est pas une réalité figée, mais un devenir ; c'est dans son devenir qu'il faudrait la confronter à l'homme, c'est à dire qu'il faudrait définir ses possibilités : ce qui fausse tant de débats c'est qu'on veut la réduire à ce qu'elle a été, à ce qu'elle est aujourd'hui, cependant qu'on pose la question de ses capacités ; le fait est que des capacités ne se manifestent avec évidence que lorsqu'elles ont été réalisées : mais le fait est aussi que lorsqu'on considère un être qui est transcendance et dépassement, on ne peut jamais arrêter les comptes.
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La condition modeste à laquelle la femme est réduite n'empêche pas les Grecs d'être profondément misogynes. Déjà au VIIe siècle avant Jésus-Christ, Archiloque écrit de mordantes épigrammes contre les femmes; on lit chez Simonide d'Amorga: "Les femmes sont le plus grand mal que Dieu ait jamais créé: qu'elles semblent parfois utiles, elles se changent bientôt en tracas pour leurs maîtres." Et chez Hipponax: "Il n'y a que deux jours dans la vie où votre femme vous réjouit: le jour de ses noces et le jour de son enterrement." Ce sont les Ioniens qui dans les histoires de Milet manifestent le plus de hargne: on connaît entre autres le conte de la matrone d'Ephèse. Ce qu'on reproche surtout aux femmes de cette époque, c'est d'être paresseuses, acariâtres, dépensières, c'est-à-dire précisément l'absence des qualités qu'on exige d'elles. "Il y a bien des monstres sur terre et dans la mer, mais le plus grand de tous est encore la femme", écrit Ménandre. "La femme est une souffrance qui ne vous lâche pas."
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« Il n’y a que deux jours dans la vie où votre femme vous réjouit : le jour de ses noces et le jour de son enterrement. » (Hipponax)
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