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Citations sur Le Deuxième Sexe, tome 1 : Les faits et les mythes (235)

La perspective que nous adoptons, c'est celle de la morale existentialiste. Tout sujet se pose concrètement à travers des projets comme une transcendance ; il n'accomplit sa liberté que par son perpétuel dépassement vers d'autres libertés ; il n'y a d'autre justification de l'existence présente que son expansion vers un avenir indéfiniment ouvert. Chaque fois que la transcendance retombe en immanence il y a dégradation de l'existence en "en soi", de la liberté en facticité : cette chute est une faute morale si elle est consentie par le Sujet ; si elle lui est infligée, elle prend la figure d'une frustration et d'une oppression ; elle est dans les deux cas un mal absolu.
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La pire malédiction qui pèse sur la femme c'est qu'elle est exclue de ces expéditions guerrières ; ce n'est pas en donnant la vie, c'est en risquant sa vie que l'homme s'élève au-dessus de l'animal ; c'est pourquoi, dans l'humanité, la supériorité est accordée non au sexe qui engendre mais à celui qui tue.
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C’est par le travail que la femme a en grande partie franchi la distance qui la séparait du mâle ; c’est le travail qui peut seul lui garantir une liberté concrète.
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Maintenue en marge du monde, la femme ne peut se définir objectivement à travers ce monde et son mystère ne recouvre que du vide.
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L'attitude de défi dans laquelle se crispent les Américaines prouve qu'elles sont hantées par le sentiment de leur féminité.
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Nous ne devons pas considérer avec moins de méfiance les arguments des feministes : bien souvent le souci polémique leur ôté toute valeur. Si la "question des femme" est si oiseuse c'est que l'arrogance masculine en a fait une "querelle"; quand on se querelle, on ne raisonne plus bien. C'est qu'on a cherché inlassablement à prouver c'est que la femme est supérieure, inférieure ou égale à l'homme : créée après Adam, elle est évidemment un être secondaire, ont dit les uns; au contraire, ont dit les autres, Adam n'était qu'une ébauche et Dieu a réussi l'être humain dans sa perfection quand il a créé Ève; son cerveau est le plus petit : mais il est relativement le plus grand; le Christ s'est fait homme : c'est peut être par humilité. Chaque argument appelle aussitôt son contraire et souvent tous deux portent à faux. Si on veut tenter d'y voir clair il faut sortir de ces ornières; il faut refuser les vagues notions de supériorité, infériorité, égalité qui ont perverti toutes les discussions et repartir à neuf. Mais alors comment poserons nous la question? Et d'abord qui sommes-nous pour la poser? Les hommes sont juges et parties : les femmes aussi. Où trouver un ange?
En vérité un ange serait mal qualifié pour parler, il ignorerait toutes les données du problème; quant à l'hermaphrodite, c'est un cas bien singulier : il n'est pas à la fois homme et femme mais plutôt ni homme ni femme. Je crois que pour élucider la situation de la femme, ce sont encore certaines femmes qui sont le mieux placées.
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Au début de ce siècle, dans les raffineries du Nord, un règlement défendait aux femmes d'entrer dans la fabrique quand elles étaient atteintes par ce que les Anglo-saxons appellent le "curse", la "malédiction": car alors le sucre noircissait. Et à Saigon, on n'emploie pas de femmes dans les fabriques d'opïum: par l'effet de leurs règles, l'opium tourne et devient amer. Ces croyances survivent dans beaucoup de campagnes françaises. Toute cuisinière sait qu'il lui est impossible de réussir une mayonnaise si elle est indisposée ou simplement en présence d'une femme indisposée.
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"Toute femme qui fait en sorte qu'elle ne puisse engendrer autant d'enfants qu'elle pourrait se rend coupable d'autant d’homicides, de même que la femme qui cherche à se blesser après la conception", dit Saint Augustin.
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On retrouve ce cercle vicieux en toutes circonstances analogues: quand un individu ou un groupe d'individus est maintenu en situation d'infériorité, le fait est qu'il est inférieur; mais c'est sur la portée du mot être qu'il faudrait s'entendre; la mauvaise foi consiste à lui donner une valeur substantielle alors qu'il a le sens dynamique hégélien: être c'est être devenu, c'est avoir été fait tel qu'on se manifeste.
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l'action des femmes n'a jamais été qu'une agitation symbolique; elles n'ont gagné que ce que les hommes ont bien voulu leur concéder; elles n'ont rien pris: elles ont reçu. C'est qu'elles n'ont pas les moyens concrets de se rassembler en une unité qui se poserait en s'opposant. Elles n'ont pas de passé, d'histoire, de religion qui leur soit propre; et elles n'ont pas comme les prolétaires une solidarité de travail et d'intérêts; il n'y a pas même entre elles cette promiscuité spatiale qui fait des Noirs d'Amériques, des Juifs des ghettos, des ouvriers de Saint-Denis ou des usines Renault une communauté. Elles vivent dispersées parmi les hommes, rattachées par l'habitat, le travail, les intérêts économiques, la condition sociale à certains hommes - père ou mari - plus étroitement qu'aux autres femmes.
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