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Aprés avoir fait un ètat des lieux de la condition féminine , mme De Beauvoir s'attaque ici a l'éducation qui était celle des femmes à cette époque . Comme le premier tome , cet opus est trés incisif , percutant , utile à une socièté qui encore de nos jours considére la femme comme une potiche . Indispensable.
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Un classique à redécouvrir. Toujours d'actualité...
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Je suis tellement heureuse d'être enfin venue à bout de cette lecture, que j'ai envie d'enfiler une robe bleue pour aller chanter Libérée délivrée sous les fenêtres de mes voisins.

Ce tome m'a beaucoup moins plu que le premier, peut-être parce que la plupart des situations dénoncées ont évolué depuis (quoiqu'on assiste à un rétropédalage déplorable, notamment aux Etats-Unis dans le domaine de l'avortement).

Bref, une lecture enrichissante que je suis fière d'avoir mené jusqu'au bout.
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Ce volume deux reste à lire même s'il peut nous sembler parfois tiède et dépassé sur certains sujets.
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Après une première partie, « Les Faits et les mythes », qui décortiquait les représentations des femmes (qu'elles soient biologiques, historiques ou littéraires), la deuxième partie du Deuxième sexe, « L'Expérience vécue », se divise en quatre sous-parties pour mieux étudier la vie des femmes, les carcans dans lesquels elles s'enferment et comment s'en libérer : « Formation », « Situation », « Justifications » et « Vers la libération ». L'écriture de cet essai, très claire et maîtrisée, aide à suivre l'argumentation parfois complexe de l'auteure, dont les idées sonnent (malheureusement) toujours incroyablement juste plus d'un demi-siècle après la rédaction de ce livre.

Un aspect du texte m'a cependant irritée : la tendance un peu trop prononcée de Simone de Beauvoir à généraliser ses remarques, en s'appuyant notamment sur la psychanalyse, à parler de « LA femme », comme si tous les êtres humains de sexe féminin étaient identiques.

Conclusion après cette lecture-fleuve ? Un classique indémodable, qui reste indispensable malgré ses inévitables imperfections.
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A ma grande surprise, c'est le tome 2 qui commence par le fameux "On ne naît pas femme, on le devient".

Ce tome aborde "l'expérience vécue", c'est-à-dire toutes les incarnations, les avatars de la féminité, et le procès qui commence par l'éducation, puisqu'il s'agit de l'enfance, dans un premier temps.

J'ai d'abord eu l'impression, justifiée, d'avoir déjà lu tout cela : entre les extraits connus, la compilation de tout ce qui se dit depuis Freud jusqu'aux féministes contemporaines en passant par Lacan, l'intériorisation des stéréotypes au cours de l'éducation n'a rien de bien original pour une lectrice d'aujourd'hui. le sous-titre est immédiatement justifié par les témoignages abondants qui émaillent l'argumentation De Beauvoir.

J'imaginais un essai de portée universelle (universaliste ?) mais en réalité, il ne vaut que pour les sociétés patriarcales même si, d'une manière ou d'une autre, les cultures mondiales sont presque toutes patriarcales (l'hyperpouvoir supposé des femmes dans la sphère familiale n'étant pas un matriarcat mais un aménagement du système patriarcal même). Les pudibonderies autour de la sexualité, les simagrées de la souillure - ces fardeaux physiques, moraux, mentaux supplémentaires - autour des menstruations semblent en revanche terriblement judéo-chrétiennes. de plus, malgré la rigueur d'aller investiguer dans toutes les classes, et donc dénoncer à juste titre la double journée de travail des femmes, l'exploration du chapitre de la femme en couple, mariée, décrit beaucoup plus souvent le désarroi d'une femme bourgeoise. C'est notamment dans l'exercice risqué de la synthèse sur le "caractère de la femme" que cela se voit.

A lire dans un XXIème siècle où l'on distingue sexe et genre, et où chacun revendique une expérience privée avec l'un et l'autre, poussant à des alliances de circonstance mais pas à une appartenance aussi large que le sexe, les deux premiers chapitres, leur présent de vérité général et le générique au singulier (la petite fille, la jeune fille) peuvent paraître trop généralisateurs. Mais à pousser dans ses retranchements ce qu'elle affirme, j'avoue qu'en cherchant des équivalents à cela, on les trouve et que les objections que je voudrais faire seraient trop pointues.

Si, je suppose, les deux premiers chapitres ont fait un tel florès que j'ai eu du mal à trouver originaux des constats qui l'étaient sans doute en 1949, j'ai été stupéfaite de lire une hypothèse incroyablement plausible à l'usure de l'éros dans le couple invétéré et que je n'ai lue nulle part ailleurs. Je voudrais pouvoir dire que sa lucidité sur le chapitre de l'amour (partie intitulée "Justifications"... comment certaines femmes tentent de se créer une transcendance à travers la prison immanente de leur vie) est caricaturale, hélas, je ne le peux pas, c'est horriblement bien vu. L'étude du vieillissement ("maturité et vieillissement") est original et intéressant. Je m'incline.

Mais Simone de Beauvoir ne remet pas en question certaines assertions de son temps, qui ont été déconstruites depuis, avec par exemple la dénonciation du fait que les femmes sont plus mal soignées que les hommes parce qu'elles sont peu écoutées, se plaignent moins (alors même qu'elles consomment plus de médecine), et que les normes médicales sont masculines. Voilà ce que Beauvoir reprend à son compte : "Parce que son corps est suspect [à la jeune fille], qu'elle l'épie avec l'inquiétude, il lui paraît malade : il est malade. On a vu qu'en effet ce corps est fragile et il y a des désordres proprement organiques qui s'y produisent ; mais les gynécologues s'accordent à dire que les neuf dixièmes de leurs clientes sont des malades imaginaires (...)". Heureusement, on en est revenu, mais le temps a été long et que de vies perdues !...

Du chemin a été fait, on le mesure souvent, depuis 1949, et même 1976, mais je me rends compte aussi que toutes les femmes n'ont pas suivi la voie de l'émancipation du même pas : certaines l'ont construite, d'autres suivie, mais un nombre non négligeable la négligent, comme un élément du paysage qu'on voit mais qu'on renonce à fréquenter ; elles rencontrent des hommes (et des femmes) qui les en confortent ou non, et les vieux schémas patriarcaux se perpétuent, s'ancrent dans un habitus névrotique attendu, ou la cacophonie continue. Que des hommes se libèrent également des assignations patriarcales, et le choeur de ricanements s'élève, son écho dure, comme celui contre le "mari déconstruit" de Sandrine Rousseau. Subir dans une sortie sportive les saillies antiféministes d'une célibataire qui veut signaler à celui qui l'intéresse un prétendu avantage qu'il aurait avec elle... Navrante, cette lenteur. A-t-on assez lu cet essai ?

Très agréable à lire, malgré les polices de caractères minuscules des témoignages, on entre facilement dans son écriture, y compris dans les passages plus riches en figures de style, dont Beauvoir n'abuse pas.
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Une lecture toujours aussi exigeante. Il était nécessaire que mon niveau de concentration soit au maximum. Des parties et des paragraphes que j'ai lus plusieurs fois pour en saisir le sens. M'informer sur des faits, découvrir nouvelles références littéraires, historiques, scientifiques et philosophiques. Toujours aussi intéressant, passionnant et bien sûr tellement instructif !

J'ai trouvé ce deuxième livre beaucoup plus psychologique. Ce sont différents destins, des périodes et des portraits que Simone de Beauvoir a étudiée. La 𝙁𝙤𝙧𝙢𝙖𝙩𝙞𝙤𝙣; l'enseignement naturel injuste et injustifié ancré dans les moeurs. La 𝙎𝙞𝙩𝙪𝙖𝙩𝙞𝙤𝙣; relative à la société, à l'accomplissent de l'être. Ainsi que la 𝙅𝙪𝙨𝙩𝙞𝙛𝙞𝙘𝙖𝙩𝙞𝙤𝙣; entraînant le résultat. de nombreux exemples (extraits de livres : romans, des cas psychanalytiques) viennent souvent illustrer les propos de l'auteure pour permettre au lecteur une certaine facilité d'approche concernant les arguments donnés. Et dans un essai difficile comme celui-ci, c'est vraiment très appréciable.

On réfléchit, on s'étonne du passé et des jours inégaux à venir. 𝙋𝙤𝙪𝙧𝙦𝙪𝙤𝙞 𝙡𝙖 𝙛𝙚𝙢𝙢𝙚 𝙚𝙨𝙩 « 𝘼𝙪𝙩𝙧𝙚 » ? La fatalité faisant son retour malgré de nombreuses avancées. Ce second tome, essaie encore une fois de répondre à cette interrogation majeure et existentielle.
Lien : https://www.instagram.com/so..
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Après le premier tome, il est donc logique que je m'attaque au deuxième. Et ayant vu le film Les Suffragettes entre deux chapitres, j'ai pu faire le parallèle entre les deux et me rendre compte oh combien une femme était très compliqué à l'époque. Comparé à aujourd'hui, il n'y a pas photo, même si l'égalité homme-femme n'est toujours qu'un murmure et que le gouvernement vient de faire marche arrière à propos de l'article 14 de la loi contre le harcèlement de rue (parce que ça n'est jamais arrivé aux sénateurs, 90% d'hommes blancs hétéros et cisgenres, donc le harcèlement sexiste n'existe pas. Et ouais). Bref.

Maintenant que nous avons vu la place de la femme dans l'histoire, d'un point de vue psychologique et d'un autre biologique, il est temps de nous intéresser à la vie de la femme : l'expérience vécue. On commence donc par la formation, dès l'enfance. Où débute le conditionnement ? Puis la vie de la jeune fille, avec ses impératifs comme se trouver un bon mari (avec une bonne position dans la société, of course), et qui va faire ses premières expériences sexuelles. Un chapitre est aussi consacré aux lesbiennes, où Simone de Beauvoir développe plusieurs pistes sur la façon dont les jeunes filles passent - ou non - par cette attirance sexuelle. C'est vraiment très intéressant de pouvoir mettre des mots sur tout ça !

Après cela, la femme a une situation, c'est une femme mariée, une mère, mais sa situation s'exprime aussi - et surtout - par sa place dans la société qu'elle a obtenu grâce à son mari. Mais il n'y a pas que des mères de famille mariées, Simone soulève un autre point : les prostituées - et les prostituées de luxe, qui n'ont que ce titre comme situation, et elle nous explique comment ces femmes vivent, comment elles en sont venu à se prostituer, comment elles le vivent. A partir de là, l'auteure enchaine sur la justification (la narcississiste, la mythique et l'amoureuse), mais ce sont des points vus et revus dans ce tome (et si mes souvenirs sont bons, dans le premier aussi), cela devient donc répétitif et une certaine lourdeur s'installe, bien que Simone nous prévienne à l'avance de ces répétitions. La conclusion sur la femme indépendante amène une lueur d'espoir, qui indique que tout n'est pas perdu, qu'il faut se battre, mais attention de ne pas perdre vos droits dans la bataille - on les perds si facilement en tant que femme...

Concrètement, j'ai trouvé le premier tome plus intéressant que le deuxième, qui s'adresse vraiment aux néophytes. J'ai tout de même appris pas mal de choses avec cette suite, mais qui est déjà au fait du combat féministe ne sera pas du tout perdu en lisant celui-ci. Avec en plus les témoignages de l'époque qui apportent une vraie plus-value à ce tome et apporte la preuve que tout ce qui est exposé dans L'expérience vécue est basé sur des faits, ce sont des arguments de taille qui nous en apprennent bien plus sur certaines situations que n'importe quel long discours sur le sujet.

En bref, je n'irais pas jusqu'à dire que le deuxième sexe est la bible de la femme - il n'est plus d'actualité, les mentalités ont évoluées - , mais qu'il est une bonne base si on prend la peine de lire le premier tome pour comprendre plus en profondeur la nécessité du combat féministe. En revanche, le deuxième tome s'adresse très clairement aux néophytes qui voudraient comprendre le tout - la femme, le féminisme et le reste.
Lien : http://onceuponatime.ek.la/l..
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Dans cette deuxième partie tout aussi dense que la première Simone de Beauvoir s'intéresse à la construction du « rôle » de la femme dans la société de son époque. Si les idées sont moins universelles que dans la première partie, elles conservent tout de même une certaine résonance actuelle.
Le livre débute par la formation de la petite fille et de la jeune fille. Dès la petite enfance, la formation de la fille diffère de celle du garçon. Ce dernier est poussé vers l'extérieur, à l'image de son sexe, pour découvrir le monde et s'y faire une place alors que la petite fille est davantage retenue à l'intérieur tout comme son corps à la puberté qu'elle ne doit exhiber. Il en découle une forme de honte de la féminité, si le garçon peut être fière de ses attributs mâles, les filles, sommées de se cacher, regrettent leur condition.
La jeune fille oscille entre son besoin de s'accomplir et la passivité qu'on attend d'elle. C'est surtout dans le domaine sexuel qu'elle hésite. Si elle ressent du désir et est attirée par les hommes, elle redoute le passage à l'acte.
Ce passage qui marque l'entrée dans le monde adulte est soumis à l'attitude de l'homme. S'il se montre brutal ou dominant, toute la vie sexuelle de la jeune femme s'en verra affectée.

La seconde partie dédiée à la situation de la femme adulte présente davantage d'idées datées. L'auteure y parle du mariage comme d'une prison qui condamne la femme à l'immanence. Elle ne peut qu'y construire une vaine routine qui jamais ne la transcendera. Ce n'est pas non plus dans la maternité que la femme peut s'épanouir puisqu'elle s'avère être une nouvelle forme de servitude. Quant à sa vie sociale, elle est, elle aussi, vaine car la femme, enfermée dans son quotidien, n'a que peut à raconter. Elle se contente d'organiser les festivités et de se ranger aux idées de son mari.

Arrive alors le chapitre « Justifications » qui dresse les seuls profils que la femme peut adopter. Soit elle devient narcissiste, cette nécessité d'intériorité la pousse à ne s'intéresser qu'à elle et à se donner elle-même l'amour dont elle a besoin. Soit elle devient une éternelle amoureuse en espérant être transcendée par l'amour qu'elle porte à l'être supérieur qu'est l'homme et ainsi dépasser son infériorité. Soit elle se jette à corps perdu dans la religion.

Après ces constats acerbes et sans complaisance qui dressent un portrait peu reluisant de la femme, d'autant qu'elle accepte sans rechigner sa condition, Simone de Beauvoir envisage des moyens pour que la femme puisse se réaliser. Et c'est sur cette partie que mon attention a fortement décliné car je l'ai trouvée très généraliste et peu claire. Elle propose des solutions comme avoir une activité professionnelle ou intellectuelle qui apporte quelque chose au foyer mais les contredit en montrant que là aussi il est difficile pour la femme de s'élever. Elle prône l'amitié et la complémentarité entre les sexes mais on sent qu'elle n'y croit pas trop.

Je suis contente d'être arrivée au bout de la bible du féminisme. L'idée principale que j'en retiens c'est que tout pousse l'homme vers l'extérieur et la supériorité alors que la femme est tournée vers l ‘intérieur et condamnée à y rester. Et là je me dis qu'il me manque des propositions, quelque chose qui me fasse sortir de ce constat peu amène.
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La lecture du « deuxième sexe » devrait être rendue obligatoire avant le mariage ! Certes les choses ont évolué depuis 1946, mais le mécanisme qui conduit à inférioriser la femme reste puissant dans la société, et analyser et comprendre son origine est un bon moyen de prévention pour lutter contre des préjugés tenaces, maintenir une relation équilibrée dans un couple y compris après la naissance des enfants. Car il est impressionnant de voir à quel point Simone de Beauvoir qui n'a jamais eu d'enfant est capable de donner des clefs indispensables aux futurs parents.
Il est d'ailleurs éclairant de constater que le raisonnement de Simone de Beauvoir sur l'origine de la misogynie s'applique très bien au racisme et que son livre reste un manifeste contre toutes les discriminations.
Si des passages très philosophiques me sont restés un peu obscur, les nombreuses citations littéraires et leurs analyses sont très éclairantes. Et le passage sur l'avortement était très en avance sur son temps.
Une lecture passionnante qui reste d'une surprenante modernité au regard des débats actuels sur le genre, une lecture indispensable à la formation de la jeunesse d'aujourd'hui.
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