Il y a maintenant un moment que j'ai lu ce livre, dans le cadre du collège, il fallait choisir 2 biographies parmi une liste exhaustive. Ne m'étant jamais intéressée à
Simone de Beauvoir et
Jean-Paul Sartre, j'avais choisi de lire
Mémoires d'une jeune fille rangée et
Les mots, je trouvais "rigolo" de les aborder ensemble sous l'angle autobiographique.
Je ne pourrais, hélas, faire une critique sur
Les mots, puisque je n'aurai réussi à le lire en entier qu'en mourant d'ennui.
Par contre quel plaisir j'ai eu à lire ces
Mémoires d'une jeune fille rangée !
Je pensais que ce serait fastidieux (le titre ne m'avait pas donné envie), il n'en fut rien.
L'écriture est fluide, agréable, et j'ai littéralement dévoré ce livre.
Je l'ai relu avec le même plaisir quelques années après.
Il est passionnant de lire comment
Simone de Beauvoir a complètement intellectualisé son histoire.
Et cette phrase qui m'est restée : "Je restais fidèle à mon attitude, qui était de reprendre à mon compte tout ce que la vie m'imposait."
Cette phrase qui parle à merveille de cette autobiographie.
Quelle panache, quelle opiniâtreté !
J'admirais, et j'admire toujours cette capacité ; j'en ai pris de la graine comme on dit (une petite graine, mais quand même).
Je pense que pour la personne bien moins volontaire que je suis (surtout à cette époque où je me sentais proche... d'Olga) cette lecture a été très profitable. Même si, encore aujourd'hui, je me sens très éloignée sur bien des points de cette écrivain, ce livre m'a rempli d'amour pour cette "jeune fille rangée" et m'a donné du courage.
J'admire sa capacité à croire entièrement en l'humain, en elle-même, en sa propre importance. Je reste incapable de cette intégrité, et pourtant, elle a raison puisqu'elle fait toujours du bien à beaucoup de personne (dont moi à travers cette lecture).
Elle m'a donné envie de partir seule, d'être optimiste, de m'instruire, d'être travailleuse... Cette autobiographie est contagieuse !
Par contre, juste un truc au passage, suis-je la seule choquée par cette phrase : "J'aimerais le jour où un homme me subjuguera par son intelligence, sa culture et son autorité." ? J'avoue entendre admirer et non aimer, pour moi c'est un contre-sens de confondre ces deux sentiments. Et en quoi l'intelligence, la culture, l'autorité sont-elles des qualités en soi ? N'est-ce pas ce que l'on fait de ce que l'on a qui créé la qualité ? Et la faiblesse dans tout ça ? Bref, je m'égare...
J'ai essayé de lire la suite,
La force de l'âge, impossible... Pour le coup nous atteignons des rives d'intellectualisme trop lointaines pour moi.
Quoiqu'il en soit j'ai vraiment adoré ce livre, la liberté de cette femme, et je le relirais sans aucun doute, ne serait ce que pour repasser un peu de temps avec elle, puiser dans sa force, dans son envie de faire appel à son libre-arbitre, de se déchaîner au sens propre...