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4,07

sur 1992 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Disons le tout de suite, chaque matin de cette semaine, où j'ai dû ranger ce livre dans mon sac parce que le train entrait en gare, a été douloureux. La seule chose qui me restait à faire, en marchant, était de ressasser ce que je venais de lire, de le relier éventuellement à moi, à ma propre enfance, et d'associer ces mémoires à ce que je savais de Simone de Beauvoir.
Que certaines autobiographies lues récemment me paraissent fades et vides maintenant, face à celle-ci! Simone de Beauvoir saute en effet sur chaque évocation de son enfance pour le décortiquer, l'expliquer, en tirer la substance de ce qui va la construire au fil des années.
Son enthousiasme de petite fille précoce tout comme ses crises de colère quand on l'arrachait à un instant captivant, son adolescence ingrate, ses questionnements sur la foi, pourtant jeune fervente les premières années de sa vie, puis sa farouche volonté de se libérer de la bourgeoisie dans laquelle elle est empêtrée jusqu'au cou tout comme beaucoup de ses amis, , ces rencontres qui la forgeront, l'orienteront sans cesse vers de nouvelles découvertes et des réflexions toujours en mouvement.
On gardera en tête son amitié avec sa soeur Poupette et Zaza, son amie d'enfance, son amour pour son cousin Jacques, son admiration pour Herbaud et enfin, Sartre, qui s'avèrera celui qui restera pour toujours dans sa vie.
Simone de Beauvoir ne se juge jamais, elle analyse, dit le cheminement de sa pensée d'enfant et adolescente, recourant parfois à ses journaux de l'époque et aux lettres reçues alors.
Cette correspondance, parlons-en, tourne autour d'un aspect de la haute bourgeoisie oublié aujourd'hui, qui est celui des mariages arrangés autour des dots et de la respectabilité des familles, les jeunes filles souffrant d'amours contrariés et impossibles, les garçons incités à se faire la main sur de jeunes femmes de basse condition avant de se lancer dans le mariage. Dans les années 20, pourtant relativement indépendante, passant l'agrégation et déjà enseignante, Simone en est encore à demander l'autorisation à ses parents d'aller au théâtre avec untel. Perdre sa virginité avant le mariage, bien sûr, est impensable, et une fille qui étudie encore à 20 ans se gâche. Qui voudra d'elle?
C'est tout le contexte bourgeois de cette époque qui petit-à-petit va donner naissance aux idées féministes De Beauvoir, dont l'ambition d'être quelqu'un est à la mesure de son intelligence.
Enfin, on y découvre un jeune Jean-Paul Sartre philosophe jusqu'au bout et très attachant.
Une lecture-clé.
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C'est l'une des meilleures autobiographies que je connaisse. En osant montrer comment on se dégage d'une éducation bourgeoise, Simone de Beauvoir donne un exemple de courage, de conviction et de lucidité assez rare. Cette fille était faite pour devenir écrivain et rencontrer Sartre. Bien sûr, l'enfance est réécrite avec un point de vue existentialiste mais le texte est fluide et on s'embarque vite dans cette révolte face à sa condition. le titre a lui seul résume la pensée De Beauvoir: elle veut déranger et ne plus se ranger.
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Je sais pas pour vous mais habituellement, je ne suis pas vraiment portée autobiographie.
Mais celle-ci, je n'ai pas pu y résister (si on ne compte pas les mois que le livre a passé sur mon étagère !) : on sourit, rit, s'énerve, se révolte, compatit, s'interroge. Bref, Pleins d'émotions !
Comment vous décrire le livre pour que vous ayez envie de le lire ?!?
Léger et profonde à la fois, intime et universel le livre, nous parle de bien plus que d'une personne et d'une vie (ce qui à bien y réfléchir, ne serait déjà pas mal)
Une belle « analyse » de soi, de ce qui nous rend semblable aux autres et pourtant unique, l'affirmation d'une identité.
Plus exactement, ce que c'est que d'être une enfant, une jeune fille puis une femme au début du 20émé siècle ... Pas si loin de nous, pas si différent et pourtant...
On traverse toute une époque à travers la vision d'une adulte sur l'enfant et l'adolescente, qu'elle a été - en effleurant parfois la guerre qui semble passer au loin - on visite l'intimité de l'être en devenir face à une société en plein bouleversement qui, l'entoure et (malgré tout) la façonne !
(les époques changent, les sociétés diffères mais les être humains semble rester les même malgré ce que l'on veut bien croire - en partie pour se rassurer face à notre faiblesse et nos propres limites - Cependant, c'est un autre sujet !)

Pour en revenir au livre :
Des questionnements sur la vie, les limites qu'on peut parfois ressentir ou au contraire leurs absences étourdissantes ... Comment malgré tout on devient adulte et on fini par accepter les contraintes et contradictions de nos vies, les concessions et sacrifices que nous sommes prêts à faire pour obéir aux conventions sociales (euh... ou pas!)
Bref! Si moi je peine à vous décrire tout cela Simone (oui Rho! Ok, Mme de Beauvoir) le fait avec un naturel qui frôle l'ironie tellement ça à l'air simple pour elle ! Par instant c'est irritant de ne pouvoir en faire autant !
Il faut dire aussi que le niveau culturel et linguistique de cette époque était tout autre. (Oserai-je ajouter : ainsi que le niveau de "réflexion" ? ouais bon ça sens mauvais la contradiction qui pourtant n'en ai pas vraiment une, Dixit l'aparté...) Il est donc normal que cela vienne se refléter dans l'écriture ! (mais tout de même c'est rageant !)

Donc en résumé :
Un classique français, à lire sans hésiter (si ce n'est pas déjà fait) où vous pourriez bien vous y retrouver !
Une autobiographie réaliste et convaincante. Loin de s'apitoyer sur elle ou de se cajoler sa petite personne, on assiste a une réelle introspection. A nous de vouloir ou non partager ce « chemin » de vie.
Alors, certes, on est pas dupe, on sait bien que l'auteur a pensé et remanié ces souvenirs, idées et phrases pour le bien du livre quitte à se jouer parfois de la "vérité" et donc à prendre quelques distances avec les faits réels mais, dans l'ensemble ça reste plausible comme sujet d'étude du "soi", on a presque l'impression que c'est fait "à chaud" : ce que l'on nomme, plus communément, en littérature "l'illusion du réel".
Et puis de vous à moi, je n'étais pas a ses côtés pour pourvoir dire ce qui relève de l'invention et ce qui n'en relève pas :

« En écrivant une oeuvre nourrie de mon histoire, je me créerais moi-même à neuf et je justifierais mon existence. En même temps, je servirais l'humanité : quel plus beau cadeau lui faire que des livres ? »
L'auteur a tenue sa promesse et vous l'aurez compris ce n'est pas moi qui irai attaquer l'oeuvre.

A suivre : la force de l'âge
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Mémoires d'une jeune fille rangée, paru en 1958, est le premier volet de l'oeuvre autobiographique de Simone de Beauvoir. Ce récit poignant nous plonge dans l'enfance et l'adolescence de l'auteure, nous dévoilant son émancipation progressive des conventions bourgeoises et son cheminement vers l'indépendance intellectuelle et personnelle.

Dès les premières pages, le style limpide et précis De Beauvoir nous captive. Elle retrace avec finesse ses souvenirs, décrivant avec justesse les personnages qui ont marqué sa vie et les événements qui ont forgé sa personnalité. Son regard introspectif est d'une lucidité rare, et elle n'hésite pas à analyser ses propres contradictions et ses aspirations profondes.

Née dans une famille bourgeoise catholique, Simone de Beauvoir est élevée dans un carcan de conventions et de valeurs morales strictes. La jeune fille intelligente et rêveuse se sent vite étouffée par ce milieu qui bride ses ambitions et sa soif de liberté. Elle aspire à une vie différente, où elle pourrait s'épanouir intellectuellement et vivre selon ses propres choix.

Sa rencontre avec Sartre, philosophe et figure majeure de l'existentialisme, sera également un tournant décisif dans sa vie. Il lui ouvre les portes d'un monde nouveau, où la liberté de pensée et d'action est fondamentale. C'est grâce à lui qu'elle prend conscience de son potentiel et qu'elle décide de se libérer des carcans qui l'oppressent.

Au-delà d'un récit personnel, Mémoires d'une jeune fille rangée est également une réflexion sur la condition féminine dans la société française du début du XXe siècle. Simone de Beauvoir y dénonce l'éducation traditionnelle qui prive les femmes de leur liberté et les enferme dans des rôles stéréotypés. Elle appelle à une véritable révolution des mentalités pour que les femmes puissent enfin accéder à l'égalité et à l'épanouissement personnel.

Mémoires d'une jeune fille rangée est un livre important qui a marqué son époque. Il continue d'inspirer aujourd'hui les femmes et les hommes qui aspirent à une vie libre et authentique. C'est un récit poignant, intelligent et courageux qui incite à la réflexion et à la remise en question.
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Les Mémoires d'une jeune fille rangée est le premier volume de l'autobiographie de Simone de Beauvoir, racontant son enfance et son adolescence

.Elle raconte les 21 premières années de sa vie, de son enfance à l'obtention de son agrégation de philosophie en 1929.Il couvre donc l'enfance, l'adolescence et le début de la vie de jeune adulte de la célèbre philosophe.

C'est l'occa­sion de découvrir les événements qui ont déterminé sa vocation d'écrivain féministe.

L'écriture de Simone de Beauvoir toute en élégance fait de ce livre autobiographique un ravissement,

« Mémoires d'une jeune fille rangée » c'est la naissance d'un engagement fort et d'un anticonformisme qui ne cessera d'évoluer.


Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Dans cette autobiographie portant sur les si longues et si courtes années qui la font passer de l'enfance à l'âge adulte, Simone de Beauvoir retrace son parcours, ses rencontres, l'évolution de sa vision sur le monde et analyse a posteriori les cheminements qui l'ont amenée à définir son projet de vie.

Simone de Beauvoir est une femme et une auteure que j'admire profondément. Les idéaux qu'elles a portés, ses combats, ses réflexions sont une source d'inspiration. Et à date, je n'avais pourtant jamais lu l'autobiographie de ses jeunes années. Il n'est jamais trop tard pour bien faire. Et comme je m'y attendais, j'ai été conquise.

L'écriture de Simone de Beauvoir recèle une puissance magistrale. Les mots sont maniés avec virtuosité, élégance, raffinement et précision. Sa partition ne connaît aucun impair et la musicalité de ses phrases nous emporte instantanément dans ses lointains souvenirs et leur renaissance à son esprit. On plonge avec elle dans ce tissu d'années passées et on sent une complicité se mettre en place entre elle et nous. Nous ne sommes pas que lecteurs, spectateurs passifs de son récit : nous devenons l'oreille privilégiée de son histoire, confident interpellé par la mise en scène de sa vie à la lumière d'une pensée existentialiste, nous vibrons avec elle de l'émancipation des chaînes d'une éducation bourgeoise et catholique. Avec une plume aussi riche et dense que fluide et aérienne, elle revit et rassemble les pièces du puzzle de sa révolte contre cet ordre établi, évoque sa famille, sans cruauté mais sans complaisance, l'attachement et même l'amour porté à son cousin Jacques, ses amitiés dont la plus marquante est celle de Zaza, qui l'accompagnera tout au long de ses années aussi lumineuses que douloureuses. Révolte car on sent ce sentiment derrière les lettres, on voir grandir l'envie de comprendre, d'aller au-delà des formes figées que sa condition lui impose, les questionnements se multiplier, puis les idées et les mots se mettre en place, avec douleur parfois, prise de conscience brusque et violente souvent. La tempête intellectuelle, morale et spirituelle revécue et rejouée a posteriori par l'auteure est maîtrisée avec majesté. Mais ces années parfois orageuses, ce sont aussi les années où le Castor va rencontrer Sartre et ne plus jamais s'en départir.

Je ne suis d'ordinaire pas très portée sur le genre autobiographique mais celle-ci m'a émue, m'a touchée, je l'ai trouvée aussi belle qu'utile : belle car bien écrite, sublime dans la sincérité et la vivacité que déploie l'auteur et utile car au-delà de la dimension narcissique que comporte tout récit de soi, l'auteur veut inviter chacun à s'élever, à aller au-delà des conventions, de ce que famille et société attendent de nous. Simone de Beauvoir n'a jamais renoncé à ses convictions pour plaire, n'a pas hésité à affronter l'adversité ni à rompre avec les valeurs de sa famille pour marcher sur son propre chemin. C'était à mon sens encore moins facile à son époque qu'aujourd'hui.

Le récit de sa vie m'a fait un effet incroyable : je me suis sentie animée d'une force intérieure qui ne demandait qu'à s'exprimer. Ses mots m'ont touchée en plein coeur et je me suis sentie vivre ses doutes, ses peurs, son sentiment d'oppression, ses joies, son élan, mais plus que tout, son besoin de Vivre, de laisser la vie couler en elle. Entreprise d'analyse et de décorticage de ses propres rouages, Simone de Beauvoir livre un message fort qui invite tout un chacun à aller au plus profond de ses ressentis, de son intuition pour pouvoir être présent au monde et s'accomplir.

Il me tarde d'aller découvrir les deux autres tomes de ses mémoires...

Et si je le fais rarement, voici un extrait qui résume l'essence de son propos et sa beauté de sa prose :

«Je rêvais d'être ma propre cause et ma propre fin ; je pensais à présent que la littérature me permettrait de réaliser ce voeu. Elle m'assurerait une immortalité qui compenserait l'éternité perdue ; il n'y avait plus de Dieu pour m'aimer, mais je brûlerais dans des millions de coeurs. En écrivant une oeuvre nourrie de mon histoire, je me créerais moi-même à neuf et je justifierais mon existence. En même temps, je servirais l'humanité : quel plus beau cadeau lui faire que des livres? Je m'intéressais à la fois à moi et aux autres ; j'acceptais mon "incarnation" mais je ne voulais pas renoncer à l'universel : ce projet conciliait tout ; il flattait toutes les aspirations qui s'étaient développées en moi au cours de ces quinze années.»
Lien : http://wp.me/p12Kl4-Es
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J'avoue que j'avais quelques appréhensions à me plonger dans le récit des jeunes années de cette grande féministe qu'était Simone de Beauvoir. Il faut dire que ma précédente lecture de "Les mots" de Sartre, n'était pas en sa faveur: l'autobiographie de son compagnon tant charnel que philosophique m'était à l'époque apparut hermétique et dénué d'intérêt romanesque. Et c'est exactement là que Simone de Beauvoir a su relever le défi: faire de l'enfance d'une petite bourgeoise parisienne un récit passionnant (pour moi en tout cas!), et que je rapproche tout simplement de l'oeuvre de Proust. En effet, avec quelle introspection étudie-t'elle ses pensées de petite fille et de jeune femme ! Tout cela avec le recul que lui donne son âge lors de l'écriture de cette autobiographie.

Quant aux principales idées de ce "roman", je crois qu'il m'en restera 2 en mémoire: tout d'abord l'importance énorme de la religion dans ces familles du début du siècle. Les jeunes ne sont plus si surs que leurs ainés de l'existence de Dieu, et cela leur procure un malaise, un mal de vivre, voir une recherche d'identité (si Dieu n'existe pas, alors pourquoi sommes-nous là?) que je n'avais jamais soupçonné.
Autre plaisir de ce livre, celui de se balader dans le Paris de l'époque. Boulevard Raspail, Luxembourg, Montparnasse, Sorbonne, des lieux qui me sont bien connus et que je découvrais ici sous un nouvel angle, via le récit de cette jeune agrégée de philosophie.

Bref, un régal !!!
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Simone de Beauvoir, il n'est bien sûr plus nécessaire de la présenter, si ce n'est peut-être aux plus jeunes d'entre nous. Il y a longtemps que la compagne de Jean-Paul Sartre fait partie du « patrimoine » français !

N'ayant plus que de vagues réminiscences des mémoires (cultes) de l'auteure, lues il y a des décennies, lorsque j'étais une « jeune adulte », j'ai très curieusement éprouvé une soudaine envie de relire ses souvenirs d'enfance et d'adolescence. Bien m'en a pris car j'ai agréablement pu constater qu'elles avaient gardé le même charme !

Son âge tendre (elle avait déjà un caractère bien trempé …) ce brin de jalousie à l'égard de sa petite soeur, son amour pour son père, sa nourrice Louise qui – involontairement – lui fit entrevoir très tôt l'existence de la lutte des classes … Son désir d'amour absolu dans une famille où une affection trop affichée n'était pas de bon ton … Son besoin impératif d'indépendance également, comme une (logique) réaction épidermique à son milieu très conventionnel … Ses études brillantes et son goût fort prononcé pour la philosophie. Son attirance pour le social et son esprit rebelle qui lui fera rejeter les carcans …

Bien évidemment, écriture et style impeccables ! Ça fait du bien, vraiment, cette plongée dans un passé aussi marquant, à l'aube du féminisme …
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dans lesquelles le talent de Simone de Beauvoir éclate à chaque page ou presque !
Dévorées à l'adolescence, ces mémoires m'avaient laissée éblouie. Relues depuis, au moins une ou deux fois, j'ai retrouvé le même bonheur, intact, tout neuf, tant la prose magnifique de l'auteur possède la magie d'entraîner le lecteur dans son monde à elle, tout d'abord ce monde disparu de la Belle Epoque, celui tout rose de sa petite enfance, puis celui de son adolescence, beaucoup moins riant socialement, étant donné la situation devenue précaire de la famille.
Elle manifeste dès l'enfance les qualités qui seront sa "marque de fabrique" sa vie durant : curiosité, obstination, acharnement, insatiable désir d'apprendre, besoin de s'affirmer, le tout assorti d'une intelligence hors norme !
La petite fille, pas toujours très agréable aux yeux de son entourage, car sujette à de monstrueuses colères, va se muer en adolescente consciente de son unicité, lucide sur l'hypocrisie de la caste bourgeoise, qui va exprimer sa singularité par un rejet énergique et définitif de la bien-pensance.

Sa colossale puissance de travail et sa détermination sans faille vont lui permettre de passer le concours d'agrégation de philosophie avec pas moins de deux ans d'avance sur le cursus habituel, concours brillamment réussi à la deuxième place, pile derrière un certain Jean-Paul Sartre, avec qui elle va nouer, au moment des révisions de l'examen, la relation que tout le monde connaît.

Simone de Beauvoir s'est lancée dans la rédaction de ses mémoires, alors qu'elle était un écrivain au faîte de son talent. Elle y explore et décortique son quotidien avec la maniaquerie, dont elle fera preuve, sa vie durant, dans son rapport à l'existence et ses relations avec ses proches et nourrit donc son discours d'une multitude d'anecdotes et d'informations, source de plaisir et d'intérêt constants pour le lecteur. Elle s'analyse sans fard avec un souci impérieux d'exprimer les vérités de son être le plus intime.
Et surtout elle évoque avec tendresse et émotion pudique la personnalité de son amie, qu'elle admirait tant, la jeune Zaza qui n'a pas su, voulu ou pu échapper à la poigne de fer maternelle, mère qui envisageait pour sa fille la vie étriquée d'une bourgeoise bien rangée !
La destinée de Zaza confortera la jeune Simone dans sa volonté farouche de conquérir son indépendance et de ne rendre de comptes à personne. "Ensemble, nous avions lutté contre le destin fangeux qui nous guettait et j'ai pensé longtemps que j'avais payé ma liberté de sa mort".
Cet indispensable ouvrage de formation est à mettre entre les mains de tous les jeunes adultes, en vue de montrer à chacun d'entre eux les vertus du libre-arbitre et en espérant qu'ils en fassent leur miel.
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Le couple De Beauvoir - Sartre reste l'un des plus importants des lettres françaises . Cet opus permet d'avoir une idée plus précise du début de leur relation , sur ce qui à conduit à ce qu'ils soient insèparables , et qu'ils restent dans l'histoire . le début de l'amour , la vie adolescente , le début d'une conscience , autant d'éléments présents dans cet ouvrage , qui pemet d'avoir une meilleure conception , perception , de ce qu'était cette dame si importante dans l'histoire des idées de la littérature française . Il est utile de lire cet opus en premier pour mieux entrer dans l'univers hors norme de cette légende qu'est mme De Beauvoir .
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