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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est l'été 86 et François, surnommé le Nantais car il effectue sa scolarité dans la grande ville, est de retour dans sa Vendée natale, à Saint-Michel-en-l'Herm. C'est l'été 86 de ses 15 ans et François a en tête de se débarrasser fissa de son pucelage. Avant de partir en chasse, François recherche la compagnie de moins timides que lui, dont Joe, son pote aguerri, qui collectionne les conquêtes sans scrupules, qui parle crûment, qui n'obéit à personne. A ses côtés, pas facile pour François de sortir victorieux, impossible non plus de ne pas se laisser entraîner chez le couple de cinéastes que Joe fréquente depuis peu. Or, François aimerait bien que les choses avancent avec Emilie qui revient cette année, ou encore avec la belle Julie, à moins qu'il ne faille se rabattre sur Mylène ou Charlotte...
J'aime l'écriture insolente, les phrases succinctes, l'humour pince-sans-rire de François Bégaudeau. La lecture du roman commence donc très bien, en découvrant ce personnage de François, qui, du haut de ses quinze ans possède de fortes convictions politiques marxistes, et la certitude qu'il doit devenir un homme accompli dans les jours à venir. Surmontant les quolibets railleurs des garçons du voisinage et de son ami Joe, il apparaît à la fois seul, rentré dans ses pensées de calculateur et d'observateur du genre humain, et assez à l'aise en dilettante, à répondre du tac-au-tac, à s'embarquer dans de folles histoires...
Plus tard dans la lecture, on regrette le caractère un peu bavard du récit, on ressent l'impression de faire du sur-place, de stagner - mais c'est également le cas de François qui n'arrive pas à ses fins alors que les jours et les semaines passent. Et puis, la fin du roman totalement délirante prend un ton qui s'éloigne du récit pseudo biographique, qui surprend parce qu'on attendait sûrement autre chose à la place.
Globalement, avec La blessure la vraie, François Bégaudeau raconte d'un ton juste ces périodes adolescentes cruciales où les blessures amères viennent des échecs, du regard des autres, de la timidité paralysante, des bouleversements hormonaux. le petit François et son imagination débordante est vraiment caractéristique. On peut regretter un certain égarement dans le récit qui peut dérouter. Mais l'auteur (........)
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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Je suis prêt à sacrifier un orteil pour écrire dix fois moins bien que François Bégaudeau, et donc tous mes orteils pour posséder le même style. Et ce ne sera pas encore suffisant, vu que son style n'est qu'à lui et que du coup ce ne serait pas le mien. Au mieux, je peux accéder au statut d'imitateur littéraire portant des chaussures orthopédiques. Super. C'est ça, lire du Bégaudeau. On se sent nul. Heureusement on rigole, ça rattrape. Un peu cabotin, le gars, mais j'adore. Certains s'en agaceront. Et la fin est diablement bien sentie... elle en pue la vraie/fausse queue de poisson. Certains autres le déploreront.
Bravo, encore, clap, clap...
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Un pur moment de plaisir sur l'adolescence

Cinq ans après l'énorme succès d' « Entre les murs », j'attendais avec une certaine impatience la nouvelle livraison de l'auteur qui m'avait tant réjoui dès le poétique et footballistique « Jouer juste » (2003). Dans une veine de moins en moins expérimentale, François Bégaudeau nous fait partager ici une semaine de l'été des quinze ans de son héros, « le Nantais », en vacances familiales en Vendée, en 1986, bien décidé à perdre son pucelage cet été-là, sur des terres qu'il pratique depuis l'enfance, et mettant en oeuvre pour cela des échafaudages stratégiques à faire pâlir d'envie un Julien Sorel...

« Dans le faux plat de la grand-rue, j'affecte de ne pas faire jouer les deux plateaux du Motobécane dont j'étais si fier l'an dernier en le déballant du carton Camif. Les stores de la boulangerie Boudard sont fermés, ceux de la mercerie aussi mais ça c'est tout le temps depuis qu'on a retrouvé la mercière démantibulée au fond de son puits en février 84. Les gendarmes ont conclu au suicide, mais la mère Baquet dit que la maréchaussée ferait bien d'aller voir du côté de la famille de la bru qui n'a pas craché sur l'héritage on dirait. Elle ajoute que les mercières ne se tuent jamais et on veut bien la croire. »

« Il peut toujours y aller avec son serpent tatoué dans le cou. Elle est souverainement indifférente. Elle lui sourit parce qu'elle sourit à tout le monde, elle sourit de vivre, sur Jupiter les petites filles qui naissent sans sourire on les noie dans le Yang-tseu kiang. S'il approche encore j'interviens. S'il s'incruste à bord je le ressors par le col je le jette sur la piste une voiture lui passe dessus ça fait une marmelade de couilles écrasées sur le bois vernis. Ses frères la récupéreront dans un bocal, les Gitans font de la cuisine avec tout, la mère Baquet dit qu'ils cuisent à la poêle leurs pneus de caravane crevés. L'inconvénient c'est que je les aurai tous sur le dos, une fois qu'ils auront englouti la marmelade de couilles aux pneus. Ils voudront m'étrangler avec leurs cordes de guitares. L'an dernier Greg a offert une Kro à l'espèce d'Esmeralda qui officie comme cible du lanceur de couteaux. Ils l'ont coursé à quatre sur la promenade des Hippocampes. Heureusement Greg court vite il écoute du punk-rock. »

Tendre, surprenant, cynique comme peuvent l'être en toute innocence les adolescents, brutal parfois, flirtant par moments avec le fantastique tant certains scénarios improbables frappent les plans du héros, hilarant tout au long de ses 300 pages : un vrai plaisir.
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Eté 86, la chaleur, Saint Michel en l'Herm, la côte vendéenne et la Faute sur Mer bien avant la marée, et avoir 15 ans, et ne penser qu'à une seule chose, devenir un homme, coucher avec une fille... Qu'on en finisse une fois pour toutes avec ce passage obligé, qu'à la rentrée ce soit fait et voilà. Pas si facile, pas si simple. le petit François né à Luçon, et qui a grandit dans ce village semblable à tant d'autres, est devenu entre temps le Nantais. Retour au pays pour l'été. On retrouve le groupe d'amis, le café Chez Gaga et des stratégies de copinages à faire pâlir les candidats de Koh-Lanta (cela dit on ne les imagine pas encore). Les filles sont des caricatures de Madonna. Les garçons friment en mobylette. Bardé de son 17 sur 20 en anglais, notre héros fait pâle figure devant les cadors du coin qui râflent largement la mise malgré leurs dents manquantes et leur propension à boire de la Kro plus que de raison... L'amour sortira-t-il gagnant de cette histoire ? Pas si sûr. La vérité, la vraie, aura-t-elle été évoquée ? Pas certain.

Je ne pouvais passer à côté de cette enfance vendéenne qui malgré ses accents de couverture semble en grande partie fictionnelle. Ayant déjà lu, vu et entendu François bégaudeau à plusieurs reprises, je n'ai pas été surprise de retrouver ce même petit accent macho et ce rythme d'écriture vif et haletant qui fait sa signature. Tout cela est souvent cru sans être vulgaire du tout, d'une inconvenance toute adolescente qui passe très bien, c'est drôle aussi et cocasse, par moments assez inconcevable. Ca ne plaira pas à tout le monde, moi j'ai aimé le lire. Alors que les filles regardent les yeux des garçons, les garçons eux pensent parfois à autre chose...


Lien : http://antigonehc.canalblog...
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souvenirs, souvenirs d'été
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