Ah
Frédéric Beigbeder... Comme beaucoup j'ai aimé ses premières oeuvres, j'ai adoré son cynisme décadent, son ironie mordante, mais là, il faut admettre, on est sur du sous-produit, presque de la contrefaçon. Je suis trop dur? Peut-être. C'est vrai que j'ai lu d'une traite l'opuscule de M.
Beigbeder, que j'ai ri quelquefois, et que j'y ai même pris plaisir. Mais je finis par me lasser des obsessions de l'auteur, ressassées ad nauseam, avec un style qui peine à faire mouche tant il est usé. L'auteur se dit has-been? Très bien, qu'il nous fasse rire avec sa nouvelle condition plutôt que d'écrire comme un homme démodé. le pire c'est que l'on trouvera dans le livre quelques pages intéressantes qui touchent des vérités universelles et dépassent un peu les névroses du romancier.
Beigbeder c'est un peu le grand frère littéraire que l'on aimerait tous avoir, celui qui fait toutes les bêtises avant nous et nous fait bénéficier de son expérience de la vie, qui nous apprend des gros mots et nous fait fumer notre première clope. Sauf qu'en grandissant, on se rendrait compte que ce grand frère est resté bloqué des années en arrière, et qu'il nous ferait désormais un peu pitié avec ses vannes puériles et ses combines aux grosses ficelles.
En conclusion, on pourrait dire que le dernier roman de
Frédéric Beigbeder est un sympathique divertissement même si ce n'est clairement pas son meilleur. Par contre, proposer à 20 balles un fascicule de moins de 200 pages, dont 2 chapitres (sur cinq!) sont issus de publications antérieures, ça fait un peu cher la blague.