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3,08

sur 280 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
« J'aime mieux être homme à paradoxes qu'homme à préjugés »
Célèbre confession, non pas d'un homme de pub à la formule bien perchée mais de Rousseau, philosophe ou douanier, mais ce n'est pas de sa faute. Nota bene, je parle de feu Jean-Jacques, pas de glaçon Sandrine, qui elle n'aime que les hommes déconstruits et qui n'aime pas trop Frédéric Beigbeder, ni Jean-Jacques d'ailleurs.
La barbe a blanchi, les idées aussi selon ses détracteurs, et Fredo Calimero passe aux aveux mais il s'accorde quand même beaucoup de circonstances atténuantes et charge une époque qui le laisse en rade avec ses couilles qui pendouillent. Il a la culpabilité douillette.
Le personnage public m'agace et ne m'intéresse pas mais je partage souvent ses goûts littéraires irrévérencieux et à défaut de tomber en pamoison devant son style, j'aime son sens de la formule et la fluidité de ses pages. Et puis, je souscris pleinement à sa lutte contre une littérature aseptisée à la sauce woke et aux bons sentiments.
Il nous raconte son histoire (et se la raconte beaucoup) de has been de la reniflette, sa retraite à l'abbaye Sainte Marie de Lagrasse et son stage au 21 ème régiment d'infanterie de Marine. Il se cherche ainsi peut-être un Dieu pour se faire pardonner (l y a du boulot) et un moyen de soigner sa maladie du nombril : le narcissisme.
Le récit démarre par le taguage de sa maison à Guethary suite à des prises de position contre la pénalisation des clients des prostituées. La tolérance, il n'y a plus de maison pour cela. de la tolérance, il n'y en a plus beaucoup pour le provocateur qu'il est. On a quand même du mal à le plaindre quand on connait le prix du mètre carré à Guéthary et les tous petits soucis qui l'affligent mais son petit acte de résistance ironique contre les outrances du féminisme radical et son portrait-robot de présumé coupable pas très repentant visent juste.
Catho + Hetero + ChroniqueurauFigaro + Blanco + cincuento + critiquedannieErnaux= la tête à toto sur l'échafaud LGBTQQIA+ (un signe de plus et on en fait un code Wi-fi !)
Au final, ce n'est pas le roman de l'année, ni du mois, et peut-être même pas de la semaine, et il est surtout inutile de sortir les extincteurs. Ce n'est pas un brûlot misogyne mais la chronique d'un anachronique narcissique (parfois pathétique) qui se rend compte que la fête est finie et qui aimerait sauvegarder sa liberté de penser et d'écrire ce qui lui plait.
Il partage avec les Confessions de Saint Augustin sa rupture avec les Manichéens… en moins pieux, les idées plus friponnes qu'Hippone.
Un mâle pour un bien.
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IT'S JUST ME MYSELF AND I...

Frédéric Beigbeder nous offre une fois de plus (de trop ?) une dyatribe centrée sur les choses qui le préoccupent le plus : lui, la coke et sa bite.
Lire Beigbeder, c'est comme retrouver un vieux pote foufou qu'on observe de loin, qu'on ne veut pas trop fréquenter non plus, mais dont on aime bien avoir des nouvelles car il a toujours quelque chose de neuf à nous raconter... mais dont on se dit quand même que tout ça va mal finir un jour.
Dans ces 160 pages, on apprend que Fredo a déménagé de Paris, qu'il essaye de ne plus toucher à la coke (à voir parce que vu qu'il en parle à quasiment toutes les pages, on imagine fort bien que sa copine Blanche-neige lui manque), que son habitat s'est fait taguer par des féministes terroristes et qu'il pense avec son service trois pièces.
Dans ces 160 pages, on s'amuse bien les 120 premières pages, c'est distrayant, puis arrivent les 40 dernières qui sont profondément malaisantes. Fredo pense avec son sexe, ça ce n'est pas nouveau, mais là où il se plante, c'est qu'il pense que tous les hommes sont comme lui, et que toutes les femmes sont des furies féministes qui réclament un asservissement des porte-couilles. Non, non Frédéric, ce n'est pas vraiment comme ça que ça fonctionne. Peut-être dans le milieu où tu as vécu, mais pas dans les milieux normaux. Une femme ne demande pas à ce qu'on lui tienne la porte ou qu'on lui offre des bijoux, elle veut juste être respectée. Tous les hommes ne pensent pas qu'à tirer de la femelle a tour de bras.
Donc, s'il te plait, arrête de faire des généralités avec ton cas personnel. J'en connais des comme toi, mais ils sont loin de faire la grosse majorité.
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Ces confessions d'un vieux con obsédé par le cul, ex drogué et en quête de sens pourrait faire penser à un personnage de Despentes. Il pourrait aussi entrer en résonance avec le dernier livre d'Ovidie en mode voici l'un des spécimens hétérosexuel qui l'a amené à renoncer au sexe. Quoi qu'il en soit, ce roman autobiographique de Frédéric Beigbeder ne peut laisser de marbre. Si j'ai dévoré les 3 premiers chapitres, bien souri durant le 4 ème, le dernier m'a quant à lui poser plus questions. Il agace. Il irrite. Il sème le doute. Il pose question. Il démange. Il dérange. Difficile de rester de marbre. Si parfois, le mea culpa de l'auteur en mode je suis une victime de moi-même, de mon sexe et de ma vie donne envie de le secouer, voir lui en coller une. Il y a ces phrases qui font mouche, ces fulgurances littéraires qui restent en tête bien après avoir reposé le livre. Est-il si dépassé que cela ? Pas si sûre au vu de l'auto-analyse de sa vie et de la société qu'il peut faire. En décalage ou à contre-courant serait plus juste. Provocateur ? Un brin aussi. Comme le reste de son oeuvre, on aime ou on déteste, mais indéniablement, il fait parler.
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Jusqu'ici je n'avais rien lu de Beigbeder. j'ai été attiré par le titre du présent livre. Je les donc lu rapidement (il a le mérite d'être court) sans déplaisir mais sans l'apprécier non plus; c'est une oeuvre de circonstance, composée d'ailleurs pour partie d'articles recyclés de l'avoeu même de l'auteur.
Et je n'en aurais pas parlé sans la campagne de "hating" ( on est obligé d'utiliser certains termes globish de temps en temps) de la part des woke, cancellers, néo-féministes habituels. ¨Pour cela, je le défends, et je lui consacre ce billet, avec une note de 3 que le livre ne mérite pas. Mais il ne mérite pas les reproches excessifs qu'on lui fait, ni les agressions physiques dont l'auteur est victime.
Inutile de m'accuser d'être un vieux réac: c'est parfaitement exact.
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Nanti par le dieu Apollon (du Belvédère – qui est en fait la traduction latine du béarnais Beigbeder – ou Beauvoir (j'ai beau voir, je louche, disait Sartre)) d'une plume élégante conjuguant classicisme et anglicismes en vogue, épicé de notes canailles, Frédéric Beigbeder n'a rien oublié de son passé publicitaire pour présenter avec roublardise ces « confessions », où tel un ludion réagissant aux variations de pression selon les principes d'Archimède, de Pascal et de Bernoulli, il alterne autodéfense, lamentations, sincérité blessée, passes de fleuret avec ses pairs (où le Basque flirte avec le Gascon), postures calculées et réactions outrées – qui à leur tour éveillent chez le lecteur (bienveillant) sourires et agacements.
Il y est bien sûr question de lui – d'abord et en ceci sa démarche s'apparente à celle d'auteurs comme Emmanuel Carrère, en moins tourmenté cependant, tout au long de cinq chapitres.

Dans le premier il évoque sa maison taguée par des activistes l'accusant d'être un violeur – et met en avant son épouse et ses enfants menacés comme dans tout bon article de presse de faits divers. On retrouve dans le second les notes les plus sincères pour parler crument de son expérience de la coke et de ses dangers et je n'irai pas le chercher sur ce terrain. Sa retraite monacale fait l'objet du troisième chapitre, où l'on apprend que Sylvain Tesson l'y a précédé et en descendant du clocher en corde de rappel. C'est au cours d'une autre retraite, à l'âge de 12 ou 13 ans qu'il aurait découvert sa vocation d'écrivain en noircissant trente pages d'un carnet pour tromper son ennui. On ne lui reprochera pas de chercher un peu d'apaisement dans la beauté de l'architecture romane et des chants grégoriens – je lui reprocherai pour ma part de n'avoir pu s'empêcher de se plaindre de la « cathophobie » que ce genre de démarche susciterait, et qui lui vaut d'être traité de sale réac alors que, dit-il, tout le monde se pâme lorsque des écrivaines comme Anne Berest, Lola Lafon et Karine Tuil revendiquent une judéité retrouvée.
Il faudrait quand même qu'on le rappelle à la décence lorsqu'il semble mettre sur le même pied la cathophobie et l'antisémitisme.
Extrait de la 4e de couv de la Carte Postale d'Anne Berest (qui a d'autre part l'objet d'une polémique de la part de Camille Laurens, qui lui a sans doute valu d'être écarté du Goncourt – et du Femina 2021)
« Dans notre boîte aux lettres, au milieu des traditionnelles cartes de voeux, se trouvait une carte postale étrange. Elle n'était pas signée, l'auteur avait voulu rester anonyme. L'Opéra Garnier d'un côté, et de l'autre, les prénoms des grands-parents de ma mère, de sa tante et son oncle, morts à Auschwitz en 1942. Vingt ans plus tard, j'ai décidé de savoir qui nous avait envoyé cette carte postale. J'ai mené l'enquête, avec l'aide de ma mère. En explorant toutes les hypothèses qui s'ouvraient à moi. Avec l'aide d'un détective privé, d'un criminologue, j'ai interrogé les habitants du village où ma famille a été arrêtée, j'ai remué ciel et terre. Et j'y suis arrivée. »

Le ton espiègle et primesautier ouvre le chapitre consacré à son incursion à l'armée chez les Marsouins. C'est amusant, avec le sergent Lacoste, surnommé Polo, les paras considérés comme des « crottes de Transall », etc. Au chapitre de la colonisation, il en profite pour égratigner Éric Vuillard (Une sortie honorable) : « Cher juge présent du passé, qui êtes-vous pour distribuer les bons et les mauvais points ? Vous n'êtes pas meilleur que ces soldats d'antan, vous ne leur êtes que postérieur. » Les écrivains ne sont pas là pour juger, contentons-nous de retranscrire le mieux possible ce qui nous entoure. »
Ce qu'en tant qu'écrivain, on peut contester… et décider d'adopter d'autres démarches, ne vous déplaise.
Concernant Jules Ferry et les colonies, la problématique quant à son rôle de colonisateur avait largement été évoquée me semble-t-il, aux premiers jours du quinquennat de François Hollande.
Je m'interroge également sur le sens (et l'utilité) de la question qu'il pose, à propos de la guerre d'Ukraine : « le point commun entre 1942 et 2022, ce sont les monceaux de cadavres de femmes et d'enfants. Et d'hommes aussi : plusieurs centaines par jour. Pourquoi trouve-t-on normal que les hommes meurent ? Cela ne me semble pas très féministe. »
S'il sous-entend qu'en temps de guerre on trouve normal que les hommes meurent mais pas les femmes ni les enfants – rappelons-lui qu'il existe aussi des femmes soldats, notamment chez les Kurdes.

Le dernier chapitre, « Un désir effrayant », consacré au désir masculin, qu'il veut « primesautier », est malheureusement le plus douteux. La plume « légère » n'évite pas la frivolité ni les atterrissages d'albatros sur les pistes graveleuses de banalités entendues mille fois au comptoir et en fin de soirée comme les réponses à Isabelle Adjani concernant la galanterie. Je n'ai pas trop envie d'approfondir en fait, ses autres réflexions.

Beigbeder conclut sa confession en ces termes : « La morale de ma confession est très chrétienne : le monde ne peut pas être régi uniquement par le désir. »

J'invoque pour ma part, le désir métaphysique pensé par Emmanuel Lévinas, dans Totalité et Infini : « Car on parle à la légère de désirs satisfaits ou de besoins sexuels ou, encore, de besoins moraux et religieux. L'amour, lui-même, est ainsi considéré comme la satisfaction d'une faim sublime. Si ce langage est possible, c'est que la plupart de nos désirs ne sont pas purs et l'amour non plus. Les désirs que l'on peut satisfaire, ne ressemblent au désir métaphysique que dans les déceptions de la satisfaction ou dans l'exaspération de la non¬-satisfaction et du désir, qui constitue la volonté même. le désir métaphysique a une autre intention – il désire l'au-delà de tout ce qui peut simplement le compléter. Il est comme la bonté – le Désiré ne le comble pas, mais le creuse. »


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Difficile de lire à tête reposée un auteur si médiatique, si exposé.
Je ne nie pas le talent littéraire de Beigbeder. J'avais lu 99 Francs et je l'avais apprécié. Oui, un quinquagénaire blanc, hétérosexuel et bourgeois peut écrire.

Certaines pensées font mouche, parfois drôles, parfois percutantes, parfois provocantes, rarement fades. Elles sauvent l'ensemble du naufrage et ont rendu ma lecture plutôt agréable.

Le premier chapitre « Je suis une victime » fut mon préféré alors que d'autres n'apportaient pas grand-chose à ce livre pourtant très court. J'apprécie la prise de risque, quoique je me sois agacé avec sa définition de l'homme hétérosexuel ; je ne le suis pas, hétérosexuel, mais je n'ai jamais vu mon entourage comme cela. Beigbeder n'est pas le centre du monde et même pas du sien, c'est ce qui est triste.

Les détracteurs de l'autoédition considèrent qu'un livre doit passer le filtre d'une maison d'édition, sans savoir que ces dernières poursuivent un premier objectif : le fric. 19.90 euros pour quelques lignes de billets de blog.

Oui, je préfère des auteurs engagés comme lui à d'autres, mais ne vous faites pas avoir ni par le titre ni par la photo. Confessions d'un hétérosexuel légèrement dépassé est à emprunter à la bibliothèque ou à un quinquagénaire frustré séduit par la maquette.

Lien : https://benjaminaudoye.com/2..
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Au delà de l'aspect polémique qui fera surement bondir les féministes extrémistes et les phallocrates les plus bas du front, j'aimerai qu'on parle de l'écriture, car après tout il s'agit d'un livre...

Premier constat c'est un peu court, peut être que le sujet abordé dans ce livre ne mérite finalement pas tellement plus. Il faudrait surement plus de pages pour essayer de convaincre les féministes ou les phallocrates d'arrêter d'être con.ne.s (moi aussi je me met à l'écriture à la mode tiens) de changer d'idéologie ou à tout le moins se calmer un petit peu. Mais tel n'est pas le but de ce livre.

Si on se penche ensuite sur l'écriture, on sent quand même un peu le service minimum. Certes, on retrouve un peu ce qui fait le succès littéraire de cet auteur, les bonnes phrases qui font mouches, les tournures pleines d'ironie et cette manière d'écrire simplement, de manière populaire tout en utilisant des mots savants de temps en temps. Malgré tout, on sent que Fred ne s'est pas trop foulée.

En revenant sur le contenu à proprement parlé, dès que l'auteur parle d'amour, du rapport entre les hommes et les femmes et de sa place, un peu perdu, au milieu de ce bordel, il est intéressant. En gros la premier et le dernier chapitre. On sent que tout le livre tient réellement dans ces deux chapitres, qu'ils sont la raison d'être de ce livre. Tout le reste, c'est à dire les deux autres chapitres du livre parlant de son rapport à la drogue (redondant), de sa retraite chez les moines pour couper court à ses démons et son stage militaire opéré pour les mêmes raisons, sont assez peu passionnant. ça cabotine beaucoup, ça parle beaucoup de soi, mais le message à passer est nettement plus faible.
Alors oui Fred se victimise, mais n'est-ce pas déjà ce qu'il fait dans quasiment tous ses livres ? Cette espèce d'auto flagellation permanente très chrétienne qui consiste à se reprocher et dans le même temps se pardonner tout en continuant.

Reste qu'il faut tout de même saluer un certain courage de tenir une position qui va à l'encontre de la mouvance actuelle. Oser dire qu'on n'est pas d'accord avec une idée de plus en plus dans l'air du temps, avouer qu'on ne comprend pas tout, qu'on se sent perdu (et ça doit parler à pas mal d'hommes), dénoncer la condamnation stigmatisante de tous les hommes pour le comportement de quelques uns etc, c'est un acte courageux parce que le bonhomme va en prendre plein la tronche (c'est déjà le cas ici dans les commentaires navrant d'agressivité aveugle et binaire de certain.e.s qui manifestement n'essayent pas de comprendre, préférant condamner sans appel).

Même si je ne partage pas tous les points de vu de Beigbeder, il faut lui reconnaître de soulever certaines évidences qu'on oubli un peu rapidement dans la lutte des sexes pour le pouvoir. Parce qu'au final Fred ne dit rien de si choquant que ça. Il parle crument de certaines pratiques, fait un peu de provocation parce que c'est son sport favoris, mais en substance, lorsqu'on a mis les oripeaux de côté ce livre ne dit qu'une seule chose : aimez. Quelle que soit la pratique choisie, à partir du moment où les deux sont d'accord toutes attirances sexuelles confondues, le plus important c'est d'aimer. Et accessoirement ne taguez plus sa maison. haha
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Ce n'est pas de la grande littérature, ce n'est pas les Confessions de Rousseau. Cela dit, l'auteur explique comment il vit cette période délicate et agitée. Il y a quelques bonnes citations: "Passé la cinquantaine, la vie est un interminable lendemain de cuite." L'auteur évoque les rapports difficiles avec les femmes, notamment les néo-féministes et autres extrémistes de tout poil. Il explique également son rapport à la drogue et développe le thème du désir masculin avec beaucoup de franchise et de détails. On peut le lire, mais on ne le relira pas forcément.
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Oui , la polémique peut s'expliquer par endroits. Oui , le nouveau Beigbeder est écrit parfois à la diable , avec 5 chapitres qui déroulent les interrogations et stupéfactions d"un quinqua devant un monde qu'il ne comprend plus . Mais il y a au bout du compte une certaine délectation à lire ces états d'âme étalés d'un garçon de mer au poil gris . Car Beigbeder a encore le charme des enfants bien-nés qui font pipi dans le lavabo ou qui éructent en pleine messe pour choquer la maîtresse de maison. Si le propos est mince , on sera une nouvelle fois assez étourdi de voir que ce dilettante souriant , que ce noctambule retraité désormais à Guetary où il coule des jours paisibles avec femme et enfants, soit toujours capable de passer du grave au désopilant avec une souplesse de vieux matou. le premier chapitre et le troisième chapitre sont en cela très éclairants . Si le premier a été écrit , semble t-il, au seuil des derniers événements survenus (tag de sa maison , et manifestations récurrentes depuis quelques semaines contre ses apparitions) et porte le poids stylistique d'une colère et d'un questionnement qui déséquilibre le récit à plusieurs endroits, la suite -le deuxième chapitre portant sur ses addictions, mais surtout l'épisode religieux- ouvre d'autres configurations. Et là, tout à coup, un autre Beigbeder affleure sous les bons mots et la rigolade. Porté sans doute par l'esprit du lieu (un monastère), le style se fait tout à coup plus mesuré, corseté, précis et sait prendre quelques beaux détours poétiques. On aimerait plus souvent que ce Beigbeder là s'exprime....à la manière d'un Tesson ou d'un petit Bernanos de la côte basque .
On appréciera dans ce livre -pardon- la charge courageuse contre Annie Ernaux (bien méritée) ...Quant au 5 e chapitre qui fait hurler les féministes ,alors que tout y est banalités de salon ( De Laclos à Prévert , en passant par Bataille , Miller, Bukowski, Cohen, Barthes, Sagan , Nin, Quignard , Simone de Beauvoir ou Colette- tous ces auteurs ont parlé du désir masculin et de l'attirance fougueuse entre les sexes -hétéro ou homo- avec moult détails ), on préférera pouffer de rire et n'en rien penser.
Alors, grand livre? Non, du tout. Une entrée avant le grand dessert un jour, peut être.... On l'espère.
Tous à Guétary cet été!
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Il me restera de ce livre un passage que j'ai beaucoup aimé où Beigbeder parle de l'écriture comme d'une nécessité, un truc vital qui permet de mieux se comprendre soi-même.
Oui, ce livre est une introspection mais son auteur reste le même : brillant mais tellement dérangeant et égocentré. Je suis toujours curieuse de retrouver son talent et son intelligence, mais chaque fois refroidie de sentir misogynie, condescendance et désespoir. Un cocktail de sensations qui finit par emporter mon plaisir à lire son travail.
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