Comme l’ultime
si nous savions écrire la lumière
de l’étreinte et la brillance du baiser
comme si l’orient était tout entier
enclos dans une dorure
nous nous offririons le luxe de nous dissoudre
dans l’innocente luxure
de toutes nos petites morts
C’est une fête commencée dès que s’ouvrent les lèvres sur les dents comme des pierres blanches et mouillées sur le souffle comme un fleuve nous portant : quelque repas s’y prépare qui prépare le corps à d’autre goûts déjà
:
tu m’emmènes,
tu m’ouvres,
tu me guides,
tu t’assieds,
tu me parles,
tu ris,
tu me touches,
nous mangeons
tu m’embrasses.
Dans cette instantanée progression de l’attraction, il la touche. Il détaille du doigt la surface de la peau, de la pointe du sein à la courbe du cou. Elle ne vouge pas. Elle ferme les yeux, posée dans le désir, sensible.
progressivement aimanté par l’instant
sensible
tu me touches
je le vois
Fixée dans l’exacte attente du geste, elle laisse couler son souffle vers lui. Elle habite cet espace qui les sépare. En quelque sorte, elle s’approche. Il ne bouge pas. Il la devine dans la lumière absentée.
exactement fixée par la lenteur
absentée
je t’approche
le sais-tu
Comme le lieu commun
eux seuls présents
en ces lieux de ressemblance
cachés dans la conjugaison
à la troisième personne du pluriel
des verbes lire et rire
ersatz du verbe séduire