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Moha, c'est la mémoire du peuple marocain.
Tahar Ben Jelloun, c'est la voix de Moha.
Voix de la révolte contre l'argent, la religion, le sort réservé aux femmes et aux jeunes, la corruption, les inégalités…..
Écrit sous forme de conte philosophique, allégorique et poétique, ce livre nous donne une image de la société marocaine à travers plusieurs personnages. Certes, on s'y perd un peu, Tahar BenJelloun est souvent complexe dans son écriture. Mais c'est franchement très beau, ça imprègne l'esprit, ça ensorcelle.
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O muets cimetières en vos tristes allées, je hurle, je crie; je crie, me lamente et dans le silence j'entends le livre du sable, il interroge la pierre. Sous l'étreinte de l'absence, j'entends un sanglot. La lune éclaire la terre ocre de ton village. Une terre qui bouge. Une main te pousse tout doucement. C'est le 1er livre de cet auteur que je lis. Les murs sont froids. Tu voulais résister, mais la peur t'inonde. La nuit est une prairie.Ils ont dépose sur ton ventre une dalle de marbre noir. La nuit es une prairie d'étoiles. La dalle pèse une tonne. Ils téléphonent. Tu t'es même habitue à son contact froid. Es tu fou ? Et la douleur? Elle est passé de l'autre côté. Tu chantes un petit chant berbère. Je me souviens d'un musée berbère dans la vallée tant dévoyée de l'Ourika ou à Marrakech.
Moha dormait dans son arbre perché, il tenait dans son bec un fromage. Je crois que j'avais lu un article sur la polémique de la bonne marocaine que l'auteur aurait utilisé. Je l'avais vu lors du prix reçu par Leila Slimani. Moha est le plus fou de tous. Je déterre les morts et venez danser sur la cime des arbres. Être l'arbre et la source , je suis seul. Je donnerai mes yeux à la gazelle . Mais la gazelle ne veut rien voir. La mémoire du peuple marocain est l'araignée de mon enfance. La pierre de la démence vient d'Abidjan.
Je tiens un grand commerçant arabe. ce livre me fait penser au livre de Kamel Daoud Zabor un marocain contre un algérien. le sexe, le sexe ! Les enfants. Je suis l'arbre mort de tritesse. C'est satan qui est en moi. M milliard c'est moi c'est toi. La vie ne se contente pas que de mots. La motte de terre te masse les reins. Tu as longtemps vécu sans aimer. J'aime la mer et les matins taches d'ambre et d'ombre. Reclus je l'utilisais avec l'oubli. Terre sacrée d'où nous sommes sortis. Demain une balle peut t ‘arrêter ou te tuer avec Harrouda.
En quête d'amour, je vis avec un herbe rare. Je suis le ruisseau dans la tête, comme la flèche. Je continue d'aimer l'aube, avec un sceau d'eau sale. de la menthe du temps avec la traversée des apparences
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Moha est comme le vent, libre, sans frontières, visitant la maison des plus pauvres, le coeur de la jeune esclave violée par son maître, la solitude d'Aïcha, enfant domestique, la prison où son enfant est torturé, jour après jour.
Moha est peut-être le plus fou de tous, ou alors le plus sage. Son regard est limpide, acéré, rien ne lui échappe. Il raconte tout, le crie sur les places, continue à déclamer même enfoui sous la terre: il raconte le peuple, la pauvreté, le capitalisme, la colonisation, les femmes violées, battues, qui ne portent pas de nom, les hommes torturés.
Il raconte aussi dans un même tourbillon poétique la mer et ses vagues, le bruissement du vent dans les arbres, le jus de fruits savoureux, la douceur d'un sein, la profondeur des yeux noirs d'une enfant.
Texte poétique à souhait qui s'inscrit dans les légendes lyriques, il faut prendre le temps de le lire et surtout se laisser porter par les mots.
Lu une première fois quand j'étais à l'université, ça avait été une forte révélation.
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Le premier chapitre est rude à lire. C'est une scène de torture qui pourrait en rebuter plus d'un. Ne vous arrêtez pas là, car la suite du roman est infiniment plus tendre, même si la violence d'une société subsiste. Moha est le fou qui déverse sans cesse un flot de parole sans sens. Moha est le sage dans le flot de parole duquel on peut entendre la sagesse. Si on y prête attention. L'ensemble est une oeuvre admirable, à lire absolument.
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Moha, le narrateur, mais s'agit-il bien du narrateur? Il y a-t-il même un narrateur à ce texte décousu? Moha donc capte la douleur du monde, celle de son fils - mais est-ce bien son fils dont il nous parle? - son fils mort lentement dans la torture par des mains gantées anonymes, la douleur du monde, celle de l'esclave noire violée par ce mari qui l'a achetée au Soudan sur le chemin de la Mecque parce qu'il ne pouvait souffrir l'abstinence sexuelle, la douleur de la jeune servante que la femme du maître oublie de nourrir. Est-ce que Moha est plus qu'un fantôme, un être mythique de la légende saharienne? La police du pays a décidé de le punir, de le guérir! Faut-il le plaindre des électrochocs qu'il subit? Vit-il vraiment? Meurt-il vraiment? Peut-on mourir sans être né?...

Un texte qui accuse. Un texte que seul un fou peut se permettre. Peut-on cependant dire qu'il est lisible? Par moment oui, lorsqu'il est clair et aborde de manière très concrète les destins de ses personnages. Par moment non, lorsqu'il se fait hermétique et se perd dans des dialogues entre Moha et Moché (le pendant juif de Moha), entre Moha et l'Indien (et compare la terre du Maroc à la grande prairie américaine). Mais peut-être est-ce dû au pauvre lecteur que je suis et qui ne comprend pas assez la poésie de ce monde si lointain, celui du Maroc de 1978.
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Dans Moha le fou Moha le sage, Tahar ben Jelloun fait appel à la folie à travers la mise en scène d'un personnage monologue, Moha, pour faire parler sagement le désarroi du peuple marocain après l'indépendance et provoquer le changement sociopolitique dans un pays où la répression totale domine son ciel et sa terre. Ainsi, le droit à la liberté d'expression, bâillonné, prend parole pour exprimer certaines préoccupations de la population.

La parole joue un rôle principal, les personnages n'existent qu'à travers leurs voix, ils sont représentés par le personnage « fou-sage » Moha. Ce dernier commence par raconter l'histoire d'Ahmed R, un jeune homme capturé et torturé jusqu'à sa mort. Son récit est entrecoupé par l'histoire d'Aicha la servante, ensuite celle du patriarche, puis celle de Dada l'esclave. En racontant ces histoires, Moha le fou, continue d'étaler ses pensées et exprimer ses opinions. Ainsi, entre les énoncés, plusieurs histoires alternent avec pour transmettre des messages tantôt de désespoir et tantôt d'espoir.

Pour conclure, Moha le fou Moha le sage, est une inscription littéraire de l'oralité marocaine traduite par un récit mythique du folklore traditionnel, un récit tissé avec le procédé de la mise en abyme et que l'auteur a fait en sorte qu'à sa fin le lecteur se demande : Combien de Moha dans ce monde veulent s'éclater pour mettre l'injustice, sous toutes ses formes, à la porte de leurs sociétés?
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J'ai lu ce roman au Maroc ou je séjournais, j'ai aimé. J'étais à la fois dans l'ambiance du roman et dans ce livre, c'était fort. C'est surement celui qui m'a fait le plus d'effet de Tahar.
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Ce n'est pas pour rien que Ben Jelloun cite Nietzsche tout à la fin de ce livre, il y a du Zarathoustra inside.
Je ne connais pas bien du tout la culture marocaine, on me dit que Moha en fait un peu le tour, la critique dans l'un et l'autre de ses aspects ; un héraut des temps intemporels aussi, un personnage qu'on tente de barrer, ou qu'on écoute, mais qui n'est pas barré mais pas si simple à écouter et à entendre. le texte n'est pas easy-reading, il varie entre du monologue, du dialogue, des envolées poétiques, de la prose prosaïque, comme les thématiques. Ben Jelloun propose son Moha et sa "folie" à notre entendement, à nos sens aussi et pour ma part, j'ai vraiment apprécié cette invite. C'est un livre qui fait plutôt du bien, qui tente de ne pas être bête et facile, justement, dans un monde qui grossifie, grotesquise de plus en plus. Un peu de brutale finesse, de brute finesse, de finesse fine, les trois ensemble.
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Un très beau livre encore un fois, très poétique, et une fois de plus, avec Tahar Ben Jelloun, il faut s'accrocher pour bien tout comprendre, car des métaphores, en veux-tu en voilà! Pour les amateurs de curiosités poétiques, de récits énigmatiques et philosophiques, un petit livre par la taille, mais grand par son contenu.
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Ce livre, lu à la sortie de mon adolescence, a beaucoup compté dans mon parcours littéraire et peut-être aussi dans mon parcours de vie.
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