Les reliques

Trois hommes ont été débarqués dans un village par un camion de cirque. Ils se sont installés dans une cabane de chantier, à la périphérie de ce village. Ils vivent en vase clos, ressassant un épisode tragique de leur vie, la mort de la femme qu'ils aimaient. Elle était trapéziste, ils étaient magicien, clown et soigneur de fauves. Ils ne se sont jamais remis de cette mort, s'adonnant à de macabres cérémonies, pour rendre hommage à la jeune trapéziste.
Ces hommes, exclusivement tournés vers le passé, ont déjà un pied dans la tombe. Ils vivent côte à côte sans partager grand chose : "Les peines ne se croisent pas. Ce ne sont que les vies qui se partagent." Quel triste constat ! J'aurais aimé que Jeanne Benameur nous donne l'espoir qu'un peu de bonheur éclairerait encore la vie de ces hommes. On retrouve dans ce livre la poésie de Jeanne Benameur, c'est certain, mais je n'ai pas aimé l'histoire, triste et macabre.
Une déception, donc... (la première en ce qui me concerne, avec Jeanne Benameur).
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Comment raconter une histoire de marginaux, d'amour sans condition, de gestes plus probants que des paroles, de pacte tacite ? Et bien c'est tout ça que l'on retrouve dans Les reliques. Trois hommes débarqués de leur cirque, une trapéziste qui les a unis jusque dans la mort. Une écriture brute, réduite à des mots isolés parfois. Pour mieux ressentir la bestialité de ces trois-là.
Un livre particulier qui a en commun avec un précédent livre "Les demeurées" le parcours de personnages qui savent peu, qui savent avec leur corps.

Eh bien que dire ???? A la bibliothèque, j'ai enfin trouvé un Jeanne Benameur que je n'avais pas encore lu et je suis (encore) déçue, c'est toujours aussi bien écrit, toujours aussi poétique, mais ça ne me suffit pas, cela manque de sens, de sens profond je veux dire, de message qui me parle vraiment, qui résonne en moi comme ce fut le cas pour d'autres et surtout pour l'inoubliable « Profanes ». Je l'ai trouvé creux, celui-là, il y a ces trois personnages plantés là comme un arbre déraciné par l'orage, ces trois êtres unis par l'amour pour une femme morte et qu'ils veulent chérir par-delà la mort, la faire revivre dans une éternité flamboyante, la faire aduler par le monde entier sous couvert de reliques, bon, je n'y ai pas cru, à cette histoire, pas une fois je ne me suis projetée dans ces âmes confuses au portrait pas très bien dressé, aux rôles confus… Il y a ces jolies métaphores de la terre et du ciel bien sûr (la morte était trapéziste, dans ce cirque où tous travaillaient), mais il y a aussi ces pulsions de meurtre qui les animent, ils ont tué déjà, ce dompteur qui l'avait séduite et pour qui elle s'est laissé tomber, pour qui elle a quitté ce royaume du ciel. Aimer et tuer, ça ne me parle pas, je ne vois pas de convergence, cela m'est étranger et j'aimerais bien savoir, oui vraiment, d'où est venue l'idée de ce roman, ce qui l'a faite jaillir…

Je suis déçue, déçue ne pas tellement avoir aimé ce livre.

Les phrases sont courtes et si cela m'a plu au début je me suis lassée de cette façon de faire, on passe un peu rapidement d'une phrase à une autre.

Et pourtant certaines phrases m'ont parlé, notamment celle-ci que je trouve très juste : "Quand on se réveille, c'est toujours comme si rien n'était encore arrivé" p.10

J'ai cependant été touchée par ces trois personnages brisés par le décès de Mira, la trapéziste.

C'est vraiment le rythme de cette écriture qui m'a laissée sur le côté du chemin. Tant pis.

De cet auteur j'avais déjà lu et aimé Les demeurées, Les insurrections singulières et Profanes.

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