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sur 568 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Etienne a été otage dans un pays en guerre.
Etienne va être libéré après des mois de captivité. Il rentre, il vole vers un tarmac noir de monde, captif déjà à demi libre, dans ce temps incertain ou le doute et l'espoir se mêlent. Pétrifié.

On est absorbé de suite, dans l'effroi de l'événement, dans la frayeur et l'espérance de l'homme, dans l'attente de ceux qui piétinent en guettant l'avion: une mère, une ancienne compagne et, plus lointains, des amis intimes.

Je me suis donc immergée, portée par ce début prometteur, vivant en procuration la face cachée d'images télévisuelles médiatisées. Montrer la part intime du drame derrière les sourires de façade est une belle idée. Avec Jeanne Benameur, on sait que les ressentis vont être décortiqués, analysés, transcendés et si on aime, on en a pour son compte.
On attend donc la reconstruction, la résilience, une vie qui redémarre, identique ET différente.

Et pourtant...J'ai eu comme un coup de mou en cours de lecture, saturée par tant de bons sentiments et par la prose symphonique de l'auteur. C'est une écriture travaillée, poétique, mais qui sent l'artifice et qui m'a tuée l'émotion par excès. Certaines phrases me sont restées incompréhensibles, trop littéraires. Beaucoup trop de généralités, de clichés appuyés. Si je devais en rajouter, j'ai même eu du mal avec les personnages, plutôt septique face à un ébéniste musicien homme des bois et une avocate de tribunaux internationaux à l'enfance fracturée. Bon casting qui colle au sujet!
Il reste des moments de grâce que j'ai plutôt trouvés dans le décor ( village et forêt de l'enfance), ou dans le contexte de la guerre ( piano dans les ruines ).

Décidément, je ne retrouve pas le plaisir de lecture des Demeurées dans les derniers livres de Jeanne Benameur. Son écriture, très personnelle, s'affirme de plus en plus dans le détail, perdant en sobriété et concision. J'ai un peu de mal...
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Voici un livre qui m'avait été présenté comme empli de beaux sentiments et offrant un bel espoir. Certes des sentiments, ce livre en est plein. Mais l'histoire qui aurait pu être râpeuse et émouvante - il s'agit quand même de la libération d'un photographe de guerre pris en otage par on ne sait pas trop quelle faction armée et de son retour au pays avec l'horreur au fond des yeux et au creux du coeur - et bien cette histoire reste gentillette, un peu sucre d'orge - la gentille maman qui s'est toujours sacrifiée, les gentils amis -, en sorte que j'en suis sortie en me demandant quand le livre allait enfin démarrer.

Alors il en reste un agréable moment de lecture, car c'est bien écrit quand même, mais sans plus. Il y a pire, mais il y a beaucoup mieux aussi.
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« Otages intimes » aborde le difficile retour à la vie après une non-vie d'otage, mais aussi la difficulté de vivre de ceux qui ont choisi de côtoyer l'abjection de la guerre et la face obscure des hommes…
Bien que sensible à la très forte densité de forme et de fond de ce texte, je n'ai pas eu le plaisir d'apprécier autant que d'autres la plume de Jeanne Benameur ; ce n'est simplement pas mon style, avec ce petit je ne sais quoi de surfait et de désincarné dans l'écriture qui fait que je passe à côté.
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Etienne est un photographe-reporter qui a été pris en otage lors d'un conflit. Il apprend qu'il va être libéré. Dans l'avion qui le ramène en France, il pense à ce qu'il a vécu et aux personnes qu'il va retrouver. Il y a d'abord Irène, sa mère, qui revit avec son fils ce qu'elle avait vécu avec son mari, marin disparu en mer.
Il y a aussi Enzo et Jofranka, les amis d'enfance, le trio inséparable du village natal. Il y a aussi Emma, femme qu'il a aimée.
Un roman très touchant, introspectif, écriture emplie de douceur, lenteur, délicatesse. Très beau roman, comme souvent ceux de Jeanne Benameur.
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Jeanne Benameur a le don de savoir écrire des choses que l'on ne pensait même pas ressentir, mais qui sont pourtant bien là. Elle sait dire, et cela de façon précise, ce qui nous échappe... Ce qu'on ne voit pas forcément, ce qu'on entend pas, ce qu'on ne comprend pas.
Ici, elle raconte la prise d'otage d'un jeune photographe de guerre, ou plutôt son retour et la reprise de sa vie. On dirait qu'elle a vécu elle-même cette période de "déphasage", ou qu'elle était dans sa tête, pour aussi bien décrire tout ce que l'on peut ressentir après un tel événement. Réapprivoiser son environnement, ses proches et surtout soi-même.
C'est un livre assez intime, centré uniquement sur ce retour. Ne cherchez pas l'action, le sensationnel, ni les coulisses d'une libération d'otage, car vous seriez déçu. Ce livre a bien plus à offrir que cela...
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Un bouleversant portrait
Intime
D'un etre solitaire, revenu du pire.
Photographe reporter , libere d'une longue prise d'otage.
De retour au cocon de son enfance , dans le village natal auprès de ses plus proches amis....
Otage de sa vie, telle qu'elle l'a forgé, aussi.
Une nouvelle perle de Jeanne Benameur
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Qu’il est difficile de reprendre le cours de la vie.
Qu’il est difficile de retourner vers les livres et de se laisser guider par les phrases.
Je sais pourtant que les mots des écrivains sont mes plus fidèles et mes plus précieux alliés pour comprendre le monde et donner sens et intensité à ma vie. Je sais aussi qu’eux seuls me permettront d’avancer, de sortir de cet état d’hébétude, d’évaluer les événements et tout ce qui en découle autrement que sous le seul coup de l’émotion...
Mais bon sang qu’il est difficile de retrouver le chemin de la littérature !

Que pouvais-je lire après ça ? Un livre léger, pour m’évader, comment certains ont pu le faire ? Je savais qu’en ce qui me concerne il était trop tôt, que ça ne marcherait pas. J’avais au contraire besoin de cerner l’effroi.

Le roman de Jeanne Benameur patientait dans ma bibliothèque: lorsque mon regard s’est arrêté dessus, il s’est imposé comme une évidence.

Un livre qui parle de la violence dont sont capables les hommes, mais abordée sous l’angle d’un récit introspectif, une sorte de grand écart entre le chaos du monde et la quête intime d’une forme de paix.
Jeanne Benameur entre dans la peau d’un ex-otage qui vient d’être libéré, un photographe de guerre dont le métier est d’approcher au plus près de ce que l’humain produit de pire. Etienne voulait témoigner. Il cherchait surtout, cliché après cliché, à retrouver l’humanité que les individus perdent lorsqu’ils sont confrontés à la mort omniprésente, à la nécessité de se cacher ou de fuir pour préserver leur vie. Jusqu’à ce que lui-même se trouve pris dans ce déferlement de violence, capturé, enfermé. Pourquoi ? Par qui ? Jusqu’à quand ?
Après sa libération, il retrouve ses proches et, parmi ceux-ci, son amie d’enfance qui, elle aussi, a choisi de côtoyer la douleur pour y porter secours et la combattre. Jofranca, avocate à La Haye, aide les femmes victimes de la guerre à exprimer ce qu’elles ont vécu.

Avec une sobre économie de moyens, Jeanne Benanmeur dit la peur, la déchéance, le sentiment de perte d’humanité lorsqu’on n’est plus qu’une monnaie d’échange, celui de l’avilissement quand un homme en est réduit à ne plus attendre que la maigre écuelle quotidienne ou lorsqu’une femme est meurtrie, violentée pour se voir imposer une domination. Jeanne Benameur dit la folie des hommes, et le recours impérieux à la parole pour mettre l’horreur à distance et s’en affranchir.

Cette nuit, c’est différent. Il y a des mots qui viennent. Ce sont les mots humbles de qui se sait humain et frère des humains, quels qu’ils soient, si monstrueux soient-ils. Ce sont des mots pour l’homme au visage las aussi sous sa cagoule et tous ceux qui croient comme des fous. Jusqu’à mener les autres à la mort. Des mots pour tous ceux qui crient dans cette nuit et qu’il n’entend pas parce qu’il a la chance d’être ici, protégé, des mots pour ses camarades encore enfermés, morts peut-être, pour ceux qu’on torture comme pour ceux qui les torturent. Cette nuit il fait à nouveau partie du monde, de ce monde puant la charogne où l’amour souffle quand même, ténu, tenace, dans des poitrines ignorées.

Dans ce contexte de violence effroyable et aveugle, ce livre a pris une résonance terrible et m’a aidée. L’auteur a mis des mots très posés, dénués de bruit et de fureur sur une situation intolérable. Je ne sais pas ce que j’en aurais dit en d’autres circonstances. Mais en ces jours sombres, ce sont les mots qu’il me fallait.


Lien : http://delphine-olympe.blogs..
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Jeanne Benameur nous interroge. de qui sommes-nous l'otage ? de soi ou bien des autres ? Vaste question. Otages intimes va vers une forme de résilience. Etienne est un otage. Un otage libre. Mais aussi un otage enfermé dans les traumatismes vécus. Pourtant, il faut aller de l'avant.

Aller de l'avant. Vers l'avant avec ses démons. Les démons invisibles et intimes qui vivent en chacun de nous et qui nous font prendre souvent des chemins que nous ne maitrisons pas. L'autrice joue avec son texte comme une poésie qui laisse planer le non-dit. Otage.

J'ai aimé l'angle utilisé dés le début. On ne sait pas pourquoi le personnage principal est retenu en otage. Ni contre quoi il est échange. Tout cela reste de l'intime et de l'inconnu. Tout est drapé d'une forme de poésie violente, de colère enfuie et refoulée. Chaque personne fuit à se manière. A la fuite. A quel point sommes-nous capables d'affronter les choses inacceptables. Tout comme les mots faible et fragile, le mot survivant est un peu lourd et dont il faut pourtant vivre avec. Vivre pour soi et ne plus être son propre otage.
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Étienne, photographe et otage de guerre, vient d'être libéré. Il rentre. Il va retrouver sa mère, ses amis, sa liberté, un horizon plus vaste que le mur devenu son seul paysage pendant des mois. Il va réapprendre à vivre. du moins, il va essayer. Car la reconstruction est lente.

Jeanne Benameur, s'appuyant sur l'histoire d'Étienne, otage au sens propre, nous présente une galerie de personnages, tous otages de quelquechose. Otage d'un homme disparu en mer. Otage d'un amour d'enfance. Otage d'un petit bout de pays qu'on ne peut quitter. Otage d'un sentiment d'abandon originel. Otage de sa peur. Otage de traumatismes passés.

Malgré une écriture empathique et délicate et une thématique qui aurait vraiment pu me plaire, je ne suis pas parvenue à entrer dans ce roman, qui m'a semblé touffu et brouillon du fait du nombre de personnages abordés. Trop d'histoires ne sont que survolées à mon sens.

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Je suis plutôt mitigée par la lecture de ce roman particulier.
J'ai lu avec un grand intérêt la première partie qui retrace le parcours d'Etienne, photographe-reporter de guerre qui est pris en otage alors qu'il effectue un reportage. Commence alors un récit où il cherche à survivre à l'intérieur des murs de l'endroit où il est emprisonné. Pour cela, il puise des moments de plaisir dans ses souvenirs d'enfance : son village natal et ses beaux paysages et surtout la musique, notamment le trio de Weber. Enfant, il partageait cette passion, avec ses deux amis, Enzo et Joffranka. Ensuite, on vit et on partage sentiments les sentiments d'Etienne lors de sa libération, entre le moment où il quitte sa prison et celui où il rejoint le tarmac où une multitude de personnes l'attend. Un instant comme suspendu dans l'intemporalité.
A travers ce récit, l'auteur pose des questions intéressantes : comment se reconstruire après des mois de captivité, de solitude et de doute sur son avenir ? Comment se sentir humain quand on a été enfermé entre 4 murs, que l'on ne parle quasiment plus à personne pendant un temps qui semble une éternité ; quand on se considère comme un vulgaire objet qu'on échange lors de sa libération ? Comment continuer à vivre après cette expérience douloureuse ?
Pour se reconstruire, Etienne éprouve le besoin de retourner dans le village de son enfance où il va retrouver, petit à petit, ses habitudes et ses réflexes. Symboliquement, il retrouve ses gestes si habituels du départ : « faire son sac ». Mais que signifie partir ? S'éloigner à des milliers de kilomètres ou peut-on éprouver le sentiment d'évasion d'une autre manière ?
Parallèlement à ce sujet passionnant, l'auteur évoque la vie de chacun des proches d'Etienne, sa mère Irène, ses deux amis d'enfance et son ex-femme, Emma. Mais je n'ai pas réussi à m'attacher à ces personnages, sauf peut-être à la mère d'Etienne. Chacun d'entre eux est habité par un sentiment de solitude et de souffrance mêlés, qui trouvent leur cause dans des événements douloureux de leur vie, dans leurs propres failles.
Chacun vit une forme d'emprisonnement différente : ils sont otages, à leur manière de quelqu'un ou de quelque chose. L'idée est intéressante mais je n'ai vraiment pas adhéré à ce procédé. Dommage.
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