AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,92

sur 568 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Photographe de guerre, Etienne a été arrêté lors d'un reportage et gardé en otage. Après sa libération, il part se reconstruire et réapprendre à vivre dans le village où il a grandi, chez sa vieille maman et auprès d'un ami d'enfance.

Guerre, barbarie humaine (combats, viols, tortures...), amour maternel, amitié, défense des femmes détruites, liberté, fuite, vertus thérapeutiques du toucher (les arbres, le bois, les cheveux et les mains de ceux qu'on aime)... Que de belles idées dans ce livre qui ne m'a pourtant jamais émue. J'y ai surtout vu les tics d'écriture de l'auteur ("évidence", "effroi"...), des poncifs, des clichés.

Par exemple ce genre de sentences, censées être à portée universelle, ça m'agace :

• « On se remet de la peur des combats, pas de l'avilissement. » (p. 77) -> Dites ça à un Poilu (ou autre ancien combattant, parce que les Poilus sont tous morts) qui a vu des obus déchiqueter des corps, des visages, qui se demandait quand allait venir son tour...

• « Sous tous les gestes de mère, il y a un soupir. Toujours. Et personne pour l'entendre. Pas même celle qui soupire. Les mères prennent tellement l'habitude de faire et faire encore qu'elles ne savent plus elles-mêmes le soupir suspendu dans leur coeur. » (p. 59) -> Est-ce moi qui ne comprends pas, ou bien ? Je vois aussi beaucoup de sourires et de bonheurs sous les gestes des mères, alors pourquoi ce "TOUS les gestes" et ce "toujours" tellement réducteurs ?

• « Un fils ne sait pas ce que cache le front d'une mère. Il la retrouve telle qu'elle lui est toujours apparue. Forte, paisible, rassurante. » (p. 86) -> C'est vrai que les hommes ne brillent pas toujours par leur sens de l'observation et leur sensibilité, certains peuvent adopter la politique de l'autruche quand ça les arrange, mais quand même, quand leur maman va mal, ils le perçoivent...

Pour faire court : ces 190 pages m'ont paru interminables, les idées et la prose lyrique de Jeanne Benameur m'embarquent parfois (Profanes, Les Insurrections singulières, Présent...), mais pas à tous les coups. Là j'ai trouvé l'ensemble précieux, artificiel, démago, simpliste...

- avis : 2.5/5
Commenter  J’apprécie          326
Après avoir été retenu en otage dans une zone de conflits violents, un photographe de guerre est libéré et ramené en France...

... Une fois cette phrase écrite, je me suis retrouvé face à mon désappointement à la lecture de ce livre et à ma difficulté à en rédiger une critique.

Le retour d'Etienne, photographe de guerre, ex-otage, est pourtant bien l'élément clé, le fait moteur d'Otages intimes. Je m'attendais alors à un contexte inspiré d'événements ayant marqué l'actualité ces dernières années, porteurs d'émotion, d'empathie, de colère... De péripéties ayant fixé notre attention et excité notre curiosité : reportages, témoignages, débats, conjectures, déclarations, indiscrétions, révélations, attentes, coups de théâtre... Quoi de plus romanesque, même si cela touche souvent au tragique !...

Rien de cela dans Otages intimes. L'auteure nous emmène sur un tout autre terrain. le retour d'Etienne est l'occasion de nous plonger (trop) longuement dans les pensées et les états d'âme intimes de ses proches ; Irène, sa vieille maman – qui a autrefois été jeune ! – ; Enzo et Jofranka, ses amis de toujours. Evocations douces amères du temps de l'enfance, au village. Piano, violoncelle et flûte. Les bons moments et les moins bons. L'adolescence qui change la donne et qui structure les parcours ultérieurs. « Amitié, fraternité, amour... tout est si mêlé », constate l'un d'eux. Cela engage chacun, cela enferme chacun. Otage intime ? En quelque sorte, oui.

Dans son travail sur lui-même, Etienne n'occulte rien, ni la terreur animale où il avait été réduit, ni les horreurs dont il avait été témoin, ni la conscience que ces horreurs se prolongent là-bas, loin du calme du petit village, des odeurs de sa forêt, de la fraîcheur de son petit torrent… du classique...

Sur les mécanismes de la mémoire, c'est plus intéressant.

La musique. Pendant sa captivité, Etienne s'efforçait de se remémorer mentalement la partition d'un trio de Weber, qu'il avait joué jadis avec Enzo et Jofranka. A son retour, sitôt les premières notes sur son piano, les murs délabrés de sa cellule lui apparaissent dans tous leurs détails… Proustien !

Et il y a ce que j'appellerai « le hors-champ ». Sur les lieux en guerre qu'Étienne a parcourus parce que c'est son métier, son oeil a parfois saisi des scènes non photographiées. Ainsi le regard d'une femme, avec deux enfants, chargeant des bouteilles d'eau dans une voiture, comme pour fuir. Ainsi dans un quartier bombardé, l'appartement et le piano miraculeusement préservés d'un vieil homme qui lui demande de jouer...

Ces scènes vécues ou simplement aperçues interpellent la mémoire d'Etienne bien plus que des photographies. Il ne peut s'empêcher d'en imaginer le prolongement, la suite, le dénouement. Les mots lui deviennent alors indispensables. Pour les prononcer, pour écrire une histoire, pour la faire lire... Une évolution ?

J'avais cru voir comme une idée. Je me suis peut-être trompé. Ou bien je n'ai rien compris. Après un pas en avant vers la littérature, Etienne fait deux pas en arrière. Pour finalement, revenir à la photographie. Avec l'intention de fixer la vie, de nourrir l'espérance...

L'écriture de Jeanne Benameur est impressionnante de justesse. Elle sait trouver les mots et les formulations adaptées aux émotions qu'elle veut provoquer. Mais dans cet ouvrage qui se présente comme une narration intégrale, les tendances au lyrisme finissent par tourner à l'emphase.

Vous aurez compris que je ne me joins pas au concert de louanges dithyrambiques qui ont accompagné la publication de ce livre.

Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
Commenter  J’apprécie          191

Après des mois passés dans le noir , otage à la merci de ses ravisseurs, Etienne est enfin libre : « Je rentre ». C'est dans le village de son enfance, réfugié auprès de sa mère, rejouant le temps de l'enfance, qu'il va reconstruire une espérance.
C'est beau, en effet, superbement écrit, et le parcours douloureux d'Étienne ne manque pas de remuer le lecteur.

Celui-ci n'en note pas moins une certaine tendance au poncif (ah ! Ces généralités sur les mères !), une symbolique un peu poussive ( ceux qui restent et ceux qui partent, l'enfermement d'Etienne qui se libère lors de l'envol d'Enzo), une résolution simpliste de la situation. Ca en est pathétique à force de sobriété bien-pensante : les personnages qui aident Etienne dans sa reconquête sont tellement raisonnables, ont toujours tellement le mot juste, tout s'emboîte tellement bien....En filigrane, cette idée qu'on est tous l'otage de quelqu'un a quelque chose d'à la fois démonstratif et creux (qu'est ce que cela peut bien vouloir dire, en fait?) .

Si ces défauts n'arrivent pas à complètement gâcher cette histoire de vie et de mort, de guerre et de paix, c'est grâce à la prose emportée, exigente et lyrique à la fois de Jeanne Benameur.
Commenter  J’apprécie          91
Grosse déception, après l'heureuse découverte des Insurrections singulières. Sujet alléchant pourtant, l'exploration intime du retour d'un otage photographe de presse après plusieurs mois de détention. Emotions et bons sentiments appuyés, démonstratifs, stéréotypés : la mère triste et dévouée, le copain ébéniste-violoncelliste-parapentiste scotché au village (c'est en parapente qu'il voyage!), la copine d'enfance adoptée devenue avocate des femmes victimes de guerre à La Haye… On a là le projet de livre, qu reste à écrire.
Commenter  J’apprécie          90
Il est indéniable que l'écriture est extrêmement belle et touchante, avec des passages poétiques, mais je me suis ennuyée tout au long de ma lecture.

Le sujet était pourtant intéressant, l'auteure exprime les sentiments d'un homme ayant été retenu otage, sa difficile réadaptation à la vie quotidienne, ses doutes et ses peurs, ainsi que ses interaction avec les autres, notamment ses deux amis d'enfance et sa mère.

Malgré cette puissance des sentiments, la justesse du ton et la grande beauté des mots (pour lesquels j'ai mis deux étoiles), l'ennui était bien présent. J'ai trouvé qu'il y avait beaucoup de longueurs, moi qui pourtant les aime d'habitude, et que c'était beaucoup trop contemplatif.

Néanmoins, je peux comprendre les raisons pour lesquelles certains lecteurs ont aimé ce roman.
Commenter  J’apprécie          80
Me voilà bien embêté : cet auteur, ce livre, sont partout couverts de louanges. Je me suis forcé à le terminer. Seul le début qui décrit le ressenti de l'otage m'a paru lisible. Je ne nie pas une certaine poésie, par exemple lorsqu'Étienne joue du piano dans les ruines pour un vieil homme. Mais ce style ampoulé, ces pages interminables qui errent tout du long dans l'introspection, les soupirs et les états d'âme me laissent de glace. Ça dégouline de nobles sentiments. Tout le monde est gentil, tous souffrent, torturés par une vague culpabilité à propos d'actes manqués.
Commenter  J’apprécie          10
Deux écrivaines, deux fois actes sud et deux ratages. Je regroupe ces deux romans car les raisons de mes abandons sont les mêmes. Je ne suis pas parvenu à croire à leurs histoires. Je ne m'y suis jamais senti impliqué. Chez Jeanne Benameur, j'y ai même lu quelques facilités de phrases ou expressions toutes faites qui m'ont parfois déçu.

Jamais désagréables, mais jamais convaincants. Je reste en dehors et ça je n'aime pas du tout. Je sais que ces deux écrivaines reconnues sont très appréciées et sûrement à raison. Si j'avais déjà lu Valentine Goby, je découvrais Jeanne Benameur. Bon, rendez-vous raté, qui, je tiens à le préciser avant de me faire agonir ne tient qu'à ma perception de leurs écrits. "Parfois ça marche, parfois ça marche pas" disait Garcimore -que les plus jeunes veuillent bien m'excuser de cette référence de vieux, là ça ne marche pas.
Commenter  J’apprécie          00
Ce court, mais pesant, roman sur la vie d'un otage "après" m'est tombé des mains. Je l'ai trouvé maniéré, convenu, péremptoire et chichiteux. Tout l'inverse de "Présent !" que j'avais adoré.
Commenter  J’apprécie          00
J'ai commencé ce livre avec beaucoup d'espoir mais je n'ai pas du tout aimé. J'ai trouvé l'écriture très moyenne. Je constate que d'autres l'ont beaucoup apprécié. mon avis est évidemment subjectif Je n'ai pas réussi à rentrer dedans. la psychologie des personnages m'est apparu presque caricaturale
Commenter  J’apprécie          00
Il m'a manqué le petit quelque chose qui fait que le lien fonctionne. Je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages. J'ai traversé ce livre sans ressentir quelque chose d'exceptionnel. C'est bien écrit, c'est travaillé mais je n'ai pas plongé dans le livre.
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (1015) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3204 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}