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J'ai beaucoup apprécié ce livre pour un aspect en particulier: il nous donne un aperçu de ce qui s'est passé avant et après le passage le plus atroce de l'histoire rwandaise. Ainsi, au fil des pages, on découvre comme la haine de l'autre s'est petit à petit insinuée dans les coeurs. Pour ne prendre qu'un exemple, lorsqu'on entend continuellement des messages incitant à la haine raciale à la radio ou par d'autres moyens, on finit par y croire soi-même. Et on finit par assassiner froidement son voisin avec lequel on avait de bons contacts auparavant. Non que cela justifie ces actes barbares, mais on arrive, à mon avis, un tout petit peu mieux à comprendre l'inexplicable.
Le lecteur vit tout cette montée en puissance de la violence à travers les yeux d'un garçon, Jean Patrick Nkuba, qui ne rêve que d'une chose: courir et gagner les championnats nationaux. Mais il sera vite confronté aux problèmes que rencontre un Tutsi qui désire gravir les échelons...
Un livre magnifique où l'on s'instruit sur cette page noire de l'histoire récente tout en vibrant avec des personnages pleins de courage et d'humanité.
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Ce roman haletant nous emmène au Rwanda, en 1984, où Jean-Patrick perd son père mais sait ce qu'il veut faire de sa vie: courir! Et aller aux Jeux Olympiques.
Mais l'arrière-fond politique va bientôt le rattraper et mettre à mal ses ambitions. Peu à peu les vieilles rancoeurs se réveillent et submergent le pays. Les Hutus chassent et pourchassent les Tustsis. Les heurts sont de plus en plus fréquents, violents et le pays explose. Courir ne signifie plus se surpasser mais survivre, toujours en équilibre...

Ce roman décrit les prémices, les ravages et l'après génocide. On y découvre la culture rwandaise, ses paysages et ses saveurs, sa culture et sa religion, ses moeurs et ses traditions. Mais aussi, sa politique corrompue, l'indifférence du monde devant un tel déchaînement de haines et de violences...

Mais toujours l'Espoir demeure dans ce roman qui, longtemps, résonnera en vous!


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Dur, âpre, difficile : Courir sur la faille est une lecture qui ne laisse pas indemne. Je vous conseille fortement de la morceler, ou de le lire entre deux ouvrages plus ludiques.
Nous découvrons dans ce premier roman le destin de Jean Patrick Nkuba. Il porte le prénom de son oncle décédé, bien avant sa naissance, lors d'un massacre oublié de tous à l'époque, sauf de la mère de Jean Patrick : La peur me suit comme une ombre, partout où je vais. Je ne me rappelle pas avoir dormi tranquillement depuis l'époque où j'étais enfant.
Son père meurt dans un accident alors qu'il n'a que neuf ans. Il était un humaniste, croyait à une entente possible entre Tutsi et Hutu. Sa veuve et ses enfants partent vivre chez un oncle. Pour un Tutsi, il faut travailler deux fois plus dur pour espérer avoir une place dans un bon établissement – avoir une place tout court.
Et les tensions montent, inexorablement. D'autres morts aussi. Chacun ses engagements. Pour Jean-Patrick, ce sera ses jambes, qui devront le mener à la victoire – pour qu'un Tutsi représente le Rwanda aux Jeux Olympiques. Pour Roger, son frère, ce sera la lutte armée. Si les deux frères sont choisis des voies différentes, leur amour des leurs, leur respect mutuel n'est pas remis en cause, jamais. C'est un parcours semé d'embuches qui attend chacun d'eux – et encore, je n'en dévoile pas trop – et qui mènera le lecture au coeur du Rwanda. Au coeur des contradictions du peuple rwandais, et des étrangers qui vivent parmi eux.
Un très beau roman.
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En 1984, Jean-Patrick a 9 ans quand son père décède dans un accident de la route.Homme de paix et de sciences, il avait toujours préservé ses enfants d'un passé marqué par les violences inter-ethniques. En s'installant chez l'oncle Emmanuel, la famille renonce à la modernité et à l'aisance; et Jean-Patrick et son frère Roger apprennent des bribes de l'histoire de leur famille. Pour eux, c'est un choc, ils se pensaient rwandais, ils se découvrent Tutsis, Tutsis dans un pays où les Hutus ont le pouvoir. le temps passant, les tensions s'exacerbent, la conscience politique de Roger s'éveille. Jean-Patrick, lui, a appris qu'un Tutsi doit être le meilleur pour réussir. Ses bons résultats lui permettent d'intégrer l'université de Butare où il fait des merveilles sur la piste d'athlétisme. Entraîné par l'énigmatique Rutembeza, le jeune homme améliore ses performances et caresse le rêve de représenter le Rwanda sur 800 mètres aux prochains jeux olympiques. Mais le sport n'est pas un refuge hermétique et Jean-Patrick ne peut pas ignorer les violences qui se multiplient. Roger le met en garde, Rutembeza lui procure une carte d'identité hutue et surtout Béa, la fille dont il est tombé amoureux au premier regard, militante pour la paix, tente de lui ouvrir les yeux sur le danger qui guette. Quand, en avril 1994, le président Habyarimana est victime d'un attentat, les extrémistes hutus en profitent pour attiser la colère du peuple à l'égard des Tutsis. Les massacres, organisés et systématiques, n'épargnent ni les Tutsis, ni les Hutus qui les soutiennent. le Rwanda est à feu et à sang.


«Même s'il passe ses journées ailleurs, Dieu revient chaque nuit au Rwanda». Peut-être Dieu avait oublié ce proverbe cher à Jean-Patrick et Béa en cette funeste année 1994 où le Rwanda a connu la pire des guerres puisqu'elle était fratricide. Des rivalités qui remontent à l'époque de la colonisation belge, des humiliations subies de part et d'autre, une animosité latente, et soudain une occasion saisie de mettre le feu aux poudres, de manigancer pour éradiquer toute une partie de la population, telle est l'histoire que nous raconte Naomi Benaron à travers le destin de la famille de Jean-Patrick, le coureur de fond tutsi et de sa bien-aimée hutue, la courageuse et idéaliste Béa. Sans pathos excessif, sans manichéisme, elle nous donne à voir un Rwanda mis à mal par la bêtise humaine où on s'entretue entre voisins, entre amis. Massacres, incendies, viols, sont perpétrés sous le regard indifférent des forces armées occidentales. Mais le Rwanda des agriculteurs, des pêcheurs, des cultures en terrasses, du magnifique lac Kivu, n'est pas uniquement la terre qui a subi ce terrible génocide. A travers ses personnages, l'auteure nous raconte aussi l'histoire de hutus qui ont accueilli, caché, sauvé des tutsis, d'occidentaux qui sont restés jusqu'au bout aux côtés de leurs amis africains, d'hommes et de femmes qui n'ont pas oubliés qu'ils étaient avant tout des êtres humains.
Un récit qui commence tranquillement puis monte en puissance, comme un 800 mètres bien maîtrisé. On s'attache à ces rwandais, quelle que soit l'ethnie à laquelle ils appartiennent, on tremble de voir le danger et la mort les approcher et bien sûr on pleure leurs proches assassinés, leurs rêves tués dans l'oeuf, leur pays martyrisé par la haine. Un grand livre, une belle leçon de vie, un hommage à ceux qui ont péri sous les coups de machettes ennemis.
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Le Rwanda, et le terrible conflit interne qui le secoua il y a une vingtaine d'année. Un génocide de plus sur la planète qui met en joute deux ethnies d'un même pays.

C'est dans ce cadre que Naomi Benaron bâtit une fiction mettant en scène un jeune garçon Tutsi malmené par les aléas familiaux, et qui doué pour la course à pied se met e tête de représenter son pays aux prochains jeux olympiques.

Je reconnais volontiers à l'auteur un gros travail de recherche pour coller au plus près à la vérité.

Je reconnais volontiers la qualité littéraire de l'ouvrage.

Mais, je reconnais aussi avoir connu une grande lassitude en cours de lecture. L'ouvrage aurait mérité d'être copieusement écrémé, j'y ai trouvé beaucoup de longueurs. J'aurais préféré d'un texte infiniment plus condensé, mais émotionnellement plus fort. Ses longueurs ne m'ont pas permis de m'y investir et surtout de se rendre incontournable au point de ne voir que par lui.

Enfin je reconnais encore plus volontiers ne pas être dans les meilleures dispositions d'esprit et de sérénité pour lui accorder le temps et l'attention qu'il mérite.

Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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Terrible récit du conflit rwandais de 1994, vu et vécu de l'intérieur à travers l'histoire de Jean - Patrick Nkuba, jeune tutsi, coureur de fond, repéré par un coach et propulsé sur le devant de la scène politique et nationale pour en faire le représentant du Rwanda aux Jeux Olympiques.
Si ce jeune garçon, conscient de ses origines et du conflit latent entre les deux ethnies principales de son pays, est d'abord un athlète aux grandes ambitions sportives, il ne se rend compte, que très tardivement, qu'il n'est en fait qu'un simple jouet des ambitions les plus basses.
Véritable parcours initiatique d'un jeune garçon naïf, entre sa famille livrée à elle -même déjà marquée par le décès accidentel de son père avec les premières tensions ethniques, les entraînements, la compétition sportive mais aussi teintée de racisme ethnique, les magouilles militaires et politiques, la rencontre d'un couple de professeurs américains originaux, les relations amicales et amoureuses, le drame couve et explose avec sa succession de violence.
Destin et tentative de reconstruction mais à quel prix.....
Récit roman à la plume sensible et documentée, un livre de très grande qualité.
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Jean Patrick est rwandais et ne rêve que d'une chose : courir vite, si vite que le rêve olympique est fait pour lui. Il portera son pays sur le podium.

Mais en ces décennies post coloniales, le jeune adolescent apprend aussi qu'avant d'être Rwandais, on est surtout Hutus ou Tutsis, et que son ethnie est stigmatisée et opprimée, que les études supérieures ne sont accessibles qu'aux meilleurs Tutsis, et que malgré protections, compromissions et travail acharné d'écolier et sportif de talent, le pire n'est jamais loin.
La montée de haine et de violence va embraser le pays en 1994, portée par les ondes de la radio des Mille Collines, et préparée de longue date par le pouvoir politique. Dans l'indifférence internationale, la guerre civile fera 800 000 morts, en grande partie Tutsis, critère avéré de génocide.

Depuis 20 ans, de nombreux témoignages ou oeuvres de fictions au cinéma ou en librairie, se sont appuyés sur ces évènements ( La stratégie des antilopes de Jean Hatzfeld, Notre Dame du Nil de S. Mukasonga en littérature, pour ne citer qu'eux parmi bien d'autres).
Naomi Benaron offre une nouvelle voix attachante, à défaut d'être nouvelle. Elle nous invite a découvrir un pays de l'intérieur, par ses populations, ses coutumes, son sens de la famille, à faire ainsi travail de mémoire et d'espoir.

J'avoue avoir un peu survolé l'oeuvre de fiction, dont je ne remets pas en cause la qualité. J'ai simplement déjà beaucoup lu sur le sujet. Cette destinée de jeune sportif, porteuse de fraternité et de réconciliation est une belle trouvaille, pour aborder cette période affreuse pour les rwandais.
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Naomi Benaron nous offre donc l'histoire d'un jeune homme qui devra accepter de se faire passer pour celui qu'il n'est pas, parce qu'un Hutu a plus de chances d'aller loin avec l'appui des politiques... A moins que son identité Tutsie ne permette à ces mêmes politiques de déjouer les rumeurs malveillantes lorsqu'elles commenceront à courir... On découvre des vies d'hommes et de femmes soumis à la peur parce qu'ils sont nés dans une famille plutôt que dans une autre, des esprits étroits qui retourneront bien vite leur veste le jour où il faudra choisir son camp, et quelques personnalités qui oseront... On apprend aussi, pour ceux qui ne le savait pas, l'aveuglement des Européens et des Américains qui, bien qu'ayant envoyé des forces militaires, s'empresseront de sauver leurs ressortissants avant d'empêcher les tueurs à la machette d'égorger des populations entières lorsqu'elles saisiront ce qui se joue dans le pays.

Au milieu de toute cette haine que l'on sent monter, Jean-Patrick découvrira l'amour. Et oui, un bon bouquin américain qui se respecte, qui parle de course à pied, ne peut s'empêcher d'introduire une belle au milieu de tout ce sang qui coulera ! Mais on pardonnera bien vite à Naomi Benaron ce côté à peine trop cliché tant ses personnages restent riches et attachants. La dureté des passages concernant le génocide sera un peu apaisée par cette histoire, un peu de douceur dans ce monde de brutes... Et pour ceux qui craindraient la partie relative au génocide, sachez qu'elle n'occupe qu'un petit espace du roman, Nami Benaron nous relatant bien évidemment des choses terribles comme les annonces diffusées à la radio nationale avec les noms et les adresses des personnes à abattre, mais prenant surtout le temps de planter le contexte autour de l'histoire de Jean-Patrick.
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Génocide = l'extermination physique, intentionnelle, systématique et programmée d'un groupe ou d'une partie d'un groupe en raison de ses origines ethniques, religieuses ou sociales (wikipedia)


À la mort de son père en 1984, le jeune Tutsi Jean-Patrick Nkuba (le roi du tonnerre) doit quitter la maison de Gihundwe — dans la province de Cyangugu, ouest Rwanda aux bords du lac Kivu, près de la frontière du Burundi — où son père officiait en tant que préfet enseignant. Il part vivre chez son oncle Emmanuel avec son frère, ses soeurs et sa mère.


« … elle n'aurait pu prévoir les barrages sur les routes où militaires et policiers réclamaient les indangamuntu – les papiers d'identité – et harcelaient toute personne grande et mince au front haut au visage étroit, des caractéristiques associées de façon systématique aux Tutsis. » (p60)

Le Tutsi devant travailler plus qu'un Hutu pour être reconnu comme capable, à force de ténacité, Jean-Patrick réussit haut la main les examens pour intégrer l'école secondaire de Gihundwe, l'équipe d'athlétisme en 1985, et l'Université à Butare en 1991.
Il a un don pour courir. Son destin est scellé. Son coach énigmatique, Rutembeza, le poussera au-delà de ses limites pour qu'il atteigne son but ultime, les Jeux olympiques.

Mais le contexte historique dans lequel vit le peuple rwandais impose une course de haies impitoyable, que l'on soit coureur ou non, jeune ou vieux. Quand Imana (Dieu) n'est pas là, les souris dansent.

Sous la présidence d'Habyarimana (pro-Hutus), fraichement réélu depuis 1983, la tolérance des Tutsis est affirmée par l'imposition de quotas dans l'administration et l'enseignement. La tension Hutu-Tutsi persiste, les réactions s'enchaînent des deux côtés : les contrôles d'identités des Tutsis s'intensifient, les rebelles tutsis (le FPR=front patriotique rwandais) perpètrent des attaques dans les villages hutus, le Président lance la chasse aux Tutsi… Les massacres et les injustices atteignent une croissance exponentielle. Les actes de barbarie touchent leur paroxysme en 1994 avec l'assassinat du Président Habyarimana et d'autres ministres de l'assemblée. La machette hutue s'abat sur tout ce qui bouge, la guerre éclate… C'est l'apogée du génocide au Rwanda qui fera des milliers de morts. Sous l'indifférence totale de l'Occident et des États-Unis.

« Il avait espéré, attendu et prié pour que le FPR soit victorieux ou que la Minuar prenne les armes et écrase les extrémistes. Quand les Belges avaient été tués, il avait été persuadé que l'Occident ne laisserait pas le massacre des siens impuni. » (P372)

Le plus fou dans l'histoire, ce n'est pas seulement que la tension a toujours existé. du moins la pression hutue seulement depuis 1957. Mais surtout, c'est que la différence raciale existe depuis la colonisation belge dans les années ‘20. Ce sont des scientifiques belges qui ont instauré la différence ethnique. le gouvernement rwandais a toujours exploité cette faille. C'est sur celle-ci que court Nkuba JP…

Pendant que son frère a rejoint le FPR, que vont devenir sa famille et ses amis ? le génocide était prévisible depuis longtemps. Est-ce que la réplique tutsie est justifiée du fait que les Hutus assassinent depuis des années ? Sont-ils égaux comme son père le défendait ? Quand il subit les événements, il ne sait plus. Les rebelles veulent rentrer chez eux à n'importe quel prix... Prétend son oncle. Il n'est pas en sécurité, comme tous les siens. Grugé et blessé constamment, il court quand même. Jean-Patrick rencontre l'amour, l'amitié, la souffrance, la détermination, la nostalgie, l'incompréhension et l'espoir. Jusqu'où pourra-t-il courir ? Jusqu'à quel point résistera-t-il aux coups ?

« Il avait cru qu'il lui suffisait de faire confiance à deux jambes assez agiles pour fendre l'air… Il devait faire confiance à Rutembeza pour qu'il le guide, à Habyarimana pour qu'il lui permette de réaliser son rêve olympique, au gouvernement pour qu'il fasse venir des troupes des Nations Unies. Et si jamais on en arrivait là, il devrait faire confiance à ces troupes pour qu'elles protègent sa vie. »(P189)

L'ÉCRITURE :
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Au départ, je n'ai pas trouvé la puissance d'un texte qui m'aurait subjugué. Je n'attendais pas de l'éloquence époustouflante, mais à plus d'intensité émotionnelle dans ce récit. le style est carré probablement attribuable à l'influence de la brillante carrière scientifique de l'auteure. Malgré les touches très colorées, il manque ce petit quelque chose qui fait qu'un livre est étourdissant. le décor africain a presque plus de place que la psychologie des personnages. On voyage et c'est bien écrit. Certes. Cependant, s'il n'y avait pas eu le génocide, le texte aurait été « plat ». Ce n'est pas un F. Exley par exemple. Il y a des passages simples, des scènes et des décors bien construits, très joliment. le hic vient de là, ça arrive par à-coup. le reste est répétitif. Comme ce style n'est pas toujours présent dans le texte, malheureusement, certains moments en sont plus abrupts, voire inexpressifs.

Page 235 ! Il y a une coupure nette. Préjudiciable à l'action. Selon l'état d'esprit du livre et du moment relaté, c'est une erreur. Jean Patrick va présenter Béa à la famille ! Mise en bouche jusqu'au moment où les deux amoureux arrivent à Cyhangugu et puis plus rien. C'EST LA PUB ! Croirions-nous si nous étions assis devant notre téléviseur en train de regarder une série télévisée. Non, l'auteure passe à autre chose ! Un moment clé pourtant. Ou encore en page 238 : utiliseriez-vous le terme « maxillaire » dans une phrase qui doit toucher à la poésie d'un premier baiser ?

A cause de ces détails, j'étais sur le point d'arrêter la lecture à mi-parcours…


++++
Et soudain, la vitesse supérieure s'enclenche, la dureté des événements soulève le coeur, la tension nourrit le récit, la catastrophe ouvre les portes du dégoût et facilite l'expression écrite de l'auteur qui lâche sa retenue. Un éboulement de sensations. Elle aurait dû s'y mettre dès le départ.

Autant je marchais avec des pieds de plomb sur les routes poussiéreuses et suffocantes rwandaises dans la première partie du roman, autant j'ai couru tel l'éclair tiré par Nkuba, le roi du tonnerre, dans la deuxième partie.

L'essentiel est que les imperfections sont balayées sans commune mesure par un sujet puissant. L'impuissance d'un nouveau-né, la faiblesse d'un enfant ou d'un vieillard. Tous étaient dans un état d'hébétude totale, tous étaient grisés, tous étaient sans voix ; devant la douleur d'une lame qui les transpercent, d'un éclat de grenade qui leur arrache les membres, l'odeur de leur peau qui commence à se carboniser. Oui, c'est dur. Et c'est ça que le lecteur retiendra surtout. L'abomination d'une guerre. Une pensée pour les victimes d'un combat stupide et inégale. Un combat perpétré par des manipulateurs sujets à un complexe d'infériorité prononcé. L'histoire n'a pas servi de leçon. Ce phénomène se répète à travers les siècles et encore aujourd'hui. Je ne comprends pas. L'Inquisition, l'invasion ottomane, romaine, nazie… L'Algérie, l'Afghanistan, le Congo, La Palestine, la Tunisie, le terrorisme, etc. L'histoire se répète. Pas de répit pour les cons.

Une phrase, elle est reprise de la bible du petit frère décédé de Jean-Patrick et apparaît à la page 427 du roman, pour clôturer l'article en douceur.

« Marchez dans l'unité, marchez dans l'amour, marchez dans la lumière et la sagesse » (Épitre aux Éphésiens)
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