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EAN : 9782738469816
224 pages
Editions L'Harmattan (03/05/2000)
3/5   1 notes
Résumé :
Le crime a toujours été l'une des préoccupations majeures des sociétés, au même titre que les catastrophes naturelles et les maladies épidémiques. Cependant, si la médecine et les sciences naturelles ont fait d'énormes progrès grâce à leurs méthodes de travail en perpétuelle évolution, qu'en est-il du projet criminologique pour l'élaboration d'une psychologie criminelle ?
Le déploiement ostensible des tendances agressives des hommes, qui s'expriment à notre é... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Une longue partie préliminaire propose une analyse et des pistes psychanalytiques quant au passage à l'acte terroriste du point de vue du psychisme des auteurs. le reste de l'ouvrage s'intéresse à la psychologie de la délinquance. Retour historique sur l'évolution des théories de la criminalité/délinquance (Lombroso, Ferri, de Greeff, Lagache, etc.) puis analyse critique de la criminologie d'aujourd'hui (autrement dit celle de la fin des années 1990 au vu de la date de publication : 1998), notamment son caractère pathologisant à forte connotation psychiatrique et enfin proposition d'une nouvelle discipline faisant table rase du passé pour recommencer sur des bases plus saines, loin de toute influence, mais essentiellement basée sur le langage et donc la psychanalyse qu'il nomme : Nouvelle psychologie de la délinquance.

Qu'on adhère ou non à la vision et au constat de l'auteur, certains propos restent intéressants.
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
L'idée de passer à l'acte criminel doit être mûrie et traverse des étapes. Elle commence par une apparition timide dans l'esprit de la personne, sous l'effet des surgissements soudains des représentations de la pulsion agressive. La durée de ses apparitions est très limitée dans le temps, car elles subissent la censure immédiate de la conscience morale. Ensuite, encouragées par des discours incriminatoires et provocateurs, les pensées malsaines sont discutées au niveau de la conscience. Un dialogue s'établit entre la conscience, celle-ci étant prisonnière de l'atmosphère actuelle, et les revendications pulsionnelles, c'est ce qu'on appelle l'acquiescement mitigé. Une sorte d'hésitation apparaît au niveau de la conscience. Cette dernière étant sous l'effet constant des discours dont la teneur vise l'anesthésie de la partie chargée de la censure, laisse libre cours au déchaînement des pulsions agressives. Le consentement est acquis par la conscience, à moitié paralysée. L'idée du passage à l'acte est mûrie. Quand ce seuil est franchi, la violence n'a plus de retenue.
Il en est de même pour les groupes qui commencent par la discussion et la consultation sur la légitimité de leur propre regroupement, pour aboutir vers la fin à la prise de décision du passage à l'acte criminel. Les arguments avancés au cours des discussions sont hétéroclites, mais convergent tous vers la possibilité de légitimer la violence.

p. 26 et 27
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Dieu est mêlé à tous les malentendus, il est complice des humains et son omniprésence dans la vie quotidienne ne laisse aucune chance à l'esprit de l'enfant de se développer dans la logique de l'interrogation savante. La superstition prévaut, les fantasmes s'excitent et le cortège symptomatique se déploie en toute impunité, puisque la référence à Dieu est toujours là pour affirmer sa volonté implacable, qui fait halte à toute interrogation au-delà de certaines limites. Il suffit d'évoquer le nom de Dieu et d'avoir recours à sa volonté pour avoir accès au droit de l'interprétation erronée et à tous les délires.

p. 33 et 34
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Dieu est, dans l'esprit des terroristes, mêlé au sang des victimes, car, d'après eux, cette pratique n'est pas autre chose qu'une réalisation de sa volonté. Une légitimation des actes criminels aussi barbares et aussi cruels est toujours possible à travers l'emprunt du discours religieux. Ce phénomène est très proche du mécanisme d'autodéfense qu'on retrouve chez les grands psychotiques. Le propre du délire psychotique est d'avoir recours aux grands systèmes philosophiques, mystiques ou religieux pour justifier le surgissement des pulsions de toute espèce.

p. 42 et 43
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La psychanalyse promeut l'auteur de l'acte à une position de sujet et non à celle d'objet. L'interprétation psychanalytique renvoie le sens de l'acte, à une chaîne de signifiants articulables à la structure psychique de l'auteur et au mode d'expression qui lui est propre. La psychanalyse irréalise le crime, elle ne déshumanise pas le criminel.
[...]
Le criminel est un être humain qui, pour exprimer sa position dans le monde, procède à des choix d'une manière consciente ou inconsciente. Le choix s'étend sur tout le processus criminel : de l'idée du crime elle-même au passage à l'acte, passant par le choix de la victime, la catégorie à qui s'adresse l'acte dans sa stratégie symbolique, l'endroit, la manière de l'exécution en fonction des facteurs situationnels, le raisonnement limité, le conflit interne, etc.

p. 104
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Pour rendre l'idée de la mort plus agréable et afin de réanimer la pulsion de destruction, les écrits subversifs insistent sur les versets coraniques et les dires du Prophète qui évoquent le Paradis et la vie éternelle après la mort, où tous les plaisirs sont permis. La mort devient elle-même objet de convoitise et recherchée par le raisonnement des terroristes. Les citations suggestives de ce genre abondent dans les discours des prêcheurs de la mort. Le statut de martyr est réservé à ceux qui meurent dans le champ de la lutte.

La mort dans le champ de la lutte est conçue, non seulement comme une voûte céleste donnant accès à une vie meilleure, mais elle lave tous les péchés que l'individu aurait commis dans sa vie.

p. 37
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