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Cover tome 1 sur 1
EAN : 9781401291044
176 pages
Jinxworld (28/05/2019)
5/5   1 notes
Résumé :
Artist Max Field is riding high on one of the most popular books of his career when he learns the shocking truth about the art form he loves: it's been a recruiting ground for the American intelligence community for decades! After all, who better to serve as jet-setting deep-cover agents than the men and women who travel around the globe from one comic book convention to the next and make up stories for a living?

At first, Max is thrilled to discover ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome contient une histoire complète indépendante de toute autre. Il contient les 6 épisodes de la saison, écrits par Brian Michael Bendis, dessinés et encrés par David Mack, mis en couleurs par Zu Orzu. L'épisode 3 comprend 4 pages dessinées et encrées par Bill Sienkiewicz. Les épisodes 4 et 5 comprennent 2 pages dessinées et encrées par Michael Avon Oeming. Les magnifiques couvertures ont été peintes par David Mack. Les couvertures variantes ont été réalisées par Zu Orzu, Bill Sienkiewicz, Nick Derington, Mitch Gerads, Ivan Reis, Jim Lee. le tome s'ouvre avec une introduction en texte de 2 pages, rédigée par David Mack et revenant sur la genèse du projet, ainsi que sur son amitié avec Bendis.

Une convention de comics à Detroit : des visiteurs avec des cosplays divers et variés qui échangent des informations et des jugements de valeur plus ou moins pertinents, des auteurs qui dédicacent à tour de bras si quelqu'un vient les voir. Parmi eux, Max Field dispose de sa table personnelle et dédicace son comics Ninja Sword Odyssey, ainsi que les couvertures qu'il a pu réaliser pour un crossover de superhéros. Une jolie jeune femme s'approche de sa table et lui demande si c'est lui qui a dessiné tout ça. Il répond par l'affirmative, et même que c'est fait main. En feuilletant ses pages, Julia se rend compte qu'il est l'auteur de Ninja Sword Odyssey, et elle en est fan. Elle décide de lui acheter trois planches originales, chacune à 800 dollars, en espèce qui plus est. Une fois qu'elle est partie, Max Field n'en revient pas, et son copain scénariste Owen James est tout aussi surpris que lui. Une autre jeune femme s'approche de la table pour admirer une planche de Ninja Sword Odyssey. Ledit comics raconte l'histoire d'un jeune garçon, fils de samouraï. Un jour son père rentre chez lui et lui explique les règles ont changé, et qu'il a perdu son boulot. Maintenant il n'a que des boulots sans règles. Son père lui apprend son métier, à la dure, en prévenant qu'un jour il faudra déménager et disparaître. L'enfant se demande pourquoi son père l'a abandonné par la suite.

Quelques jours après la convention, Max Field est à sa table à dessin chez lui, en train de réaliser des planches quand la sonnette retentit. Il va ouvrir : c'est son père. Ce dernier explique qu'il est gêné aux entournures, financièrement parlant, à peu près l'équivalent de six cents dollars. Après une discussion embarrassante, Max lui remet mille dollars. Une autre ville, une autre convention : Max Field intervient sur scène pour un panel. Il raconte une anecdote : une femme qui souhaité qu'il dédicace son chien. Une fois qu'il a regagné sa table, Julia apparaît à nouveau. Cette fois-ci elle achète toutes les planches de Ninja Sword Odyssey qu'il a à vendre, et elle l'invite dans l'un des meilleurs restaurants de la ville. Au cours de la conversation, elle lui apprend qu'elle a étudié à Langley et qu'elle est analyste pour la CIA. Elle lui parle de son père. Elle laisse entendre que la situation internationale n'a jamais été aussi tendue. Elle lui explique que c'est pour ça qu'elle trouve que le travail de Max est si important : il permet à Julia de s'évader. Elle reçoit un appel et indique à Max qu'elle doit y répondre. Elle se lève de table pour parler tranquillement. Elle ne revient pas. le lendemain dans l'avion du retour, Max Field explique à son ami Owen qu'il a dû régler la note de ce restaurant, une étoile dans le guide Michelin. La routine reprend ses droits : Max Field dessine à sa table de travail. Dans le courrier, il reçoit une invitation pour une convention à Istanbul.

En 2017, Brian Michael Bendis indique qu'il a décidé de changer de maison d'édition. Il a commencé à travailler pour Marvel en 2000, et après 17 ans, il va travailler pour DC Comics. Il en profite pour emmener avec lui ses séries indépendantes, pour en continuer 2 et en lancer 2 nouvelles avec des collaborateurs de longue date : The United States of Murder Inc. avec Michael Avon Oeming, Scarlet avec Alex Maleev, et pour les nouvelles Pearl avec Michael Gaydos, et celle-ci. le lecteur part avec l'espoir de lire une bande dessinée qui sort de l'ordinaire. Bendis est souvent très bon dans ses séries indépendantes, et David Mack est l'auteur complet d'histoires extraordinaires comme la série Kabuki ou Daredevil / Echo: Vision Quest. Il découvre une histoire d'espionnage bien troussée : Max Field est officieusement recruté par Julia : en fait elle le manipule sans vergogne, jouant un peu sur sa séduction, un peu sur son patriotisme, un peu sur son ego en lui donnant de l'importance. Max Field en paye le prix en se faisant passer à tabac, ligoté sur une chaise, par un artiste massif et brutal. Derrière des couvertures magnifiques évoquant secret et faux-semblant, le lecteur découvre des approches visuelles disparates, allant de dessins encrés un peu simplistes et mal assurés (la foule de cosplayeurs dans la première convention), à des aquarelles impressionnistes avec des couleurs ternes ou au contraire flamboyantes, sans oublier le dessin en double page de Bill Sienkiewicz en mode Jack Kirby, revisité par Walter Simonson et Philippe Druillet, et les pages de BD dans la BD avec les dessins entre pop-art et expressionnisme de Michael Avon Oeming.

En surface, le lecteur se dit que Mack & Bendis se font plaisir. Dans l'autre BD dans la BD (Ninja Sword Odyssey), l'artiste place ces compositions épurées et évocatrices, ainsi que son goût pour l'art du sabre comme métaphore. le scénariste écrit un vrai récit d'espionnage, en y mêlant son vrai métier de créateur de comics. L'amateur est à la fête. Ça commence avec les cosplayeurs et des phrases détachées de leur conversation sur l'industrie des comics. Ça continue avec Max Field qui tient un stand dans l'allée des artistes (l'arrivée de Julia amenant de la couleur dans la grisaille du défilé des curieux qui ne savent pas distinguer une planche originale d'un print). Il y a la conférence à la convention à Istanbul (un lieu exotique pour un américain), une discussion sur les valeurs morales de Jack Kirby, l'appréciation réciproque entre 2 artistes sur la valeur de ce qu'ils produisent, le festival international de la bande dessinée à Angoulême, une analyse sociologique du plaisir à faire du cosplay, un questionnement sur l'accessibilité d'une oeuvre avec le temps qui passe sur la base d'une comparaison avec ce qui parle encore aujourd'hui dans l'oeuvre de Winsor McCay (Little Nemo). le lecteur peut même se sentir privilégié de découvrir une version romancée de l'amitié entre Mack et Bendis, d'établir le lien avec les expériences professionnelles de Mack à l'étranger (évoquées par lui-même dans l'introduction), et de d'identifier quelques références moins directes, comme Essad Sinns qui est vraisemblablement une version fictive de l'artiste Esad Ribic.

Le lecteur peut aussi se dire que les deux auteurs se sont avant tout fait plaisir, avec une pointe de complaisance, en se mettant en scène (même s'ils ne cherchent pas à se congratuler), en intégrant des pages de Ninja Sword Odyssey dont le thème évoque beaucoup celui de Kabuki, en nettement plus épuré et plus accessible. D'ailleurs les pages de Ninja Sword Odyssey sont entièrement de la main de David Mack qui a également réalisé le scénario et le lettrage. Il est question d'un jeune enfant, fils de samouraï. Son père lui a remis un Tsuba, la garde d'un katana, mais sans sa lame. Suite à l'évolution de la société japonaise, le père quitte son fils, et celui-ci se retrouve placé chez un forgeron d'épée, où les circonstances l'amènent à apprendre un autre art. Cette histoire devient alors un conte dont le thème est identique à celui de l'espionnage : il n'y a plus de guerre ouverte. Les affrontements se déroulent dans le secret des opérations clandestines, les informations en étant devenues l'enjeu. La vraie bataille se déroule en les lignes écrites ou tracées, ce qui se comprend comme étant les lignes écrites par le scénariste, ou les lignes tracées par l'artiste, la mise en abîme sous-entendant que le lecteur doit lire entre les lignes.

Max Field et son ami Owen ironise régulièrement sur la solitude du créateur, travaillant dans son sous-sol, seul, devant s'imposer une discipline de travail, comme un samouraï devait s'imposer une discipline d'entraînement. La métaphore du fils du samouraï fonctionne également comme un miroir du récit d'espionnage, et donc des aventures de Max Field, la bataille n'étant plus une guerre ouverte. Les auteurs ont diversifié leurs mises en forme (peinture, crayonnés, bichromie, explosion de couleurs, dialogues, flux de pensée, conte) offrant autant de modes d'expression pour rendre compte de différentes interprétations du monde. Progressivement, les différentes composantes du récit se répondent entre elles, dans un jeu de miroir provoquant une mise en abîme d'une grande profondeur, une réflexion sur la façon d'exercer un métier, une interrogation sur la manière de mener une existence.

Longtemps, après avoir fini ce tome, le lecteur en conserve des images et des idées, sur les comics, sur les auteurs, sur l'implication dans une activité, sur le cosplay, sur le cheminement historique qui a abouti à la création des mangas, sur l'amitié entre Mack et Bendis, sur le coût pour maintenir une démocratie, sur la beauté d'un cercle tracé au pinceau, sur le sourire de Julia, sur l'universalité d'un propos au fil des générations… David Mack & Brian Michael Bendis ont su intégrer tout ça et plus dans une histoire fluide, pas prétentieuse, belle et divertissante. Une belle réussite, une belle lecture.
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Titres abordés :
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Tout Daredevil par Brian Michael Bendis & Alex Maleev est disponible en 4 volumes dans la collection Marvel Deluxe
Tout Daredevil par Ed Brubaker est disponible en 3 volumes dans la collection Marvel Deluxe
Tout Daredevil par Mark Waid est disponible en 2 volumes dans la collection Marvel Omnibus
Daredevil T01 : Connaître la peur (Marvel Deluxe) - Chip Zdarsky & Marco Checchetto
Daredevil T01 (Marvel 100%) - Saladin Ahmed & Aaron Kuder
LE titre par lequel débuter selon nous : Aurélien : Daredevil : Sous l'aile du Diable (Marvel Must-have) de Kevin Smith & Joe Quesada Emile : Daredevil : Renaissance (Marvel Must-have) de Frank Miller & David Mazzucchelli
Notre histoire préférée : Aurélien : Daredevil : L'homme sans peur (Marvel Must-have) de Frank Miller & John Romita Jr. Emile : le Décalogue (histoire disponible dans le 4ème et dernier tome du Daredevil de Brian M. Bendis)
Merci à Emmanuel pour le montage et ClemB pour l'habillage sonore.
+ Lire la suite
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