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3,95

sur 607 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Anne et Claire Berest insufflent avec délicatesse et fierté une nouvelle Vie à Gabriële Piccabia, à leur arrière grand mère. Gabriële était une Femme de passion , une femme qui n'a renoncé à rien et à vécu sa vie avec amour et féerie. Qu'importe les carcans de l'époque qui dépeignait à chaque femme du monde son chemin pour être alignée, Gabriële a glissé sur ses arabesques avec foi, se nourrissant de sa musique et quittant son confort bourgeois pour la symphonique Allemagne, laissant ses partitions pour devenir non la muse mais celle qui a permis à la peinture de grandir et à Piccabia de ne jamais mourir. « Qu'importe le vrai du faux, du moment qu'il est poétique ». Ce livre est une sublime élévation intellectuelle.
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En quatrième de couverture, il y a la critique des Inrockuptibles
"Sensible, Fin, intelligent ..... une réussite"
Alors, je dois rajouter très riche ! vous voyager dans le temps avec des artistes (peintres, poètes, musiciens, mode ....) et cette biographie est vraiment bien abordée
Bravo aux arrières petites filles de Gabriële ou Gaby ;)
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Anne et Claire Berest sont les arrière-petites-filles de Gabriële Picabia mais elles n'avaient jamais entendu parler de leur aïeule. Et pour cause ! Leur grand-père paternel, dernier rejeton des époux Picabia, s'est suicidé par overdose à l'âge de 27 ans. Lélia, la mère des deux soeurs, avait 4 ans. En écrivant cette biographie à quatre mains, elles plongent dans leur histoire familiale et font partager aux lecteurs le destin d'une femme étonnante dotée d'un caractère affirmée et d'une « intelligence instinctive ». En 1898, alors qu'elle n'a que 17 ans, elle affirme vouloir être compositeur. Elle fréquente alors la Schola Cantorum mais sa rencontre avec Francis Picabia en 1908 lui fait abandonner toutes ses ambitions musicales. C'est un coup de foudre intellectuel et artistique même si le couple eut tout de même quatre enfants. Pratiquant la maïeutique comme personne, elle inspire et stimule son bipolaire de mari, infatigable coureur de jupons et, de plus, opiomane. Un sale type (même si sa maladie lui donne des excuses) en somme, égocentrique et immature. Mais on pardonne tout aux artistes de génie. Et elle en vient même à consoler une maîtresse éplorée... Avec abnégation, elle encourage son grand homme à abandonner l'impressionnisme pour s'orienter vers l'abstraction.
Ces deux-là vont participer avec frénésie à l'effervescence artistique et esthétique qui agite Paris avant le premier conflit mondial. Gabriële parle de « débauche cérébrale ». Leurs amis, voire plus, s'appellent Marcel Duchamp et Guillaume Apollinaire. Mais leur obsession à créer une oeuvre leur fait oublier leurs enfants. Francis dira même : Une femme qui a un enfant, c'est neuf mois de maladie et le reste de sa vie une convalescence ». Gabriële n'est guère maternelle et, souvent en voyage, à New York ou en Suisse, abandonne souvent sa progéniture aux bons soins de ses parents. Elle ira même, à la mort de Picabia en 1953, jusqu'à exhumer du caveau familial le corps de son fils pour placer celui de son mari...
Bref, l'art prime sur l'humain.
Portrait d'une femme extraordinaire, au sens littéral, « Gabriële » est aussi le récit enlevé et passionnant d'une époque de ferveur créatrice.

EXTRAITS
- Elle aussi s'arrête au-dessus du berceau, parfois, une ou deux longues minutes, perdue dans une songerie sans dessein où se découpe l'inquiétant diktat de ce corps d'enfant rose.
- Ces toiles étranges que vous voyez sont liées aux progrès techniques, explique-t-elle. Parce que la photographie, devenue le cinéma, a enlevé à la peinture son rôle le plus important. Autrefois, la peinture avait pour mission de garder l'image de la vie des hommes dans le temps. Aujourd'hui, tout est différent. »
- Dans cette famille, comme dans toutes les autres, les prénoms sont des lapsus révélateurs, des constructions identitaires que vos parents vous collent sur les épaules. Des cadeaux de naissance, lestés, pour vous créer des noeuds au cerveau. Mais les enfants décident tous de se rebaptiser.




Lien : http://papivore.net/litterat..
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Certainement mon coup de coeur de la rentrée littéraire de septembre 2017. Ce récit apporte un éclairage très intimiste et humain à deux grandes figures des avants-gardes (Picabia et Duchamp) et met surtout en lumière une figure féministe, artistique incroyable (Gabriële). Ce récit à quatre mains mêle une enquête sur une figure familiale oubliée, dissimulée et est agrémentée de réflexion intimiste. Une lecture passionnante!
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Une biographie romancée de Gabriële Buffet, qui épouse à 27 ans Francis Picabia. Pianiste assez douée, elle renonce à la musique pour suivre son mari dans ses lubies – personnage imprévisible, maniaco-dépressif avant l'heure, le peintre change de voiture comme on change de chemise, et il est capable sur un coup de tête de traverser toute la France pour aller chercher l'inspiration. A ses côtés, Gabriële que l'histoire a méconnue a joué un rôle essentiel dans la recherche esthétique de l'artiste. Son intelligence fulgurante et son "cerveau érotique" l'ont davantage unie à Picabia que l'amour des chairs pour lequel il l'a trompée tout au long de leur vie de couple.

Les deux auteurs, arrière-petites-filles de Gabriële, rendent donc justice à cette femme discrète, proche de Marcel Duchamp et des peintres abstraits, qui assumait à elle seule la présentation d'une exposition à New-York devant la presse américaine, à la place de son mari qui ne parlait pas un traître mot d'anglais. Etrange personnage cependant que cette femme qui ne s'est jamais préoccupée du devenir de son dernier fils, mort d'un suicide par overdose à 27 ans, et grand-père des deux auteurs, une femme dont l'amour pour Picabia a fait négliger ses enfants élevés par des nurses.

Le récit s'arrête en 1919, au moment où Gabriële accouche de son quatrième enfant, Lorenzo, qu'on appellera Vicente, trois mois avant Germaine Everling, la maîtresse officielle de Picabia, qui lui donnera un fils… nommé Lorenzo. Les auteurs soulignent la cruauté de ce choix, et l'on perçoit tout le ressentiment des arrière-petites-filles négligées qui ne pardonnent pas à Gabriële d'avoir exhumé le corps de son fils pour y placer celui de son mari – acte symbolique qui prouve le peu de cas que faisait Gabriële pour ses enfants. Dans ce récit passionnant, Anne et Claire Berest évitent l'écueil de l'hagiographie, bien au contraire : elles parviennent à rendre cette femme remarquable sans être particulièrement sympathique et font à mon avis un bel acte de résilience.

Roman lu dans le cadre du Prix Littéraire des Lectrices de Elle édition 2018.



Lien : http://www.usine-a-paroles.fr/
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Ce livre est un sublime coup de pinceau doublé d'une note de musique subtile qui met en lumière une muse et une compagne exceptionnelle.

C'est le portrait d'une femme libre (mais la condition de celle-ci est évoquée sans concession) dans le Paris artistique fin XIXe / XXe comme je les aime, dont le trait est aussi fin et piquant qu'élégant.

Les soeurs Berest (arrière-petites-filles de Gabriële) nous font comme la conversation, nous conte l'histoire, en s'apostrophant.
J'ai particulièrement apprécié cette façon de faire que j'ai trouvé des plus intéressantes : cela plonge le lecteur dans l'intimité du couple et de tous ceux qui l'entourent.

Au final, nous avons entre les mains un magnifique tableau vivant, que je vous recommande vivement !
Lien : https://arthemiss.com/gabrie..
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La première femme de Picabia, musicienne et muse intellectuelle des artistes du cubisme du dadaïsme . C'est une histoire familiale joliment racontée, en fait une enquête car le personnage vivait hors de sa famille. A l'exception de sa mère pour les enfants, en effet Picabia primait lorsqu'il était présent; C'est un très beau portrait d'une femme qui a pesé intellectuellement auprès des artistes qu'elle a cotoyé. Ses relations avec Duchamp et Appolinaire notamment ont été précieuses.
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J'ai adoré. Cette vie, ou plutôt ces vies trépidantes de nos artistes du début du 20eme siècle, extrêmement bien racontées, étayées, et pourtant ce livre ressemble à un roman, joliment écrit. Bravo, bravo, il est dur de passer à une autre lecture après Gabriele.
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« Gabrielle est un roi. Gabrielle est une reine. Elle aime l'envoûtement. Même prise dans une toile d'araignée, elle reste claire comme le jour ».

Gabriele Buffet-Picabia était l'arrière-grand-mère des soeurs Berest, une femme qu'elles n'ont malheureusement pas connue et dont elles n'ont appris l'existence que tardivement. Une femme dont la vie était palpitante et inspirante. Mais il ne s'agit pas là d'une simple biographie, c'est une histoire familiale et une histoire de l'art, l'histoire d'une révolution intellectuelle et artistique.

Gabriële a été l'épouse du célèbre peintre abstrait Francis Picabia, la maîtresse de Marcel Duchamp et la grande amie de Guillaume Apollinaire. Elle exerçait un pouvoir fascinant et était telle une muse, une inspiratrice, une « accoucheuse d'idées », elle était le cerveau lorsque l'artiste était la main. Elle voulait laisser la lumière aux hommes. « Elle laisse aux hommes les délices des caresses de l'égo ».
Gabriële était une femme indépendante d'une intelligence remarquable, d'un caractère incroyable, elle était à contre-courant de son époque. Dans une société où les femmes n'avaient pas le droit d'être libres et étaient traitées en éternelles mineures, elle décida de devenir compositeur et intégra la Schola Cantorum, une école de musique parisienne, puis de partir à Berlin pour vivre de sa passion, fuir ce cocon familial pour enfin s'émanciper.

En 1908, alors âgée de 27 ans, pas encore mariée et sans enfant, elle fut courtisée par Francis Picabia, un ami de son frère. Entre eux ce fut une évidence artistique, une alchimie intellectuelle plus que physique. Elle délaissera ses rêves pour se consacrer à son mari. Francis est un Dom Juan, il collectionne les conquêtes comme il collectionne les voitures. Petit génie impressionniste à seulement 30 ans, il veut révolutionner l'art et compte sur l'esprit de Gabriële pour le pousser dans cette nouvelle forme d'expression.
De leur union naîtront 4 enfants, ou plutôt 4 étrangers, 4 fardeaux car ils seront un frein à leur épanouissement intellectuel et artistique, un obstacle à la liberté qui les caractérise si bien.

Gabriële et Francis forment ce couple mythique d'artistes, leaders de l'avant-garde et figures emblématiques de l'intelligentsia artistique parisienne du début du XXème siècle. Ce livre c'est aussi la naissance de l'art abstrait, un cheminement de pensées des artistes de l'époque pour se délivrer des carcans d'une peinture classique devenue obsolète. Ils ont tous deux contribué à révolutionner l'art, dans ce qui fut les prémices de l'abstraction, du dadaïsme, du cubisme, du futurisme, de l'Orphisme.
Une vie à mille à l'heure, une vie où se mêlent les effluves d'opium, les départs sur un coup de tête, les maîtresses, les crises de neurasthénie, une liberté assumée mais tellement moderne qu'elle en devient scandaleuse.

Anne et Claire Berest ont voulu écrire ce livre pour comprendre la logique des liens familiaux, analyser ce couple d'artistes tellement fusionnel qu'il ne laissait aucune place à leurs enfants. Ecrire la vie de leur ancêtre devient leur exutoire. Mettre des mots sur des faits qui font mal : être artiste et femme avant d'être mère. Concéder que ce couple ait aimé l'art plus que leur progéniture. Ce n'est pas le procès de Gabriële, c'est plutôt mettre en lumière ce caractère exceptionnel pour enfin accepter cette histoire familiale hors du commun. Un livre coup de coeur, écrit à 4 mains, d'une impressionnante précision, dans un contexte historique et artistique bouillonnant, des moeurs avant-gardistes, des êtres plongés dans une folie révolutionnaire. C'est dérangeant mais tellement envoûtant, j'ai adoré !
Lien : https://aurelivres57.wordpre..
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Excellent
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