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sur 782 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Séduit par la superbe quatrième de couverture, je me suis plongé dans ce drame dont le dénouement est révélé dès la première page « trois jours plus tard, dans la nuit de jeudi à vendredi, Etienne tuerait sa femme ».

Pour quelle raison Etienne Lechevalier va-t-il envoyer ad patres Violette Jonquier, sa légitime épouse, que chacun prénomme Vive ?

En disséquant ces trois journées, en autopsiant les dits et les non dits du couple, en les insérant dans leur cadre social et professionnel, Claire Berest nous immerge parmi les Bobos qui hantent le Paris culturel et médiatique et adorent Greta Thunberg.

Elle est photographe, il est correcteur chez l'éditeur « L'instant fou ». C'est la quatrième enfant d'une famille provinciale aisée, il est fils unique d'une mère célibataire qui lui a légué, en décédant, un appartement et des biens. Ils y vivent, au milieu du quartier branché des Quinze-Vingt. Extravertie, elle boit, elle fume, elle aime « le pôle nord » ; introspectif, psychorigide, il ne boit pas, ne fume pas, ne drague pas, mais il dissèque les mots, les phrases et les expressions.

Leur vie sociale est d'autant plus active qu'ils n'ont pas de progéniture. Ils courent de cocktails en vernissages, et sont abonnés à un concert hebdomadaire de musique classique. En apparence, un couple sans histoire.

Mais Etienne classe sa bibliothèque par ordre alphabétique des titres des ouvrages !
Signe manifeste de folie … qui justifierait son internement immédiat en asile psychiatrique !
Voici la preuve qu'il est déséquilibré ; que le pire est à redouter !

Et le pire arrive, évidemment, dans l'indifférence des voisins qui se contentent de tapoter le plafond d'un coup de balai quand la folie ravage bruyamment et nuitament l'appartement du couple.

Ce roman m'a emporté. Moins « perché » que les textes de Hélène Gestern, il nous plonge dans la spirale de séparation décortiquée dans « Un vertige » et dans un microcosme parisien qui n'a rien de commun avec « Les pyromanes » et le fin fond de la normandie. Mais il est tout aussi passionnant.

Claire Berest jongle avec les mots et éblouit le lecteur avec un découpage de l'intrigue très cinématographique. Ses phrases, par leur articulation, créent une atmosphère parfois étouffante, voire irrespirable. Elle se singularise en innovant une mise en page déconcertante en passant à la ligne après une virgule. Dommage qu'Etienne Lechevalier n'ait pas relu ce manuscrit, je parie qu'il aurait collé un post it rouge à chaque bizarreté. Espérons que, après les délires de l'écriture inclusive, nous échappions à une épidémie d'écriture dégoulinante.

A cette petite réserve près, je recommande vivement cet ouvrage, que je range dans ma bibliothèque juste après « La carte Postale » de sa soeur Anne Berest … comme imposé par un classement par ordre alphabétique d'auteur.

PS : ma lecture de « La carte Postale »
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Out of control

L'épaisseur d'un cheveu. Ce n'est pas grand chose.
Ce n'est presque rien.
Presque.
Mais quand tout ne tient qu'à un fil, le presque devient tout. Celui qui fait basculer l'équilibre fragile d'un univers, d'une vie.
Trois jours plus tôt, rien ne laissait présager qu'Etienne tuerait Vive, sa pétulante et pétillante Violette.
Enfin presque.

Étienne est correcteur pour l'Instant Fou, une maison d'édition au nom prémonitoire. Il a un grand projet. Il va enfin cesser de paraître incolore et fade aux yeux des autres. Vive, son épouse, a elle aussi un projet artistique et surtout des envies d'indépendance.
Il faut dire qu'Etienne n'est pas toujours facile à vivre.
Psychorigide au quotidien, il impose sa routine. Ses concerts de musique classique le mardi. Ses voyages aux accents de pèlerinage en Italie chaque année.
Mais Vive veut vivre. Autrement. Vive veut s'épanouir.
Alors quand elle annonce à Étienne que ce mardi elle n'assistera pas au concert avec lui, la routine de ce couple ordinaire avec ses hauts et ses bas va progressivement se désintégrer pour laisser place à un véritable cauchemar..

Claire Berest, dans un style qui n'hésite pas à puiser dans les ressources du chaos, restitue ici de manière troublante l'indicible. La chute vertigineuse d'un homme dans la folie.
Nous assistons, spectateurs impuissants, au flux d'une marée ténébreuse qui n'en finit plus d'engloutir ce couple dans ses abîmes.
Chaque page tournée nous interroge sur les ravages provoqués par la perte de contrôle de cette part d'ombre qui se terre en chacun de nous et qui ne demande qu'à s'étendre jusqu'à profiter d'une faiblesse de l'infime.




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Connaître le nom de l'assassin supprimerait tout effroi à la lecture de son crime, dit-on. C'est donc peu recommandé quand on écrit un roman noir.

Claire Berest‚ elle‚ annonce la couleur.

Un uxoricide aura lieu. Etienne‚ mari et tatillon professionnel - il est correcteur de manuscrits‚ poussant le perfectionnisme jusqu'à réécrire les livres qu'on lui fait corriger- frappé de synesthésie, - il voit les mots en couleur - ‚ exaspérant et un peu pathétique‚ va se muer‚ en quelques centaines de pages, en assassin- et, sauvagement, occire son épouse.

Pas de surprise, donc pas de peur?
Au contraire.

Sujet peu original, j'en conviens - comme le fait divers qu'il évoque‚ qui appartient au triste lot du quotidien dans notre doux pays- ‚ mais j'ai lu ce livre dans une sidération et un effroi assez étonnants. Mais explicables.

Parce que tous les ingrédients sont réunis pour une explosion meurtrière : les deux époux sont, comme le note Étienne lui-même‚ "fabriqués ensemble pour que chacun tombe parfaitement ajusté dans les gouffres de l'autre".

Parce que sans la fêlure d'Etienne qui vit l'altérité comme une déclaration de guerre‚ on serait dans l'histoire un peu caricaturale et très drôle d'un couple désassorti. Face à la menace d'un tiers inévitablement critique, Etienne a besoin de sa femme, Vive -surnom destiné à un démenti tragique- pour qu'elle le soutienne envers et contre tous, fût-ce en dépit du bon sens , et pas "pour qu'elle se prostitue à l'ennemi" car "un couple (doit) être un monde hermétique, impénétrable."

Parce que la paranoïa d'Etienne se nourrit des tentatives de Vive pour le ramener à une forme de rationalité et aussi des sursauts d'indépendance par lesquels celle-ci tente de compenser la docilité où la plonge sa peur panique des "pétages de plomb" d'Etienne. Plus elle le raisonne, plus il s'enfonce dans la folie. .

Parce que tout à coup l'histoire un peu drôle et grinçante devient noire et menaçante.

Et plus drôle du tout.

Bref je n'ai pas marché, j'ai couru..

Vite, pour sortir de l'histoire.
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Étienne et Vive forment depuis dix ans, un couple solide et amoureux. Étienne est correcteur dans une maison d'édition, tandis que Vive travaille dans le monde de l'art. Leur vie est rythmée par des vernissages et des concerts de musique classique.
Une belle entente règne entre eux, mais un petit grain de sable va venir s'en mêler, et ternir la vie de tout ce petit monde.
Ainsi, dès le début, on sait que Étienne a tué sa femme. Une chronique qui nous fait découvrir la vie de ce couple tout au long de leur dix ans. Sachant, que trois ans plutôt, leur couple a failli imploser, mais à l'époque, Étienne a mis son égo de côté, afin de sauver son couple.
Bien sûr, on a affaire à un féminicide.
Dans ce livre, on va vivre les trois derniers jours de ce drame. Pendant, tout le récit, c'est le point de vue d'Étienne qui est mis en avant, et jamais celui de Vive. Pendant, trois jours, on assiste à la descente dans la folie d'Étienne.
Que lui arrive-t-il ? Qu'est-ce qui le pousse à dénigrer tout le monde ?
Personne n'a grâce à ses yeux.
L'auteure va nous disséquer les trois jours où ce drame va se dérouler et où son personnage d'Étienne n'apparaît pas sympathique.
C'est un véritable engrenage qui se met en place et Claire Berest l'analyse très bien. Elle nous entraîne dans la vie de ce couple et dans l'interrogatoire d'Étienne par la police en alternance.
Un récit rythmé et dynamique qui nous donne envie de savoir ce qui se passe.
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"Il était alors impossible d'imaginer que trois jours plus tard, dans la nuit de jeudi à vendredi, Etienne tuerait sa femme..."
Voici une simple citation qui veut pourtant tant dire... En ouvrant le dernier livre de Claire Berest, voici ce que vous apprendrez... Que Vive, l'épouse d'Etienne perdra la vie sous les coups de son compagnon avec lequel elle vivait depuis plusieurs années.
Mais que s'est-il passé pour que cet homme semblant sans histoire et amoureux puisse commettre l'irréparable ? Qu'est-ce qui aurait permis que ce drame puisse être évité ?

En lisant ce récit, nous nous retrouvons spectateur impuissant d'une folie qui cause plus d'une centaine de victimes par an en France. Et pour cause, Claire Berest met en lumière dans "l'épaisseur d'un cheveu" un féminicide.En tournant les pages de cet ouvrage, j'ai découvert un récit extrêmement malaisant duquel il ressort beaucoup de noirceur. J'avoue que cette lecture m'a procuré deux sentiments contradictoires ; une gêne d'entrer dans l'intimité d'un couple qui se déchire et en même temps beaucoup de curiosité malsaine pour découvrir l'élément déclencheur à ce déchaînement de violence.

Derrière une très belle couverture où le coup de pinceau donné rappelle les autres oeuvres de Claire Berest où il est question d'art, j'ai trouvé la plume de l'auteure percutante tout en étant à la fois grinçante.

Finalement, le lecteur ne ressort lui non plus pas indemne de cette histoire, car, même s'il s'agit d'une fiction, la question de la violence domestique est une réalité...

Je tiens à remercier Version Femina pour la découverte du dernier roman de Claire Berest vers lequel je ne me serai pas forcément tourné, car, dès le début nous connaissons l'issue et pour lequel il n'y a plus d'espoir. Pourtant, je suis contente de lui avoir donné sa chance, car j'ai pu retrouver la plume d'une auteure que j'apprécie même si le sujet évoqué est moins lumineux que ceux que l'on découvre dans ses précédents écrits...
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Morte sous les coups de son mari

Étienne a tué son épouse Violette, dite Vive. En déroulant la chronique - ordinaire - de leur vie de couple, depuis leur rencontre dix ans plus tôt jusqu'à ces instants fatidiques, Claire Berest réussit un roman aussi brillant que glaçant sur un banal féminicide.

Étienne Lechevallier «était parti pédalant en direction du Petit Brazil l'humeur joviale, car une seconde journée débutait pour lui, dévolue à son projet personnel qu'il jouissait encore de tenir en toute clandestinité, habillant l'escapade d'un charme secret; il était alors impossible d'imaginer que trois jours plus tard, dans la nuit de jeudi à vendredi, Étienne tuerait sa femme.»
Dès les premières pages, le lecteur connait l'épilogue de ce roman, mais il n'en reste pas moins passionnant. Parce que sa construction, par des sortes d'ondes de choc successives, vont nous permettre de remonter le temps, de découvrir comment Étienne et Violette se sont rencontrés, comme leur couple a pris son envol puis comment l'usure du couple a failli causer leur séparation trois ans avant l'issue fatale.
Mais Étienne avait alors choisi de taire ses griefs, de faire profil bas parce qu'il ne concevait pas sa vie sans son épouse.
Alors pourquoi est-il cette fois passé à l'acte? C'est ce que le déroulement des jours précédant le féminicide vont nous apprendre. Et c'est la partie la plus réussie d'un roman implacable. Car il raconte comment des détails à priori sans importance prennent soudain une folle importance, comment un esprit déstabilisé construit son scénario diabolique pierre après pierre. Un rendez-vous pour un concert de musique classique qui n'est pas honoré, une alliance qui n'est plus portée, les traditionnelles vacances en Italie remises en cause jusqu'à cette scène de ménage en public avant LA soirée annuelle organisée par la maison d'édition d'Étienne et où il espère que son épouse lui apportera son entier soutien. Car, après son rachat par un grand groupe, son poste de correcteur est désormais sur la sellette, même s'il "faisait partie des murs". Il avait du reste été convoqué le matin même par l'éditrice pour être "recadré". Pour lui qui "traquait en limier les répétitions, les incohérences, redondances, et toute rupture de rythme ou de registre non justifiée", le coup est rude.
Claire Berest montre parfaitement comment la mécanique infernale se met en route dans un esprit très cartésien, comment il construit la trahison, l'humiliation. Et le déni.
Parsemant son roman de procès-verbaux d'audition par la police criminelle, la romancière réussit un roman percutant et glaçant. Car en le refermant, on se dit que le temps des féminicides est malheureusement loin d'être éradiqué.
On pense bien entendu à Ceci n'est pas un fait divers de Patrick Besson, autre chronique d'un féminicide, raconté cette fois du point de vue des enfants de la victime et à Une simple histoire de famille d'Andrea Bescond qui souligne elle aussi la banalité de ce mal trop ordinaire. Un peu comme dans Hommes d'Emmanuelle Richard, même si dans ce cas son «héroïne» a réussi à échapper à la mort pour pouvoir raconter sa relation, son emprise. Trois romans qui éclairent, chacun à leur manière, celui de Claire Berest qui confirme ici tout son talent.


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Que dire après tout ce qui a déjà été dit !
Entre ceux et celles qui ont dévoré l'histoire et ceux et celles qui ont détesté ..... Chacun sa lecture sur un sujet certes très délicat.
Pour ma part j'ai lu rapidement ces pages, l'histoire est tout de même bien construite et j'ai toujours ce sentiment de respect envers le travail de celui qui écrit !
Emmanuel et Vive se sont ils aimés ? J'en doute fort...car quand on aime, l'écoute n'est-elle pas la qualité essentielle pour vivre ensemble ? Mais est-ce toujours si facile ? Non évidemment.
Oui c'est un roman sur le féminicide mais c'est une réflexion j'ai envie de croire sur le couple. Sur l'être humain, sa relation à l'autre....
Sur le même thème j'ai beaucoup aimé la lecture de Si la rose vient à faner de Pauline de Vergnette, signé aux éditions Blast. Une jeune auteure bien moins médiatisée mais d'une plume rare ! Vraiment ! Découvrez ce livre, ce très atypiquement construit.

Lien : https://www.instagram.com/un..
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Anne Berest nous invite à suivre
l'autopsie d'une vie conjugale.
Elle happe le chaland avec son art de raconter.
Ce n'est pourtant pas un couple très sympathique.
Des quadra bobos, intellos, parisiens bien sûr.
Elle, photographe, investie dans des associations.
Lui, correcteur dans une maison d'édition .
Correcteur dans l'âme, correcteur de tout.
Les mots ont des couleurs,
la syntaxe et la grammaire sont ses religions
qu'il pratique de façon intégriste.
Le couple vit de refrains rassurants
l'été en Italie, le mardi au concert.
Et un jour ça pète !
Alors....
Encore une!
Une lecture inlâchable.

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Encore un roman sur un féminicide me direz vous ! Oui mais celui-là est très différent des autres.
Très vite nous savons qu'Etienne a tué sa femme Vive. Ce sont les trois jours qui précèdent le drame qui nous sont racontés.
Trois jours où Étienne va basculer dans la folie meurtrière.
Etienne est un homme psychorigide, mais alors très, très psychorigide !
Il vit avec Vive depuis dix ans.
Au début "elle riait de tout chez lui, elle trouvait tout drôle et original. Ses agacements, son attention minutieuse aux détails,son incapacité à lâcher prise, ses extrapolations permanentes, sa difficulté à vivre son époque, mais aussi sa délicatesse, elle l'avait rendu beau."
Très vite ils avaient emménagé dans l'appartement hérité de la mère d'Étienne.
Etienne est correcteur dans la maison d'édition "l'Instant fou"(!). Il a fait des études littéraires pas vraiment abouties. . Elle était photographe et travaillait dans une association d'artistes. Si lui est très "coincé" elle était plutôt fêtarde. Elle aimait les expos, les rencontres avec les artistes,elle aimait rire et boire à l'occasion...
Etienne répétait intérieurement " Ça va bien avec Vive, nous sommes un couple solide". Il y a trois ans Vive est partie, il avait accepté une thérapie de couple, avait encaissé les mots qui lui "brûlaient l'estomac". " Il n'était pas encourageant. Il n'était pas surprenant. Il n'était pas marrant. Il était radin, grincheux, fragile, froid. Psychorigide !"
Etienne corrigeait ses livres avec une maniaquerie maladive.
Etienne avait été l'enfant unique d'une mère célibataire, fière de lui elle disait "Il a lu très tôt. Ce gamin, il lirait même le cul dans l'eau". Il s'était enfoncé dans la littérature au point d'être obsédé par la moindre faute de syntaxe, d'orthographe, au point de juger les auteurs qu'il corrigeait jusqu'à parfois ré-écrire des phrases complètes.
Depuis dix ans il achetait un abonnement à des concerts de musique classique. le mardi était le jour sacré de la musique.
Mais un jour Vive lui dit "Etienne , je ne pourrai pas venir ce soir" il s'énerve " Tu es désolée ?! C'est Mahler ce soir! C'est tout ce que tu trouves à dire!". Comment ose-t-elle changer de programme au dernier moment ? C'est insupportable, irrespectueux...et à partir de là, à partir de ce petit écart de Vive, aussi fin que " l'épaisseur d'un cheveu" , la descente au enfer va commencer.
Alors oui c'est la triste histoire d'un féminicide, mais c'est surtout l'analyse minutieuse du chemin que suit un esprit "dérangé" qui va conduire inexorablement à l'irréparable.
Un lecture terrifiante, dans un style fluide , incisif, efficace.
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Pourquoi?
Comment?

Anne Berest nous convie à creuser ce qu'il y a derrière ces interrogations.

Un homme, une femme, des autres (silhouettes floues), « l'épaisseur d'un cheveu », des vies qui basculent, du sang, des destructions.

Au scalpel, l'auteure fouille l'homme coupable.
Au plus profond de son mal être, elle décortique ce qui le constitue, ce qui l'abime, ce qu'il recherche en vain.

Il y a chez cet être un souci de la perfection, une recherche de reconnaissance telle qu'elle en devient pathologique et ni sa femme, ni ses collègues, ni ceux qui l'entourent ne peuvent les satisfaire.
Enroulé sur lui-même, lové dans ses doutes sans justification, auto-destructeur qui détruit ce qui l'entoure et va jusqu'au crime.

Dès le départ du livre, nous le savons coupable et pénétrons dans le labyrinthe qui le constitue.
Parfois nous le plaignons, nous avons envie de le bousculer, de le ramener à la réalité.
Souvent nous nous sentons dépassés par l'esprit qui se noie, qui regarde les autres.
Ils sont comme des ennemis à combattre, à abattre. Particulièrement sa femme, sa chose, qu'il étouffe de sa jalousie, de ses exigences et qu'il veut sienne sans considérer ce qu'elle peut être, lui impose sans accepter de recevoir, bref un être qui se débat et crée une ambiance démoniaque que nul ne comprend ou ne peut comprendre.

Nous en suivons la descente en enfer jusqu'à l'irréparable.
La folie dérange, la folie rend mal à l'aise.
Un livre réussi qui tient en haleine et soulève des questionnements.
L'homme est ici à un moment particulier de sa vie, presqu'une conclusion à ce qu'il fut et est. On ne peut que s'interroger…
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