En 1632, il s'embarque définitivement pour l'Angleterre. Depuis 1625, le comte d'Arundel avait vanté ses mérites au nouveau roi Charles Ier, époux de la fille cadette du roi Henri IV de France, est bien plus cultivé et moderne que Jacques Ier. Il apprécie la baroque. Qui plus est, en 1630, Rubens couvert de commandes dans toutes l'Europe, avait décliné l'offre de s'installer en Angleterre et recommandé Van Dyck.
Pour Van Dyck, les obsessions et les ambiguïtés de ses modèles étaient vraies et mesurables, elles aussi. C'est la raison profonde de l'enthousiasme de l'aristocratie anglaise pour ses portraits. Personne n'a su comme lui pénétrer aussi loin dans les mythologies personnelles et collectives de ce cercle étroit, obsédé par l'image, par le pouvoir de l'image en tant que symbole.
Le 20 novembre 1621, il arrive à Gènes où il est reçu par son compatriote Cornelis de Wael, peintre et marchand de tableaux. Celui-ci l'introduit auprès des plus grandes familles de la ville qui avaient apprécié les somptueux portraits de Rubens exécutés par ce dernier durant son séjour en Italie entre 1602 et 1608.
Comme ce fut le cas pour un autre grand portraitiste nordique, Hans Holbein le jeune, le flamand Anton van Dyck allait mettre un point final à une époque importante de l'histoire de l'art et de la culture. Holbein, un siècle plus tôt, en 1543, mit fin à la renaissance allemande. Avec van Dyck, en 1641, ce sont deux siècles glorieux de l'histoire et de l'art européens, durant lesquels la civilisation artistique flamande a brillé de tous ses feux, qui s'achèvent.