J'ai admiré souvent le lever et le coucher du soleil. Figurez-vous à l'horizon une belle couleur orange qui se nuance de vert, et vient se perdre au zénith dans une teinte lilas, tandis que le reste du ciel est d'un magnifique azur. Les nuages qui flottent çà et là sont d'un beau gris de perle. Quelquefois, ils se disposent en longues bandes cramoisies, de couleur ponceau et écarlate ; toutes ces teintes sont vives, tranchées et relevées de franges d'or.
Un soir, les nuages se dispersèrent vers l'occident sous la forme d'un vaste réseau, semblable à de la soie blanche. Lorsque le soleil vint à passer derrière, chaque maille du réseau parut relevée d'un filet d'or. L'or se changea ensuite en couleur de feu et en ponceau, et le fond du ciel se colora de teintes légères de pourpre, de vert, et de bleu céleste.
L'abbé de la Caille dit que les Portugais ont apporté les singes à l’Ile de France. Je ne suis pas de son avis ; parce que, s'ils voulaient y faire un établissement, cet animal est destructeur ; et s'ils voulaient le mettre dans l'île comme un gibier ordinaire, ils ignoraient s'il y avait des fruits qui puissent lui convenir ; que d'ailleurs sa chair est d'un goût rebutant, et que bien des Noirs même n'en veulent point manger. Cet animal ne peut avoir été apporté des côtes voisines. Celui de Madagascar, appelé maki, ne lui ressemble point ; non plus que le bavian du cap de Bonne-Espérance.
Quand on attrape les Noirs fugitifs, on leur coupe une oreille, et on les fouette. A la seconde désertion ils sont fouettés, on leur coupe un jarret, on les met à la chaîne. A la troisième fois ils sont pendus ; mais alors on ne les dénonce pas : les maîtres craignent de perdre leur argent.
Au reste je croirai avoir été utile aux hommes, si le faible tableau du sort des malheureux Noirs peut leur épargner un seul coup de fouet, et si les Européens qui crient en Europe contre la tyrannie et qui font de si beaux traités de morale cessent d'être aux Indes des tyrans barbares.