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3,9

sur 2687 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un train de nuit est par nature un espace clos où tout le monde se retrouve embarqué pendant plusieurs heures comme dans un navire. Dans le roman de Philippe Besson, L'intercités n° 5789 n'échappe pas à la règle. Il est prévu pour 20h52 au départ de Paris et va desservir les gares de Valence, Crest, Die, Luc-en-Diois, Veynes, Gap, Chorges, Embrun, Mont-Dauphin-Guillestre, l'Argentière-les Ecrins et Briançon, son terminus, qu'il atteindra à 8h18 du matin.

On va faire la connaissance de onze personnes par petites touches de plus en plus précises au point de rentrer dans leur vie intime. Catherine et jean louis les retraités, Serge le représentant de commerce, Julia et ses deux enfants, Alexis le médecin, Victor le hockeyeur, Manon, Leïla, Hugo, Dylan et Enzo cinq amis étudiants. Et bon dieu qu'est-ce qu'ils vont devenir attachants ces personnages. Leur vérité à chacun va éclater en plein jour sans aucune fioriture, brut de pomme. Leur personnalité va être mise à nu au point qu'ils vont nous être aussi familiers que des amis de longue date. C'est cette intimité qui en fait l'élément fort de ce roman.

Philippe Besson avec son style direct et ses phrases simples, nous raconte des histoires banales tout en leur donnant une forte intensité. Il sait nous toucher là où ça fait mal en nous remémorant des situations déjà connues de nous lecteurs. C'est un magnifique faiseur de mémoire et remonteur de souvenirs. Les coïncidences, les concours de circonstances, les successions de décisions font que rien n'est fait et dû au hasard, ils devaient tous se rencontrer dans ce train de nuit. L'auteur nous embarque, nous prend par la main et nous le suivons sans arrière-pensée au rythme du balancement de ce train qui va nous emmener jusqu'au bout de la nuit, jusqu'au bout de la vie.

Si le style de Philippe Besson est simple, son rythme est vif. Les pages se tournent rapidement et le roman se lit plus vite que les onze heures nécessaires au Paris-Briançon pour effectuer son trajet. Il sait nous faire voyager. On retrouve les sensations et les habitudes de ces trains de nuit. de cette atmosphère feutrée et intime qui dévoile les manies et les passions des passagers. Ces voyages qui permettent aux gens de faire connaissance et d'échanger avec d'illustres inconnus. Et puis le roman bascule, le drame nous saisit brutalement et nous nous retrouvons à la merci du Destin. La mort va frapper sans distinction d'âge, de classe ou de sexe. Un roman qui va devenir dans sa deuxième partie bouleversant, poignant et parfois même choquant.

« La vie c'est si peu de choses, et ça passe si vite. »

Merci à Onee, Sandrine, Dominique, de m'avoir invité à bord du Paris-Briançon. A quand votre tour ?
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Je me suis précipitée sur le quai
Suis montée dans le Paris-Briançon
le prologue me mettait sous tension
D'un inéluctable drame annoncé
Une tragédie qui ne dit pas son nom
Aiguisant les nerfs, l'imagination
Des personnages s'animent se révèlent
Dans ce huis-clos nocturne et ferroviaire
Des destins se ruent vers le terminus
Et l'on ne peut stopper leur folle course...

Un nouveau roman de Philippe Besson, et qui plus est se déroulant dans un train, je prends, forcément! le fait de savoir , dès le début, qu'un événement dramatique se produira crée une atmosphère particulière, la nuit dans les compartiments-lits aussi. On suppute, on vit d'autant plus intensément les pensées, les agissements des personnages. En phrases sobres mais riches de sens, l'auteur réussit à capturer notre attention, à nous rendre tangibles ces êtres réunis par le hasard. A nous les faire aimer. le final est fort poignant. Sous la pudeur des mots éclatent les émotions. Coup de coeur!

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Victimes d'un concours de circonstances

Avec Paris-Briançon, Philippe Besson nous offre sans doute l'un des romans les plus émouvants de cette rentrée. Vous n'oublierez pas de sitôt ces passagers d'un train de nuit, parfaits inconnus au moment de prendre ce train de nuit.

Avouons-le d'emblée, j'aime voyager en train et en particulier dans les trains de nuit. Cela remonte sans doute à ma prime jeunesse, à cette sorte de magie qui fait que l'on quitte une région froide et grise et que l'on se réveille caressé par un soleil encore discret qui nous dévoile de beaux paysages et des senteurs agréables. de plus, on n'est jamais à l'abri de faire une belle rencontre.
Un mystère qui a d'ailleurs été soigneusement entretenu par les romanciers. Ils ont fort habilement su utiliser cette promiscuité pour imaginer de belles histoires, ou de désagréables surprises de la madone des sleepings à L'inconnu du Nord-Express et du Crime de l'Orient-Express au Liseur du 6 h 27 du regretté Jean-Paul Didierlaurent.
Avant que ne disparaissent les dernières lignes en circulation en France, Philippe Besson nous offre un Paris-Briançon qui va lui aussi nourrir la légende. Onze heures de trajet durant lesquelles il va s'en passer des choses! Mais n'anticipons pas et commençons par présenter les passagers qui, en ce soir de printemps, montent dans les compartiments couchette à la gare d'Austerlitz en direction des stations de ski.
Le premier à entrer en scène est Alexis Belcour, médecin de quarante ans, qui se rend à Briançon pour vider l'appartement de sa mère décédée et retrouver l'endroit où il a passé sa prime enfance. Il sera accompagné par Victor Mayer venu à Paris pour des problèmes de ménisque. À 28 ans, cet hockeyeur qui gagne sa vie comme moniteur de ski l'hiver et guide de randonnée l'été a des raisons de s'inquiéter de l'usure de sa mécanique. Dans le compartiment voisin Julia Prévost, 34 ans, a pris place avec ses deux enfants. Cette assistante de production à la télé part rejoindre ses parents, mais fuit aussi un ex-mari violent. À côté, un couple de 63 et 62 ans. Jean-Louis et Catherine Berthier ont loué un studio à Briançon pour profiter de leurs premiers mois de retraite. le cancer détecté chez Jean-Louis leur laisse penser qu'ils doivent profiter de ce moment ensemble. Un habitué, Serge Dufour, 46 ans, VRP voyagera à leur côté. Il monte régulièrement à Paris pour suivre les séminaires et formations proposées par l'entreprise qui l'emploie. Cette fois pourtant, le bagout qui a fait sa réputation lui reste un peu en travers de la gorge. On parle de restructurations et de réductions de personnel. Cinq jeunes étudiants de 19 ans occupent un autre compartiment. Manon, Leïla, Hugo, Dylan et Enzo vont passer une semaine dans le chalet mis à disposition par le parrain de Manon. «Et puis, dans cette histoire, il y a un certain Giovanni Messina. Il faudra bien parler de lui.»
Alors que défilent les immeubles de la banlieue parisienne, les premiers échanges entre ces personnes qui ne se connaissaient pas quelques minutes auparavant permettent d'en savoir davantage sur leur vie, leur état d'esprit, leurs soucis. le médecin aura rassuré Julia sur la santé de son fils qui a vraisemblablement une angine. Serge le séducteur aura abordé Julia en se disant qu'ils se sépareront au petit matin après une nuit à coup sûr hachée et inconfortable «alors pourquoi pas des mots entre eux, des mots ordinaires, sans importance véritable mais qui font passer le temps. Et, qui sait, à la fin, ils se sentiront peut-être un peu moins seuls.» Une partie de belote s'improvise entre jeunes et retraités avant que, vers 23h et alors qu'on traverse la Bourgogne, chacun regagne sa cabine. Les conversations se font alors plus intimes. Alexis et Victor dévoilent leur homosexualité. Julia confie à Serge bien davantage qu'elle ne l'aurait imaginé de prime abord. «Un concours de circonstances, une somme de bifurcations, une succession de décisions, une profusion d'incidents ont fait que leurs existences ont soudainement concordé dans l'espace et dans le temps.»
Je laisse au lecteur le plaisir de découvrir ce qui est arrivé à l'intercités n°5789 au petit matin, quand Giovanni Messina entre en scène, pour souligner qu'une fois de plus Philippe Besson fait naître l'émotion. Il raconte en phrases simples des moments de forte intensité. de ce drame tragique et lumineux, on retiendra l'humanité, la vérité d'un instant où se révèlent les personnalités, où il n'est plus question de se cacher. Un roman fort, un roman bouleversant.


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"Le départ de l'Intercités de nuit n°5789 est prévu à 20h52. Il dessert les gares de Valence, Crest, Die, Luc-en Diois, Veynes, Gap, Chorges, Embrun, Mont-Dauphin-Guillestre, l''Argentière-les Ecrins et Briançon, son terminus, qu'il atteindra à 8h18."
Prenez garde à la fermeture des portes. Attention au départ !
Et nous voilà partis avec 123 personnes dans ce train couchettes en ce début de vacances de Pâques !

Quelques pages nous présentent d'abord la gare, puis le train, les couchettes, et 11 personnes, plus une autre à peine abordée, que nous allons suivre tout au long du roman.
Par petites touches, l'auteur commence par une présentation générale des personnages, puis avec de courts chapitres, il nous fait entrer petit à petit dans l'intime de chaque personne.
Et ça c'est "malin" de la part de Philippe Besson car nous allons nous attacher à chacune d'elle.
Comme on sait dès le départ que tous n'arriveront pas, on ne peut pas s'empêcher d'espérer pour chacun une issue positive.

Dans ce train, la nuit qui plus est, l'intimité et la proximité vont faire que les personnages se livrent, petit à petit, sur ce qu'ils n'osent pas dire dans la vie courante, ils se dévoilent à eux-mêmes aussi. Ce qui se dit dans le train restera dans le train.

De façon très intelligente l'auteur fait monter le suspense jusqu'à l'apparition du 12ième personnage esquissé au début.
Là encore, c'est bien fait. L'auteur met en lumière des faits de société, des réalités qui font que la vie prend tel ou tel chemin.

Le destin, le hasard, la fragilité de la vie, l'auteur m'a embarquée dans ces thèmes nous rappelant au passage combien il est important d'être soi-même.
J'ai découvert l'écriture de Philippe Besson et j'ai beaucoup aimé ce récit plein d'humanité.
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Le train de nuit pour Briançon va partir . A son bord, des curieux, des amateurs de ce genre de transport, des retardataires sans autre choix ou des économes. Il y a toujours une raison pour prendre un train de nuit.
Alors, Alexis, Victor, Catherine, Julia, Jean Louis , Serge et des jeunes vont se côtoyer quelques heures et partager un peu de leur secret.

Philippe Besson , comme à son habitude , nous renvoie à nos vies , nos non dits, nos petits travers mais aussi nos souffrances , nos espoirs . Il nous parle à travers ses personnages , de façon simple mais brillante, sans donner de leçon.
Comme souvent, le thème de l'homosexualité non avouée est évoqué, mais difficile pour lui de faire aussi bien que dans l'excellent @arrête avec tes mensonges. Il n'empêche que c'est toujours magistralement amené.
Et la fuite du temps , on en parle ? "On était tellement de gauche , aujourd'hui on ne sait plus " , dit si brillamment Miossec . C'est ce que m'ont évoqué certains personnages du livre .
Enfin , fustiger les réseaux sociaux est facile , mais Philippe Besson le fait admirablement.
"Epoque vulgaire, où plus rien n'est privé, où tout est spectacle, et surtout la souffrance, surtout la désolation, où la décence pèse si peu devant la prétendue "priorité de l'information", où le goût de l'immédiateté prive de tout discernement, où les dommages collatéraux constituent un détail dérisoire ".
Pas mal non ?
Un très bon Besson.
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Si vous montez à bord du train de nuit n°5789 qui relie Paris à Briançon, ce soir-là, vous ferez certainement partie des passagers joyeux, épuisés, préoccupés. Malheureusement pour vous, vous risquez de faire partie de ceux qui seront morts au lever du jour.
Je vous rassure. La lecture de Paris-Briançon, le roman de Philippe Besson, n'est pas si dangereuse. Enfin....
Alors que l'Intercité n'a pas encore quitté la gare d'Austerlitz, Philippe Besson nous entraîne dans ce voyage de nuit qui devra durer onze longues heures.
Le train s'ébranle et nous faisons peu à peu la connaissance de passagers restés éveillés. Tout au long cette nuit qui n'en finit pas, ils vont se parler, communiquer, jouer aux cartes, se dévoiler à des inconnus qu'ils n'auraient jamais pu ou su côtoyer dans leur vie quotidienne. Ces passagers, ce sont : un couple de retraités, un commercial, une assistante de production, des étudiants en psycho à Nanterre... un médecin et un guide de randonnée.... La description minutieuse qu'en fait Philippe Besson, le romancier, au tout début du voyage, est battue en brèche par toute la vérité qui émerge des discussions. Chaque personnage va pouvoir échapper à sa solitude, à ses souffrances cachées... se révéler, jusqu'au moment où un téléphone se met à sonner....

Ce roman m'a bouleversée. le suspense était bien là. Page après page, j'ai redouté le pire, j'ai espéré, prise par un récit dont on je ne pouvais pas me détacher. Mais on ne peut pas échapper au destin... Surtout à un destin à la manière de Philippe Besson.

Je me souviens de ma première rencontre avec Philippe Besson, en janvier 2015, ma deuxième rencontre Babélio. Il m'avait dédicacé La maison atlantique par ces mots : "le portrait d'un jeune homme consumé par le chagrin...."

Au terme du voyage Paris-Briançon, certains passagers oublieront, certains changeront de vie, certains seront eux aussi consumés par le chagrin. Alors, un conseil, réfléchissez avant de vous décider à traverser la nuit à bord de l'intercité 5789... mais moi, je veux bien refaire le voyage.


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Le roman débute par un départ, celui de l'Intercité de nuit n°5789 qui part à 20h52 de la gare d'Austerlitz et relie la capitale à Briançon. A son bord, 123 passagers. Nous allons entrer dans l'intimité de onze d'entre eux durant ce voyage de nuit dans un huis-clos au suspense tragique car nous sommes prévenus que « parmi eux, certains seront morts au lever du jour ».
Philippe Besson utilise l'ambiance nostalgique de ce train vieillissant « qui va traverser la nuit française « et dont les compartiments couchettes sont autant de cocons favorisant une certaine promiscuité incitant aux confidences de ces onze destins de passagers qui ne se connaissaient pas auparavant.
L'histoire de ce voyage en train de nuit pourrait donc être banale s'il n'y avait ce frisson qu'on ressent dans l'attente du drame. La rencontre avec chacun des passagers que l'auteur sait nous rendre attachants par leurs attitudes, leurs révélations, ajoute l'émotion au suspense.
Il y a là cinq jeunes étudiants qui partent en vacances, un couple de retraité dont le mari est malade. Julia et ses deux enfants, elle travaille dans une maison de production et tente de s'éloigner d'un mari violent, aura comme compagnon de voyage un commercial sur le retour et dont le bagout se révèle vite pesant. Il y a aussi un jeune homme qui rejoint son équipe de hockey sur glace et sa fiancée, il partage son compartiment avec un médecin généraliste qui va vider la maison de sa mère décédée. Bercés par les trépidations du train qui s'enfonce dans la nuit, les onze passagers vont se laisser aller à des confidences, et nous découvrons leurs espoirs et les failles de leurs vies : violence conjugale, cancer, rupture amoureuse, crainte d'être viré de son travail, engagements militants, amours débutantes, bref un concentré de vie, un échantillon sociétal.
Mais l'évènement qui se prépare va servir d'aiguillage et modifier leurs destins. Comme quoi, le hasard joue un rôle dans nos destinées, semble être le message sous-jacent de l'auteur.
En nous faisant entrer dans l'intimité de chaque personnage, Philippe Besson nous embarque avec eux et j'ai vraiment eu l'illusion que, montée à bord de cet Intercités, j'écoutais leurs conversations. D'une écriture sensible, fluide, intimiste, l'auteur créé l'empathie.
Un roman court et bouleversant où l'humanité, la tendresse de Philippe Besson pour ses personnages se déploient avec le même talent que dans « le dernier enfant » et que j'ai aimé tout autant.





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un récit poignant…
Alexis Belcour, 41 ans, est médecin à Paris. Victor Mayer, 28 ans, est moniteur de ski et hockeyeur. Julia Prévost, 34 ans, est assistante de production pour la télévision, elle accompagne ses deux enfants, Chloé, 8 ans et Gabriel 6 ans. Jean-Louis Berthier, 63 ans et son épouse Catherine, 62 ans, sont à la retraite depuis un an. Serge Dufour, 46 ans, est VRP de père en fils pour du matériel de sport de montagne. Manon, Leïla, Hugo, Dylan et Enzo, tous 19 ans, sont étudiants en psycho dans la même faculté de Nanterre. Ils sont des « gens », tous des anonymes embarqués dans le même train, l'Intercités N°5789, qui les emmène de Paris à Briançon de nuit. Ce qu'ils ne savent pas c'est que leur train n'arrivera jamais à destination…
Après une entrée en matière un peu soporifique, la présentation des différents protagonistes, le récit de cette catastrophe captive vite notre attention et nous rend les acteurs touchants, chacun trimballant dans sa valise son histoire personnelle.
L'auteur a su avec brio rendre cette histoire au début des plus banale, émouvante. On finit par s'attacher à ces inconnus et par être bouleversé par leur destinée.
« Paris-Briançon » est écrit avec beaucoup d'humanité et d'intelligence.
Editions Julliard, 203 pages.
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Bienvenue à bord de l'Intercités n° 5789 à destination de Briançon.
Plus que l'annonce d'accueil de la SNCF, c'est Philippe Besson qui donne le départ de ce train de nuit :
« Pour le moment, les passagers montent à bord, joyeux, épuisés, préoccupés ou rien de tout cela. Parmi eux certains seront morts au lever du jour. »
Et me voilà installée dans ce train de nuit « Paris-Briançon ».
Après avoir pris place à bord, déposé mon bagage dans ma cabine, j'ai fait connaissance de mes compagnons de voyages.
Alexis, 40 ans, médecin généraliste.
Victor Mayer, 28 ans défenseur dans son équipe de hockey sur glace.
Julie Prévost, 34 ans, assistante dans une société de production pour la télé.
Jean-Louis et Catherine Berthier jeunes retraités.
Serge Dufour, 46 ans, VRP.
Manon, Leïla, Hugo, Dylan et Enzo étudiants en psycho à Nanterre.
Ils sont différents, Philippe Besson me les a présentés avec bienveillance en mettant en avant les qualités de chacun, mais aussi leurs faiblesses, ce qui les rend uniques en somme. J'ai embarqué totalement auprès d'eux, leur langage, leur corps, leurs questionnements, leurs aventures, leur inconstance, leur bravoure.
Peu à peu ils ont fait connaissance, se sont confiés, se sont découverts sans filtre, sans rien cacher. Il est si facile de se dévoiler à des inconnus que l'on est sûr de ne jamais revoir. Et puis, le train, le huis-clos favorisent les confidences :
« Et vous savez ce que j'aime encore plus ? C'est les trains de nuit. Parce que, dans les trains de nuit on dit des trucs qu'on ne dirait pas autrement. »

Ce roman choral, le premier de l'auteur, est passionnant.
J'ai aimé chaque minute de ce voyage.
Philippe Besson réussi à nous faire traverser des vies en quelques dizaines de pages, c'est fluide, émouvant, parfois sombre et si souvent lumineux. On a envie de prendre ses personnages dans nos bras pour leur permettre d'avancer autrement, tant on a l'impression de les connaître, tant on aimerait pouvoir les aider à vivre heureux.
Et toujours l'élégance unique de la plume qui a fait de moi une inconditionnelle de l'auteur !


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Train de nuit

Premier gros coup de coeur de l'année 2022, lu presque d'une traite.
Paris, 20h50, gare d'Austerlitz : en ce vendredi soir des vacances de printemps, des passagers se pressent pour monter à bord de l'Inter-cité 5789, qui s'ébranlera deux minutes plus tard, terminus Briançon, à 8h22. C'est un train de nuit, une partie des voyageurs ont réservé des couchettes et, alors que chacun s'installe, nous faisons connaissance avec certains d'entre eux. Des personnes « ordinaires », qui voyagent pour leur travail, des loisirs, ou des motifs personnels. Toutes et tous ont une histoire, leur histoire, et dans ces instants un peu suspendus, ils vont lier connaissance, échanger des confidences, se livrer, partager des moments privilégiés. On s'attache aux personnages qui prennent vie sous la plume de l'auteur. Mais dès les premières lignes du roman, on sait que « parmi eux, certains seront morts au lever du jour ». L'inéluctabilité de ce drame crée un suspens renforcé par la nuit où l'imagination s'envole.
Mais plus que roman à suspens, ce sont les rencontres que je retiendrais de cette lecture, ces personnages qui se sont croisés par hasard à bord d'un train où certains n'auraient pas dû se trouver, qui ont transgressé les barrières des âges et des classes sociales, le temps d'un voyage.
Un excellent roman, court, riche et poignant, que je recommande vivement.
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Paris-Briançon (Philippe Besson)

Quel numéro porte l’Intercités de nuit qui relie Paris à Briançon ?

N° 5789
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