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3,82

sur 471 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
C'est à un véritable travail de biographe que s'est livré Philippe Besson pour redonner vie à l'un des plus grands mythes du cinéma américain.

J'ai particulièrement aimé cette lecture qui m'a permis de découvrir James Dean qui était pour moi, j'ose à peine l'avouer, un quasi inconnu.
Je n'ai vu aucun des films qui ont fait son succès.
Seules quelques photos d'un jeune homme séduisant et boudeur, souvent vêtu d'un simple tee-shirt blanc ont une place dans ma mémoire et aussi, bien-sûr, les circonstances de sa mort précoce.

En donnant la parole à ses proches, parents, amis, et relations professionnelles disparus pour la plupart, l'auteur dresse grâce à ces mémoires d'outre tombes, un portrait précis et attachant.

On croise Marlon Brando, son modèle dont il admire « la féminité brutale », Natalie Wood, Liz Taylor, Montgomery Clift, mais aussi sa mère, son père ou sa tante.

Je ne suis pas cinéphile, mais l'élégance de la plume de Philippe Besson a eu raison de mes réticences à me plonger dans ce livre dont le sujet m'intéressait fort peu.

Une très bonne surprise !
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Philippe Besson Vivre vite Roman Julliard ( 238 pages – 18€)

Après La maison d'Atlantique, c'est Outre- Atlantique que Philippe Besson nous embarque sur les traces de son héros : James Dean. L'auteur a choisi la forme chorale pour dérouler cette exofiction.
La photo de la couverture « convoque» le lecteur. Ce visage, très photogénique, rayonne, irradie et hypnotise par « la puissance de son regard », ce « quelque chose de lumineux et de violent ». Mais que sait-on vraiment de cette icône ?
La citation en exergue résume, avec une violence implacable, le destin de cette « étoile » qui passa « comme une comète ».

Le roman s'ouvre sur une page magnifique, l'image attendrissante d' un couple attendant son premier enfant, du père caressant un ventre.

Ce qui est inattendu, c'est que Philippe Besson donne la parole aux disparus dont la mère et son fils. Les confidences n'en sont que plus poignantes.La mère relate la malédiction qui semble peser sur la famille, et ses atermoiements quand elle apprend qu'elle est atteinte d'une maladie incurable.
Faut-il cacher la vérité ou non ? Quelle est la solution la moins dramatique pour Jimmy ?

De toute évidence , être orphelin si jeune, à neuf ans, causa un traumatisme qui le hante à jamais. Et Jimmy de nous rappeler qu' une mère, c'est irremplaçable. On pense à la douleur que W.H Auden éprouva dans les mêmes circonstances. N'est-ce pas « un monde qui s'écroule et l'enfance qui disparaît avec celle qui l'a fait naître ? ».
Il comprend que « c'est fini de ces deux ailes qui le portaient depuis toujours, ces deux ailes qui lui donnaient ce surcroît d 'assurance » et se terre dans son mutisme, lui,le « sentimental ».
Le manque l'habite, c'est en fini de leurs rires, leur complicité.

Jimmy reconnaît sa dette envers la gent féminine. Plusieurs femmes se révèlent importante dans sa vie, « faites pour être des prothèses ». Celle qui l'enfanta. Celle qui le recueille et l'élève comme son fils. Celle qui le prend sous son aile et lui enseigne les rudiments de l'art dramatique : Adeline, qui a compris sa fragilité,a su mettre en exergue son talent, et tel un mentor, le stimule et l'encourage. Il croise sur un tournage Liz Taylor qui souhaite protéger « ce rebelle au coeur tendre », suite à ses confidences. Julie Harris est chargée de « tempérer ses ardeurs ».

Le dramaturge, Tennessee Williams, venu voir « ce gamin » prometteur, à la « beauté à couper le souffle », découvre un acteur qui dégage « une énergie sexuelle ».
Son professeur Gene Owen ne remarque pas de suite cet étudiant en droit, gauche, « l'air d'un oiseau tombé du nid », mais son interprétation du « prince danois » l'impressionne par son jeu différent, et il décèle en lui « comme du diamant brut ».

Le portrait se reconstitue comme un puzzle pour le lecteur. Souvent redondant, car tous le perçoivent de même. «Un enfant plein de vitalité », « débordant d'énergie ». Ses lunettes le rendent « sexy ». On devine une relation fusionnelle avec sa mère, elle qui l'a initié à des loisirs comme la danse, les chansons, l'art dramatique, le violon, ce que son père réprouvait, privilégiant le sport.
Ne l'a-t- on pas accusée de cultiver chez Jimmy sa différence ? de l'élever comme si c'était une fille ? N'est-ce pas elle qui déclencha , puis encouragea son « désir irrésistible de faire l'acteur » ? N'est-ce pas sa mère qui aspirait à voir « de la lumière dans son visage » ?
Jimmy passait pour « un élève appliqué , sérieux, consciencieux », mais il était victime de moqueries, à cause de son accent, de sa « dégaine de paysan ».

Après la disparition de sa mère, il ne supporte pas que son entourage lui manifeste un débordement de compassion,. Sa métamorphose, elle s'opère chez son oncle et sa tante Ortense, qui joue la mère de substitution et défend son frère, le père de Jimmy en ce qui concerne sa décision de le lui confier. Ce couple nous confronte au mode de vie des Quakers dont il fait partie.
A 14 ans, il doit assumer sa singularité. Sa passion pour la conduite ( tracteur, moto, voiture), il l'a acquise chez les Winslow. A 18 ans, son échec professionnel forge son caractère. Si certains sont sauvés par l'écriture,Jimmy, lui, trouve son échappatoire dans la lecture et le théâtre.

Natalie Wood égrène ses souvenirs. Elle a retenu de lui « sa solitude, sa sauvagerie ». Elle connut James sur un tournage et découvrit sa générosité ainsi que sa timidité.
Plus tard, « le binoclard » prend sa revanche. Quant à lui, il se présente sans complaisance : « difficile », reconnaît ses pulsions meurtrières. Ne s'est-il pas révélé bipolaire,balançant « en permanence entre l'excitation et l'abattement » ?

Sa vie amoureuse se révèle compliquée,erratique. Son look magnétique fascine. Il multiplie les aventures, succombe aux coups de foudre. Il se laisse séduire par Elisabeth Mc Pherson, son professeur, liaison éphémère qui le révèle : « un amant pressé et maladroit ». La relation avec le pasteur « un peu trop tendre » est ambiguë. Puis, il se montre attiré par les hommes , mais ceux qui « passent dans son lit », il les « chasse au petit matin ». Quant à l'acteur Sal Mineo , il le trouve trop jeune.

A son actif, trois films et des relations pas faciles avec l'équipe des films. Pour le réalisateur George Stevens, James Dean était « un type instable, ingérable », mais incandescent, il « crevait l'écran ».Imprévisible, il donne aussi du « fil à retordre » à Elie Kazan, à cause de ses « errances nocturnes » arrosées. Il lui cause la peur de sa vie, en acceptant une virée à moto. Quant à Rock Hudson, il lui reproche « sa désinvolture », «  son arrogance insupportable », « sa suffisance ».

Le récit est ponctué de phrases qui marquent la rupture brutale et rappellent que cette icône n'échappa pas à son destin tragique. Il y a cette phrase, quasi prémonitoire,de Jimmy conjurant la mort devant des cercueils : « Dennis, il faut rire de tout. Et de la mort, en premier » qui prend une résonance particulière après l'accident.

L'avant-dernière voix , celle du chauffard, révolte, à la lecture de ses hésitations.

Une voix d' outre- tombe clôt le récit, celle de James Dean qui nous livre la phrase , tenue secrète, qu'il chuchota à sa mère, devant son cercueil après avoir vu , en flashback, défiler des images marquantes de sa courte existence de 24 années.
Dans cette biographie romancée, Philippe Besson nous plonge dans «  l'Amérique de la fin des années 40, pudibonde et corsetée », «  cette grande nation », qui «  n'est rien d'autre qu'une mère monstrueuse, qui dévore ses enfants, une putain de mère maquerelle qui brûle ses gagneuses et ses idoles ».

On suit les déménagements de la famille Dean, qui nous fait voyager de l'Indiana et « ses plaines interminables du Midwest, les hivers froids », à La Californie « pays écrasé de chaleur, connu pour ses plages bondées et sa décadence ».
Puis c'est ce retour à la ferme, chez l'oncle. P lus tard, la découverte de New York, des années 50 : « un choc », «Tellement gigantesque » et les lieux de tournages : Mendocino et ses « demeures en bois blanc », son « port de pêche préservé ».
On sillonne l'Amérique à bord du Zéphyr ou de l'express luxueux qu'est le Twentieth Century limited. Les paysages défilent, évoquent parfois des tableaux de Hopper, peintre de prédilection de l'auteur. Par exemple le décor « des fils électriques au-dessus des rues » ou des cafés ou bars bruyants, enfumés.
Tout comme son héros, Philippe Besson partage cette fascination pour l'Italie , Michel-Ange et la beauté masculine dans l'art.


Philippe Besson a le don de savoir se glisser dans la peau d'une femme et de nous toucher quand il filme l'émouvant adieu , « furtif et déchirant », d'une mère à son fils, se résumant à leurs regards et des mains étreintes. Ou encore quand la caméra suit, cet enfant qui en cachette , la nuit, va « pleurer sur sa tombe ». A travers son héros, l'auteur montre que les drames du passé, on peut les estomper mais on ne les efface pas.

L'auteur met en exergue l'ascension d'une idole vers la gloire, le désir de reconnaissance et sa dévorante ambition, une fois sous les feux de la rampe.
le buzz que les médias génèrent autour de cette « beauté crépusculaire » le rend « ivre de son image jusqu'à l'euphorie ». Dans son besoin de brûler la vie par les deux bouts, dans ce tourbillon , cette ivresse de la vitesse, on pense à Françoise Sagan et ses virées en voiture. On subodore que Philippe Besson s'est fait plaisir, en revisitant la vie de cette figure mythique, à la carrière météorite, au seuil des 60 ans de sa disparition. N'avait-il pas des posters qui tapissaient les murs de sa chambre ?

Un roman qui invite à revoir les films mettant en scène James Dean, cet enfant terrible du cinéma, une personnalité aux multiples facettes, dévoilées, tour à tour, par ceux qui l'ont éduqué, côtoyé, aimé, fait tourner, adulé et vénéré.
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Monsieur Besson,

Je n'avais jamais lu vos ouvrages, je vous connaissais de nom, sans plus. Et puis un beau jour, je me suis penchée sur ce roman qui faisait un tabac : " Arrête avec tes mensonges " Là, coup de foudre. Je tombe littéralement sous le charme de votre plume, j'ose même avouer que j'en tombe amoureuse. Depuis, je lis tous vos écrits.

Aujourd'hui, je viens de terminer " Vivre vite " relatant la vie de James Dean. le coeur serré, j'ai ressenti le besoin urgent d'écouter la magnifique chanson de Diane Tell " La légende de Jimmy " Et c'est là que mes larmes retenues ont enfin réussi à couler.

Monsieur Besson, vous êtes un génie de l'écriture. Grâce à votre talent et votre sensibilité, j'ai vu la vie de James Dean se dérouler sous mes yeux, d'avoir eu ce sentiment étrange de le toucher, d'avoir entendu son rire, et vu son sourire ravageur éclairer sa gueule d'ange, de le voir donner des coups de pied à la vie, vivre dans l'urgence, Vivre vite, toujours et encore plus vite et rejoindre cette mère disparue bien trop tôt.

Monsieur Besson, merci pour ce travail considérable que j'ai parcouru avec un immense intérêt et terminé en larmes. Cela nous arrive parfois...

On ne triche pas avec la sensibilité, vous le savez, n'est ce pas, Monsieur Besson ?
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Ce roman est bref et bouleversant. Je ne connaissais pas la vie de James Dean et, pour tout avouer, elle ne m'intéressait guère. Je ne suis pas très sensible à son jeu, sa beauté tant célébrée m'a toujours laissée de marbre- je n'ai jamais compris ce qu'on lui trouvait de si extraordinaire. Il est mort jeune, voilà tout: on peut en faire une idole qui ne vieillira jamais, ne deviendra jamais obèse ni ne prendra la parole en faveur des Amérindiens au cours d'une cérémonie des Oscars. Les morts, c'est sans risque.
J'ai lu ce livre après avoir entendu une interview de Philippe Besson à la radio. Je l'ai lu car ce livre est une déclaration d'amour de la part de l'auteur et j'aime les histoires d'amour.
Philippe Besson fait parler des gens qui l'ont connu en vrai, qui l'ont aimé (sauf Rock Hudson). Philippe Besson écrit des phrases lapidaires, justes, qui font mouche à tous les coups (regardez un peu le nombre de citations qu'il y a déjà sur Babelio: on pourrait presque recopier le bouquin phrase à phrase!).
Je vais revoir ses films, m'extirper de l'année 2015 et retourner en 1953, 54 et 55 pour voir ce sale gosse, cet écorché vif qui m'a tellement touchée à travers les mots de M. Besson.
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Cette semaine à la Médiathèque, je vois le livre de Philippe Besson : « Vivre vite ». En couverture, la photo de James Dean. Tiens, une biographie signée de Philippe Besson…Très amateur de l'auteur, sans réfléchir plus, j'emprunte le livre.

Récit de la courte et trépidante vie de James Dean, star hollywoodienne éphémère des années 50.

Voilà, cela pourrait être la quatrième de couverture… Pas très aguichante. Et pourtant, la patte de Philippe Besson m'a emporté.
D'abord dans le propos : Je ne connaissais pas James Dean sinon de renommée qui disait qu'il avait « brulé la vie par les deux bouts ». J'ai découvert une toute autre réalité : un enfant dévasté par la mort prématurée de sa mère (il n'avait que 9 ans) et une personne à la sensibilité hors normes. Ceci pouvant expliquer cela
Dans la forme : une interview qui fait revivre tous les proches de James Dean. En lisant, je me voyais comme devant un documentaire diffusé à la télévision. La famille, les amis témoignent tout à tour en évoquant une anecdote qui nous fait découvrir peu à peu la personnalité complexe de James Dean.
Le dernier chapitre, c'est James Dean qui parle et les deux derniers paragraphes du livre nous font comprendre le pourquoi de son comportement pendant toute sa courte vie.
Pas très amateur de biographie, je n'ai pas su me détacher de ces pages tellement bien écrites, pleines de sensibilité (du Philippe Besson, quoi !!!). Je n'ai jamais mis autant de citations sur le site.
Je vous encourage à découvrir ce superbe livre.
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Je dois être un des rares lecteurs de ce livre à:
1) Ne pas avoir reconnu James Dean sur la couverture.
2) Ne pas savoir de quel sujet traitait "Vivre Vite".
Je l'ai juste lu parce que j'aime le style de Philippe Besson, ses personnages souvent tiraillés...
Et là, je ne fus pas déçu.En faisant intervenir en temps que narrateur tous les acteurs de la vie de James Dean, Besson nous raconte en 162 pages la vie du "mythe" à travers différents regards, familiaux , scolaires, professionnels, sentimentaux...
C'est intelligent, instructif (enfin pour moi !), bien écrit, vif.Une vraie réussite.
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Vivre vite, car on va mourir jeune - c'est moins un choix peut-être qu'un pressentiment. Celui d'une mère qu'un sale cancer emportera trop tôt. Celui de son fils, gamin fragile, imprévisible, ardent, à qui le destin réserve bien des errances, puis la gloire la plus éclatante et la plus brève avant de lui briser les ailes sur une route sinueuse de Californie.

Loin des biographies clinquantes qu'on associe souvent aux stars du cinéma, Philippe Besson offre à James Dean un court roman tout en finesse et en nuances. Roman choral auquel les parents, la famille, les professeurs, les amis, les amants, les compagnes, les relations de travail, James Dean lui-même, prêtent leur voix pour dresser, par points de vue superposés, le portrait d'un être insaisissable et fascinant.
L'écriture sensible, rapide et puissante de l'auteur est en parfaite alchimie avec son personnage. Il touche juste, et droit au coeur.
Lien : http://ys-melmoth.livejourna..
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J'ai adoré ce roman choral qui tente de percer le mystère de l'une des légendes du cinéma.
Chacune des personnes importantes que James Dean a croisée durant sa courte vie prend la parole pour le raconter, depuis son enfance jusqu'à ses premiers succès. Il se raconte lui aussi, et dévoile la difficulté de grandir sans sa mère, son amour de l'Art et de la vitesse. Un bel hommage, si bien raconté qu'on a du mal à savoir où commence la part de fiction...
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Vivre vite.
Philippe Besson. 2014. Julliard.

"Parfois, je pense : si je ne l'avais pas poussé dans cette direction (les arts, la musique, le théâtre..), s'il n'avait pas embrassé cette profession, s'il n'était pas devenu célèbre du jour au lendemain, il ne serait pas mort brutalement, en pleine jeunesse, en pleine gloire. Il n'aurait pas eu les moyens de s'acheter cette maudite voiture, il n'y aurait pas eu l'accident. Mais je n'arrive pas à me sentir coupable. On n'échappe pas à son destin. le sien était d'être une étoile et de passer comme une comète."

En lisant ce livre, je pensais hier que Philippe Besson est un explorateur de la vie sentimentale des gens qui lui parlent avec acuité ou quelque chose comme ça. Il est vraiment excellent dans cet exercice, il se pose des questions que tout le monde se pose mais qui sont éphémères et quand on essaie de s'en souvenir, elles ont disparues, non pas parce qu'elles sont compliquées ou de faible intensité, ce sont des joyaux qu'il faut noter tout de suite, car elles sont vouées à se loger dans les parties profondes de notre mémoire avec le risque de ne les voir réapparaître aussi nettement, comme l'oubli. Je suis quasiment sûr qu'elles ne se représentent à notre esprit que rarement avec la même intensité.

Et puis je me suis mis à lire le florilège de bons mots des critiques littéraires apparaissant sur la jaquette. Deux ont attiré mon attention : de Dominique Fernandez : " le talent de Philippe Besson, la manière tendre et douce qui lui attire de plus en plus de lecteurs, consiste à montrer que les mouvements du coeur forment l'essentiel d'une vie humaine."
Oui je partage exactement cela.
Et Joseph Macé-Scaron : "Romancier des sentiments, explorateur de l'intime"
Voilà ce à quoi j'ai pensé exactement.
J'ai relevé une autre pensée aussi, de Olivier Maison, sous forme de métaphore, très belle : " L'écriture de Besson est limpide comme la mer au petit matin et le drame sombre comme un soir de tempête."
Ben oui, pourquoi se casser la tête à chercher l'expression qui résume sa pensée à la lecture de cette oeuvre quand d'autres le disent si bien, ou mieux quand on partage cela avec eux.

Ben oui Besson se hisse là comme un grand qui n'a aucun complexe, pourquoi en aurait-il, il a une plume merveilleuse, inspirée, sans chichis, et c'est son sentiment singulier à lui qui s'élève ici comme la quintessence de la vie, avec enthousiasme et tristesse. Je ne peux me défaire de l'idée que l'enthousiasme est lumineux à côté de la tristesse ; quand ces sentiments sont exacerbés, oui James Dean est bien inspirant comme thème.

La seule pierre que je peux mettre à l'édifice ici, ajouterais-je, est que lors de la perte d'un être cher pour l'avoir vérifié, on pense réellement à ces questions là. Elles vous taraudent l'esprit et on est souvent bien loin d'en avoir soupçonné l'existence avant que le drame survienne. Il faut l'avoir vécu comme dit l'autre, non pas que je dénie aux humains d'en avoir un possible aperçu. Et de manière plus générale, s'il on s'en tenait à ce paragraphe, beaucoup de choses vous renvoient à l'être cher disparu avant soi dans l'ordre chronologique des choses. C'est ce à quoi s'emploie ici Philippe Besson avec brio et sensibilité.

Je voudrais vraiment ajouter encore une chose. L'exercice ici pour l'écrivain était vraiment casse-gueule. Il s'est lancé un défi colossal : c'était comme le chanteur d'opéra à la Scala de Milan qui n'a pas droit à la moindre fausse note, dans ce registre paroxystique à la fois de la fureur et de la tristesse de vivre, drame qui participe à la construction de la légende. Chaque moment mal interprété, mal senti, peu vraisemblable eût été assurément l'échec. Il fallait vraiment trouver le ton juste, et l'écrivain l'a trouvé ici avec juste un peu de folie, peut-être beaucoup même !
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"On n'échappe pas à son destin. le sien était d'être une étoile et de passer comme une comète".

Hommage à James Dean, ce livre est un roman biographique. Au travers d'une suite de courts chapitres, nous suivons le parcours de la star : son enfance dans l'Indiana, sa vie en Californie, la montée à New York pour percer dans le cinéma,  les années de galère avant la célébrité jusqu'au 30 septembre 1955 lorsqu'il perdit la vie dans un terrible accident de voiture.

Le livre nous fait entrer dans l'intimité d'un James Dean attachant, magnétique  passionné, profondément humain et qui passa sa vie entière a se battre pour que ses rêves de vitesse, de succès et de comédie se réalisent.

A première vue, une énième biographie mais Philippe Besson a été bien au delà. Il a fait un énorme travail de documentation et, enfilant le costume du biographe qui irait interviewer les proches du sujet de son livre, il a imaginé les réponses qu'il aurait obtenues et ce qu'ils auraient dit de l'homme qui se cache derrière la star.

Et ça marche diablement bien: toute une galerie de personnages se réincarnent sous sa plume : les parents de Jimmy, ses amis, ses professeurs, ses metteurs en scène et ses partenaires au cinéma,  Tenessy williams, Elia Kazan, Marlon Brando, Natalie Wood, tous deviennent terriblement réels et c'est à travers leurs regards que nous voyons évoluer Jimmy. Ils se confient sur ce qu'ils pensaient de lui, ce qu'ils ont vécu ensemble, les espoirs qu'ils ont mis en lui ou se qu'ils ressentaient à son contact. L'ensemble donne une atmosphère différente des biographies traditionnelles et rend le tout extrêmement vivant en conservant une part d'inconnu et de mystère qui entretient le mythe. Parce que finalement, ce ne sont que des representations imaginaires des proches de Jimmy qui nous racontent sa légende. Peut-être que la réalité etait bien différente.

Pour conclure : J'ai beaucoup aimé. La vie de Jimmy est passionnante, la galerie de personnages ressuscités par Philippe Besson est incroyable et nous replonge dans l'atmosphère des annees 50 et 60 aux états-unis, le rythme du livre est rapide comme le fût la vie de Jimmy. Alors n'hésitez pas, foncez !
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