Pas vraiment le style de roman majoritaire dans ma PAL, une quatrième pas très engageante, un auteur que je ne connais pas, il semblerait que j'ai acheté autrefois ce livre uniquement car la couverture etait jolie...
Bref, le moment était venu d'assumer mes achats compulsifs, et de me lancer dans la lecture de ce best-seller indien.
Pour commencer, merci d'éviter le résumé babelio si vous envisagez de lire ce bouquin. Si c'est déjà malheureusement trop tard, économisez vos sous et votre temps, ils seront gâchés.
L'histoire démarre simplement avec la lancée de trois amis dans le monde des affaires, et l'ouverture de leur magasin d'équipement de cricket à Ahmedadab, petite(?) ville de 5 millions d'habitants. Nous sommes au tout début du 21ème siècle, et l'ambiance est plutôt lourde en Inde, d'un point de vue politique et religieux notamment, et c'est dans ce contexte que nous allons suivre le narrateur, Govind, passionné de mathématiques, et ses deux amis d'enfance Ish et Omi. Les premiers déboires, les premiers succès, les matchs de l'équipe nationale de cricket, voilà ce qui va rythmer principalement le début de cette aventure, et sur le papier, ça fait pas rêver.
Et bizarrement on accroche. le ton et la plume sont légers, malgré le contexte cité plus haut, et les personnages, bien travaillés, nous sont rapidement sympathiques. Tout ne se passe évidemment pas comme prévu, et malgré la détermination de nos trois gars, on va dans un second temps beaucoup mieux saisir le titre de l'oeuvre.
Bhagat nous fait passer par toutes les émotions. On tremble, on rit, on prie, on aime, on pleure et on hurle, s'imaginant en quatrième larron de la bande. Une plongée dans la petite bulle de leur quotidien, malheureusement vite rattrapée par les événements, souvent dramatiques.
Ciblé jeune adulte, j'ai malgré tout assez bien vécu la lecture de cet achat étrange, et même été agréablement surpris. Mais il va falloir arrêter d'acheter des livres parce qu'il y a des jolies couleurs sur la couverture, j'ai quarante ans maintenant.
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Imaginez deux personnes qui arrivent dans un restaurant et auxquelles le patron ne donne qu'une assiette. Si l'un veut manger, il faut qu'il se batte contre l'autre. Les deux types s'absorbent dans leur bagarre ; certains leur disent de marquer une trêve et de partager l'assiette. Dans tout ça, ils oublient la question fondamentale : pourquoi le patron n'a-t-il pas apporté deux assiettes?
"- Amusantes, les maths ? Si les maths sont amusantes, se faire extraire une dent, c‘est amusant, avoir une infection virale, c’est amusant, les vaccins contre la rage, c’est amusant.
- Je crois que ton approche n’est pas la bonne.
- Oh non, pas la peine d’essayer. Il n’est pas question que j’approche quoi que ce soit. J’ai vécu avec les maths, je m’en suis accommodée, j’ai lutté. C’est une relation orageuse que je subis depuis des années. Du CP à la terminale, cette matière m’a poursuivie. Les gens font des cauchemars avec les monstres. Moi, je fais des cauchemars avec des interro surprises de maths. Je sais que tu as fais un sans-faute et que tu les adores. Mais, rappelle-toi, dans la plupart des régions du monde, les maths ne signifient qu'une chose pour les élèves.
[...]
- Quoi ?
- La chair de poule." (Le cherche midi - p.70)
Je crois que le cerveau a une case spéciale où il stocke tous les souvenirs intolérables. Elle reste normalement fermée, mais chaque fois qu'un nouvel élément doit s'y ranger, elle s'ouvre et on peut voir ce qui se trouve à l'intérieur.
Notre école n'était pas Oxford, et les études n'étaient guère valorisées - les enseignants séchaient plus que les élèves.