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EAN : 9782757859971
480 pages
Points (03/03/2016)
3.66/5   43 notes
Résumé :
Le Caire, 1981. Alice, la petite fille d'une junkie anglaise de bonne famille, est enlevée dans les ruelles du souk.

1998. Un milliardaire cairote issu de la pègre, Hafani, sollicite les services du détective privé Makana pour retrouver la star de son équipe de foot, Adil, qui s'est volatilisée du jour au lendemain. Makana, ancien policier qui a fui le régime intégriste soudanais, vivote au Caire sur une awana, sorte de péniche déglinguée, et si son c... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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Il s'agit d'un livre écrit par Jamal Mahjoub sous le pseudonyme de Parker Bilal, le premier d'une série de romans policiers, avec le personnage récurent de Makana. Ancien policier au Soudan, il a du fuir son pays dans des conditions dramatiques, suite à l'installation des islamistes au pouvoir. Il s'est réfugié au Caire, où il survit en exerçant la profession de détective privé. A sa grande surprise, un richissime homme d'affaires, ancien truand, fait appel à lui, pour retrouver le joueur de foot star de son équipe qui s'est volatilisé. En parallèle, Makana est mêlé à l'enquête sur la mort d'une Anglaise, qui revenait régulièrement chercher au Caire sa fille disparue 17 ans plus tôt.

C'est efficace, cela reprend un peu tous les codes et passages obligé d'un polar actuel. En toile de fond, le Caire, sa population, son histoire, sa situation politique. Entre corruption généralisée, la menace islamiste, la violence, et la misère pour la plus grande partie de la population, la situation n'a rien d'un décor de carte postale. Comme dans la plupart des polars, il y a beaucoup de hasards, et cela devient prévisible au bout d'un moment. Mais c'est incontestablement bien fait, et le cadre change des USA ou des pays nordiques. En tous les cas, il est difficile de s'arrêter, une fois le livre commencé.

Cela me donne envie de continuer, tout au moins pour un livre ou deux, avec cette série consacré à Makana.
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Vraiment, je ne sais qu'en dire. Dois-je vous conseiller de courir lire ce titre ou de passer à côté ? Cette lecture doit décanter un peu. Mais comme j'aime bien explorer, je suis bien servie. Ici, le Caire avec ses 20 millions d'habitants, sa richesse, sa pauvreté, son histoire et sa transformation...sociale, politique, religieuse et économique.
Une galerie de portrtaits, du plus fourbe au plus honnête, du plus religieux au plus athée, on trace le destin d'une nation et de son portrait en mutation. Jamal Mahjoub alias Parker Bilal nous fait le récit de rivalités qui durent depuis des lunes, des destins liés par la vengeance, une rivalité entre deux hommes forts qui jamais ne pourront trouver l'entente: l'un devient riche, puissant et connaît le succès et le respect et l'autre se tourne vers la religion afiin de sauver son pays de toute cette cupidité et de tous ces péchés. Nous sommes en 2009 mais ces faits de société sont d'actualité, prémonitoires d'une suite inquiétante. Sûrement une série intéressante qui s'annonce avec le détective Makana, réfugié soudanais en Égypte, personnage déjà hors norme. Un privé sous surveillance! Finalement, oui oui, je le surveillerai.
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Premier volet d'une série annoncée d'une dizaine de volumes, Les écailles d'or met en scène Makana, ancien policier soudanais devenu enquêteur privé au Caire. Ayant fui dans des circonstances tragiques son pays d'origine après la prise de pouvoir des islamistes, Makana vivote dans la mégapole égyptienne lorsque Hanafi, milliardaire régnant sur un immense empire financier, le contacte pour retrouver Adil Romario, joueur star de l'équipe de football du magnat, porté disparu depuis plusieurs jours. Ancien truand devenu respectable grâce à des collusions avec le pouvoir, Hanafi n'est certainement pas seulement motivé par le bien de son équipe de football. Makana ne va pas tarder à le découvrir.
Ainsi donc Parker Bilal se saisit de la figure classique du privé approchant du bout du rouleau pour la propulser dans un environnement auquel le lecteur n'est pas forcément habitué. Pour autant, l'auteur ne fait pas dans l'exotisme au rabais et, si les pyramides émergent parfois des brumes de pollutions qui étouffent la capitale égyptienne, si le chemin de Makana le mènera au bord de la mer Rouge, Bilal n'entend pas nous offrir une visite touristique.
Ce qu'il dévoile derrière une enquête pour le moins attendue et guère surprenante malgré son lot de rebondissements qui obéissent finalement aux règles du genre, c'est surtout l'atmosphère délétère des années durant lesquelles Bilal ancre son récit. Nous sommes en effet en 1998, quelques mois après l'attentat mené par des islamistes à Louxor à la fin de l'année précédente. Aussi Makana, victime de l'islamisme politique arrivé au pouvoir au Soudan des années auparavant, assiste-t-il à l'expansion insidieuse d'un mouvement similaire dans son pays d'accueil où l'autoritarisme de Moubarak allié à une forte dérèglementation économique incarnée ici par Hanafi et le poids de l'armée et de la police facilitent par ailleurs la corruption et les arrangements contre-nature.
Outre un personnage principal bien campé, sans illusions et dont l'histoire personnelle rejoint l'histoire politique de la région, l'intérêt de ce roman réside essentiellement dans la manière dont Parker Bilal arrive à faire vivre sans se montrer docte ou lénifiant l'arrière-plan social et politique d'une société égyptienne tiraillée par les inégalités, vendue au capitalisme sauvage auquel Hanafi et le Russe Vronski prêtent leurs visages, et dans laquelle, lentement mais sûrement une autre idéologie avance à peine masquée.
Quand la forme sert un fond passionnant.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Livre policier ou roman ou les deux? Ouvrage original ou finalement le héros est une ville le Caire et ses habitants.
Les personnages , peu nombreux, sont "attachants" et Makana un policier et un homme hors du commun de par sa philosophie et son style de vie.
De la fraîcheur dans les thèmes, une écriture simple, une intrigue classique (peut-être trop aux vues de toutes les originalités de ce livre), à découvrir.
Cependant certaines longueurs et répétitions dans ce fourmillement du Caire.
Mais on reprendra volontiers un thé avec une feuille de menthe..
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Mort sur le Nil
Le Caire, 1998. La star du football, Adil Romario (une sorte de Neymar local) a disparu. Hanafi, le riche propriétaire de l'équipe dans laquelle joue le jeune prodige (La "Dreemteem") sollicite les services d'un détective privé pour le retrouver.
Rien de très original dans le pitch de ce polar. Mais l'intérêt de ce premier volet d'une série de 5 autres romans policiers signés Parker Bilal (pseudonyme de l'écrivain Anglo-Soudanais Jamal Mahjoub) réside ailleurs.
Tout d'abord dans son personnage principal, Makana, le détective, ex policier Soudanais arrivé en Egypte quelques années plus tôt; après la prise de pouvoir des islamistes. Makana vivote au Caire sur une péniche au bout du rouleau, un peu comme lui, qui a tout perdu, sa famille lors de leur fuite du Soudan, et ses illusions... L'affaire confiée par le richissime Hanafi arrive à point nommé pour le renflouer (dans tous les sens du terme), surtout qu'il ne doit pas être très difficile de retrouver le fameux Adil, play-boy bling-bling. Mais en Egypte, rien n'est simple. Et lorsque Makana est abordé dans un petit boui-boui où il a ses habitudes, par une Anglaise qui cherche sa fille disparue dans le souk, 17 ans auparavant, les deux enquêtes qu'il devra mener deviennent aussi sombres que le brouillard de pollution qui entoure la mégalopole égyptienne...
Vous l'avez compris, le Caire, personnage à part entière du roman , en est aussi l'un des points d'intérêt principal. le Caire et ses rues poussiéreuses, le souk, les petits bistrots où l'on peut boire un café épais comme du goudron... le Caire loin des cartes postales et des circuits touristiques où l'on aperçoit au loin les Pyramides.... le Caire et les Cairotes, miséreux et débrouillards, qui côtoient de riches privilégiés frayant avec la mafia et le pouvoir politique dont on pressent, avec Makana, qu'il va changer de mains, inexorablement, puisqu' insidieusement, les islamistes intégristes préparent le terrain. On est en 1998, quelques mois plus tôt un attentat meurtrier avait eu lieu à Louxor....
Il s'agit donc d'un polar faussement classique et hautement recommandable pour qui s'intéresse au contexte géo-politique de cette région du monde.
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
"- Les services de sécurité vous pourchasseront.
- Ca dure depuis des années. Nous n'aurons pas de repos tant que ces kufar ne seront pas chassés du pouvoir, tant que le véritable islam ne sera pas rétabli dans notre pays.
- Et pourquoi pas par des moyens démocratiques?
- La démocratie, c'est comme l'amour : un mensonge inventé pour que nous restions à notre place, satisfaits de notre sort.
- Certains en diraient autant de la religion."
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Depuis son arrivée au Caire, rien ne s’était passé conformément à ses prévisions. Dès sa descente d’avion, elle avait été écrasée par la chaleur oppressante, ses vêtements lui collant instantanément à la peau. C’était la fin septembre, bon sang, et on se serait cru en juillet sous le soleil d’Espagne ! Sur le moment, pourtant, l’idée lui avait paru judicieuse : fuir Londres, ses mauvaises habitudes, ses éternels complices. Une occasion de se ressourcer, de commencer une nouvelle vie. Mais que savait-elle de lui, en réalité ? Lorsqu’elle avait rencontré le futur père d’Alice, ce n’était qu’un de ces jeunes hommes désœuvrés qui traînaient autour des boutiques de bijoux fantaisie du souk. Lui et son ami les avaient suivies, Sylvia et elle, en les apostrophant. Elles avaient d’abord trouvé leur manège irritant, puis c’était devenu un jeu, un défi. Sylvia était toujours prête à relever un défi. Et où était-elle, à présent ? Morte. Emportée en ambulance, dans la clameur d’une sirène bleutée, jusque dans l’impasse d’un couloir froid, impersonnel, du service des urgences. Liz ne voulait pas terminer ainsi.
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Et puis, la veille dans l’après-midi, un homme s’était dirigé droit sur Liz. Sans hésitation. L’avait-il suivie ? « Je vais vous aider. » Il l’avait conduite jusqu’à une porte étroite donnant sur un intérieur ténébreux. Des traits de lumière filtraient par des fentes en hauteur dans les murs, allumant des reflets sur les cuivres polis et les miroirs ternis. L’échoppe était déserte, à part un homme assis dans le fond. Ses traits épais, cabossés, lui rappelèrent une grenouille-taureau qu’elle avait disséquée en cours de biologie, des années auparavant. Ses yeux, semblables à des rivets noirs, disparaissaient presque dans le visage bouffi. Ses cheveux, lissés en arrière, étaient enduits d’huile parfumée et son corps dégageait une senteur aromatique. Il faisait penser à un antique roi oriental. Sur la table, devant lui, trônait une pile de mandarines sur un énorme plateau rond en bronze évoquant le disque de Rê, le dieu soleil, dans sa course vers l’ouest à travers le ciel.
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La boutique ne devait pas être si grande, mais il sembla à Liz que la distance entre la porte et le coin où il siégeait, en attente, s’étirait devant elle à l’infini, comme si, à chacun de ses pas, elle rapetissait tandis que la pièce s’allongeait. Dans la pénombre, derrière lui, elle perçut un vague mouvement. Deux voyous, la figure patibulaire, traînaient près d’un comptoir sur la gauche. Liz, qui connaissait ce genre d’individus, ne fut pas particulièrement effrayée. Elle entrevit au passage son reflet dans un miroir et put constater qu’elle avait une mine affreuse : cheveux raides et ternes, visage en sueur, encrassé par la saleté des rues qui, tous les soirs, noircissait les serviettes de sa chambre d’hôtel. Ses yeux, cernés de rouge, saillaient comme des œufs. Il lui fit signe de s’asseoir et elle obéit, Alice collée contre elle. Le visage repoussant du brocanteur se plissa en un sourire qui la glaça.
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Doté d’un tempérament plutôt optimiste, Makana trouvait que c’était une bonne façon de démarrer la journée que de découvrir le matin, en se réveillant, qu’il était toujours à flot. L’un des petits plaisirs de la vie sur une awama. Il la considérait comme un bateau, même si ce n’en était pas vraiment un – juste une fragile construction en contreplaqué clouée n’importe comment sur un ponton flottant rongé par la rouille. Néanmoins, c’était une pensée agréable. Un réconfort de se dire que, s’il le souhaitait, il pourrait un jour larguer les amarres et prendre la mer, naviguer autour du monde. La vérité, c’était que son habitation coulerait probablement comme une pierre. Ce n’était jamais qu’un radeau muni de cloisons pour s’isoler du monde extérieur. Un rêve. Une vue de l’esprit. Mais, se répétait-il souvent, ce sont les petites choses qui nous permettent d’avancer dans la vie.
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Vidéo de Jamal Mahjoub
Parker Bilal - Les ombres du désert
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