Frédéric est un père de famille qui travaille dans l'événementiel lorsqu'il rencontre Marie, éditrice. Il découvre alors la vraie passion, et quitte sa femme. Ensemble, ils fréquentent des soirées « people » où drogue, alcool et sexe sont au rendez-vous... Pour autant, Marie ne veut pas se marier avec lui, ce qui le rend fou de jalousie et le pousse à lui faire des scènes récurrentes. Jusqu'au jour où, en pleine soirée et après l'une de ces scènes, Marie tombe du haut d'un immeuble où la fête battait son plein. Est-elle tombée toute seule ? Est-ce un accident, un suicide, un meurtre ? L'enquête de police et le travail du Juge d'Instruction conduisent à l'arrestation de Frédéric. Mais celui-ci crie son innocence : L'enquête de police a-t-elle été bâclée, a-t-on exploré toutes les pistes ? le Juge d'Instruction était-il vraiment impartial, a-t-on cherché à couvrir quelqu'un ?
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«
72 heures » est un roman judiciaire dans la mesure où il démarre une fois l'enquête de police terminée, lorsque Frédéric comparaît devant la cour d'assises et son jury populaire. Durant trois jours de procès, soit «
72 heures », nous tenterons avec le jury de découvrir si Frédéric est coupable ou pas, afin que soit prononcée la sentence appropriée. Pour cela, nous aurons accès aux éléments de l'enquête et aux questions que poseront les magistrats aux témoins, aux experts, et à l'accusé lui-même. Mais étrangement, aucune preuve directe ne semble justifier l'accusation : On a l'impression que la Justice a trouvé un coupable « par défaut ».
« C'est pourtant le plus difficile, démontrer une innocence, parce que d'abord, établir qu'on a rien accompli et rendre manifeste une inaction, c'est une tâche presque impossible. Ensuite, et surtout, au fond de nous, il y a ce soupçon qui traîne et qui nous persuade que chacun est toujours un peu coupable, qu'il n'y a pas de fumée sans feu et de crime sans des responsabilités diffuses. »
Philippe Bilger, ayant été Avocat Général au Tribunal de Grande Instance de Paris, il maîtrise parfaitement son sujet. Sa plume est fluide et pertinente, les traits de la justice et de ses acteurs sont forcément bien saisis du fait de son ancienne profession. La narration alterne le point de vue intérieur de l'accusé, qui nous livre un peu de sa psychologie ainsi que son vécu de l'audience, et la vision d'un narrateur extérieur qui nous offre une vue d'ensemble de la machine judiciaire.
« Ils savent que la peine de mort n'existe plus, mais ils perçoivent avec intuition qu'il est mille manières de l'infliger. Par le silence imposé ou l'humiliation, par la dérision, le mépris ou la condescendance, par l'attention creuse et formelle, par un semblant d'humanisme à chaque seconde contredit, par une sanction absurde et implacable, par l'innocence bafouée. »
Au final, «
72 heures » est un « Roman judiciaire, mais pas que... », car
Philippe Bilger montre surtout la difficulté de découvrir la vérité derrière les apparences, et ce mode de narration alterné lui permet de maintenir le suspense jusqu'à la fin : Que vont décider les jurés ? Frédéric est-il ou non coupable ? Pour vous aider à le savoir,
Philippe Bilger dissémine dès le départ des indices susceptibles de mettre sur la voie… Vous avez «
72 heures » pour vous faire votre avis : A vous de juger !
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