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sur 1285 notes
Merveilleuse uchronie que cette saga où les vikings puis, plus tard, Christophe Colomb, livrent aux Skraelings, ou à ceux qu'ils considèrent être des habitants du Vinland ou du Groenland, les outils et les connaissances pour que l'Inca considère un voyage vers un nouveau monde au-delà d'une mer sans fin et que, de Quito en passant par Cuba, Atahualpa découvre les pays du Levant en débutant par Lisbonne au lendemain du tremblement de terre de 1531.

« L'histoire aurait pu s'arrêter là. Mais la geste des hommes est un fleuve dont personne, hormis le Soleil s'il venait à s'éteindre, ne saurait interrompre le cours. » [L.B.]

Atahualpa, l'Inca, a quitté une guerre fratricide pour s'insérer dans un monde où la religion tient une place qui lui parait inadmissible, un pays où les états comme les religions se livrent à des tricheries, à des tromperies, à des duperies comme à des actes de mauvaise foi. En s'appuyant sur l'Espagne du moment, il construit un nouveau monde, un nouvel empire où il prendra la place de Charles Quint et où les lignées européennes de sang bleu créeront de nouvelles filiations en y mêlant du sang inca. Laurent Binet nous entraîne dans une suite de péripéties imaginées comme une reconstruction de l'histoire, il adopte pour ce faire un style proche de la chronique historique. Cela convainc assurément bien que, parfois, le détachement imposé ne nous permet pas de nous immerger autant qu'on aurait voulu dans le monde uchronique que l'auteur a inventé pour nous.
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Alors là, non, Monsieur Binet, je ne vous suivrai pas !

Je dois reconnaître que vous avez eu, ici, une idée particulièrement flamboyante,
J'admets que vous avez un sens avisé de l'Histoire,
Je vous concède aussi une imagination débordante et, même, sans borne.
Je vous accorde également un formidable esprit commercial qui est, visiblement, l'une des causes de votre réussite.

Mais je dois vous aviser, Monsieur Binet, que vous êtes un bien piètre conteur... Votre plume, chirurgicale, un tantinet pompeuse, a été, pour moi, source d'un embarras des plus profonds. Ajoutez à cela une galerie de personnages bien trop étoffée à mon goût et dont les noms, tous plus imprononçables les uns que les autres, se sont confondus maintes fois dans mon esprit de simple lectrice. Non, Monsieur Binet, là je ne valide pas…

La déception fut à la hauteur de mes attentes. Je fus saisie d'un ennui profond à chaque recoin de ces pages. Et quand je pense que j'ai encore dans ma PAL votre fameux HhhH, je suis prise, déjà, d'une angoisse lancinante.

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comme certains l'écrivent c'est pour rire, mais j'entends dans ce pamphlet une réécriture de l'Histoire inversant le cours réel bon ou mauvais selon où on se place et on se situe mais il fait aussi écho à la dernière déclaration de G Thunberg et qui n'est pas seule à penser et le dire ainsi, il est temps que "le grand blanc colonisateur et raciste" fasse son mea culpa sauf que ceux qui ont participé sont morts depuis des décennies et faire porter sur les nouvelles générations les erreurs de leurs ancêtres ne peut rien apporter de bon. d'autant que beaucoup de populations, toute civilisation a un moment ou un autre a été colonisateur ou colonisé quoi qu'en disent les biens pensants, certains assument d'autres préfèrent "oublier".
le devoir de mémoire se situe à un autre niveau à mon sens.
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Avec ce livre j'ai rit comme jamais avant, je connais assez bien l'histoire du colonialisme en Amérique et me retrouver avec cette "autre" version m'a donné des très bons moments. J'ai halluciné avec une histoire si différente... L'intervention des peuples incas et azteques en Europe qui ont fait plutot le contraire de ce qui s'est reellement passé. Un genre appellé uchronie. L'auteur probablement ne mesure pas la valeur de cette autre histoire, de mon point de vue cela peut donner la possibilité aux Europeens de se positionner dans un autre monde irreel mais utile pour voir autrement et surtout considérer la possibilité d'un regard différente des choses.
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Avec Laurent Binet, l'histoire se retourne comme un doigt de gant …
C'est peu court de parler d'uchronie car cette pochade aussi jubilatoire qu'artistement documentée vise plus haut. Comment imaginer l'interprétation d'une civilisation par une autre, avec tous les faux-sens, les étonnements, les pièges de l'incommunicabilité imaginables. Combien de temps et à combien de renoncements faut-il consentir pour faire société lorsqu'on vient de mondes totalement différents ?
Laurent Binet excelle à réécrire l'histoire. Ici, Christophe Colomb a échoué dans sa quête de Cipango et s'est laissé massacrer par les autochtones, mais les Incas, puis les Mexicains ont récupéré ses caravelles, fait le chemin en sens inverse et ont conquis ce qu'ils appellent le « nouveau monde » et qui est notre vieille civilisation judéo-chrétienne, ses luttes pour l'Empire, ses inégalités, ses turpitudes religieuses, son esclavagisme et aussi sa culture incarnée par ses peintres et les sculpteurs de la Renaissance italienne.
Le propos est redoutable et laisse à réfléchir. Nourri d'une foule de références : en vrac Tintin et "Le Temple du soleil", « La conquête des îles de la terre ferme » d'Alexis Jenni, le stratagème esquissé de l'utilisation du Cid mort ficelé sur son cheval lors du siège de Valencia, ou encore « La part de l'Autre » d'Eric-Emmanuel Schmitt qui imagine la vie d'Adolf H. qui aurait été admis aux Beaux-Arts. Je n'ai pas déchiffré tous les clins d'oeil – sauf l'allusion au puissant géant TaÏnos aux yeux noirs nommé Chalco Chimac …
« La sagesse d'un païen, s'il est guidé par Dieu quand bien même à son insu, peut faire davantage pour l'humanité qu'un chrétien assoiffé de sang. » Ces Incas s'avèrent bien plus tolérants que les européens du XVIème siècle, mais finalement, c'est leur culte du Soleil qui convertira toutes les populations. Transposons un instant et imaginons les ravages de la conquête par les aventuriers hispaniques des civilisations raffinées que nous qualifions aujourd'hui de « précolombiennes ».
C'est donc un texte jubilatoire, qu'apprécieront beaucoup ceux qui s'intéressent à l'histoire du développement des courants commerciaux à partir des Grandes découvertes puisqu'en définitive, tout comme dans l'histoire « vraie », c'est le commerce transocéanique qui transforme le monde, dans quelque sens qu'il s'établisse : le vin, les armes, les tableaux dans un sens, l'or et l'argent, le salpêtre, les pommes de terre, les tomates et le maïs, la coca dans l'autre.
Selon moi, ce n'est pas le meilleur des romans de l'auteur mais il se laisse lire avec plaisir jusqu'à la fin. Et après tout, et si cela s'était passé ainsi ? Ne serait-ce pas aussi une réfutation pleine d'humour de la fumeuse théorie du grand remplacement ?
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J'avais hâte de tester Laurent Binet dans une uchronie.

Je suis certaine que Laurent Binet, cela vous dit quelque chose. Sûrement ou pas mais laissez-moi vous donner un indice : HHhH. Oui, cette fameuse uchronie où il a imaginé le monde si Hitler avait été reçu à l'Ecole des Beaux-Arts. J'avais adoré ce livre car il démontrait que l'époque autant que l'homme avait conduit à la Seconde Guerre Mondiale et à toutes ces atrocités. C'est donc avec une énorme curiosité que j'ai eu envie de lire Civilizations qui prenait comme hypothèse : et si Christophe Colomb n'était pas revenu des Amériques.

Voilà une hypothèse bien particulière. En effet, il est établi que la défaite des Indiens d'Amérique tient en trois choses : les chevaux, le fer et la résistance aux maladies occidentales. Imaginez deux secondes que les vikings se soient aventurés aux Amériques. Ils échangent du fer contre des babioles et disséminent leurs microbes occidentaux avec quelques chevaux en prime. Des centaines d'années plus tard, ils ont développé les anticorps et se sont familiarisés avec les chevaux. Imaginez maintenant que Christophe Colomb débarque et qu'il ne puisse pas repartir. A partir de cela, c'est une autre histoire qui se déroule devant nous.

Comment déconstruire l'Histoire à partir d'un fait marquant.

Le travail de Laurent Binet est incroyable. Je n'ai pas d'autres mots. A partir de ce fait, il nous déconstruit l'Histoire. On découvre le peuple des incas qui deviennent des explorateurs. Ils arrivent à reconstruire des nefs en faisant de l'ingénierie inversé. Les voilà qu'ils débarquent en Espagne et que voient-ils ? de la famine, de la pauvreté et l'Inquisition qui exterminent joyeusement les sorcières, les Maures et les Juifs.

Les Incas ne connaissent pas Jésus. Ils ne comprennent pas pourquoi toutes les religions ne peuvent pas s'entendre. Et ils ont de l'or, donc du pouvoir. L'équilibre des forces est inversé et on verra ce que les envahisseurs vont faire de nous. Seront-ils bienveillants ou seront-ils guerriers ? C'est la question que tente de répondre l'auteur mais c'est aussi un regard critique sur notre passé qu'il nous livre.

En bref, avec son talent de conteur mais aussi son imagination débordante, Laurent Binet nous amène dans les mondes des possibles. Et il nous amène aussi à réfléchir sur la fragilité de l'Histoire. Je pense qu'en ces moments troubles, nous devrions faire cet exercice d'introspection nous aussi.
Lien : https://labibliodekoko.com/2..
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Très déçu par ce livre dont le quatrième de couverture me laissait espérer une uchronie intéressante. Hélas on ne refait pas l'histoire sans imagination, sans créer un nouveau souffle puissant pour dépoussiérer L Histoire. Or ici tout est petit, ennuyeux, sans fantaisie. Ajoutons un style ampoulé et terne… et ça fait trop. On le lâche à mi-parcours sans aucune envie de savoir ce qu'il va advenir de nos ancêtres.
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J'ai pris du plaisir à lire cette uchronie. On rentre tout de suite dans le roman, structuré en chapitres relativement courts, qui s'enchaînent bien. J'ai apprécié le renversement de point de vue, même s'il est donné par un européen (l'auteur aurait quand même du mal à faire autrement...). J'évoque ce point car j'ai lu une critique qui reprochait à Laurent Binet d'avoir simplement inversé la situation de conquête, en attribuant aux personnages des vues et agissements identiques aux envahisseurs initiaux. Je trouve ça injuste, l'auteur est un auteur de roman, dont le jeu fictif fonctionne bien. J'avoue quand même avoir peiné à lire les 95 thèses de l'empire inca (qui font référence à celles de Luther).
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Laurent Binet s'est lancé dans un roman ambitieux : réécrire l'histoire de l'an mille au seizième siècle en intégrant le fait que, cette fois-ci, c'est l'Occident qui est colonisé.

Cette uchronie révèle un travail historique minutieux. Laurent Binet s'est renseigné sur les différentes périodes qu'ils exploitent et ça se ressent. Ce qui donne à son roman une vraie crédibilité. J'ai trouvé que dans l'ensemble, c'était du bon travail.
Malheureusement, j'ai parfois un peu décroché. Notamment parce que, dans l'ensemble, ce livre ne m'a pas passionnée.
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Idée pour le moins originale (quoique en BD, cela a déjà été fait par V Mangin) où à défaut d'une conquête réussie par Christophe Colomb en 1492, les incas ont décidé de prendre la mer (grâçe à une caravelle espagnole) et d'aller vers l'ancien monde qui devient le nouveau.
Avec des hasard vertigineux, un tremblement de terre, une bataille gagnée (mais finalement est ce très différent de ce qui s'est passé en Amérique?), Atahualpa évince Charles Quint et s'installe durablement en Europe. L'histoire grouille de noms prestigieux ou pas, de destinées qui changent, et c'est cela le coté jubilatoire de ce roman. Et si...L'auteur est plutôt brillant à ce niveau.
Au niveau roman, caractérisation des personnages, c'est beaucoup plus limité. Alors que l'histoire est follement romanesque, aucun personnage ne semble réellement animé hormis la princesse cubaine (désolée je n'écorcherai pas son nom) voire sur le dernier chapitre avec Cervantés.
Sinon cela reste froid. Comme un essai.
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