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Éric Boury (Traducteur)
EAN : 9782330186173
Gaïa (03/01/2024)
4.09/5   28 notes
Résumé :
Vivre en Islande, dans la région de Reykjavík, c'est vivre sur un volcan, de la même manière que rencontrer l'amour ou la passion à plus de 40 ans alors qu'on mène une vie de famille épanouie revient à danser au pied d'un cratère qui risque d'exploser à tout instant, balayant ce qu'on a construit.

Dans une langue d’une poésie étonnante et portant un regard redoutable sur les convulsions sismiques qui secouent l’âme humaine, Sigríður Hagalín Björnsdót... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Deux raisons m'ont poussé à lire Éruptions, amour et autres cataclysmes : d'abord parce que dès que j'ai connaissance d'un roman islandais, j'essaie de me le procurer, ensuite parce que j'ai beaucoup aimé La lectrice disparue lu en poche et grâce auquel j'ai connu cette écrivaine.

Éruptions, amour et autres cataclysmes : au début presque zéro sur l'échelle de Richter
A celles et ceux qui ouvriraient ce roman et qui n'accrocheraient pas au début voire qui ressentiraient un certain ennui, je voudrais dire « je vous ai compris ! » mais surtout ne lâchez pas le livre pour autant (même si en général au bout de 50 pages, si je ne suis pas dedans, je le repose sans culpabilité).

Anna, le personnage principal d‘Eruptions, amour et autres cataclysmes, est une volcanologue réputée et le roman nous plonge dans son travail avec des explications assez détaillées et techniques sur les volcans et l'histoire géologique de l'Islande. J'avais du mal avec la géologie à l'école (et soyons clair avec toutes les sciences dures) alors j'ai trouvé le début assez aride pour moi (même si on sent le travail journalistique de l'écrivaine et que le but est que cela soit compréhensible même pour un néophyte). le roman a commencé à m'intéresser réellement quand Sigríður Hagalín Björnsdóttir aborde des facettes plus intimes du personnage d'Anna : les relations avec son père et sa mère, comment elle a rencontré son mari et là pour la première fois, je me suis dit que j'allais lire le livre jusqu'au bout et que savoir ce qu'allait devenir Anna m'intéressait vraiment.

C'est à ce moment là que j'ai lu ces phrases prononcées par Tomas :

Sans la poésie, nous ne sommes que des animaux privés de raison sur une terre tremblante. C'est elle qui fait de nous des hommes, qui nous offre la transcendance. Elle nous offre la beauté du monde et nous permet de la consigner.

Tomas est le photographe qu'Anna rencontre lors d'une sortie d'observation en hélicoptère, celui qui l'exaspère et qui l'attire en même temps, celui qu'elle essaie par tous les moyens d'éloigner d'elle jusqu'à ce que :

J'avance la main, je lui touche le visage, il ferme les yeux, love sa joue au creux de ma paume, nous tremblons tous les deux, comme heurtés par le même onde de choc. Il rouvre les yeux, ses pupilles sont ardentes, le rire les a désertées, il attrape ma main et m'attire vers lui comme pour danser. Nos corps se touchent, nos joues, nos épaules, nos poitrines, nos ventres, nos cuisses, nous nous étreignons, nous nous enveloppons mutuellement pendant une fraction de seconde – l'éternité. Nos respirations s'accordent, nos coeurs battent au même rythme, une fois, deux fois, trois fois, puis je me détache de lui, je cours vers l'entrée où je trébuche sur les paires de chaussures, je tombe à genoux; […] Mon coeur bat la chamade, je suffoque, j'ai les joues inondées de larmes, je ne sais si je pleure de tristesse, de joie ou de terreur mais cela n'a aucune importance.

éruptions amour et autres cataclysmes,
Éruptions, amour et autres cataclysmes : l'onde de choc
Cela dit, Anna avait quand même tendance à m'agacer, en particulier face à son fils aîné. Elle croit savoir ce qui est vraiment bon pour lui, se moquant de ses projets professionnels qu'elle juge trop fantaisistes. Et puis Anna, moins rationnelle, émerge peu à peu (scène de la décoratrice d'intérieur très réussie !), elle perd le contrôle :

J'essaie de maîtriser la joie brûlante et angoissée qui se propage à l'ensemble de mon corps tels un virus. Elle sonne à toute volée dans ma tête, elle fourmille sur mes lèvres, elle me chauffe les joues à blanc et me martèle le coeur, une vague de chaleur m'envahit les doigts et le ventre.

Anna est amoureuse (pour la première fois ?) et c'est un véritable cataclysme dans sa vie :

Aimer signifie vivre dans une peur permanente.

Elle s'accroche à l'idée que tout est scientifique (elle a vécu son accouchement en puisant l'énergie de la terre), y compris son attirance pour Tomas (qu'elle tente de résumer à une histoire d'hormones ! tristesse !) mais les secousses dans sa vie ont commencé.

Elles résonnent avec la terre qui tremble de plus en plus en Islande, écroulements intimes et géologiques se font écho avec brio.

Pourquoi j'ai tremblé en lisant Éruptions, amour et autres cataclysmes
Je ne dévoilerai rien mais il est impossible de lâcher les 30 dernières pages du roman et la fin m'a scotché.
Le roman montre avec finesse les intérêts contradictoires des politiques et des scientifiques, l'incompatibilité entre intérêts économiques (et touristique) et principe de précaution.

L'intrigue dit l'arrogance des hommes qui pensent contrôler la nature grâce à leurs connaissances et leur intelligence.
Anna, cette femme admirée parce que rien ne semble l'ébranler, s'est protégée toute sa vie pour ne plus souffrir et on assiste à la naissance d'une autre femme qui accepte d'enlever son armure …elle en est d'autant plus attachante !

Au passage j'ai regardé à quoi ressemblent des scories (lave refroidie), des lapellis (petites pierres poreuses projetées par les volcans en éruption), les caldeiras et les gabbro (mais je suis quasi certaine que je ne saurais pas les reconnaitre).

J'ai aussi appris que le mot « oyat » désigne ces herbes qu'on trouve naturellement dans les dunes et que je dessine assez souvent (on parle d'espace psammophile, à savoir « qui aime le sable », ce mot non plus je ne le connaissais pas !). Saviez vous que les termes varech et goémon désignent la même chose, un ensemble d'algues rejetées par la mer ? On emploie le mot varech en Normandie et goémon en Bretagne. Cela m'a même amené à me renseigner sur ses différents usages à travers l'histoire (combustible, engrais, alimentation animale, gélifiant alimentaire) et comment il a inspiré les artistes (peinture et chanson, merci Wikipédia).

J'ai alors pensé au formidable travail de traduction d'Eric Boury qui a du s'amuser (ou pas) à plonger dans l'univers de la géologie et de la volcanologie pour ce roman que je pensais abandonner et que j'ai fini les larmes aux yeux.
Lien : https://www.chocoladdict.fr/..
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Dès le début on est plongé au coeur d'une éruption sous-marine, en Islande, au large du cap de Reykjanes. L'activité s'arrête à l'aéroport international de Keflavik. Les habitants des villages les plus proches de l'éruption sont évacués. Une pluie de cendres noires s'abat sur Reykjavik. C'est l'Islande. Vivre au rythme des éruptions. Est-ce une grande éruption comme le Katla en 1918 ou l'Hekla en 1947? Est-ce un évènement unique et isolé, ou est-ce le prélude à une nouvelle période d'activité volcanique ininterrompue? Anna, volcanologue, est sur le pied de guerre.
.
C'est alors que le roman aborde un sujet passionnant : la manipulation des scientifiques par les politiques et les bureaucrates! le Conseil scientifique d'Islande sur les catastrophes naturelles est vite remanié : réduire le nombre de scientifiques, mais y inclure le chef de la police, un représentant des professions du tourisme et un fonctionnaire de la Justice. Anna - qui fait partie de ce Conseil - s'insurge, elle comprend vite qu'il s'agit de contrebalancer le poids des décisions prises par des scientifiques - comme un ordre d'évacuation - par des intérêts purement économiques - comme la préservation du tourisme. En un mot : faire éventuellement prendre des risques à la population et aux touristes pour pouvoir faire de l'argent! Sujet brûlant s'il en est, après la manipulation reconnue de nombreux scientifiques lors de la crise du Covid par Big Pharma et les politiques pour, entre autres choses, gagner des milliards.
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Et puis tout d'un coup, nous voici confrontés à une interrogation existentielle : vit-on plus heureux dans une maison qui vous ressemble ou dans une maison de revue de décoration? Après une rencontre avec une architecte d'intérieur, Anna se sent soudain comme une invitée dans sa propre maison, il n'y a que dans son bureau - où sont amassés des souvenirs - qu'elle se sent bien. C'est alors que survient… le coup de foudre d'Anna pour un photographe, sans prévenir, immédiat comme une éruption. D'abord, Anna fuit ce coup de foudre, comme devant une lave en fusion. Mais une nouvelle éruption se prépare, c'est plus une intuition d'Anna que les instruments de mesure qui le disent. Est-ce que nos connaissances scientifiques sont assez avancées pour pouvoir prévoir tous - absolument tous - les phénomènes éruptifs? et les tremblements de terre? le suspens monte et devient vite insoutenable. L'éruption à venir - peut-être plus dangereuse que la première - d'une part, et les conséquences du coup de foudre, d'autre part. Anna confrontée aux limites de la science et aux soubresauts de son coeur. C'est fort. C'est original. C'est instructif. C'est émouvant. Grand roman.

PS : Ah, j'oubliais. La comparaison d'une éruption volcanique - où l'écorce terrestre s'ouvre pour créer de nouvelles terres - à la naissance d'un enfant - où dans la douleur, le corps s'ouvre pour expulser le nouveau-né, est une image qui m'a totalement subjugué. Dans les deux cas, c'est la création et c'est la vie.
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Anna est une volcanologue de renom. Comme son père avant elle, elle a tout le respect de ses pairs. Alors, lorsque des tremblements de terre secouent la péninsule de Reykjanes et y réveillent des volcans endormis, il est normal qu'elle fasse partie des experts. Là, elle se heurte à la bêtise politico-économique, au cirque médiatique et à une déflagration impossible à anticiper, la passion pour le photographe Tómas Adler.
Dans ce récit grinçant, Sigrídur Hagalín Björnsdóttir arrive à nous fasciner avec un suspense scientifique de grande qualité. Elle dresse aussi le portrait d'une femme qui, en interrogeant son rapport aux autres, nous oblige à (re)penser notre place dans la société et nos priorités. "Éruptions, amour et autres cataclysmes" est un roman déconcertant et quotidien qui donnerait presque envie d'apprendre l'islandais et de devenir volcanologue (moi, j'ai la flemme, je vais juste aller écouter Sólstafir).
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Anna fait partie des meilleurs spécialistes des volcans en Islande. Dès l'enfance, grâce à son père, elle a été imprégnée de leur poésie, de leur imprévisibilité aussi. Membre du conseil de sécurité, elle est amenée à prendre des décisions qui doivent à la fois rassurer le public (et les touristes en particulier car le tourisme est l'une des ressources financières de cette île) et préserver la sécurité de tous.
 Une éruption sous-marine ayant eu lieu, il convient de s'assurer que cette activité volcanique ne va pas s'étendre...
La tâche est rude pour notre héroïne car, la rencontre d'un photographe va l'amener à remettre sa vie amoureuse (un peu trop plan plan) en question, au risque de détruire sa famille.
D'emblée le récit nous plonge au coeur du monde des volcans et de la relation si particulière que l'Islande et les Islandais entretiennent avec eux. L'écriture se fait ample, poétique et on ressent parfaitement la passion d'Anna que l'autrice nous fait partager.
Je reste plus mitigée sur la vie privée de la géologue mais la description d'un accouchement et des pensées de la parturiente liées aux forces telluriques est un morceau de bravoure que je n'oublierai pas de sitôt.  En outre, le récit n'épargne pas le lecteur et joue avec ses nerfs dans la dernière partie du roman. Une réussite et l'on tourne avec bonheur les 336 pages de ce texte surprenant à plus d'un titre.








Éditions Gaïa 2024, traduction d'Eric Boury.
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Si comme moi vous rêvez de vous envoler pour l'Islande pour vous rouler avec un islandais bien bâti au nom imprononçable sur une plage de sable noir, alors il se pourrait bien que ce roman vous plaise.

On dit que vivre en Islande, c'est vivre sur un volcan. Heureusement pour les Islandais, Anna est une des meilleures géologues du pays. Et lorsque la terre se met à trembler, elle rejoint le groupe d'experts chargé d'évaluer les risques pour la population. Si tout lui sourit sur le plan professionnel, sa vie personnelle manque un peu de piment. Anna s'emmerde profondément entre un mari trop prévenant et sa belle maison à la décoration couleur crème. Elle tombe amoureuse d'un photographe avec qui elle vit une passion brûlante, sans doute magnifiée par l'activité géologique du moment, annonciatrice d'une catastrophe que tout le monde préfère ignorer...

Ce roman ne fera sans doute pas l'unanimité si vous n'avez aucune accointance particulière pour les volcans. Voici pourtant 3 raisons qui le rendent indispensable à votre PAL :
- Nuée ardente, éruptions effusives, magma, géologie de l'Islande, vous ressortez de ce roman plus cultivé, c'est garanti !
- C'est tellement rare d'avoir pour héroïne une femme scientifique reconnue par ses pairs qu'il faut en profiter et savourer !
- C'est aussi une critique cynique de la gestion de la catastrophe par les autorités (faut-il évacuer la population ? Oui mais être alarmiste fera chuter le tourisme, manne financière inestimable. Et si on construisait plutôt des points d'observation à deux pas des fissures pour régaler les curieux ? Allez, vendu !)

Bref, j'ai beaucoup aimé. Espérons juste que ce roman ne soit pas prophétique…

Lien : https://www.instagram.com/p/..
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critiques presse (1)
LaCroix
05 février 2024
Cette journaliste et écrivaine islandaise de 50 ans s'est faite prophétesse dans son dernier roman en relatant la colère d'un volcan avant qu'il ne se réveille. Mais ce n'est pas là le seul de ses talents.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Ma mère lève les yeux, l'air furieux : Tu es trop sage, ma petite Anna. Il faut parfois savoir enfreindre les règles et braver les interdits. Les filles doivent apprendre à se rebeller.
D'accord, dis-je, fatiguée.
Arrête! s'écrie-t-telle, plus furieuse encore. Tu dois apprendre à ne pas dire d'accord! Tu n'es pas censée obéir, passer ton temps à t'excuser ou à t'adapter aux exigences des autres. Tu dois au contraire savoir protester et demander pourquoi, te montrer exigeante envers le monde qui t'entoure.
Pourquoi?
Parce que ce monde essaie de te faire taire afin de pouvoir se servir de toi. Il veut t'utiliser pour faire le ménage, la cuisine, mettre au monde des enfants, les torcher, faire la lessive, occuper des emplois d'un ennui insupportable où tu ne fais que servir autrui. Tu dois te libérer des exigences de ton environnement, ma petite Anna, tu dois apprendre à servir tes intérêts plutôt que ceux des autres. Tu as le devoir de te rebeller, sinon, tu finiras écrasée comme un insecte.
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Plus nous approchons du site de l'éruption, plus l'appareil est secoué, je retourne en titubant vers ma place et j'attache ma ceinture. Comme hypnotisée, j'observe le panache gris qui sort de la mer et monte dans le ciel bleu, les volutes se boursoufflent et s'ouvrent constamment, elles explosent comme des fleurs terrifiantes, excroissances de vapeur, de gaz et de scories. On dirait qu'on a ouvert en grand les portes de l'enfer, que le mal envahit la Création à sa guise, et brusquement une peur primale me saisit.
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L'Islande n'est pas une véritable terre, mais un malentendu géologique, elle a été créée par hasard et continue de l'être tant que ce panache mantellique est présent, elle est comme l'ai chaud du métro qui sort d'une bouche d'aération et soulève la robe d'été d'une femme qui marche sur le trottoir d'une métropole étrangère : l'Islande est la corolle de la jupe soulevée par l'air chaud juste avant que la femme ne la rabatte en suffoquant de surprise.
C'est exactement cela, en version un peu plus lente.
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Ah, les scientifiques, vous êtes toujours tellement pessimistes, rétorque Sigridur Mari. La nature islandaise a toujours été dangereuse et imprévisible, c'est ce qui fait tout son intérêt.
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L"histoire humaine passe beaucoup plus vite que l'histoire géologique et nous avons la mémoire courte.
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Videos de Sigridur Hagalin Björnsdottir (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Sigridur Hagalin Björnsdottir
Le nouveau roman de l'écrivaine islandaise Sigríður Hagalín Björnsdóttir est en librairie !
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Vivre en Islande, dans la région de Reykjavík, c'est vivre sur un volcan. Et rencontrer l'amour ou la passion à plus de quarante ans alors qu'on mène une vie de famille épanouie, c'est danser au pied d'un cratère prêt à exploser à tout instant. Dans une langue d'une poésie étonnante et portant un regard redoutable sur les convulsions sismiques qui secouent l'âme humaine, Sigríður Hagalín Björnsdóttir livre un roman aussi poignant que terrifiant, dont la trajectoire s'avère aussi imprévisible que le magma qui bouillonne sous la croûte terrestre.
*Éruptions, amour et autres cataclysmes* de Sigríður Hagalín Björnsdóttir : https://gaia-editions.com/livre/eruption-amour-et-autres-cataclysmes/
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