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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Titre : Personne ne gagne
Auteur : Jack Black
Editeur : Monsieur Toussaint Louverture
Année : 2017
Résumé : Jack Black est un bandit, un cambrioleur, un perceur de coffres forts. Il partage sa vie entre trains de marchandises, prisons, fumeries d'opium et saloons miteux. Toujours à l'affut, souvent en fuite, le jeune homme fait partie de la communauté des yeggs, ces voleurs qui sillonnent l'Amérique en cette fin de XIX ème siècle. 
Mon humble avis : Auréolé d'une réputation élogieuse ce livre de Thomas Callaghan alias Jack black a fortement influencé les écrivains de la Beat Generation, (Burroughs notamment). Plus qu'un roman personne ne gagne est un témoignage sur la vie des hobos , ces marginaux se déplaçant de ville en ville cachés dans des trains de marchandises. Bandit avec un solide code de l'honneur, Black passera la moitié de sa vie en prison, il en tire une réflexion pertinente sur le système judiciaire et carcérale américain mais aussi canadien puisqu'il commettra des méfaits des deux côtés de la frontière. Avide de liberté, mal à l'aise avec les codes qui régissent la société, l'auteur choisit sciemment une vie en marge, une existence affranchie des obligations quitte à en payer le prix fort. Plus qu'un roman nous avons affaire ici à un témoignage sur le quotidien d'un homme au destin chaotique. C'est précis, énergique,puissant et jamais larmoyant même dans les moments les plus durs de l'existence de Callaghan. Emprisonné, roué de coup, torturé, notre héros assumera ses choix jusqu'à la rédemption finale sans éprouver de ressentiment envers une société qui n'a eu de cesse de le réprimer. Ecrit d'une plume précise ce témoignage nous révèle un héros contradictoire tout à la fois bandit de grand chemin et homme de parole dont la droiture fera l'admiration de ses condisciples. Au-delà de ses aventures parfois rocambolesques Personne ne gagne est surtout le portrait d'un homme complexe, réfléchi, un homme passionnant ayant choisi un destin ô combien marginal. Si d'aucun pourront regretter l'aspect parfois répétitif des pérégrinations de Black ( repérage, cambriolage, fuite, arrestation, prison) il se dégage de ce texte un charme indéniable, peut-être celui de l'Amérique à l'aube du XX ème siècle. Une lecture marquante et un excellent roman d'aventure.
J'achète ? : Oui indéniablement, ce roman brasse de nombreux thèmes: de l'addiction à l'opium à la soif de liberté, d'une critique froide des sociétés répressives au quotidien des laissés pour compte du rêve américain, un vrai plaisir de lecture.
Lien : https://francksbooks.wordpre..
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Si Personne ne gagne était un roman, je vous dirais : bof, sans plus. le style n'a rien d'exceptionnel, l'action est plutôt répétitive et linéaire (un vagabond vole, se fait arrêter, va en prison, est libéré, vole à nouveau, retourne en prison, s'évade, etc etc etc.)

SAUF QUE ! Ce n'est PAS un roman ! Et là, ça devient bigrement intéressant, carrément géant même ! Parce qu'un gars qui vous raconte une vie pareille (avec un certain talent de conteur quand même), ça ne se trouve pas à chaque coin de rue, d'autant plus que Jack Black a vécu au début du vingtième siècle aux Etats-Unis. L'époque dont il parle est complètement révolue, à part à Hollywood.

Et vu sous cet angle, il se passe quelque chose d'extraordinaire pendant la lecture. Comme le dit Thomas Vinau dans la préface, on redevient un gosse qui s'assied et écoute avec la bouche ouverte et les yeux comme des soucoupes. 

Alors, si gamin, vous aviez un faible pour Jessie James, les bandits de grand chemin, les voleurs de bijoux, les perceurs de coffre-fort, vous allez forcément vous immerger dans cette aventure. Vous allez vous mettre à la place de ce gamin de 15 ans, orphelin de mère, délaissé par son père et qui devient voleur, simplement par goût de l'aventure, de la liberté sans avoir conscience que voler, c'est mal. 

Personnellement, comme j'avais un intérêt moyen pour les jeux de cow boy étant petite, j'ai plutôt été marquée par l'honnêteté intellectuelle de son récit, le recul qu'il a par rapport aux événements, sa manière humble de se raconter et son combat pour l'amélioration des conditions de détention.

Merci à celle qui m'a offert ce bel objet pour Noël et je vais encore me répéter .... merci aux Editions Monsieur Toussaint Louverture pour leur magnifique et "aventureuse publication". J'adore toujours autant qu'un éditeur marque un "merci" à côté du prix et du code-barres. ça me donne envie de lui faire plaisir.
Lien : https://belettedusud.wixsite..
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Une réédition chez Toussaint Louverture suffit généralement à me faire acheter un bouquin les yeux fermés. le livre de Jack Black ne fait pas exception et décrit un parcours extraordinaire : le sien !

Jack Black fut un hobo, un bandit de grand chemin, un baroudeur, un taulard et un toxico mais il fut surtout l'aventurier de sa propre vie. Ici point d'évocation d'un deus ex machina, de la fatalité ou du destin pour expliquer ou excuser son parcours. Jack black aima la vie, la sienne et fit le choix de l'accepter comme elle venait et de la vivre comme il voulait. Il en accepta le prix et ne consentit jamais à brader sa liberté pour la changer.

Sans colère, sans remords ni regrets. A quoi bon puisqu'au final... personne ne gagne.
.


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PERSONNE NE GAGNE de JACK BLACK
Archiviste dans un journal à San Francisco, le narrateur se souvient de son enfance, la perte de sa mère quand il a dix ans, l'hôtel où il déménage avec son père qui travaille, les bonnes soeurs bienveillantes puis le départ pour Kansas City avec son père. Il découvre Jessie James qui devient son héros, arrête l'école et commence à travailler. Il part vers l'Ouest, se fait arrêter pour vagabondage puis va rencontrer des « hobos », des SDF qui circulent dans les trains sans payer et sont souvent de petits voleurs. de ses rencontres il apprendra à voler, calmera ses angoisses en fumant de l'opium, passera une quinzaine d'années en prison et trouvera finalement sur sa route un homme qui changera sa vie.
Écrit à la première personne, ce récit autobiographique est envoûtant par sa simplicité, son style direct qui ne cherche pas à émouvoir ou à démontrer, uniquement les faits, des rencontres de toutes sortes du meilleur comme du pire. Les années passées en prison ont nourri une profonde réflexion sur l'univers carcéral et cette quête de liberté, de vie sans contrainte semble avoir inspiré des écrivains comme Burroughs ou Kerouac. Un livre témoignage écrit par un homme qui n'est pas un écrivain professionnel donc un récit non dénué de défauts dont pas mal de répétitions. Néanmoins, c'est encore une belle trouvaille de Monsieur Toussaint Louverture, que ce récit paru à l'origine au début du 20 ème siècle
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Jack Black a grandi aux Etats-Unis dans le Missouri. Orphelin de mère, délaissé par son père, il se laisse gagner par ses rêves de liberté et une vie d'aventure aux côtés d'autres vagabonds, et de fil en aiguille, de petites arnaques en vol de diamants, finira par devenir un cambrioleur de haute volée. Des passages répétés en prison en plus d'une addiction à l'opium finiront par mettre un terme à cette carrière, avant qu'il ne décide de la raconter dans « Personne ne gagne ».

Ce qui frappe d'emblée et peut paraître contradictoire avec sa « vocation », c'est la droiture du personnage : Jack Black était certes un gangster, mais il ne travaillait pas de n'importe quelle façon ni avec n'importe qui : pour être bandit on n'en est pas moins loyal, et toute son existence il prendra soin de n'entraîner personne avec lui dans les embrouilles. Ensuite c'est cette écriture : précise, fluide et érudite, elle raconte sans s'appesantir (des mois de planque peuvent passer en trois mots comme l'humiliation ressentie après des coups de fouets peut sembler fort longue – c'est là qu'on voit que l'homme n'est prisonnier d'aucune frontière, ni du temps ni de l'espace) une vie de rencontres, de voyages et de « coups » plus ou moins réussis. Il raconte son long apprentissage du mode de vie des hobos, des rôdeurs, des voleurs auprès de mentors impressionnants guidés par un code d'honneur, une hiérarchie, un vocabulaire, une solidarité tacite à laquelle il faut rajouter une grande lucidité sur le seul avenir envisageable.

Le problème étant qu'après avoir goûté à cette liberté, impossible de revenir en arrière, du côté des honnêtes gens. Globalement, on découvre un point de vue singulier et absolument fascinant : ce que Jack Black a fait et ce qu'il est devenu, il l'assume complètement sans remords ni regrets, ou presque. Il rend hommage à tous ceux qui ont fait un bout de route avec lui, et n'éprouve que peu le sentiment de vengeance.

Plus sombre est la partie du récit consacrée au temps qu'il fera dans différentes prisons (15 ans sur les 30 qu'il passera sur la route), aux mauvais traitements qu'il se verra infliger, à ces coups qui transforment un prisonnier en monstre de colère. « Blackie » finira, non sans difficultés, par devenir une personne respectable, avec semble-t-il tout de même un peu de nostalgie, pas seulement pour cette vie d'aventure mais surtout pour une certaine époque qui a bien évolué : ainsi exhorte-t-il les jeunes gens tentés par l'aventure à ne pas sortir du droit chemin, puisque « personne ne gagne », d'autant que les méthodes pour pister les voleurs s'améliorent très vite, que la peine capitale et autres châtiments sensés servir d'exemple ne font selon lui qu'aggraver les choses (« la cruauté engendre la cruauté »). Autant dire que les chances de mener une vie d'aventure à la Jack Black n'appartiennent plus qu'à sa légende.
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Tjrs très difficile de mettre des étoiles, de noter un livre. Comme si les lettres et les chiffres ne faisaient pas bon ménage...3ème réédition sous trois titres différents (je l avais acheté puis échangé (!!) sous le titre "Yegg")? Il me revient dans les mains sous cette superbe présentation (Toussaint Louverture est une maison d édition que j aime bcp, où les ouvrages sont aussi des objets de plaisir et de trouvailles..voir aussi Karoo par exemple). Bref, autobiographie d un "Yegg" donc, voleur perceur de coffres vagabond...une vie de dingues, prison, multiples voyages en train (dedans ou dessous), rencontres variées, villes traversées, anecdotes en tous genres...un voleur doté d une morale hors norme à mes yeux, une sorte de gentleman sans une goutte de sang sur les mains..et tout cela raconté avec une normalité qui accroche vite le lecteur (moi en tous cas). Terrible aussi l enseignement de Joe Black au "métier", via deux philosophes qui l apprennent à réfléchir, à préparer ses coups, mais aussi à assumer. Ça se lit très bien , je me suis surpris plus d une fois à espérer que ses cambriolages réussissent, tendu sans doute bien plus que lui...très attachant, très intéressant pour les moeurs de l époque, surprenant, amusant même, "personne ne gagne" est un bonbon acidulé plein de surprises et d émotions diverses.
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Qu'est-ce donc que ce livre ?
Une leçon d'histoire ? Un roman ? Une autobiographie ?

En tout cas j'ai trouvé que cela se lisait tout seul...
J'ai appris des choses sur cette époque (toute fin du 19e, début du 20e siècle), j'ai eu droit à une autre vision des voleurs, cambrioleurs et vagabonds voire même à des distinctions (entre ceux qui restent dignent, qui gardent leur honneur en ayant des principes sur qui/comment voler et ceux qui perdent toute humanité aux yeux des autres voleurs).

J'ai trouvé la plume de ce hors-la-loi repenti très agréable et j'ai aimé suivre son chemin de pensée et ses réflexions sur son "métier".

Agréable et instructif !
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Jack Black nous permet, à travers le récit de sa vie, de prendre conscience de qui peut se cacher derrière un vagabond : une manière parfaite de déconstruire les idées reçues et généralisées. Ici, pas de truand sanguinaire qui veut s'en prendre à tous, sans peur et sans pitié. C'est un homme profondément empathique que l'on rencontre, un homme qui a envie d'aventure et de découvrir le monde autrement qu'avec une vie bien rangée.

On se laisse emporter par sa vie remplie de rencontres incroyables, bonnes (et mauvaises).

Mais c'est aussi un livre qui dénonce, à sa manière, les dérives des systèmes policier/judiciaire et carcéral de l'époque. Certains actes sont violents et l'on peut se demander comment ces actes ont pu avoir lieu en toute tranquillité.
Tout n'est pas noir bien sûr, et, je dirais même que les rencontres faites en prison sont probablement celles qui m'ont le plus marquées. Il est d'ailleurs important de souligner à quel point l'entraide et la bienveillance sont deux sentiments qui prévalent dans tout le récit. C'est peut-être ce qui m'a le plus dérouté : je m'attendais à voir le récit des aventures d'un vagabond solitaire mais il s'avère qu'il ne passe que peu de temps seul.

En bref, j'ai passé un très bon moment et j'ai encore mis une tonne de post-it tant certains passages m'ont marqués. Un très beau choix de texte pour la collection Grands animaux.

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Ah, ce bouquin fait partie des ces petites trouvailles étonnantes vers lesquelles on revient toujours. Imaginez : l'autobiographie d'une cambrioleur professionnel de l'avant 1914, toxicomane, qui a passé des décennies derrière les barreaux et qui a pris la plume soi-disant pour s'amender et pour remercier ses juges de lui avoir donné une dernière chance. Son propos est donc de convaincre ceux qui seraient tentés par le crime de rester dans le droit chemin (d'où le titre original "You Can't Win").
Néanmoins, cette autobiographie est beaucoup moins moralisatrice qu'elle n'y paraît. D'une part, lauteur donne des renseignements très précieux sur les moyens de voler sans se faire prendre et, dans l'ensemble, ce livre est un documentaire inestimable sur la pègre de l'avant-guerre. D'autre part, il souligne à plusieurs reprises que s'il a rompu avec le crime et l'opium, ce n'est pas grâce au système judiciaire, mais bien en dépit des affres carcéraux qui n'ont pas réussi à le briser : le "You Can't Win" s'adresse également aux juges auxquels était dédié ce livre. L'aveu se transforme en réquisitoire.
Enfin, il ne faudrait pas réduire cette oeuvre à sa seule valeur documentaire : le syle, la narration et la construction sont admirables en bien des points. Entre autres choses, le jeu sur la narration à la première personne qui connaît un splendide retournement, digne des expérimentations du Nouveau Roman - avec 50 ans d'avance. Rien d'étonnant à ce que ce livre fût une référence majeure de William Burrough pour "Junky".
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Personne ne gagne est le récit autobiographique de Jack Black, hobo, voleur, cambrioleur, perceur de coffre. À travers ses errances, ses coups, ses incarcérations, à travers les États-Unis et le Canada, à travers quelques dizaines d'années de vie jusqu'à sa « reconversion » dans un emploi d'archiviste d'un journal, il nous fait découvrir une époque et un mode de vie.
Car, au-delà de sa vie, son récit trace aussi le portrait de l'Amérique de la fin du XIXe et du début du XXe siècles. Une Amérique post-ruée vers l'or avec ses saloons, ses fumeries d'opium, ses bordels, ses prisons aux pratiques cruelles. L'Amérique nocturne, celle des bas-fonds et de l'illégalité. Mendiants, prostituées, voleurs, assassins, vagabonds… tel est l'entourage de Jack Black. Un entourage dont il nous fait découvrir l'argot et le code moral étonnamment rempli de principes et de valeurs. Un entourage d'où naîtra quelques trahisons, mais aussi des amitiés fortes et des loyautés indéfectibles.

Jack Black raconte son histoire de manière assez humble et particulièrement lucide. Il analyse à plusieurs reprises le pourquoi de ses activités criminelles et ses sentiments fluctuant, sans finalement blâmer une quelconque cause extérieure.
Son récit est un plaidoyer contre la peine de mort et les mauvais traitements en prison qui ne résolvent rien et ne détournent personne de la récidive. Parfois maltraité, blessé physiquement par l'autorité, il raconte comment cela n'a fait que nourrir sa rage et son sentiment d'injustice, l'éloignant toujours davantage de la société, jusqu'à ce qu'il soit sauvé par la bienveillance d'un procureur, d'un juge, de personnes l'ayant aidé, lui ayant procuré un toit et un travail. Sa détermination fut également un outil précieux grâce à un déclic personnel nourrissant sa volonté d'arrêter l'opium, de rembourser ses dettes et de ne pas trahir la parole donnée.
Des passages sont particulièrement chouettes et intéressants, qu'ils soient drôles, touchants ou introspectifs, mais je regrette que d'autres m'aient laissé de marbre alors qu'ils n'auraient pas dû. Je pense notamment à ceux où des amis se font tuer sous ses yeux pendant des vols, mais où le récit ne transmet aucune émotion (pour le coup, on ne peut pas lui reprocher de tomber dans le pathos !).

Une fois Jack Black parti sur les routes, le roman souffre d'une certaine répétition à mes yeux : il s'agit d'un enchaînement de coups et d'emprisonnements un peu mécanique, amplifié par un détachement vis-à-vis de l'histoire, des événements, du narrateur. J'ai eu bien du mal à me sentir impliquée ; au contraire, je me suis sentie mise à distance, peut-être à cause du fait que l'auteur revient sur des événements s'étant déroulés des années auparavant. Paradoxalement, cela donne l'impression d'une liste de casses et de vols assez exhaustives sans que je ne me sois représentée le nombre de coups, le temps que cela lui demandait, les sensations et les pensées que cela génère chez lui sur le moment…
Cependant, cela est rattrapé sur la fin – c'est juste dommage d'avoir dû attendre autant – dans deux chapitres où il relate des coups en détail, presque mouvement par mouvement, ce qui rattrape tous les défauts énumérés ci-dessus. Outre le fait que l'on se rend mieux compte du temps qu'il y passe, c'est surtout beaucoup plus immersif ! Nous partageons sa tension, son appréhension du réveil de la victime ; nous vivons sa frustration en cas d'échec – tout en souriant de quelques gros ratés quasi burlesques – et son plaisir en cas de succès. Et, en parallèle, j'ai ressenti le côté hyper intrusif et dérangeant pour la cible endormie qui ignore qu'une main étrangère est en train de fouiller sous son oreiller…

L'argot utilisé par Jack Black – une boutanche, thuner, une consolante, les conventions dans les jungles, se faire un train… – m'a d'ailleurs interrogée. Car s'il permet d'offrir une voix originale et identifiable à son narrateur, de l'ancrer dans un milieu, son authenticité est questionnable étant donné qu'il s'agit d'une traduction. Ainsi, je me suis souvent demandé quel avait été l'angle des traducteurs et comment les termes avaient été choisis : sont-ils ceux des voleurs francophones ? sont-ils issus du parler des classes sociales les plus modestes ? J'avoue que j'aurais apprécié une petite annexe sur le sujet…

Car le roman est complété par trois annexes à l'intérêt variable. La première est un texte de Jack Black sur les pratiques dans les prisons, leur inefficacité, d'où un appel à davantage d'humanité : sa plume et ses développements sont à la fois intéressants et convaincants. La seconde est de la main de William S. Burroughs qui fut influencé par Jack Black, mais je l'ai trouvé particulièrement dispensable et oubliable ; enfin, la dernière précise un peu la reconversion de Jack Black et la genèse du roman et était potentiellement intéressant mais finalement trop brouillonne pour que je l'apprécie vraiment.

Un récit plaisant qui se lit rapidement – ce qui contribue sans doute à éviter la lassitude née de la redondance – mais bien loin des chocs littéraires qu'ont pu être d'autres Monsieur Toussaint Louverture (tels La Maison dans laquelle, Watership Down ou Et quelquefois j'ai comme une grande idée).
Lien : https://oursebibliophile.wor..
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