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4

sur 828 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Que dire de plus au sujet de cette bande dessinée déjà adaptée d'un roman et elle-même adaptée au cinéma ? Tout le monde (ou presque) sait déjà qu'il s'agit d'un album de grande qualité, qu'il faut avoir lu.

La réputation du scénario n'est pas usurpée bien au contraire. le découpage a de quoi dérouter les adeptes de bandes dessinées. le séquençage en chapitres semble être ici une innovation qui est pleinement adaptée au récit. Il est vrai qu'une histoire d'un seul tenant, ou une succession de gags plus ou moins longs auraient desservi l'ensemble. Il fallait oser et le pari paye. La longueur étonne également, autre signe de grande qualité. Autant être averti, lorsqu'un lecteur va mettre le nez dans ce premier tome de Quai d'Orsay, le lecteur va en avoir pour un petit moment... qui va toutefois passer à une grande vitesse.
Les dessins ont de quoi freiner à première vue. Si l'on s'arrête à Alexandre Taillard de Worms, le style a de quoi dérouter, certaines planches tout droit sorties d'un cauchemar futuriste ne sont peut-être pas du goût de tout le monde, il est vrai. Mais lorsque le lecteur consent un petit effort, il se retrouve propulsé dans un univers presque qu'impressionniste. Si la qualité ne saute pas forcément aux yeux, elle se développe au fil des pages, rendant les relectures d'autant plus nécessaires.
L'humour développé ici est de haute volée. Là aussi il fallait oser et une nouvelle fois les auteurs remportent le jackpot. le nombre de jeux de mots, règlements de comptes verbaux et autres délectations syntaxiques ne peuvent se compter.
L'histoire en en elle-même se laisse lire agréablement et réserve de nombreuses surprises par rapport au film. Il faudra toutefois se replacer dans un contexte pour savourer pleinement l'ensemble.
Les personnages sont attachants et permettent de faire passer en douceur des thèmes d'importance : surmenage, narcissisme, comportements compulsifs (dans leur grande variété)…

Assurément une référence à posséder dans une bibliothèque !
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C'était un vendredi après-midi. J'étais confortablement assis dans un auditoire de Louvain-La-Neuve et je suivais un cours intitulé Stratégie et sécurité internationale. C'était un cours vraiment sympa, le genre de ceux qu'un étudiant de relations internationales s'attend à suivre lorsqu'il s'inscrit en 1ère mais qu'il attend deux ou trois ans avant de réellement toucher. le thème du cours était la « prise de décision ». Qu'est-ce que c'est ? Il s'agit grosso modo de l'analyse des décisions prises par des dirigeants. Ca a l'air tout bête comme ça mais, en fait, pas du tout.

En ce qui me concerne, j'ai déjà du mal à prendre une décision bénigne, mais imaginons un peu le bordel que ça doit être quand il s'agit de gérer la politique étrangère d'un pays. Une guerre éclate dans une ancienne colonie, paf, que faire ? La presse s'emballe, le parlement réclame des comptes, les ressortissants du pays sur place sont menacés : il faut s'activer, et dans l'urgence s'il vous plaît, pas question de se lancer dans une longue et vaste analyse de la question. La décision d'intervenir ou pas, et de quelle manière, doit se prendre dans un intervalle de temps très court. Evidemment, un ministre dispose d'un cabinet, bourré de conseillers qui, eux-mêmes, ont leurs avis et ambitions personnelles. Les leaders, eux-mêmes, ne sont pas tous identiques, il y en a de plusieurs styles (certains sont plus impulsifs ou réfléchis que d'autres). Bref, on nous racontait tout ça quand tout à coup le prof de stratégie nous conseille une BD. Là, comme ça, sans prévenir.

« Vous connaissez Quai d'Orsay ? C'est une BD, c'est très bon » qu'il nous sort ainsi.

Silence mortel. Je ne sais pas si c'est par ignorance ou par surprise, mais personne n'a réagi (en ce qui me concerne, c'était les deux). Ca l'a un peu décontenancé, le prof. Alors il a juste dit que si on voulait en savoir plus sur le foutoir que c'est de prendre des décisions, ou tout simplement de gérer la politique étrangère d'un pays, cette BD valait de l'or. J'ai donc noté, religieusement.

Les deux auteurs de ces Chroniques diplomatiques sont le dessinateur Christophe Blain et le scénariste Abel Lanzac. Ce dernier utilise un pseudonyme, et pour cause : il a travaillé dans le cabinet de Dominique de Villepin du temps où il était ministre des Affaires étrangères, quand Jacques Chirac était président (ça paraît loin, hein ?). C'est de cela que Quai d'Orsay s'inspire. Nous suivons Arthur Vlaminck, chargé de la communication au sein du cabinet d'Alexandre Taillard de Vorms, une caricature évidente de Dominique de Villepin. Arthur ne va pas tarder à constater que le ministre est un personnage particulier : constamment en mouvement, idéaliste, emporté, impatient, ayant une haute opinion de sa fonction et, pour tout dire, carrément difficile à suivre. Heureusement, son directeur de cabinet, d'un calme olympien, est là pour calmer le jeu et traduire les desiderata du ministre.

Ce qui m'a frappé, c'est l'absence totale de vulgarité du propos. Contrairement à de nombreuses BD de type politique, Quai d'Orsay évite les blagues faciles et vaseuses. On se rapprocherait plutôt d'un travail journalistique à caractère humoristique : il s'agit pour les auteurs de montrer le fonctionnement d'un cabinet de ministre dans son travail quotidien mais aussi confronté à des crises internationales soudaines. de Villepin n'est ni épargné ni adulé, son personnage est à la fois agaçant et impressionnant, c'est tout simplement un être humain atypique qui nous est décrit là, en dehors de toute considération politique. Abel Lanzac ne manque pas non plus d'évoquer les répercussions de ce métier sur la vie personnelle des conseillers, les coups bas entre ces derniers, mais aussi la pratique de la diplomatie au plus haut niveau.

Quant au dessin, il est adapté au propos et contribue énormément à faire de Taillard de Vorms ce personnage à la fois insaisissable et omniprésent. le but, là, n'est pas de faire dans le dessin réaliste et ce parti pris ajoute au côté rafraichissant de l'ouvrage. J'ajouterais même que cela contribue à le rendre plus accessible, sans que cela ne soit péjoratif pour un sou. Quai d'Orsay est bel et bien, au final, une BD drôle, intelligente et pleine de bonnes idées. Mon prof de stratégie avait raison : c'est très bon.
Lien : http://nonivuniconnu.be/?p=1..
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1/2. La BD est inspirée de l'expérience d'Antonin Baudry (sous le pseudo d'Abel Lanzac) au ministère des Affaires étrangères. Elle s'efforce de retraduire sa surprise et sa naïveté à son arrivée au Quai d'Orsay.
Alexandre Taillard de Worms, ministre des affaires étrangères, (personnage autoritaire, déroutant, toujours en mouvement, clairement inspiré de Dominique de Villepin), vient de faire engager Arthur Vlaminck, un jeune homme, chargé d'écrire ses discours. On assiste à son immersion dans l'entourage du ministre. Il doit se faire une place parmi les autres conseillers, dans un univers de stress et de rivalités.
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Le point de vue du récit est celui d'un jeune homme fraîchement intégré au cabinet du ministre, chargé du « Langage » (apparemment l'écriture des discours).
Le nouveau découvre un ministère débordé, pris entre tous les conflits géopolitiques et les enjeux diplomatiques, mais aussi les luttes d'influence des membres du cabinet qui défendent chacun leur partie et leur « dada » et puis les brusques revirements de situation au gré de l'actualité... ou de l'humeur du ministre !
Les auteurs ont su rendre le personnage du ministre Alexandre Taillard de Worms sympathique bien que très caricatural, faire sentir son engagement et son implication dans la vie politique, sa foi dans le pouvoir de la diplomatie à faire évoluer le monde.
J'ai adoré la fin de ce volume avec le rêve façon Guerre des étoiles et puis aussi l'attachement du ministre aux livres de citations antiques.
Lien : http://toutzazimuth.eklablog..
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Se glisser dans les bureaux du « Quai d'Orsay », écouter sans faire de bruit les conversations, c'est tentant n'est-ce pas ?

Alors suivons le jeune Arthur Vlaminck, nouvellement chargé d'écrire les discours du ministre des Affaires Etrangères, Alexandre Taillard de Worms…

Vous pensez que cela risque d'être rébarbatif ? Absolument pas ! C'est passionnant de visiter les coulisses du pouvoir et d'en comprendre les rouages… La guerre des services fait rage alors que des tensions internationales mettent les nerfs et les ambitions à rude épreuve !!!

Une BD, ce n'est pas très sérieux ? Détrompez-vous, car l'auteur, Abel Lanzac est un ancien conseiller dans un ministère.

Vous pensez que tout cela est loin d'être drôle Vous allez rire ! Les situations savoureuses se succèdent à un rythme effréné.

Cette ambiance électrique est magistralement mise en scène par Christophe Blain et soudain devant nos yeux médusés, le ministre se lance dans une envolée lyrique, Arthur est écrasé par la tâche qui l'attend, un avion décolle pour l'ONU.
Ne boudez pas votre plaisir, lisez de toute urgence cette BD qui n'a qu'un défaut, on la trouve trop courte !
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Le dessin n'est pas très léché mais il est vif et nous embarque vite au coeur du navire : au Quai d'Orsay, on n'a pas le temps de faire des cases carrées. Mais on a le temps de fignoler les discours, qui doivent être structurés, de donner des coups de couteau dans le dos à ses collègues, et d'admirer le ministre Taillard de Vorms, librement inspiré du Villepin de 2002-2003.
On découvre ce monde à part avec le héros, jeune conseiller qui subit les mésaventures habituelles d'un bleu en milieu inconnu. En prime : les voyages à l'étranger, le stress et les coups de fil des puissants.
Une bonne BD qui nous rappelle la période pas si lointaine où la "guerre préventive" faisait ses premières armes ; pour le reste (les soulèvements en Afrique, les otages, etc.), le monde n'a finalement pas beaucoup changé en dix ans.
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Excellent ! Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas ri en lisant une BD ou un livre. Très subtil sur l'absurde quotidien des conseillers de nos ministres et la manière dont les politiques se tissent, ubuesques, dans les coulisses.
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J'ai littéralement adoré cette lecture qui dépeint la vie d'un grand ministère comme celui des affaires étrangères de la grande époque où il avait une existence digne de ce nom en résistant à l'appel à la guerre lancée par les States. C'est tellement réaliste qu'on adhère immédiatement à Quai d'Orsay.

Pourtant, je n'étais pas un adepte de Blain. En l'occurrence, on ne s'attache pas trop au dessin mais on se concentre surtout sur les aventures de ce conseiller en communication. Et je dois même avouer que finalement, je trouve que ce graphisme colle parfaitement à ce genre d'histoire non dénuée d'humour. J'ai apprécié également que cela ne soit pas traité sous forme de strip.

J'ai un petit faible pour les rouages de la vie politique. C'est un sujet qui me passionne. On sent bien le vécu des situations diverses. Je trouve également que le portrait doit certainement correspondre à l'homme politique qui est visé. C'est instructif de voir les dessous qui se cachent derrière les crises et la communication qui en résulte. A la fin, on sent bien que notre conseiller naïf a prit goût à cette vie de dingue. Il va certainement en payer le prix fort au niveau de sa relation personnelle et privée. Cependant, on comprend le mécanisme qui conduit à cette perversion.

Le portrait du ministre est également nuancé et savoureux. On découvre ses travers mais également son génie : capable du pire comme du meilleur. Ce microcosme en tension continuelle montre des aspects souvent absurdes ce qui rend la lecture plutôt acide. Les dialogues avec toute cette galerie de personnages sont d'une grande réussite. Cette chronique diplomatique est réellement passionnante sur les rapports de pouvoir. C'est incontestable que cette bd va plus loin que la simple caricature.

Bref, on a là un album indispensable. Vivement la suite car c'est drôle et perspicace à la fois !
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Une bande dessinée éminnement sympathique, et intelligente. Il est très plaisant de s'infiltrer dans les coulisses du quai d'Orsay, et quelque part, dans le cerveau de nos hommes politiques. le dessin est dynamique ; retrascrivant à merveille l'énergie du ministre Alexandre Taillard de Worms. Les personnages restent très reconnaissables, et j'ai pris un malin plaisir à les voir ainsi égratignés. Les situations sont rocambolesques, souvent hilarantes. Les discours du Ministre sont très drôles, et dévoilent un personne empli d'une certaine grandeur d'esprit, mais totalement déconnecté d'une partie de la réalité. L'accumulation de crises, de situations diplomatiques complexes, dévoilent un ministère jamais en repos, avec un cabinet souvent au bord de la crise de nerf. La gestion des conflits est également intéressante, où la communication s'avère une arme très puissante. En tout cas, ce travail bouffe complètement la vie sentimentale du héros, embarqué un peu malgré lui dans les intrigues du cabinet. Car malgré la grandeur de la mission, ce sont toujours les rivalités entre les hommes qui parasitent l'exercice du pouvoir. Instructive et drôle, tout est dit.
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Raconter la vie de cabinet de conseil d'un ministère.

Dans ce premier tome, Arthur Vlaminck se retrouve embaucher par Alexandre Taillard de Worms, actuel ministre des Affaires étrangères, en tant que chargé du "langage". Il doit écrire les discours du ministre. Mais la vie dans le cabinet du ministère est compliqué, il faut trouver sa place et s'imposer en évitant les proches pieds des autres.

Récit inspiré de son expérience de porte plume au près de Dominique de Villepin, Abel Lanzac, narre avec humour et sagacité, la vie politique et ses coulisses. le tout est appuyé par le super dessin de Christophe Blain, très clair et vivant qui illustre à merveilles le récit et les personnages.

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