AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782234083615
304 pages
Stock (22/08/2018)
3.36/5   71 notes
Résumé :
Rima aime les livres, surtout Le Petit Prince et Alice au pays des merveilles, le dessin et... marcher. La jeune fille, qui ne parle pas, souffre d’une étrangeté : ses jambes fonctionnent indépendamment de sa volonté, dès qu’elle se met à marcher elle ne peut plus s’arrêter. Un jour d’août 2013, alors qu’elle traverse Damas en bus, un soldat ouvre le feu à un check-point. Sa mère succombe sous les balles et Rima, blessée, est emmenée dans un hôpital pénitencier avan... >Voir plus
Que lire après La marcheuseVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (32) Voir plus Ajouter une critique
3,36

sur 71 notes
5
7 avis
4
8 avis
3
9 avis
2
6 avis
1
1 avis
La marcheuse, une adolescente qui ne parle pas, lit tout ce qu'elle trouve, cantille des sourates du Coran et marche dés qu'elle n'est pas attachée. Père disparu, mère femme de ménage et un frère de deux ans son aînée. Nous sommes en Syrie, à Damas, au présent, donc en pleine guerre. C'est elle la narratrice, et ce qu'elle raconte dés les premières pages, est déroutant. Le temps reste suspendu, “Il n'était rien, et aujourd'hui il n'est rien”, tellement ce qu'elle vit est surréaliste. Elle écrit dans un souterrain, s'adressant familièrement à un tiers, inconnu, d'elle comprise.
Un style malheureusement lassant, ajouté aux horreurs et l'inhumanité de la guerre, même égayés du monde imaginaire aux références littéraires de l'adolescente,ont fini par me faire suffoquer. Pourtant j'en lis nombreux de ces réalités terribles, et souvent elles sont mes meilleures lectures, bien que les plus tristes. Ici Yazbek, en a fait presque du cinéma d'horreur. Il y a sans aucun doute un fond de réalité, mais elle a poussé son imagination trop loin avec ce personnage totalement coupé du monde, et obligé d'y vivre comme une loque, en plus enchaînée constamment , un détail qui m'a perturbée tout au long de la lecture. Pourtant cette réalité qui sombre dans une fiction surréaliste, cette fille enchaînée physiquement qui communique uniquement par le biais de l'écriture et du dessin dans l'enfer de la guerre, dans un langage sophistiqué ( “Je vais le retirer du tableau impressionniste que j'ai décidé de consacrer à ce lieu étrange”, “c'est à travers la paralysie de ma langue que j'ai appris à connaître le monde, et aussi à travers les livres”) aurait pu être une histoire intéressante, mais elle reste dans son ensemble trop romanesque et peu crédible dans la cruelle réalité qui secoue la Syrie.

Ce livre est dédiée à Razane Zaytouna, avocate, dissidente syrienne enlevée et disparue sans laisser de traces dans la nuit du 9 au 10 décembre 2013, à Douma, ville de la banlieue de Damas. L'avocate que j'ai connu grâce au très beau témoignage de Justine Augier, “De l'ardeur”.

Un grand merci aux Éditions Stock et NetGalley de m'avoir donnée l'occasion de découvrir le dernier livre de cette écrivaine courageuse, même si elle ne m'a pas conquise !
Commenter  J’apprécie          8010
Dès ses cinq ans, Rima à préféré s'exprimer en marchant, dans le mouvement plutôt que dans la parole. Mutique elle se réfugie dans les livres grâce à son institutrice Sett Souad et les livres qui ont bercé son enfance le Petit Prince et Alice au pays des merveilles. Sa mère, de peur de la perdre, la maintient par un lien qui l'attache à la petite fille. Rima pourrait profiter de son adolescence et de son amour pour la littérature mais la jeune fille vit à Damas et la révolution puis la guerre civile vont bouleverser son destin.

Un sujet intéressant, celui d'une jeune adolescente, qui, malgré ses différences, essaye de vivre, puis survivre dans Damas, sous les bombes mais malheureusement, le traitement n'a pas vraiment suivi l'originalité du sujet...La narration qui donne la parole directement à la jeune fille est constamment entrecoupée par ses annonces et ses rappels à ses souvenirs - je vais vous raconter, je ne vous ai pas encore présenté untel ou ce moment particulier, etc....des interpellations du lecteur trop nombreuses qui deviennent vite lassantes. Et puis le plus gros bémol, c'est le grand nombre de sujets traités, l'éducation des filles, la rébellion, les tortures, les arrestations ou disparitions non expliquées, une héroïne qui cumule les différences, avec ce besoin de marcher qui, en soi, est très original, mais qui, dans le déroulement des situations dramatiques, ne trouve pas vraiment sa justification et perturbe le récit dramatique de la fuite de l'adolescente dans un Damas sous les bombes.
Je pensais suivre le cheminement d'une jeune fille comme celui du héros de Mort pour la patrie, d'Akira Yoshimura mais je me suis retrouvée à devoir interpréter les fantasmes décousus de l'héroïne avec les références innombrables au Petit Prince, dans un récit confus et touffus.
Une lecture décevante.
Commenter  J’apprécie          322
La narratrice explique à un interlocuteur imaginaire, son quotidien. « La marcheuse » est un livre difficile à lire, difficile à supporter tant l'on ressent le drame de cette adolescente, qui représente le peuple Syrien, terrifiée sous les bombardements incessants.
L'écriture qui peut paraître monotone, voire monocorde ne fait que renforcer l'impression d'emprisonnement et d'étouffement.
J'aurais aimé dire du bien de ce livre.
J'aurais aimé ressentir de l'empathie pour cette jeune fille privée du bien le plus essentiel à tout être humain : la liberté.
J'aurais aimé ne pas étouffer sous le poids de ces mots, ne pas regarder le nombre de pages restant avant de pouvoir me réfugier dans une lecture plus sereine, plus proche de mon confort de lectrice.
Je me sens coupable de ce ressenti de lassitude, dû peut-être au manque de linéarité dans le récit et à la sécheresse de l'écriture.
Merci à NetGalley et aux Editions Stock pour leur confiance.
#LaMarcheuse #NetGalleyFrance
Commenter  J’apprécie          334
Quel est son nom ? On ne le connaîtra pas.....Jamais, elle n'est que l'image d'une jeunesse syrienne sous les bombes. On ne lira que ses feuilles où elle nous raconte son enfance et cette adolescence qu'elle vit aux milieux des bombardements.

Un étrange récit dans lequel l'auteure s'est mis à la place de cette jeune fille, dans les conditions de son isolement mais aussi dans sa tête, dans ses pensées, dans son quotidien, attachée par une corde soit à une personne soit à une fenêtre, 

Pourquoi Samar Yazbek choisit de l'encorder depuis qu'elle marche ? Cette enfant qui éprouvait tant le besoin de marcher, de bouger, qui était donc la vie même ? Peut-être pour que le contraste avec ce besoin de liberté et l'immobilisation soit plus grand. Pourquoi avoir choisi d'une enfant muette ? Peut être pour justifier ses écrits. Elle ne sait que psalmodier le Coran, son refuge son seul moyen d'expression sonore, une mélopée qu'elle lance comme une bouée d'espérance.

Ce qui me frappe dans ce récit c'est l'implacabilité des sentiments : pas beaucoup d'émotions ressenties par la jeune fille, même dans les décès, une sorte de distance par rapport à la mort, peut-être un quotidien tellement présent, même quand elle touche ses proches, ses très proches.

Au milieu du quartier de la Goutha (tristement célèbre pour les bombardements chimiques il y a quelques semaines) elle partage avec nous, avec son langage, son quotidien, les silences rompus par les avions survolant les ruines et déchargement leur triste cargaison, le peu d'activité qu'elle peut avoir. Elle se réfugie dans l'écriture, dans ses souvenirs de lecture et en particulier le Petit Prince, son livre préféré mais aussi dans sa mémoire : les couleurs sont omniprésentes, les personnes qui ont compté pour elle : Set Souad, cette bibliothécaire qui a pris des risques pour lui faire découvrir les livres entre autre. Elle possède une imagination débordante, elle créée un monde de survie, inventant des planètes, des couleurs pour les moments de bonheur qu'elle vit mais aussi pour les moments de tristesse. Ils ont tous une couleur.

Il y a dans l'écriture une ambiguïté : souvent des phrases simples, d'une adolescente avec ses mots, son regard naïf parfois sur ce qui l'entoure, son environnement mais par d'autres des profondeurs philosophiques, qui sont un peu contradictoires.

Une petite syrienne qui écrit comme elle pense, qui jette sur le papier ses pensées, ses souvenirs, comme ils viennent, qui relate une terrifiante situation d'abandon, de ruines, de massacres.

On est parfois désorienté par le style mais il n'est pas question ici de style : c'est un témoignage de l'enfer syrien, du quotidien des gens vivant sous les bombes, encore plus lorsque vous êtes femme et que l'on ne peut par exemple vous dévêtir, même à l'hôpital, pour une question d'honneur alors que ses vêtements sont imprégnés de produits toxiques... Il y a plus de femmes qui décèdent que d'hommes pour cette raison.

Un récit poignant dans une écriture particulière, qui ne peut surtout laisser indifférent. C'est une longue agonie d'une jeunesse qui ne trouve d'échappatoire que dans le souvenir des livres, du plaisir de la lecture, du dessin, de ses petits trésors accumulés, perdus mais toujours présents dans son esprit.

Merci aux Editions Stock et NetGalley pour cette lecture malheureusement d'actualité. Ne fermons pas les yeux.

Dans ma note je distingue l'histoire et le style, ce dernier étant parfois un peu déroutant.
Commenter  J’apprécie          121
Je remercie les éditions Stock pour l'envoi du roman La marcheuse de Samar Yazbek via net galley.
Nous sommes à Damas (Syrie), en pleine guerre.
La narratrice (qui s'appelle Rima d'après le résumé mais dont on ne connait pas le nom) aime les livres, surtout le Petit Prince et Alice au pays des merveilles, le dessin et… marcher. La jeune fille, qui ne parle pas, (et dont, dans le roman, ne nous dit pas son nom) souffre d'une étrange maladie : ses jambes fonctionnent indépendamment de sa volonté, dès qu'elle se met à marcher elle ne peut plus s'arrêter.
Elle est considérée folle par sa mère, nous raconte sa descente aux enfers, et sa vie secrète imaginée par le biais des livres , sa bouée de secours. Un jour, elle est emmenée dans un hôpital pénitencier avant que son frère ne la conduise dans la zone assiégée de la Ghouta...
Et c'est là, dans cet enfer sur terre, que la jeune fille écrit son histoire..
La marcheuse est un roman intéressant, malheureusement je suis passée un peu à coté de ma lecture. J'ai eu beaucoup de mal à accrocher avec les personnages, à commencer par la narratrice, une adolescente très singulière, différente des autres. le style de l'auteure (à moins que cela ne vienne de la traduction) ne m'a pas convaincu plus que ça. C'est presque trop bien écrit pour une adolescente tout en étant assez naïf, trop par rapport à la gravité des événements qui se déroulent autour d'elle.
Je suis un peu perplexe face à La marcheuse. Je ne vraiment pas trop quoi en penser. Je n'ai pas détesté ce roman sans pour autant l'apprécier réellement. C'est pour cela que je ne me mets que trois étoiles.
Commenter  J’apprécie          180


critiques presse (4)
LePoint
06 novembre 2018
Rima dessine, écrit son histoire comme elle lui vient sur des feuilles volantes, et s'invente un langage nouveau. Simple, naïf, empreint de ses questionnements enfantins, de ses lectures, de Lewis Carroll et de Saint-Exupéry...
Lire la critique sur le site : LePoint
LeMonde
28 septembre 2018
L’écrivaine syrienne Samar Yazbek évoque l’horreur de la guerre civile avec une saisissante lucidité dans son roman « La Marcheuse ».
Lire la critique sur le site : LeMonde
Lexpress
24 septembre 2018
La Marcheuse n'est pas que bruit et fureur. Car même du fin fond de son souterrain, Rima sait qu'il existe l'autre côté du miroir : la beauté d'un dessin, le rire d'un enfant, le bleu du ciel, la pureté d'une "voix capable de faire pleurer la pierre"... Pour Samar Yazbek, le combat continue, toujours.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LaCroix
07 septembre 2018
Chargeant son héroïne de raconter la guerre syrienne depuis un abri, Samar Yazbek livre un texte d’une bouleversante acuité sur un conflit tragique dans la durée.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
Par moments, il m’arrivait aussi de ressentir un vent de liberté : j’allais enfin pouvoir être seule, marcher à ma guise, découvrir où me mèneraient les mouvements de mes pieds, dans cette partie inferieure de mon corps où logeait mon cerveau. Je me promettais déjà des marches infinies ! Peut-être au cours de ce long voyage retrouverais-je l’usage de ma langue, peut-être me serait-il donné de découvrir des spectacles surprenants, peut-être arriverais-je à prendre mon élan pour atteindre des planètes lointaines et étonnantes !
Commenter  J’apprécie          120
Tu peux imaginer, cher lecteur, les odeurs étranges qui pouvaient s’exhaler du bus. Pour m’exprimer correctement, je devrais plutôt parler d’autobus ou d’autocar, mais ce sont des mots que je n’aime pas.
Commenter  J’apprécie          200
« Plus tard, j’essaierai de t’expliquer ce que signifie la faim, mais vu que j’essaie de te présenter mon récit de la manière la plus structurée que possible, je vais laisser de côté cette sensation qui ressemble à un triangle », annonce-t-elle. Et, nous montrant le chemin entre les gravats de la douleur, Rima de poursuivre sur la peur, qui « te creuse des ravines dans le corps », et dont le « siège est situé dans les jambes ».
Commenter  J’apprécie          80
Ce serait joli si chaque mort pouvait avoir une cou- leur à elle. La mort est en fait un chapeau magique dans lequel la couleur disparaît. Je pense qu'il est préférable de transformer les cérémonies de deuil en un happening teinté de la couleur spécifique au défunt. Il devrait être possible ensuite de teindre les stèles du cimetière dans la couleur caractéristique du mort, que celui-ci pourrait avoir choisie de son vivant.
Commenter  J’apprécie          60
> depuis quelques temps, tout se passait comme si la vie nous avait attrapés par la queue pour nous malmener dans tous les sens.
> Je n'arrive pas à te décrire les évènements comme ils se sont déroulés dans la réalité, car pour moi il n'est pas facile d'établir une équivalence entre les mots et la vie réelle.
> L'amour, c'est une série de petites planètes mouvantes qui dansent avec leurs bras longs et effilés, puis fusionnent dans un maelström de lumière éblouissante.
> Oui, je vois les événements de ma vie comme des dessins d'aquarelle. L'eau n'est-elle pas à l'origine de tout ?
>je chutais dans l'obscurité. Celle-ci était d'une moiteur apaisante et agréable, et on y basculait comme si on n'était plus rien, débarrassé de tout !
Commenter  J’apprécie          30

Videos de Samar Yazbek (37) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Samar Yazbek
12 mai 2023 VILLA GILLET « Comment peut-on parler d’une victime silencieuse? » Samar Yazbek
Echange exceptionnel avec Samar Yazbek, écrivaine syrienne, autour de son dernier roman, un roman poétique comme elle le qualifie si justement, « La demeure du vent » (Stock, 2023). Entre la vie et la mort, il y a un souffle que Samar Yazbek rend immense. Réciproque. Universel. Quels pouvoirs contient le verbe écrire? Qu’est-ce que la douleur peut éclairer? Dans la voix de Samar Yazbek il y a une lumière singulière qui transcende les mots, qui rassemble nos langues, qui dit:
« Je te vois » et à qui on répond « Je te vois aussi ».
+ Lire la suite
autres livres classés : syrieVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (165) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3186 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..