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sur 624 notes
Cécile rentre à Paris après un week-end décevant chez ses parents où ni son mari ni sa fille n'ont voulu venir. Dans le train s'assied à côté d'elle un ancien petit ami qui l'a quittée de manière très méprisable il y a 27 ans. Que faire? Chacun va revivre pendant les 90 minutes de trajet ce qui s'est passé et le chemin parcouru depuis.

06h41 est le premier livre de Jean-Philippe Blondel que je lis. J'ai beaucoup apprécié ce huis-clos où les personnages passent par énormément de sentiments, passés et présents, où on se rend compte de l'importance du passé et d'évènements qu'on avait cru avoir surmontés. On se construit par rapport à des remarques que quelqu'un a pu faire sans réellement y penser ou on a pu dire des horreurs sans vraiment s'en rendre compte pour s'en vouloir par la suite. le présent est formé de revanches sur le passé.

J'ai également apprécié l'écriture du roman, cette facilité à passer de ses pensées (à elle) à ses pensées (à lui) et à nous faire ressentir ce sentiment de déjà-vu. Un roman relativement court, mais très profond.
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Une lecture originale. Je me suis bien retrouvée dans ce livre, même si les deux personnages principaux sont proches de la cinquantaine. Combien de fois ai-je pris le train et ai-je essayé de deviner les vies des passagers qui voyageaient avec moi ? On profite de ces trajets pour "se faire des films".

Philippe et Cécile ont vécu une brève histoire d'amour lorsqu'ils étaient jeunes, histoire qui s'est très mal terminée. Vingt-sept ans plus tard, ils se retrouvent assis l'un à côté de l'autre dans un train. Les souvenirs remontent à la surface. Chacun en profite pour faire le point sur sa vie, sur son évolution durant les 27 dernières années, et imagine la vie de celui ou celle avec qui il avec qui il a vécu une brève histoire.
A chaque chapitre, on change de point de vue. Au fil de l'histoire, on apprend comment se sont achevés leurs quatre mois de relation. Et au fur et à mesure des pages, on attend que la discussion s'installe entre nos deux protagonistes.

Une belle lecture, toute en finesse.
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Un homme et une femme qui se sont connus autrefois, se trouvent assis l'un à côté de l'autre dans un train. Ils font semblant de ne pas se reconnaître. Ils se sont connus il y a longtemps, ils ont même eu une liaison de courte durée, qui s'est mal terminée.

Sans se parler durant les deux heures de trajet, ils se laissent aller à un monologue intérieur. Les conditions de leur rupture ont été suffisamment marquantes pour que leur vie à chacun prenne un autre tournant. Elle, insignifiante jusqu'à la rupture, a pris sa vie en main et décidé de ne plus jamais subir. Lui, à l'inverse, a mis son égo entre parenthèses et s'est laissé porter par le sens du vent. Tous deux se posent des questions sur leurs choix de vie. Vont-ils finir par se parler avant de quitter le train ? leur rencontre marquera t'elle un nouveau tournant dans leur existence ?

En tant que lecteur, on ne peut que se sentir interpellé par cette réflexion à l'approche de la cinquantaine. Pourquoi avons nous choisi telle voie plutôt qu'une autre ? Avons nous fait les bons choix ? Est-il possible de changer de vie à n'importe quel âge ?

Voilà un livre qui fait un tabac sur la blogosphère (et ailleurs !), à juste titre

Lien : http://sylire.over-blog.com/
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Vingt-sept ans auparavant, pendant quatre mois, Cécile et Philippe ont été jeunes amants. Quatre mois c'est peu. Une broutille dans le flot des années. Et pourtant assis l'un à côté de l'autre dans le train de 06H41 qui les mènent à Paris, refusant de se reconnaître et de se parler, dans le silence du voyage, là où naissent les frustrations et les rancoeurs, chacun se souvient, chacun fait état du bilan de sa vie.

Alternant la vie de Cécile et celle de Philippe dans des monologues piquants et perspicaces, Jean-Philippe Blondel dresse le portrait d'une femme et d'un homme qui s'interrogent sur le parcours de leur existence, les ratages, les ambitions, le possible de choix à vivre avec un sens de la montée de la tension bien maîtrisée. On assiste alors à toutes les pensées qui pourraient tout à fait nous venir lors d'un banal trajet en train et qui se révèle tout sauf anodin pour les deux protagonistes.

Reflets d'interrogations qui préoccupent un grand nombre d'hommes et de femmes quadragénaires, 06h41 s'ouvre sans heurt sur des bilans lucides, offrant comme une appréciation à un nouveau départ, une fin ouverte et le plaisir d'interpréter à notre guise la fin de l'histoire.

Un joli moment de lecture.
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« 06h41 ». Jean-Philippe Blondel est drôlement matinal ! « 06h41 », c'est l'heure à laquelle Cécile et Philippe vont prendre le même train, le direct Troyes – Paris. Elle rentre d'un Week-end usant chez ses parents. Il rend une dernière visite à son ami, en phase terminale d'un cancer. « 06h41 », l'heure à laquelle leur destin vont se croiser – et même se recroiser. Vingt sept ans auparavant, ils ont été amants. de façon brève. Mais douloureusement inoubliable. Leur relation a vécu une fin expéditive et brutale. Vingt sept ans plus tard, entre Troyes et Paris, le train file et le silence s'installe... Les souvenirs refont surface...

J'ai été conquise une nouvelle fois par un roman de Jean-Philippe Blondel. Sa plume incisive et acerbe nous entraîne dans un huis clos silencieux, étouffant sous le poids des souvenirs et du passé. Cette rencontre - pur fruit du hasard - permet à Cécile et Philippe de prendre conscience du temps qui a défilé, de leurs vies écoulées, de porter un regard sur leurs passés respectifs, sur la façon dont ils ont grandi et vécu. Pour eux, il s'agit de l'heure du bilan. Ce récit empreint de nostalgie et de mélancolie s'attarde sur l'introspection des protagonistes, sur la naissance des regrets et des doutes qui apparaissent tandis que la vieillesse approche à petits pas...

Jean-Philippe Blondel semble être un fin observateur et on sent qu'il a une grande connaissance de l'humanité. Avec justesse et passion, il nous conte un récit d'une grande sensibilité. La narration oscille entre Cécile et Philippe : le lecteur a deux points de vue différents, ce qui l'empêche de prendre parti pour l'un ou pour l'autre. Ils reviennent chacun leur tour sur le même épisode de leur vie et l'abordent différemment. Avec le recul lié au temps, ils posent un regard distancié sur leur jeunesse et leurs souvenirs. le lecteur, le temps d'un voyage, s'immisce dans leurs vies, dans leurs âmes et leurs souvenirs. Il découvre des aspects intimes de leurs existences, et ressent une vague et délicieuse impression de familiarité. On ne les connaît pas personnellement, mais il semble qu'on a déjà croisé leur trajectoire... Ces personnages sont universels, mais ont une histoire et un passif complexe, unique... Ils pourraient être nos amis, nos voisins, ou nos frères et soeurs...

La vie et le temps sont suspendus pendant ce voyage en train et ne reprendront leur cours qu'une fois le train arrivé à Paris. Alors ? Si vous êtes prêts pour le voyage, entrez dans le wagon et installez-vous au côté de Cécile et Philippe.
Lien : http://www.livressedesmots.c..
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Je crois que les histoires d'amour, c'est comme les voyages en train … est-ce en entendant cette chanson à la radio que Jean-Philippe Blondel eut l'idée de son dernier roman et du titre de celui-ci ou a-t-il été régulièrement assis dans ces trains qui amènent chaque jour des milliers de gens de leur domicile à leur travail et inversement ?

Je ne voyage quasiment qu'en train depuis au moins 15 ans, n'ayant pas de voiture par trouille de cet engin mais aussi par choix, des salles d'attente aux quais de gare en passant par ces wagons dans lesquels on croise hommes d'affaire, couples, étudiants, famille, il y en a des histoires à inventer.

Ce quai sur lequel on frissonne tôt le matin, les bousculades à l'heure du départ, ce billet qu'on cherche tout au fond du sac quand le contrôleur passe et qui, une fois sur deux, nous donne quelques frayeurs, ces gens qui se lèvent au moins un quart d'heure avant l'entrée en gare comme s'ils pouvaient sauter en route pour gagner du temps, j'ai retrouvé, dans ce roman, certains détails qui font la saveur de mes voyages en train.

Imaginez maintenant que vous êtes assis(e) en seconde, trop fatigué(e) à cette heure matinale pour vous plonger dans un bouquin, vous jetez un vague coup d'oeil par la fenêtre sur ce paysage déjà vu cent fois. La place à côté est encore libre alors que le wagon est plein et vous hésitez entre le fait de vous ravir de cette chance (vous pouvez étaler vos affaires) ou vous interroger sur votre allure qui a dissuadé quiconque de choisir le siège voisin.

Et puis soudain, vous le (la) voyez arriver, il (elle) vous demande si la place est libre avant de s'installer….cet ex avec qui vous avez vécu une histoire d'amour il y a 27 ans. Voilà pour le pitch si ce n'est que chacun des chapitres épouse le point de vue de l'un et l'autre personnage principal et alors que le train se rapproche de Paris, on apprend peu à peu les circonstances de leur rencontre, ce qu'ils étaient, ce qu'ils sont devenus, ce qui les a séparé.

C'est une très vieille histoire qui les unit pourtant il en faut peu parfois pour rouvrir d'anciennes blessures….il se sent minable en repensant à la façon dont il s'est conduit à l'époque, elle ne peut refouler cette colère qu'elle sent monter en elle.

Vont-ils dépasser ce dialogue intérieur et oser se reparler ? forcément on a du mal à refermer 6h41 avant d'avoir la réponse….un roman à lire lors d'un voyage en train.
Lien : http://www.chocoladdict.fr/2..
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Coup de coeur pour ce court roman empli de tristesse et nostalgie et qui m'a remuée. En plus, la fin est ouverte, ce qui est très habile ici.
Cécile prend le train de 06h41 pour rentrer de Troyes à Paris, après avoir vu ses parents dont elle n'est pas proche en fait. Mais Cécile a 47 ans, des devoirs, une vie qu'elle mène à la baguette pour maintenir sa position de femme d'affaires, élégante, stylée, mariée, 2 enfants, pour elle, elle a évolué en bien. Pourtant, tant de faiblesse.
Philippe prend le train de 06h41 de Troyes pour partir à Paris afin d'aller voir son ami de toujours Mathieu qui est en phase terminal d'un cancer. il est vendeur en électroménager, divorcé, une fille, il se trouve commun, sans ambition mais quelque part aime sa vie tranquille, il s'est laissé aller physiquement sans s'en rendre vraiment compte.
Il va s'installer par hasard à côté d'une femme, Cécile, qu'il va reconnaitre immédiatement comme étant un flirt de 4 mois quand il avait 20 ans. Elle aussi va le reconnaitre aussitôt et pour cause !
Alors chaque court chapitre va nous donner les pensées de l'un et de l'autre, nous faisant comprendre pourquoi ils ne s'adressent pas la parole et nous permettant de découvrir petit à petit toutes leurs fragilités, tous leurs espoirs, leur rancune, donc 20 ans de vie passée. L'un avait oublié, l'autre n'a vécu que pour surmonter sa rage. Ils finiront pas échanger quelques mots sans signification, quoique…
C'est subtil, court, intelligent sur la vie, les blessures, la reconstruction, le pardon. du profondément humain et c'est un livre à relire.
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Quatre-vingt-quinze minutes : c'est la durée du trajet Troyes-Paris avec le train de 6 h 41, et pendant que celui-ci longe la Seine, traverse la Brie et pénètre en banlieue parisienne, Blondel transcrit les pensées d'une femme et d'un homme, qui survolent quarante années de leur vie, dont quelques mois communs à l'une et à l'autre. Philippe, en parcourant du regard la voiture dans laquelle il vient de monter, ne distingue qu'une place inoccupée, à côté d'une femme qu'il reconnaît sur-le-champ, et réciproquement. Cette femme, c'est Cécile, et on entrevoit d'emblée qu'elle et Philippe nourrissent un lourd et lointain contentieux. Hormis pour prononcer les formules de politesse d'usage, aucun des deux, semble-t-il, n'envisage d'adresser la parole à l'autre ni même de faire semblant de le ou la reconnaître. Pourtant, ils en auraient des choses à se dire ! En près de trente années, ils ont probablement vécu les étapes usuelles de la vie : mariage, enfants, relations avec les parents vieillissants, cercle d'amis, évolution professionnelle, divorce peut-être... La présence de l'autre à leur côté fait remonter des souvenirs communs, appréhendés de façon bien différente, et des images personnelles éclairant à la fois leurs traits de caractère et le chemin parcouru. Peu à peu, exposant alternativement les réflexions introspectives de Cécile et de Philippe, l'auteur nous les rend familiers ; surtout, dévoilant à la fin du livre – et du voyage – la circonstance à l'origine de leur éloignement et le motif du déplacement de Philippe, il nous permet à la fois de mieux comprendre la vivacité de la réaction de Cécile et de conjecturer un possible pardon de sa part.
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Ballotée au rythme d'un train littéraire, plongée tour à tour dans la position de Cécile, puis de Philippe, ces deux quadras parvenus au plateau de leur vie, englués dans les questionnements de ce lundi si matinal, en route vers Paris. Deux heures de laisser aller en perspective, pour scanner les voisins temporaires et tirés au hasard. Jusqu'à ce que Philippe s'assoie à côté de Cécile, et que le tourne-disque relance les échos du passé, un voyage à Londres, sur fond de Heartbreaker, un espoir d'amour, et une comète désintégrée alors qu'elle arrivait au sommet. L'oeil qui brûle le siège devant vous, incapable de rétablir le contact avec ce morceau de passé ruminé et mille fois digéré. le risque que se produise une rendcontre de ce type dans les flots de voyageurs du quotidien ? Quasiment nul, malgré les pensées qui filent inévitablement vers des "et si..." à chaque voyage. Mais quand le sort jette sur le siège jumeau celui que l'on a appris à haïr, celle qui vous génère des regrets, le contact peut être violent...sans un mot. Surtout quand ces souvenirs vous propulsent dans cette mue que l'on tente en vain de brûler depuis lors.

"Après tout, l'argent donnait de l'assurance. L'apparence physique aussi. Je manquais des deux. Je cherchais à devenir une ombre, un souffleur de théâtre quelqu'un dont on connaît à peine le visage mais qui vous devient indispensable. Je pensais qu'avec douceur et discrétion, je deviendrais indispensable à quelqu'un. Un garçon. J'ai cru un moment que ce serait Philippe Leduc. Je m'y suis agrippèe en tentant de me faire légère. J'ai valsé aux premières vagues."

J'ai énormément craint en entamant mon premier Jean-Philippe Blondel de tomber dans la facilité de retrouvailles de vieilles amours, et de coup de foudre à répétition. Mais rien ne m'a semblé facile dans cette écriture, rien n'est laissé au hasard. Des dialogues intérieurs dignes d'une pièce de théâtre, dont le scénario tire ses ficelles depuis le quotidien. Je prends le train demain. Et je le prendrai avec un nouveau Blondel.
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6h41, c'est l'heure du train du lundi matin Troyes Paris. Cécile Duffaut revient d'un week-end passé chez ses parents.
Philippe Leduc vit depuis toujours à Troyes, ce matin il « monte » à Paris pour aller voir un ami à l'hôpital. Ils vont se retrouver assis l'un à côté de l'autre dans le train de 6h41.
L'un et l'autre se connaissent, il y a 27 ans, ils ont eu une histoire ensemble dont ils gardent un souvenir plutôt amer. A l'époque, Cécile était une fille assez transparente, Philippe était le garçon populaire et sûr de lui. Aujourd'hui Philippe a pris de l'embonpoint, il est divorcé et travaille comme vendeur dans un grand magasin. Cécile a pris de l'assurance, mariée avec un enfant, elle vit et travaille comme chef-d'entreprise à Paris.
En silence, l'un à côté de l'autre, Cécile et Philippe se reconnaissent mais n'en laissent rien paraître et à tour de rôle ce voyage en train est l'occasion de revenir sur leurs parcours de vie du passé jusqu'au présent.
En commençant ce livre, j'imaginais plutôt une histoire autour des voyages en train, un quotidien que je connais bien et où il y aurait matière à raconter, mais après la lecture de ce roman et quelques jours de réflexion pour écrire ce billet, je reconnais que cette histoire est plus profonde que cela... Faire un retour sur notre passé à l'occasion d'une rencontre ou d'un souvenir qui s'impose, cela nous fait souvent réfléchir à notre vie, aux chemins que l'on a pris, sont-ils ceux que l'on imaginait il y a 20 ans, 30 ans...
Lien : http://aproposdelivres.canal..
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