Fiammetta, où plutôt Elegia di Madonna
Fiammetta, de son titre original est, avant tout, la découverte du sentiment amoureux que va vivre le jeune Boccace.
Ce n'est pas son oeuvre la plus connue mais elle reste essentielle et déterminante afin de mieux comprendre le processus d'écriture et de narration, à savoir, la prose, que choisira l'écrivain, grand admirateur du poète
Pétrarque.
Fiammetta raconte, à travers une longue lettre, l'histoire d'amour d'une jeune napolitaine,
Fiammetta et de Pamphile, jeune florentin de passage à Naples. L'amour devient une passion et cette même passion se solde par une séparation douloureuse, Pamphile devant quitter la ville.
Fiammetta devient l'amante abandonnée et cette longue lettre s'apparenterait presque à une confession aux autres femmes qui connaîtraient également les élans de l'amour.
Ici,
Fiammetta est l'héroine, c'est Boccace qui la laisse s'exprimer et d'ailleurs cette oeuvre de jeunesse de l'auteur est un avant-goût de la mise en avant du genre féminin tel qu'on le retrouvera dans les nombreux portraits issus
des Dames de Renom, une des dernières oeuvres de Boccace, mais aussi le grand Décaméron, où de nombreuses femmes font entendre leurs voix et leurs paroles.
Boccace aimait les femmes et les décrire. Elles étaient sa faiblesse et sont restées à ses yeux une part de mystère.
Fiammetta renvoie aussi à une période de la vie de l'écrivain au cours de laquelle il a lui-même connu ses premiers émois. L'aspect autobiographique lui permet donc d'accentuer la conception de l'amour et de l'abandon au travers de ses propres expériences.
Fiammetta constitue quelque chose de plus intimiste, voire de psychologique dans le parcours littéraire de Boccace et même si la lecture en prose reste agréable quoique plus difficile dans la langue vulgaire, certaines longueurs persistent un peu dans la narration.