AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,96

sur 52 notes
5
6 avis
4
7 avis
3
2 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce troisième livre de Sébastien Bohler continue dans dans la même ligne et est peut-être le plus intéressant (non, ils le sont tous ! Mais c'est peut-être le plus déculpabilisant et, paradoxalement, le plus alarmiste), en tout cas le premier qui vise un coupable plus global que les précédents, le bug humain et Où est le sens ?

Et si l'humanité se dirigeait à sa fin (emportant avec elle nombre de victimes) non pas à cause des humains qui la compose, mais de son intelligence de groupe déficiente. Et si l'humanité était un psychopathe à enfermer, à museler.

La démonstration est brillante ! Il est temps de menotter le monstre !

Pourtant, peut-on innocenter l'individu ? N'est-ce pas trop facile de nous disculper ? Nous, les collabos responsables à l'insu de leur plein gré mais pas coupables ?
Lien : https://www.noid.ch/human-ps..
Commenter  J’apprécie          90
Comment dire... Soit vous lisez ce livre en vous disant qu'on meure demain, soit vous gardez un infime espoir qu'une solution peut encore être trouvée et nous sauver...
En soi, cet essai est intéressant, clairement, entre les comparaisons que l'humanité est tel un psychopathe que rien ne peut arrêter et une étude avec moult arguments et exemples relativement pertinents sur le cerveau pris en mode entité individuelle et entité collective qui est alors très différentes dans son approche de la vision du monde et la réflexion générale qu'il peut avoir.
Comparer l'humanité a un psychopathe est osé mais pas si tordu et j'avoue que ça fait réfléchir aussi. Seulement, j'ai trouvé beaucoup de répétitions, peut-être pour appuyer son message, ce qui est logique,et parfois quelques raccourcis un peu simples ( et même une approximation qui m'a surprise: ce n'est pas l'assassinat de la 1ère ministre hutu qui a déclenché le génocide rwandais mais celui du président... Après on peut être bon en neuroscience et plus léger en histoire...), bref, récit intéressant mais extrêmement anxiogène, ce qui sûrement aussi le but. On peut encore changer les choses mais il va falloir arrêter de trouver les influenceurs et influenceuses trop géniaux et s'atteler à faire que la Terre survive à notre cannibalisme!
Commenter  J’apprécie          80
Après « Le bug humain » qui nous a fait découvrir le striatum,
Après « Ou est le sens? » qui nous a fait comprendre le rôle du cortex cingulaire,
Sébastien Bohler nous fait pénétrer dans le cortex orbitofrontal avec « Human psycho ».
Normal, il est neurobiologiste et donc spécialiste des boyaux de la tête.
Il est aussi écolo ce qui n'est pas vraiment un défaut.
Le sous-titre du livre est « Comment l'humanité est devenue l'espèce la plus dangereuse de la planète » beau slogan mais qui pose question.

Le postulat de base est est que l'humanité est un système composé d'éléments humains. Les ensemblistes-identitaires comme les nomme Castoriadis ont découvert que les propriétés d'un système sont le plus souvent totalement différentes de celles de ses composants.
« Ce livre postule que l'humanité est une entité qui se développe, qui agit et qui ‘pense' de manière autonome. … La question est de savoir comment. … J'ai donc postulé que l'humanité possède un psychisme. Qu'elle a des émotions, un langage, une vie mentale et déploie un certaine nombre de comportements qui lui sont propres. »
Ainsi les quatre caractéristiques fondamentales de l'humanité selon Bohler sont :
1 Elle a une haute opinions d'elle-même. Elle se définit comme supérieure aux plantes et aux animaux. Voir Descartes : « L'homme, maître et possesseur de la nature ».
2 « L'humanité a un talent infaillible pour instrumentaliser la nature ».
3 « Troisièmement, sur le plan émotionnel, l'humanité se caractérise par un manque profond d'empathie. Homo Sapiens se comporte à l'égard de la planète et de toutes les formes de vie qui l'habitent avec une totale absence de compassion. »
4 « Enfin, la quatrième caractères de l'humanité est sa tendance à agir en fonction d'impératifs ou de réactions instantanées dans le but de tirer de cette action un profit immédiat. »
L'humanité aurait donc un égo démesuré; elle serait obsédée par la manipulation, dénuée d'empathie et totalement impulsive. C'est exactement le portait du psychopathe.
Donc, l'humanité est psychopathe.
La démonstration est brillante, évidente, parfaitement documentée avec plein d'expériences scientifique. On serait tenté d'y croire.
Mais que fait-on du psychopathe?
Là, les choses se gâte un peu. On sent pointer des tendances autoritaires. Une bonne petite dictature écolo, ce serait pas mal. D'ailleurs, voyez les antivax, ces connards qui refusent de protéger l'humanité!!!??? tiens donc.
On pourrait aussi avoir un super ordinateur impartial évidemment qui jugerait de tous les projets sur le long terme. Génial.
On pourrait en même temps limiter les communications numériques des individus.
On pourrait aussi mettre en place un machin comme l'ONU mais c'est vrai, ça ne marche pas.
Ces trois propositions tiennent sur les trois dernières pages.
Un peu léger le Bohler.
A sa décharge, il est neurobiologie mais pas anthropologue ni historien.

Qu'est ce qui ne marche pas dans sa démonstration?
C'est d'abord son postulat. Est-ce que l'humanité est un système?
La réponse est évidemment négative.
Un système est un ensemble organisé de principes coordonnés de façon à former un tout scientifique ou un corps de doctrine.
Il existe des systèmes politiques, économiques, philosophiques, industriels, médiatiques et les humains y existent ou y survivent comme ils peuvent.
Mais cela n'effleure pas l'esprit de Bohler. Bien qu'il écrive tout de même « Les principes de la doctrine économique néolibérale sont à la fois la libre concurrence et la libre circulation des biens et des personnes. Ces principes entraînent mécaniquement une accélération des rythmes de production et de consommation des biens. La concurrence globale ne peut pas produire de ralentissement ni prendre en compte le futur. » Il faut lui reconnaître çà. Mais pas question d'interroger ces systèmes ni ceux qui les dirigent.

Dommage.

A lire tout de même surtout si on est ignare comme moi en neurobiologie.
Commenter  J’apprécie          70
Les mots que vous pourrez lire dans cet écrit sonnent comme un électrochoc et m'ont frappé de pleins fouet alors même que j'étais préparée à ça. Comparer l'humanité à un psychopathe, voir que l'on fait tous parti de ce système qui nous manipule et dont on ne peut pas, seul, y échapper, ça fait mal ; surtout en sachant que c'est nous, en sommes, qui lui avons donné vie. Sébastien Bohler, dans son essai, avec une profusion de références médicales, sociales ou encore historiques pour appuyer ses propos, nous explique comment nous en sommes arrivés là : l'humanité devenant le bourreau qui écrase, blesse, afflige toujours plus sa proie, la planète, la nature et tous les êtres vivants, hors humains, qui l'habitent. Tel un psychopathe, il la viole et s'en fiche, ça ne lui fait rien de toute façon, puisqu'il ne ressent rien, puisqu'il ne voit pas où est le mal, il en est incapable, son cortex orbitofrontal (nouveau mot dans mon vocabulaire un plaisir), est détérioré. En lisant cet exposé très clair de l'humanité psychopathe, j'avoue que ça m'a fait froid dans le dos, et à chaque ligne que je lisais, je me répétais « merde, c'est vrai. », l'avenir m'est apparu encore plus sombre qu'il ne me semblait déjà… Parce qu'en réalité, ici, c'est écrit noir sur blanc, et on ne peut pas faire semblant de ne pas voir, on ne peut pas se raccrocher à de faux espoir, car si le psychopathe continue d'agir, dans quelques décennies, se sera « game over » et l'auteur n'hésite pas à l'écrire très nettement dès le départ. C'est peut-être étrange de dire que j'ai adoré ce livre en voyant à quel point il dresse un portrait effroyable de notre société et de notre futur, pourtant j'ai l'impression qu'il pourrait nous aider, si il tombait entre les mains de beaucoup de personnes, de ceux qui ont les yeux fermés, de ceux qui ne veulent rien entendre. Peut-être que ça ferait réagir, parce qu'un tel constat DEVRAIT les faire réagir… ou alors ils sont tous psychopathes, et là on est vraiment mal barré ! Mais même si tout le livre nous montre à quel point l'humanité se croit supérieure par rapport à tous les êtres vivants, souhaite manipuler tout ce qui l'entoure pour arriver à ses fins, se montre dénué d'empathie, et ne pense pas une seule seconde au futur, il existe toujours des moyens de faire disparaître le psychopathe, et l'auteur nous montre lesquels. J'ai beaucoup apprécié cette partie parce qu'elle montre tout de même qu'une porte de sortie est possible, qu'elle existe, encore faut-il qu'on veuille bien l'emprunter… et bon j'avoue là aussi on est mal barré et je crois qu'on préfère les murs alors on va continuer de foncer droit dedans, la tête baissée. Mais j'y crois quand même. Parce que sinon qui va le faire ? Bref, je ne peux que vous conseiller de découvrir ce livre qui nous présente la réalité de notre société tel qu'elle est aujourd'hui, sans filtre, et oui ça fait peur, oui ça fait mal, mais c'est nécessaire, parce que ce n'est pas parce qu'on décide de croire qu'il n'y aucun problème, que c'est vrai, ce n'est pas parce qu'on ne veut pas entendre la vérité, que ce n'est pas en train d'arriver.
Commenter  J’apprécie          41
Human psycho mélange trois sujets hyper intéressants afin de nous faire prendre conscience de la réalité du monde dans lequel on vit et de l'horloge qui tourne et nous rapproche un peu plus chaque fois de la fin des ressources terrestres. La force de ce livre, c'est d'être une déclaration forte sur l'écologie, sur l'importance de faire attention à notre planète avec des chiffres et des données scientifiques ; tout en expliquant pourquoi à l'échelle de l'humanité nous n'agissond pas alors que cela devient crique en donnant des faits psychologiques ; et l'auteur y ajoute des "fais divers" de tueurs en série connus afin de donner des exemples aux arguments énoncés. Mélanger le tout et vous obtiendrez ce livre, qui arrive à nous haper, à nous faire réfléchir tout en nous divertissant. C'est un très bon moyen de parler d'écologie en abordant d'autres thèmes afin de convaincre un public plus large. Merci à la masse critique babelio pour l'avoir fait découvrir ce livre.
Commenter  J’apprécie          20
Je commence cette trilogie par le dernier essai en date à savoir Human Psycho, c'est assez audacieux de comparer l'humanité à un psychopathe mais on se laisse attendrir par son raisonnement au fil des pages.
La première partie est basée essentiellement sur une approche scientifique sous l'angle de la neurobiologie qui amène à une analyse sociologique et anthropologique de nos civilisations, chose qu'il fait à merveille jusqu'à la seconde partie où le scientifique laisse place à l'être humain et à son ressentiment quant au monde qui l'entoure.
Cela met en lumière ses positions politiques et son avis quant au mode de fonctionnement des institutions, qui laisse à désirer.
Commenter  J’apprécie          10
L'idée générale du livre est de comparer l'humanité à un psychopathe. L'humanité serait une sorte de monstre émergent, doté des quatre attributs caractéristiques des psychopathes : l'ego surdimensionné, le besoin de manipuler autrui, le manque complet d'empathie, l'incapacité à anticiper les conséquences de ses actes.

Cette comparaison a (au moins) deux mérites importants qui justifient la lecture du livre : d'abord, celui-ci apprend beaucoup sur les psychopathes, notamment sur leur cerveau (et indirectement sur les cerveaux normaux) ; ensuite la description terrifiante du comportement des psychopathes s'ajuste parfaitement à celle du comportement de l'humanité à l'égard des autres espèces. Bref, ça décoiffe !

Malheureusement, comparaison n'est pas raison, lors même qu'elle décrit avec réalisme. L'humanité n'est pas un psychopathe, bien évidemment : elle est une espèce animale comme une autre, produite par l'évolution naturelle. Aucune espèce n'est programmée pour faire preuve d'écologie, l'espèce humaine pas plus qu'une autre. Les équilibres naturels sont instables par nature; l'histoire de la vie est une histoire d'extinctions successives. En considérant l'humanité comme une espèce malade qu'il faudrait soigner, on ne se place donc pas dans la position pertinente, même si l'heure est grave. D'autre part, ce n'est que tout récemment que l'humanité détériore gravement son environnement. Plutôt que de chercher à soigner une humanité qui serait psychopathe par nature (étant dépourvue du cortex orbitofrontal que Bohler décrit longuement), il faudrait chercher à comprendre ce qui s'est passé au moment de la révolution industrielle, étudier quelles autres voies les sociétés humaines avaient explorées jusque là (comme le font par exemple David Graeber et David Wengrow), remettre évidemment en question le capitalisme, la libre concurrence, la démocratie représentative...etc.

Pour autant, Human psycho est une des meilleures façons d'intégrer l'urgence écologique.
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (202) Voir plus



Quiz Voir plus

L'écologiste mystère

Quel mot concerne à la fois le métro, le papier, les arbres et les galères ?

voile
branche
rame
bois

11 questions
255 lecteurs ont répondu
Thèmes : écologie , developpement durable , Consommation durable , protection de la nature , protection animale , protection de l'environnement , pédagogie , mers et océansCréer un quiz sur ce livre

{* *}